URSSAF
Gestion et Finances

Comment l’URSSAF peut aider le CSE ?

Avec les ordonnances Macron, de nombreux CSE vont voir le jour entraînant ainsi la suppression des anciennes instances représentatives du personnel. L’URSSAF devient alors un interlocuteur des CSE dans la gestion des budgets, celui de fonctionnement et celui lié aux activités sociales et culturelles.

Au-delà du simple fait de collecter les cotisations, l’URSSAF peut aider le CSE dans sa constitution. Elus, découvrez comment l’URSSAF peut aider le CSE !

URSSAF

Qu'est-ce que l'URSSAF ?

L’Union de Recouvrement pour la Sécurité Sociale et les Allocations Familiales ou URSSAF est un organisme gouvernemental en charge de collecter les cotisations et contributions sociales dans les entreprises afin d’assurer la gestion de la trésorerie de la Sécurité Sociale.

Quelles sont les missions de l'URSSAF ?

L'URSSAF dispose de plusieurs missions :

  • collecter les cotisations et contributions sociales des entreprises,
  • gérer la trésorerie de la Sécurité Sociale,
  • contrôler l’application de la réglementation en luttant notamment contre le travail dissimulé,
  • favoriser et faciliter l’embauche en impliquant la mise en œuvre de services de simplification administrative, ainsi que la sécurité juridique des employeurs,
  • gérer les allègements et exonérations de cotisations,
  • collecter les ressources de la Sécurité Sociale et gérer leur attribution entre les différentes branches,
  • analyser les évolutions économiques.

Comment l'URSSAF peut vous aider dans vos démarches ?

L'URSSAF dispose d'un site internet très bien construit sur lequel vous pourrez trouvez de nombreuses informations relatif aux CSE, notamment sur les prestations liées aux activités sociales et culturelles :

  • quelles sont les obligations des CSE ?
  •  Quelles prestations sont soumises à cotisations et celles qui ne le sont pas ?
  • Quelles prestations soumises ou exonérées de cotisations selon les cas ?

 L'URSSAF et les prestations liées aux activités sociales et culturelles

Au 1er janvier 2020, toutes les entreprises seront dotées d'un CSE. Elles devront alors gérer cette nouvelle instance avec ses deux ressources : 

  • le budget de fonctionnement,
  • le budget lié aux activités sociales et culturelles, qui ne concerne que les CSE des entreprises d'au moins 50 salariés car celui des petites entreprises n'a pas de budget propre, sauf accord ou usage plus favorable. 

Les activités sociales et culturelles peuvent être gérées par le CSE dans les entreprises d'au moins 50 salariés et, dans certains cas, par l'employeur. 

Les prestations allouées par le CSE ou directement par l'employeur sont, en principe, assujetties aux cotisations de Sécurité Sociale car il s'agit de sommes versées aux travailleurs en contrepartie ou à l'occasion du travail.  Mais, l'URSSAF permet des tolérances en admettant que ces avantages soient exonérées du paiement des cotisations et contributions de Sécurité Sociale sous conditions.  

Les règles d'exonérations de cotisations et contributions sociales ne s'appliquent pas dans trois situations :

  • les chèques vacances financés par une entreprise comptant plus de 50 salariés, même sur présentation d'un procès-verbal de carence ;
  • la participation patronale à des oeuvres sociales en présence d'un CSE, sauf délégation expresse, et pour les activités de service à la personne ;
  • dans les entreprises de plus de 50 salariés en l'absence de CSE qui ne présentent pas de procès-verbal de carence. 

Les obligations des CSE 

Il convient de distinguer les avantages qu'il alloue de ses obligations sociales concernant les rémunérations qu'il verse à son propre personnel salarié.


C'est au rôle de l'employeur, et non du CSE, que revient la responsabilité des déclarations et du versement des cotisations sociales afférentes aux avantages alloués par son CSE ne bénéficiant pas d'exonérations. En conséquence, il appartient au CSE de communiquer les éléments nécessaires à la déclaration et au calcul des cotisations. 


Ainsi, lors d'un contrôle par l'URSSAF de l'employeur, le CSE doit :

  • mettre à disposition de l'entreprise les documents comptables nécessaires au contrôle ;
  • produire une comptabilité détaillée, assortie de justificatifs, avec une séparation des deux budgets. 

Concernant le recrutement de salariés par le CSE, les règles de droit commun s'appliquent. Le CSE devient "employeur" et il est responsable des déclarations et du versement des cotisations sociales sur les salaires versés à ses salariés. 

Si vous organisez un spectacle et que vous recrutez des artistes et techniciens, ces derniers sont salariés du CSE pendant toute la durée du spectacle. Donc, vous devez les déclarer et payer les cotisations sur la rémunération auprès du guichet unique du spectacle occasionnel. 

Comment savoir que les cotisations sont ou pas soumises à cotisations sociales ?

Les prestations non-soumises à cotisations

Les prestations soumises à cotisations

Les prestations soumises ou exonérées de cotisations selon les cas

Les prestations en espèces ou en nature versées à des salariés ou anciens salariés de l’entreprise ne sont pas soumises à cotisations si elles se rattachent directement aux activités sociales et culturelles du CSE ou en l’absence de CSE dans l’entreprise de moins de 50 salarié ou plus de 50 salariés sur présentation du procès-verbal de carence.

Il existe plusieurs cas d’exonérations* !  

Les prestations allouées par le CSE ou directement par l’employeur sont soumises à cotisations.

Il peut s’agir des sommes versées pour le compte de l’employeur selon une obligation légale ou contractuelle, comme les IJSS, mais également les sommes se présentant comme un complément de rémunération, les primes (de fête de fin d’année, de Noël, de vacances, de préretraite, de retraite…).

- cantines, titres-restaurants,

- gratification alloues lors d’une remise d’une médaille de travail ainsi que les primes versées concomitamment,

- les prêts pour les salariés.

*concernant les exonérations reposant sur une tolérances ministérielles, il convient de se rapprocher de l'URSSAF en définissant précisément vos activités sociales et culturelles afin de savoir s'il y a ou non assujettissement à cotisations et s'il y a ou non exonération de cotisations en prenant contact avec les canaux de communication listé ci-après. 

Quels outils de l'URSSAF pour vous aider ?

Pour vous aider à contacter l'URSSAF, voici 4 moyens de communication possibles du plus au moins efficaces :

  • Poser une question à l'URSSAF sur votre espace personnel sur le site de l'URSSAF, qui a une obligation de réponse en principe dans les 48 heures. 
  • Utiliser le rescrit social, qui permet à tout cotisant d'interroger l'URSSAF sur la législation ou un cas d'espèce en cas de doute. Comment procéder ? Complétez le formulaire de demande de rescrit et renvoyez-le si possible en recommandé avec accusé de réception pour des raisons de preuves.  
  • Envoyer un courrier à l'adresse suivante : Urssaf Ile-de-France - Siège social - 93518 Montreuil Cedex.
  • Utiliser votre téléphone du lundi au vendredi de 9h à 17h depuis la France au 3957 (service 0,12 € min + prix d'appel) ou depuis l'étranger au 00 33 9 69 36 00 57 (tarif variable selon l'opérateur téléphonique).
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Réformes et Organismes

Connaissez-vous l’ACOSS ?

L’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale ou ACOSS est un établissement public national à caractère administratif qui peut vous aider, élu du comité social et économique, grâce à ses données statistiques, les chiffres de son observatoire économique.

Elus, connaissez-vous l’ACOSS, ses missions et son rôle pour vous aider ?

acoss

Qu’est-ce que l’ACOSS ?

L’ACOSS, institution publique à caractère administratif, est la caisse nationale des URSSAF.

Son rôle est de piloter, d’animer les organismes de recouvrement, mais également de définir les orientations stratégiques en matière de recouvrement, de contrôle et de contentieux.

Cet organisme effectue également des statistiques grâce à son observatoire économique en charge de collecter et d’analyser les données économiques.

Quelles sont les missions de l'ACOSS ?

L'ACOSS est investie de plusieurs missions lui permettant d'assurer le pilotage des organismes de recouvrement :

  • Collecter : l'ACOSS avec le réseau des URSSAF collectent et gèrent les ressources des organismes de protection sociale.
  • Répartir : L’ACOSS avec les Urssaf collectent les cotisations et contributions pour les répartir au sein des branches de la Sécurité Sociale de fonctionner au quotidien (maladie, famille, vieillesse et accidents du travail-maladies professionnelles).
  • Accompagner : L'ACOSS et le réseau URSSAF est à l'écoute de ses cotisants en offrant des services prédictifs, préventifs, personnalisés et participatifs.
  • Contrôler et sécuriser : L'ACOSS et le réseau URSSAF veut assurer un service qui repose sur la confiance en accompagnant et en conseillant le cotisant plutôt que de le sanctionner.
  • Lutter contre les fraudes : L'ACOSS et le réseau URSSAF veut lutter contre le travail dissimulé par la fraude aux cotisations et contributions sociales. 
  • Gérer la trésorerie du régime général de la Sécurité Sociale : L'ACOSS assure la gestion de la trésorerie centrale du régime général de Sécurité Sociale.

Comment l'ACOSS peut aider les représentants du personnel ?

Le site de l'ACOSS peut vous aider dans la réalisation d'études sur le marché du travail grâce à son observatoire économique, riche et passionnant en données économiques concernant le territoire national.

Ainsi, les chiffres de son observatoire économique, disponibles sur ce lien, peuvent vous servir pour vous donner des indications sur le marché de l’emploi : 

« Acoss stat »

Cet outil concerne des suivis statistiques conjoncturels trimestriels relatifs à la masse salariale et l’emploi du secteur privé, les déclarations d’embauche et l’emploi à domicile. Cet outil fournit également des analyses sur des thématiques spécifiques.

Les cinq dernières études statistiques sont "la masse salariale et les effectifs salariés du secteur privé au deuxième trimestre 2019, "en 2018, les exonérations continuent de progresser", "la croissance des effectifs salariés du secteur privé faiblit légèrement en 2018", "les particuliers employeurs au premier trimestre 2019", "les micro-entrepreneurs en 2018 : un nouvel élan qui confirme l’attractivité du dispositif".

« Baromètre économique »

Cet outil vient présenter mensuellement des indicateurs économiques (emploi et masse salariale du secteur privé, embauches) et financiers (taux d’impayés, délais de paiement).

« Publications régionales »

Cet outil vient présenter des publications régionales sur la conjoncture ou sur un bilan. Par exemple, est disponible une analyse de la conjoncture en Alsace concernant une légère hausse des effectifs salariés dans le Grand Est.

 « Documents de recherche »

Cet outil vient mettre en avant des travaux de recherche sur des thématiques spécifiques, comme l’évaluation de l’évasion sociale, la fraude sociale, etc.

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RH et Management

Chèque Emploi Associatif : comment l’utiliser ?

Le chèque emploi associatif est une solution facilitant la gestion des salariés d'une association ou d'une fondation. 

Elus, connaissez-vous ce dispositif pour le proposer à l'employeur d'une association ou d'une fondation ? 

chèque emploi associatif

Qu'est ce que le chèque emploi associatif ? 

Le chèque emploi associatif ou CEA est un dispositif réservé aux associations à but non lucratif situées en France métropolitaine, ainsi qu’aux fondations qui emploient des salariés relevant du régime général de la Sécurité Sociale.

Il va alors leur permettre d’accomplir gratuitement toutes les formalités liées au recrutement et à la gestion des salariés. La structure en question – association ou fondation – doit alors utiliser exclusivement ce système pour l’ensemble de ses salariés.

Il s'agit alors d'une aide dans les formalités d'embauche et de gestion des salariés, comme :

  • l'établissement des contrats de travail des salariés ;
  • la déclaration des salaires ;
  • le règlement des cotisations pour les organismes de protection sociale obligatoire et du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu si le salarié est imposable.

Chèque emploi associatif ou CEA, quelle gestion ? 

E-service du réseau Urssaf, le titre emploi associatif est géré par un centre dédié, le Centre national Chèque emploi associatif (CnCea), situé à Arras, dans le département du Pas-de-Calais, dont le rôle est de prendre en charge la gestion du compte et du traitement des déclarations.

Comment adhérer au dispositif et gérer vos salariés ?

Préalablement à l'adhésion, l'association ou la fondation doit se rapprocher des organismes suivants : des organismes sociaux (retraite complémentaire, prévoyance, complémentaire santé...) pour remplir un dossier d'affiliation, un organisme de formation professionnelle continue et de la médecine du travail.

Vous pouvez adhérer au chèque emploi associatif sur allant le lien suivant en vous munissant de votre n° SIRET : www.cea.urssaf.fr

Quel intérêt pour l'association / la fondation ?

L'intérêt de la mise en place du chèque emploi associatif est de favoriser l'emploi en milieu associatif grâce à une gestion simplifiée des salariés. 

  • L'association accomplit, en un document, toutes les formalités administratives liées à l'embauche avec la déclaration préalable à l'embauche et le contrat de travail.
  • L'association transmet une seule et unique déclaration au centre national de chèque emploi associatif pour les organismes de protection sociale obligatoire et le prélèvement à la source. 
  • L'association établit un règlement unique par prélèvement automatique pour les cotisations et le prélèvement à la source.
  • L'association délègue sa gestion administrative des salarié au centre national de chèque emploi associatif car ce dernier à la charge d'établir les bulletins de paie, le calcul des cotisations et contributions sociales dues et le montant de l'impôt sur le revenu qui doit être prélevé à la source.
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congé
RH et Management

Refus de congé : comment aider le salarié à faire valoir ses droits?

Un congé est une permission de s’absenter, de quitter un emploi pour une période donnée.

Le salarié a droit à des congés pendant la relation de travail avec son employeur. Il doit alors poser des congés, qui doivent être acceptés par l’employeur.

A temps plein ou à temps partiel, le salarié acquiert 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectif chez le même employeur, ce qui correspond à 30 jours ouvrables (5 semaines) pour une année de travail complète.

Il peut arriver que le congé soit refusé par l’employeur.

Elus, découvrez comment aider le salarié à faire valoir ses droits en cas de refus de congé.

Comment poser un congé ?

Le Code du travail ne précise pas la procédure à suivre pour poser des jours de congés.

Il appartient seulement au salarié de formaliser sa demande par écrit à son employeur, qui est libre d’accepter ou de refuser.

En pratique, les entreprises prévoient une procédure en interne afin que les salariés puissent poser leurs jours de congés.

Si aucune procédure interne n’est instaurée pour poser ses congés, le salarié doit adresser une lettre de demande de congés payés, de préférence en recommandé avec accusé de réception pour la preuve, à la Direction ou le Service RH.

Modèle de demande de congé par le salarié à son employeur


(Madame/Monsieur),

A la date du (date), j'ai acquis (nombre) jours de congés payés au titre de l'année (année de référence).

En conséquence, je souhaiterais prendre (X) de ces jours pour la période allant du (date) au (date) inclus.

Par la présente, je sollicite votre accord pour pouvoir m'absenter à ces dates. Je vous prie de bien vouloir m'informer de votre décision par écrit.

Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer, (Madame/Monsieur), l’expression de mes salutations distinguées.

Il est important de formaliser par écrit la demande de congés payés car, en l’absence de trace écrite avec seulement un retour oral, le salarié court un risque en s’absentant sans l’autorisation de l’employeur : l’absence peut être considérée comme un abandon de poste.

L’écrit est un moyen sûr pour éviter toute confusion et toute contestation dans les dates de prise de congés et sur l’accord de l’employeur.

Quel délai pour refuser des congés payés ?

Le Code du travail délai de réponse pour l’employeur pour refuser ou accepter une demande de congés payés.

Il est important de se référer à la Convention collective, ou encore aux règles internes ou à l’usage au sein de l’entreprise.

refuser des congés payés

Quel est le délai pour poser ses congés payés ?

Le Code du travail ne prévoit pas de délai de prévenance du salarié pour poser ses congés.

La période de prise des congés est déterminée par accord d'entreprise ou d'établissement, ou à défaut, une convention ou un accord de branche.

A défaut de stipulation dans la convention ou l'accord conclu, l'employeur fixe la période de prise des congés après avis du Comité social et économique.

Un employeur peut-il refuser un congé sans solde ? 

Le congé sans solde n’est pas réglementé par le Code du travail. Sa mise en place est définie de gré à gré entre le salarié et l’employeur. 

Un salarié peut demander un congé sans solde pour différents motifs.

 Ainsi, un congé sans solde peut être un congé pour convenances personnelles par une absence de courte durée pour effectuer une démarche administrative, ou encore une absence de longue durée.

Il peut également être un congé sabbatique, qui est une absence non rémunérée par lequel les salariés peuvent prétendre, sous conditions, afin de réaliser les activités de leur choix (article L. 3142-28 à L. 3142-55 du Code du travail).

Si la demande du salarié est acceptée, il ne sera pas rémunéré, la durée d’absence ne sera pas prise en compte dans le calcul des droits au titre de l’ancienneté ou pour les congés payés. 

L’employeur est libre d’accepter ou de refuser un congé sans solde d’un salarié.


Il doit répondre de préférence par écrit, par courrier recommandé avec accusé de réception ou lettre remise contre décharge afin de se prémunir d’une preuve.

Quelle procédure pour aider le salarié face à un refus de ses congés par l'employeur ?

L'employeur est libre d'accepter ou de refuser les congés du salarié grâce à son pouvoir disciplinaire pour des raisons de contraintes d'activité de l'entreprise. 

Elus, découvrez 3 étapes pour aider le salarié :

  • Recevez et parlez avec le salarié dont les congés ont été refusés par l'employeur.
  • Analyser le refus de l'employeur afin de vérifier que le refus est lié au contraintes d'activité de l'entreprise.
  • Revoyez avec le salarié sa demande de prise de congé si le refus est justifié.
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prime
Législation et travail

Refus de prime : comment aider le salarié à faire valoir ses droits ?

La prime est un élément de la rémunération du salarié. Distincte de son salaire habituel, la prime est versée de manière exceptionnelle à un moment bien précis.

Il en existe de différentes sortes : prime d'ancienneté, de 13ème mois, de fin d’année, de Noël, de panier, de repas, de rendement, de vacances, de présence ou d’assiduité, de pénibilité, de précarité, ou encore la prime d'activité, etc.

prime

Peu importe sa dénomination, la prime est obligatoire pour l’employeur dès lors qu’elle résulte d'au moins un des 4 éléments :

  • d’un accord collectif
  • du contrat de travail
  • d’un usage, c’est-à-dire un engagement constant, fixe et général
  • d’un engagement unilatéral de l’employeur, c’est-à-dire que ce dernier s’est expressément engagé à verser une prime, même si le montant est variable

Toutefois, il peut arriver que l’employeur refuse de verser la prime par inadvertance ou de manière délibérée.

Elus, vous pouvez aider le salarié à faire valoir ses droits à la prime. Découvrez comment !

Fonctionnement de la prime

La prime fonctionne comme une récompense due par l’employeur aux salariés.

Elle est toujours convenue par l’employeur peu importe le support, c’est-à-dire qu’elle peut être instaurée par un accord collectif, le contrat de travail, un usage ou un engagement unilatéral.

ENGAGEMENT

L'EMPLOYEUR S'ENGAGE A VERSER UNE PRIME

Evènements

BON RÉSULTAT, BONNE ASSIDUITÉ, DÉPART, VACANCES... 

VERSEMENT

L'EMPLOYEUR VERSE LA PRIME LÉGALEMENT DUE AU SALARIE

Obligation de la prime

La prime doit est obligatoirement versée par l’employeur dès lors qu’elle est convenue par écrit ou résulte d’un usage constant, fixe et général.

Autrement dit, si l’employeur ne verse pas la prime légalement due au salarié, ce dernier peut la réclamer.

Objectifs quantifiables et mesurables : qu'est-ce que ça signifie ?


La prime est souvent convenue pour des objectifs quantifiables et mesurables.

Comment faut-il interpréter cela ?


Un objectif quantifiable signifie que l’objectif doit être minutieusement défini en fonction d’un nombre précis à atteindre, mais également être en capacité de l’évaluer concrètement.


Un objectif mesurable signifie que l’objectif doit être concret. Un objectif mesurable doit être quantifié ou qualifié, ce qui veut dire qu’un seuil doit être déterminé ou à atteindre.


La réalisation des objectifs se base sur la méthode SMART, soit :

  • Spécifique : clair, précis et compréhensible par tous ;
  • Mesurable : quantifié ou qualifié permettant de déterminer le niveau à atteindre ;
  • Acceptable : atteignable, réalisable et accepté par les participants ;
  • Réaliste : possible à réaliser tout en étant challengeant ;
  • Temporellement défini : défini dans le temps, à une date déterminée.

Que dit la loi en cas de refus ?

En cas de refus de paiement d'une prime légalement convenue entre l'employeur et le salarié, ce dernier peut demander l'exécution de cette obligation au motif du non-respect de l'accord collectif, du contrat de travail, de l'usage ou de l'engagement unilatéral. 

Elus, sachez accompagner le salarié en l'aidant à rédiger un courrier recommandé avec accusé de réception pour des raison de preuves.

A défaut de réponse de l'employeur, le salarié est en droit de saisir la juridiction prud'homale, le Conseil de prud'hommes, en référé afin de demander le paiement de la prime.

Pour saisir le Conseil de prud'hommes en référé, vous devez remplir et envoyer le formulaire CERFA n°15586 et celui relatif au Bordereau de pièces au Conseil de prud'hommes compétent. 

Si le manager ou le chef ne donne pas la totalité de la prime, que faire ? Un paiement rétroactif est-il possible ?

Si une prime est partiellement due alors que le salarié est en droit de la recevoir en totalité, il peut demander à son employeur des explications par lettre recommandé avec accusé de réception pour des raisons de preuve.

Le paiement rétroactif est possible si la prime due à un instant donné n'a pas été payée au salarié. 

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accord de performance collective
Législation et travail

Accord de performance collective : que dit le Code du travail ?

Plus d'une centaine d'accords de performance collective ont été signé depuis sa création par les ordonnances Macron et son entrée en vigueur le 1er janvier 2018.

Il vient remplacer l’accord de maintien de l’emploi, l’accord de préservation ou de développement de l’emploi, l’accord de mobilité interne, ainsi que les dispositions visant à la modification du contrat de travail par un accord de réduction du temps de travail.

Elus, venez découvrir ce qu'est un accord de performance collective !

accord de performance collective

Qu'est ce qu'un accord de performance collective ?

Selon l’article L. 2254-2 du Code du travail, l’accord de performance collective est mis en œuvre afin de :

  • répondre aux nécessités liées au fonctionnement de l’entreprise
  • de préserver ou développer l’emploi.

La première hypothèse appelle à des situations larges, telles les difficultés économiques, la réorganisation de l’entreprise ou encore, un déménagement.

Cet accord a pour objet de procéder à des aménagements telles que :

  • aménager la durée du travail, ses modalités d'organisation et de répartition
  • aménager la rémunération au sens de l'article L. 3221-3 dans le respect des salaires minima hiérarchiques mentionnés au 1° du I de l'article L. 2253-1
  • déterminer les conditions de la mobilité professionnelle ou géographique interne à l'entreprise.

Contenu de l'accord de performance collective

L’accord de performance collective est conclu au niveau de l’entreprise (article L. 2254-2, I du Code du travail), de l’établissement ou du groupe (article L. 2231-11 du Code du travail).

Sur le contenu de l’accord, un préambule est obligatoire afin de définir les objectifs et préciser certaines modalités (article L. 2254-2, II du Code du travail) :

  • les modalités d'information des salariés sur son application et son suivi, pendant toute sa durée, voire l'examen de la situation des salariés à son terme
  • les conditions dans lesquelles les dirigeants salariés, les mandataires sociaux et les actionnaires fournissent des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés
  • les modalités de conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale des salariés.

Sur la durée, cet accord peut être conclu pour une durée déterminée comme une durée indéterminée, mais, à défaut de précision sur la durée dans l’accord, celle-ci est de 5 ans.

Conditions de validité de l'accord 

L’accord de performance collective est soumis aux conditions de validité des accords majoritaires (article L. 2232-12 du Code du travail).

Ainsi, il faut la signature d’une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives ayant recueilli plus de 50% des suffrages exprimés en faveur des organisations syndicales représentatives au premier tour des dernières élections.

A défaut, il est possible d’utiliser le référendum (article L. 2232-12 du Code du travail).

ACCORD D’ENTREPRISE SUR LA DUREE ET L’ORGANISATION DU TRAVAIL

Effets de l'accord 

Les dispositions de l’accord de performance collective se substituent à toutes les clauses du contrat de travail, même les moins favorables au salarié (article L. 2254-2, III du Code du travail).

Une fois l’accord valide, l’employeur doit informer les salariés par tout moyen de l’existence, du contenu de l’accord et du droit de l’accepter ou de le refuser (article L 2254-2, IV du Code du travail).

Le salarié dispose d’un mois pour refuser l’application de l’accord en adressant un courrier écrit à son employeur. Le refus est constitutif d’un licenciement pour refus d’application de l’accord de performance collective à son contrat de travail. 

Ce motif est une cause réelle et sérieuse de licenciement et l’employeur dispose de 2 mois pour diligenter la procédure de licenciement en suivant la procédure de licenciement pour motif personnel.

Exemples d’accords de performance collective

Nous vous présentons deux exempels d'accords de performance collective disponibles sur le site Légifrance.

ACCORD D’ENTREPRISE SUR LA DUREE ET L’ORGANISATION DU TRAVAIL AU SEIN DE « L’UES NGE » TÉLÉCHARGER ICI

ACCORD DE PERFORMANCE COLLECTIVE RELATIF A LA REINTEGRATION DE LA QUOTE-PART MENSUELLE DE 13ème DANS LE SALAIRE MENSUEL BRUT DE BASE DE LA SOCIETE DMO TÉLÉCHARGER ICI

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RH et Management

Délit d’entrave CSE : explications, exemples et solutions

Commettre un délit d’entrave est un fait grave pour le dirigeant d'entreprise envers les élus, le CSE ou les délégués syndicaux. Le délit d'entrave au CSE consiste à réaliser une omission ou une infraction empêchant un représentant du personnel ou l'ensemble du comité d'exercer correctement ses missions.

Élus, connaissez-vous vraiment tout sur le délit d’entrave : de sa définition jusqu’aux sanctions en passant par le type de faits pouvant être sanctionnés ? 

Nous revenons ici sur ce qu'est précisément un délit d'entrave avec des exemples et les risques de sanctions associés. 

Qu'est-ce qu'un délit d'entrave ?

Définition du délit d'entrave, que dit la loi ?

Entraver, au sens figuré, signifie empêcher de faire quelque chose, ou encore faire obstacle à l'exercice d'une action. Une entrave est une gêne, une difficulté, un obstacle. 

D'un point de vue légal et dans le contexte précis du droit du travail, le délit d'entrave correspond au comportement actif (action) ou passif (omission) ayant pour conséquence de porter atteinte à :

  • la désignation et le fonctionnement d'une instance représentative du personnel (désormais unique, à savoir le CSE) ; 
  • un représentant du personnel dans l'exercice de ses missions ;
  • l'exercice du droit syndical.

En résumé : le délit d'entrave est le fait pour un employeur d'empêcher, de gêner ou de faire obstacle à la désignation ou l'action des représentants du personnel dans l'entreprise.

Il s'agit de toute action positive (empêcher ouvertement la libre désignation des délégués du personnel) ou négative (ne pas agir dans la mise en œuvre des élections professionnelles) qui fait obstacle à l'exercice du droit syndical ainsi qu'à la mise en place ou au fonctionnement des institutions représentatives du personnel et de ses membres. Il peut donc s'agir aussi de s'opposer à la visite de l'inspection du travail, par exemple.

C'est l'article 2317-1 du Code du Travail qui le définit et liste les sanctions encourues.

Le délit d'entrave existe également dans d'autres contextes :

  • le délit d'entrave à l'exercice des libertés d'expression, d'association, de réunion, de manifestation, de création artistique ;
  • le délit d'entrave aux mesures d'assistance ;
  • le délit d'entrave à l'IVG ;
  • le délit d'entrave à l'exercice de la justice ;
  • le délit d'entrave à l'exercice des fonctions d'agents du contrôle.

Le délit d'entrave est tout de même une infraction de prédilection du monde du travail et relève du droit pénal du travail.

Trois éléments sont nécessaires pour caractériser le délit d’entrave :

  • légal : l'entrave dénoncée doit figurer dans la définition du Code du Travail ;
  • matériel : l’entrave doit résulter d'une action ou d'une absence d'action concrète de l’employeur ;
  • moral : l’entrave doit résulter d’une volonté intentionnelle de l'employeur.

Qui est concerné par le délit d'entrave ?

Le délit d'entrave est tout de même une infraction de prédilection du monde du travail et relève du droit pénal du travail. L'employeur peut le mettre de 2 façons :

  • en empêchant soit la libre désignation, la libre élection ou le libre exercice des fonctions de représentants élus du personnel ou d'un délégué syndical ;
  • en ne respectant pas les règles de licenciement des salariés protégés. 

Sont donc concernés par le délit d'entrave, toutes les instances représentatives du personnel, désormais réduite à une unique instance et obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 11 salariés, le CSE. Les comités de groupe, comités européens et comité social et économique central sont également concernés.

Le délit d'entrave concerne également les membres élus de ces instances ainsi que les délégués syndicaux, les représentants de proximité et tous les salariés protégés pendant toute la durée de protection dont il bénéficie (par exemple un candidat aux élections professionnelles non élu, qui est protégé pendant 6 mois suivant la date de l'élection).

Sanctions et peines encourues par le délit d'entrave

Quelle sanction pour l'employeur s'il commet un délit d'entrave ? 

Le juge pénal (tribunal correctionnel) va apprécier si le délit d'entrave est caractérisé, selon les 3 éléments déjà cités, suite à sa saisine directe par les représentants de l'instance représentative elle-même. Le juge peut également être saisi par le parquet ou sur transmission d'un procès-verbal de l'inspection du travail. 

Le délit d'entrave est un délit pénal

L'entrave à la constitution du CSE ou à la libre désignation de ces membres est passible d'une peine d'emprisonnement d'un an et d'une amende de 7 500 € (article L. 2317-1 du Code du travail).

Si le délit d'entrave concerne l'exercice des fonctions ou le fonctionnement régulier des instances représentatives du personnel, il est sanctionné par une amende de 7 500 € (tel que prévu par l'article L. 2317-1 du Code du travail s'agissant des membres du CSE).

Lorsque le délit d'entrave concerne l'exercice du droit syndical, le conseil du salarié, la consultation sur le droit d'expression, la rupture du contrat de travail d'un délégué syndical ou d'un élu du CSE, candidats aux élections ou anciens élus, l'employeur risque un an d'emprisonnement et une amende de 3 750€.

Le Code pénal ajoute des sanctions supplémentaires si l'auteur du délit d'entrave est une personne morale, le taux de l'amende légale est égal au quintuple de celui prévu pour une personne physique (article 131-38 du Code pénal). Par ailleurs, la peine peut également être accompagnée (article 131-39 du Code pénal) de :

  • l’affichage ou de la diffusion de la décision ;
  • la dissolution de la personne morale ;
  • la fermeture définitive ou pour 5 ans de l’établissement ayant servi à commettre l’infraction ;
  • l’interdiction d’exercer définitivement ou pour 5 ans ;
  • un placement sous surveillance judiciaire pour 5 ans.

Enfin, en cas de récidive, le maximum des peines d'emprisonnement et d'amende encourues est doublé (articles 132-10 et 132-14 du Code pénal). 

Le délai de prescription du délit d’entrave est de 3 ans à compter du jour de commission de l’infraction.

cas délit d'entrave cse

Listing de cas de délit d'entrave

Les délits d'entrave peuvent s'opérer des différentes manières. Nous avons décidé de recenser des exemples d'entraves, ainsi que les sanctions encourues.

Sanctions encourues selon les entraves faites

Anciennes instances représentatives du personnel (DP, CE, CHSCT)

FAITS

SANCTIONS

Atteinte à la libre désignation des délégués du personnel.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (art. L. 2316-1 C. trav.)

Atteinte à l’exercice régulier des fonctions des délégués du personnel.

7 500 € d’amende (art. L. 2316-1 C. trav.)

Entrave à la constitution ou à la désignation des membres du CE, d’un comité d’établissement ou d’un CCE.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (art. L. 2328-1 C. trav.)

Entrave au fonctionnement régulier du CE, d’un comité d’établissement ou d’un CCE.

7 500 € d’amende (art. L. 2328-1 C. trav.)

Le refus d’établir ou de soumettre annuellement au CE ou comité d’établissement le bilan social d’entreprise ou d’établissement.

7 500 € d’amende (art. L. 2328-2 C. trav.)

Atteinte ou tentative d’atteinte à la constitution ou à la libre désignation des membres du CHSCT.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (art. L. 4742-1 C. trav.)

Atteinte au fonctionnement régulier du CHSCT.

7 500 € d’amende (art. L. 4742-1 C. trav.)

Comité de groupe

FAITS

SANCTIONS

Refus de constituer pour la 1ère fois un comité de groupe ou entraver la désignation des membres du comité de groupe.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (art. L. 2335-1 C. trav.)

Atteinte au fonctionnement régulier du comité de groupe.

7 500 € d’amende (art. L. 2335-1 C. trav.)

Comité d'entreprise européen

FAITS

SANCTIONS

Entraves à la constitution d'un groupe spécial de négociation, d'un comité d'entreprise européen ou à la mise en œuvre d'une procédure d'information et de consultation ou à la libre désignation de leurs membres.

Entraves à la constitution d'un groupe spécial de négociation ou d'un comité de la société européenne mis en place ou non par accord, ou à la libre désignation de leurs membres.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (art. L. 2346-1, L. 2355-1, L. 2365-1, L. 2375-1 C. trav.)

Entrave au fonctionnement irrégulier.

7 500 € d’amende (art. L. 2346-1, L. 2355-1, L. 2365-1 et L. 2375-1 C. trav.)

Comité Social et économique (CSE)

FAITS

SANCTIONS

Entrave au fonctionnement irrégulier du CSE.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (art. 2317-1 C. trav.)

Dans une entreprise ou un établissement d’au moins 300 salariés, l’absence d’établissement ou de soumission annuelle au CSE du bilan social d’entreprise ou d’établissement.

7 500 € d’amende (art. 2317-1 C. trav.)

Dans une entreprise ou un établissement d’au moins 300 salariés, l’absence d’établissement ou de soumission annuelle au CSE du bilan social d’entreprise ou d’établissement.

7 500 € d’amende (art. 2317-2 C. trav.)

Représentants de proximité

FAIT

SANCTION

Entrave à la désignation ou l’exercice des fonctions des représentants de proximités.

1 an d’emprisonnement

+ 7 500 € d’amende (pour entrave à la désignation) et 7 500 € d’amende (pour entrave au fonctionnement) (art. 2317-1 C. trav.)

Délégués syndicaux

FAIT

SANCTION

Entrave à l’exercice du droit syndical.

1 an d’emprisonnement

+ 3 750 € d’amende (art. L. 2146-1 C. trav.)

Astuces pour faire valoir ses droits et réagir intelligemment

Exemples de délits d'entrave possibles

Les situations suivantes constituent les délits d'entrave les plus probables : 

  • élections professionnelles : refuser de les organiser ou exercer des pressions pour décourager une candidature aux élections et ainsi ne pas mettre en place le CSE ;
  • réunions du CSE : ne pas les tenir périodiquement, selon le nombre minimum prévu ;
  • information-consultation obligatoire du CSE : ne pas réaliser l'information-consultation du CSE sur les sujets obligatoires, ne pas consulter le CSE sur le projet de déménagement de l'entreprise ;
  • ordre du jour et réunions du CSE : fixer ou modifier unilatéralement l'ordre du jour de la réunion du CSE, ne pas respecter le délai de communication des documents aux élus, ne pas convoquer un représentant du personnel à une réunion ;
  • budget du CSE : pour les entreprises de plus de 50 salariés ne pas verser de budget de fonctionnement au CSE ou intervenir dans l'utilisation du budget des ASC du CSE ;
  • heures de délégation : la prise d'heures de délégation est une information qui est transmise à l'employeur, mais il n'a pas le droit d'exercer un contrôle sur l'usage de ces heures, rémunérées comme du temps de travail ;
  • droit d'exercice syndical : refuser la mise à disposition d'un local syndical
  • droit d'exercice de sa mission de représentant du personnel : limiter la circulation d'un élu en lui retirant les accès de nuit à l'entreprise
  • salarié protégé : licenciement sans consultation du CSE et/ou autorisation de l'inspection du travail.

Comment faire valoir ses droits et réagir intelligemment

Élus, au regard des éléments précédents, dès lors que vous êtes victimes ou témoins d'une entrave aux fonctions représentatives des représentants du personnel, nous vous recommandons d'agir de la façon suivante :

  • Quel est l’élément légal ? Un texte de loi, en l’occurrence le Code du travail, doit définir précisément l'infraction.  
  • Quel est l'élément matériel ? Une concrétisation du délit par l'action ou l'omission d'une personne portant atteinte aux représentants du personnel. 
  • Quel est l'élément moral ? Une intention, c'st-à-dire une action ou une omission volontaire. 

Si vous avez l'élément légal, l'élément matériel et l'élément moral alors il y a bien délit d'entrave aux fonctions représentatives du personnel.

Dans cette situation, il est important de contacter l'inspecteur du travail afin qu'il constate ce délit, le fasse si possible cesser et dresse un procès-verbal pour éventuellement mener une action devant le tribunal correctionnel.

Il est également possible pour le CSE de saisir le tribunal de grande instance, qui ouvrira alors une enquête pour décider s'il faut poursuivre ou stopper l'affaire. 

Avez-vous subi un délit d'entrave ?

Il est possible qu'au cours de votre mandat, vous avez subi un délit d'entrave ou eu connaissance de faits relatifs au délit d'entrave.

Si c'est le cas, n'hésitez pas à nous envoyer un message pour compléter l'article afin d'aider d'autres élus dans leurs missions.

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conflit
Législation et travail

Droit d’alerte cse : exemples, procédure et explication

Actuellement, avec un contexte économique et social tendu et les difficultés économiques que peuvent rencontrer les entreprises, le nombre de procédures de droit d'alerte augmentent. 

On entend souvent parler des différents droits liés à la représentation salariale notamment le droit de retrait des salariés ou le droit d'alerte du CSE et des élus représentants du personnel dans les entreprises. Aussi, on peut se questionner sur la définition précise du droit d'alerte, ses possibilités de mise en œuvre et son encadrement légal.

Élus, connaissez-vous les contours du droit d'alerte dont vous disposez pour saisir et interroger la direction sur la gestion de l'entreprise ? 

procédure droit d'alerte

Qu'est-ce que le droit d'alerte ?

Définition du droit d'alerte

Le droit d'alerte des représentants du personnel, auparavant les DP, CE, CHSCT et maintenant le CSE est un droit des instances représentatives du personnel ouvert dans différentes situations pour faire cesser un trouble.

Ainsi, dans les entreprises d'au moins 11 salariés, le CSE peut exercer ce droit dans deux situations (article L. 2312-5 du Code du travail). Il s'agit :

  • du droit d'alerte en cas d'atteinte aux droits des personnes (ancien droit d'alerte qui incombait aux délégués du personnel) : article L. 2312-59 du Code du travail ;
  • du droit d'alerte en cas de danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement (ancien droit d'alerte qui incombait au CHSCT) : article L. 2312-60 du Code du travail ;

Dans les entreprises d'au moins 50 salariés, les élus du CSE disposent de ce droit d'alerte dans autres trois situations supplémentaires :

  • En cas d'utilisation non conforme du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) aux articles L. 2312-61 et L. 2312-62 du Code du travail [ATTENTION : le CICE est supprimé depuis le 1er janvier 2019, hormis les rémunérations versées à des salariés affectés à des exploitations à Mayotte] ;
  • en cas de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise aux articles L. 2312-63 et suivants du Code du travail relatifs au droit d'alerte économique ;
  • en cas d'accroissement important des contrats précaires ou de faits susceptibles de caractériser un recours abusif à ces contrats aux articles L. 2312-71 et suivants du Code du travail relatifs au droit d'alerte sociale.

Ce terme de droit d'alerte peut faire penser au lanceur d'alerte, tel que le définit la loi  n°2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite "loi Sapin 2".  Dans ce cadre, le lanceur d'alerte est une personne qui révèle, de bonne foi, des faits ayant une grave atteinte à l'intérêt général. Le droit d'alerte relève du Code du travail et non du cadre de cette loi. 

Qui dispose du droit d'alerte ?

Le droit d'alerte incombe à tout travailleur dans l'entreprise.

Toutefois l'employeur et les représentants du personnel dans l'entreprise, élues au CSE ou délégués syndicaux, sont particulièrement concernés par le droit d'alerte ayant la responsabilité de la santé, la sécurité et les conditions de travail des employés.

Ils peuvent donc, selon l'article L.L 4131-2 du Code du travail exercer un droit d’alerte lorsqu’ils estiment que la situation d’un salarié, ou une situation autre (nous les détaillons ci-après) présente un risque pour la vie ou pour la santé de ce même salarié ou de ceux de l'entreprise.

Que dit la loi ?

C'est l'article L.4113-1 du Code du travail qui définit le droit d'alerte. Il précise que « le travailleur alerte immédiatement l’employeur de toute situation de travail dont il a motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection. »

Comment utiliser le droit d'alerte ? 

Le droit d'alerte signifie concrètement que dès qu'un salarié de l'entreprise constate une situation dangereuse ou présentant un risque pour la santé physique et/ou morale de tout travailleur dans l'entreprise, il doit informer par tout moyen son employeur. Il peut s'agir d'un mail, d'une lettre, d'une note, d'un appel téléphonique ou d'une interpellation des représentants du personnel. Nous détaillons plus bas les différentes procédures à suivre pour bien user du droit d'alerte selon les situations

Exemples d'utilisation du droit d'alerte

Il existe de nombreux cas possibles de droit d'alerte que nous avons décidé de recenser. En effet, le droit d'alerte peut concerner   :

  • une atteinte aux droits des personnes,
  • un danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement,
  • des faits affectant de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise,
  • des faits d'accroissement important ou de recours abusifs à des contrats précaires.
  • Exemple d'un cas de droit d'alerte pour atteinte au droit des personnes (Cass. soc. 17 juin 2009, n°08-40274) : Les DP, en estimant une atteinte aux libertés individuelles, par l'envoi aux responsables d'une société de lettres anonymes comportant des renseignements démontrant que l'auteur avait eu accès à des courriers confidentiels et verrouillés de l'entreprise auxquels l'employeur a demandé à son service informatique de contrôler les ordinateurs des salariés susceptibles d'avoir eu accès à ces informations, ont saisi le conseil de prud'hommes pour qu'il soit ordonné à l'employeur de procéder avec eux à une enquête relative aux conditions de consultation des messageries électroniques des salariés concernés, ce qui a été validé dans le cadre du droit d'alerte des DP. Cette jurisprudence est transposable au CSE dans les entreprises d'au moins 11 salariés. Il peut aussi s'agir de cas de harcèlement moral ou de discrimination.
  • Exemple d'un cas de droit d'alerter pour danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement : un représentant du personnel qui constate qu'il existe d'un risque grave pour la santé publique ou l'environnement, tel une machine dangereuse ou une allergie du salarié lié au poste de travail (Cass. soc. 20 mars 1996, n°93-40111).
  • Exemple d'un cas de droit d'alerte pour des faits affectant de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise (droit d'alerte économique) : Le CE est en droit d'exercer cette prérogative s'il a connaissance de faits pouvant affecter de manière préoccupante la situation de l'entreprise, y compris en l'absence de difficultés économiques présentes ou prévisible, comme une réorganisation de l'entreprise portant son activité ingénierie au niveau mondial (Cass. soc. 18 janvier 2011, n°10-30126).
  • Exemple de cas de droit d'alerte pour des faits d'accroissement important ou de recours abusifs à des contrats précaires (droit d'alerte social) : Recours important ou abusif à plusieurs contrats précaires par l'entreprise.  

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Quel format pour recueillir la parole du salarié ?

Il s'agit d'une des nombreuses missions des élus du CSE que de recueillir la parole du salarié. Que ce soit dans le contexte du droit d'alerte ou pour simplement porter à la connaissance de l'employeur des dysfonctionnements, des questionnements ou des incompréhensions, les salariés doivent pouvoir s'exprimer librement auprès des élus en qui ils ont confiance.

Dans quel format ou contexte doit se faire le recueil de la parole du salarié ? Peu importe le sujet que le salarié souhaite aborder, il n'y aucun formalisme imposé par le Code du travail. Conditions de travail, ambiance, missions, postes, rémunération, conflit avec la hiérarchie, activités, alerte, tous les sujets peuvent être abordés tant que c'est le salarié qui est à l'initiative de la discussion avec l'élu concerné. 

Afin de garantir une certaine confidentialité, qui peut être nécessaire pour que certains salariés osent s'exprimer et qui est également une obligation liée au rôle d'élu, il convient d'éviter d'aborder des sujets dans des espaces ouverts (comme des opens space). Cela est particulièrement vrai quand les échanges concernent les conditions de travail, une mauvaise entente dans une équipe ou des conflits hiérarchiques. Le local du CSE peut être un lieu sûr pour échanger avec les salariés, dans le contexte d'un premier recueil confidentiel et anonyme. Toutefois, si le témoignage d'un salarié devra ensuite servir à exercer un droit d'alerte, il faudra préférer des éléments écrits, tangibles et non anonymes, au risque de se voir refuser cet élément pour caractériser la notion de danger grave et imminent. Un échange oral, un SMS, un appel téléphonique, un mail ou même un courrier ou un registre sont autant de moyens de recueillir la parole des salariés en tant qu'élu. 

Un élu, dans l'exercice de sa mission de représentation, est protégé et ne peut être inquiété, notamment par ses supérieurs hiérarchiques, pour avoir recueillis la parole d'un salarié faisant remonter des éléments, positifs ou négatifs sur son vécu personnel dans l'entreprise. 

Comment bien utiliser le droit d'alerte ?

Ce droit appartient à tout travailleur dans l'entreprise, mais une prérogative principale des représentants du personnel, par leur rôle au sein du CSE. Le lancement de l'alerte par les représentants du personnel obéit à une procédure particulière selon le type d'alerte lancée. 

utiliser droit d'alerte

Procédure de droit d'alerte en cas d'atteinte aux droits des personnes

La victime présumée par l'atteinte peut être un salarié de l'entreprise, un intérimaire, ou encore un salarié d'un prestataire et un candidat à un emploi. Le Délégué Syndical ou le CSE peut également utiliser cette procédure en cas d'atteinte à ses propres droits et libertés. 

La procédure se déroule d'abord par une enquête de l'employeur menée avec le/les DP ou le CSE afin de prendre rapidement les mesures adéquates pour remédier à la situation.

En pratique, un plan d'enquête formalise le déroulement de l'enquête et l'adhésion du CSE à ce plan. Des investigations sont menées et peuvent se caractériser par des entretiens avec les salariés, ou encore une visite des lieux de l'incident. 

Après l'enquête, l'employeur et le CSE dresse un bilan des informations recueillies. Si une atteinte aux droits a été détectée, il faut déterminer les mesures pour la faire cesser. Un procès-verbal peut être rédigé.

En cas de carence de l'employeur ou de divergence d'appréciation des faits de l'atteinte entre l'employeur et le CSE, voire le salarié lui-même, on peut saisir le juge du conseil de prud'hommes en référé.

Procédure de droit d'alerte en cas de danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement

Un élu qui constate un risque grave pour la santé publique ou l'environnement, alerte immédiatement l'employeur.

L'employeur examine conjointement avec le représentant du personnel qui lui a transmis l'alerte et l'informe de la suite à donner.

L'alerte donnée à l'employeur est consignée dans un registre spécial, daté, signé et indiquant plusieurs éléments, dont les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre par l'établissement auxquels le salarié de bonne foi estime qu'ils présentent un risque grave pour la santé publique ou l'environnement (article D. 4133-1 du Code du travail).

Procédure du droit d'alerte économique

Le CSE, qui a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise, peut demander à l'employeur de lui fournir des explications (article L. 2323-50 du Code du travail).

Cette demande est immédiatement inscrite à l'ordre du jour de la prochaine réunion du CSE. 

Lors de la réunion du CSE, l'employeur devra donner des explications sur les faits qui préoccupent les représentants du personnel. Il peut s'agir de la perte d'un client important, de difficultés financières entraînant une baisse de chiffre d'affaires, ou encore un projet de restructuration. 


Ensuite, il est établi un rapport par le CSE (ou la commission économique dans les entreprises d'au moins 1000 salariés) en cas de réponses insuffisantes de l'employeur ou si la réunion confirme le caractère préoccupant de la situation pour être transmis à l'employeur et au commissaire aux comptes. 


Afin d'établie ce rapport, le CSE peut se faire assister d'un expert-comptable, convoquer le commissaire aux comptes, ou encore se faire assister par 2 salariés (article L. 2323-51 du Code du travail). Ce rapport doit permettre de conclure en émettant un avis sur la saisine du conseil d'administration ou de surveillance dans les sociétés ou personnes morales qui en sont dotées, ou d'informer les associés dans les autres sociétés (article L. 2323-52 du Code du travail).

Enfin, il a lieu la saisine des dirigeants ou des associés au regard du rapport du CSE (article L.2323-52 du Code du travail). La question doit être inscrite à l'ordre du jour de la prochaine séance du conseil d'administration ou de surveillance, à condition qu'il ait pu être saisi au moins 15 jours à l'avance (article L. 2323-53 du Code du travail).

Si l'employeur n'est pas d'accord, il peut saisir le juge du conseil de prud'hommes afin d'annuler la procédure d'alerte et de la nomination d'un expert s'il l'estime abusive. 

Procédure du droit d'alerte sociale

Dès lors que le nombre de salariés en CDD et le nombre de salariés temporaires connaissent un accroissement important par rapport à la situation existant lors de la dernière réunion du CSE ayant abordé ce sujet, l'examen de cette question est immédiatement inscrit à l'ordre du jour de la prochaine réunion du CSE si la majorité des membres le demande.

L'employeur doit communiquer au CE ou au CSE le nombre de salariés titulaires d'n CDD et de salariés temporaires, les motifs l'ayant amené à y recourir, mais encore le nombre de journées de travail accomplies par les intéressées depuis la dernière communication faire sur le sujet (article L. 232358 du Code du travail).

Comme cela se passe après l’exercice du droit d’alerte ?

S'il y a différence d'appréciation sur le bien fondé de l'exercice du droit d'alerte entre un salarié ou le CSE et l'employeur, plusieurs moyens sont mis à la disposition des élus. Cela peut se faire avec la saisie de l'inspection du travail pour enquête ou par la saisie du tribunal des prud'hommes en référé (procédure d'urgence) pour statuer sur la situation et surtout faire cesser le danger identifié, contesté par l'employeur.

Si un salarié, ou le CSE, exerce son droit d'alerte, et que son bien fondé est reconnu par l'employeur, celui-ci doit proposer rapidement (voire immédiatement selon la nature du danger identifié) des solutions pour remédier à la situation concernée par le droit d'alerte. Des mesures d'urgence temporaires (par exemple stopper les activités concernées) puis des mesures à long terme (par exemple restructurer certain processus de contrôle) doivent être mises en place. Les différentes solutions peuvent être discutées avec les élus au cours de plusieurs réunions du CSE. Selon leurs implications sur les conditions de travail, la santé, la sécurité des salariés ou la gestion de l'entreprise, les solutions retenues pourront faire l'objet d'une information-consultation auprès du CSE. 

Sanctions et responsabilités de l'employeur

L'employeur ne peut pas contester l'utilisation du droit d'alerte, puisqu'il n'implique pas nécessairement un arrêt du travail. Par contre l'employeur peut contester la véracité de la situation ou le degré de gravité du danger identifié ainsi que la proposition de la façon d'y remédier.

Si le désaccord sur ces sujets persiste, l'employeur ou le CSE peuvent saisir l'inspection du travail pour trancher sur la véracité ou le degré de gravité du danger identifié et les moyens d'y remédier.

Selon l'article L.4121-1 du Code du Travail, l'employeur doit garantir la sécurité et la protection de la santé de ses salariés. Ainsi, lorsqu'un salarié ou un élu exerce le droit d'alerte, que l'employeur soit d'accord sur son fondement ou pas, il est dans l'obligation d'analyser la situation et en cas de danger avéré, prendre toutes les mesures pour garantir cette sécurité. 

L'article L.2312-59 du Code du Travail prévoit qu'en "cas de carence de l'employeur ou de divergence sur la réalité de cette atteinte, et à défaut de solution trouvée avec l'employeur, le salarié, ou le membre de la délégation du personnel au comité social et économique si le salarié intéressé averti par écrit ne s'y oppose pas, saisit le bureau de jugement du conseil de prud'hommes qui statue selon la procédure accélérée au fond. Le juge peut ordonner toutes mesures propres à faire cesser cette atteinte et assortir sa décision d'une astreinte qui sera liquidée au profit du Trésor."

Un salarié quant à lui ne peut être sanctionné pour avoir utilisé son droit d'alerte, même s'il s'avère après enquête que l'utilisation de celui-ci n'était pas fondée.

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protection des données personnelles
Réformes et Organismes

Tout savoir de protection des données personnelles au CSE (RGPD)

Le CSE n’est pas épargné par la protection des données personnelles. En effet, le règlement général sur la protection des données (ou RGPD) est entré en vigueur en Europe le 22 mai 2018. Il a été transposé et appliqué en France par la loi relative à la protection des données personnelles.

Toute structure, entreprise, organisation qui en détient doit s'y conformer. Cela concerne donc également le CSE.

Découvrez, dans cet article, tout ce qu'il faut savoir sur la protection des données personnelles détenues et gérées par le CSE.

RGPD CSE

Que prévoit la nouvelle règlementation sur les données personnelles ?

Le RDPG est un texte européen qui encadre et prévoit une nouvelle réglementation en matière de traitement de données à caractère personnel sur le territoire de l’Union Européenne.

En effet, l’article premier précise que ce règlement vient mettre en place un ensemble de règles pour protéger les personnes physiques à l’égard du traitement de leurs données à caractère personnel, et réglementer la libre circulation de ces données.

Ce nouveau cadre juridique essaie de s'adapter aux évolutions technologiques de nos sociétés, caractérisées par une utilisation toujours plus croissante du numérique et le développement du commerce en ligne. Il permet également d'harmoniser les règles au sein de l'ensemble du territoire européen, pour assurer le contrôle, par les citoyens, de l'utilisation de leurs données personnelles.

Ce cadre juridique pose 5 grands principes pour protéger les données personnelles :

  • la finalité : la conservation des données d'une personne  doit ce faire dans un but précis, légal et légitime. ;
  • la proportionnalité et la pertinence : les types de données conservées doivent être nécessaires selon la finalité établie précédemment ;
  • la conservation limitée : les données ne peuvent être conservées pour une durée indéterminée, celle-ci doit être fixée à l'avance puis les données supprimées au-delà de ce délai ;
  • la sécurité et la confidentialité : seules des personnes autorisées peuvent avoir accès aux données détenues ; 
  • la reconnaissance du droit des personnes : elles disposent d'un droit d'information, d'accès, de modification et de suppression de leurs données. 

Qu’en est-il du CSE qui collecte ce type de données personnelles dans le cadre des activités sociales et culturelles par exemple ?

Le CSE est-il concerné par la protection des données personnelles ? 

Le CSE, dans le cadre de ses activités sociales et culturelles, va proposer aux salariés et leurs familles des prestations en lien avec les loisirs. Cela peut être des sorties cinéma, des sorties aux thématiques spécifiques, ou encore des voyages.

Afin d’organiser au mieux ces prestations, le CSE va demander aux collaborateurs des informations plus ou moins personnelles : nom, prénom, adresse personnelle, date de naissance, antécédents médicaux, etc.

Dans le cadre du budget de fonctionnement, le CSE va également demander des informations personnelles lorsque l'instance dispose elle-même de salariés ou d’informations relatives à ses fournisseurs ou clients.

Dès lors, dans toutes ces situations, la protection des données entre en jeu et le CSE doit donc se conformer aux 5 grands principes énoncés précédemment :

  • finalité : les activités sociales et culturelles ainsi que le fonctionnement du CSE constituent un but légitime à la collecte de certaines données personnelles ; 
  • proportionnalité et pertinence : le CSE ne doit collecter que des informations nécessaires à la réalisation des activités sociales et culturelles ou à son fonctionnement ;
  • durée de conservation limitée : le Code du Travail impose de conserver les pièces justificatives de versement de prestations ou de paiements (du salarié ou des fournisseurs dans le cadre du budget de fonctionnement) pendant 10 ans ;
  • la sécurité et la confidentialité : le CSE doit garantir la confidentialité des données qu'il stocke, tous les élus n'ont pas nécessairement obligation d'y avoir accès et une gestion des droits doit être mise en place ;
  • la reconnaissance du droit des personnes : tout salarié est en droit de refuser de transmettre toutes ou partie de ses données personnelles, mais en conséquence le CSE ne pourra pas lui faire bénéficier de toutes les prestations proposées, en tout état de cause, le recueil du consentement par les élus du CSE est nécessaire.
protection des données personnelles

Qu'est-ce qu'une donnée à caractère personnel ?

Une donnée à caractère personnel est une information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, notamment par la référence à un identifiant comme un nom, un numéro d'identification, des données de localisation, un identifiant en ligne, ou à un ou plusieurs éléments spécifiques propres à son identité physique, physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle et sociale (selon la loi 78-17 du 6 janvier 1978, la loi 2018-493 du 20 juin 2018 et le règlement général sur la protection des données UE 2019/679 du 27 avril 2016).

Le CSE se doit donc dans le cadre du RGPD, de protéger l’ensemble de ces informations.

Ainsi, il doit s’assurer de l’accessibilité de ces données à des personnes autorisées uniquement. Mais encore il doit s’engager à ne pas détourner ces données et doit pouvoir permettre aux personnes à qui elles appartiennent de les consulter, les modifier ou les supprimer à tout moment.

Peut-on demander l'email des salariés pour la communication au CSE ?

Le recueil du consentement et la finalité de la donnée sont deux éléments de base qui doivent permettre aux élus de savoir s'ils peuvent récolter ou non une donnée personnelle.  


Si les salariés consentent à recevoir une newsletter du CSE informant des offres et des activités en cours, il est tout à fait possible de contacter les salariés sur leur email professionnel. Certains salariés peuvent préférer une communication sur leur email personnel, mais doivent explicitement donner leur consentement pour l'utilisation de cette donnée personnelle, qui doit avoir une finalité (inscription à une activité par exemple).

Comment faire en tant que CSE pour assurer la protection de ces données ?

Ainsi le CSE doit se conformer au RGPD selon les 4 étapes de la CNIL :

1) Instaurer un registre de traitement des données

Le registre de traitement des données est un document recensant l’ensemble des données personnelles des fichiers.

L'objectif est d'identifier les activités qui nécessite la collecte et le traitement de données.

Il est recommandé de s’appuyer sur le modèle de registre de la CNIL.

2) Faire le tri dans ses données

Grâce au registre de traitement de données, les élus doivent s'interroger sur les données dont le CSE a réellement besoin pour effectuer ses missions.

Le CSE a la faculté de désigner dans son règlement intérieur un délégué à la protection des données (DPO), dont le rôle est d’agir comme un intermédiaire auprès du responsable de traitement des données. Même si la désignation du DPO n'est pas obligatoire, elle reste toutefois recommandée !

3) Recueillir le consentement des salariés

Le RGPD vient renforcer l’obligation d’information et de transparence à l’égard des personnes dont on traite les données (salariés et leurs familles, fournisseurs, clients...).

Ce qui est important, c’est de leur rappeler leurs droits, à savoir l’accès aux informations les concernant, la rectification de leurs données personnelles et la suppression de celles-ci à tout moment s'ils le souhaitent.

4) Sécuriser ses données

Enfin, le CSE doit sécuriser au maximum les données en évitant tout risque de vol ou piratage.

Afin de garantir une sécurité maximale des données, il est essentiel de se poser les questions suivantes :

  • Les comptes utilisateurs sont-ils protégés par un mot de passe suffisamment fort ?
  •  Les locaux sont-ils sécurisés ?
  •  Y-a-t-il une procédure de sauvegarde des données en cas d’incident ?

Il est indispensable que le CSE suive les 4 étapes de la CNIL et rédige ou étoffe son règlement intérieur, notamment en désignant un délégué à la protection des données.


Cela lui permettra d’être en conformité avec le RGPD et la loi sur la protection des données personnelles.

Quelles sont les sanctions possibles ?

La non-conformité d'un CSE au RGPD pourra est passible de sanctions de la part de la CNIL allant d’un simple rappel à l’ordre à une amende administrative.

Précisément, il peut s'agir :

  • d'un rappel à l'ordre ;
  • d'une mise en demeure de mise en conformité, en limitant temporairement ou définitivement le traitement, en suspendant les flux de données, ou encore en ordonnant de satisfaire les demandes d'exercice des droits des personnes ;
  • d'une amende qui peut  s'élever jusqu'à jusqu’à 20 millions d’euros ou dans le cas d’une entreprise jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial.

Que retenir sur le RGPD ?


Le CSE doit être vigilant le flux de données personnelles qu'il gère, en particulier la BDES et les fichiers partagés. Ils sont des traitements de données et doivent être inscrits dans le registre de traitement de données.


Le CSE doit veiller également à respect des droits des salariés en appliquant le principe de transparence. Le RGPD a pour objectif de veiller aux droits des personnes.


Elus, il vous appartient de recueillir le consentement des personnes dont vous traitez les données en leur rappelant leur 3 droits, à savoir :

 

  1. l'accès aux informations les concernant
  2. la rectification de leurs données personnelles
  3.  la suppression de leur profil.

En tout état de cause, le CSE a l'obligation de se mettre en conformité avec le RGPD : modifier ou ajuster son règlement intérieur, désigner un délégué à la protection des données (DPO) et de suivre les recommandations de la CNIL par les quatre étapes listées ci-dessus.

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Administrateur salarié
Législation et travail

Administrateur salarié : rôle, missions et responsabilités

La fonction d'administrateur salarié est sous les feux de l’actualité avec la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi Pacte, qui a augmenté leur nombre au sein des conseils d’administration.

Administrateur salarié

Représentant du personnel, connaissez-vous vraiment la fonction d’administrateur salarié ? Savez-vous que vous pouvez endosser ce rôle délicat engendrant des responsabilités ?

Rôles & missions

Il existe deux modes d’administrateurs salariés :

  • celui de l’article L. 225-27 du Code de commerce
  • celui de l’article L. 225-27-1 du même Code introduit par la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013, puis réformé par la loi Pacte du 22 mai 2019.

Le rôle de l’administrateur salarié est de représenter la voix des salariés lors du Conseil d’administration de l’entreprise.

Il a pour missions de participer activement aux travaux pour rendre des comptes aux salariés et de participer aux décisions par un vote.

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Administrateur salarié : 2 modes

Le Code du commerce distingue deux types d'administrateur salarié :

  • L’administrateur salarié selon l’article L. 225-27 du Code de commerce, qui permet de prévoir dans les statuts que "le conseil d'administration comprend, outre les administrateurs dont le nombre et le mode de désignation sont prévus aux articles L. 225-17 et L. 225-18, des administrateurs élus soit par le personnel de la société, soit par le personnel de la société et celui de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français".
    Autrement dit, la loi autorise les sociétés à insérer dans leurs statuts que des membres élus par le personnel salarié siégeront avec voix délibérative au Conseil d’administration.
  • L’administrateur salarié selon l’article L. 225-27-1 du Code de commerce oblige les grosses sociétés (sociétés qui emploient, à la clôture de deux exercices consécutifs, au moins mille salariés permanents dans la société et ses filiales, directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français, ou au moins cinq mille salariés permanents dans la société et ses filiales, directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français et à l'étranger) de désigner des administrateurs salariés. Le statut est alors semblable à l’administrateur salarié de l’article L. 225-27 du Code de commerce.

Il convient de distinguer les représentants des salariés des représentants du comité d’entreprise ou du comité social et économique. En effet, les seconds siègent au conseil avec qu’un rôle consultatif tout en ayant un droit à l’information et en étant soumis à l’obligation de discrétion.

Désignation ou élection, comment le devenir et pour quel intérêt ?

Devenir administrateur salarié obéit à des conditions définies à l’article L. 225-28 du Code de commerce.

Ainsi, les deux types d’administrateurs salariés doivent être titulaires d'un contrat de travail correspondant à un emploi effectif d’au moins 2 ans avec la société ou l'une de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français.

Toutefois, la condition d'ancienneté n’est pas requise lorsque, au jour de la nomination, la société est constituée depuis moins de deux ans.

L’intérêt de cette fonction est de porter la voix des salariés devant le Conseil d’administration de l’entreprise.

Elus d'entreprise, vous avez la charge de représenter les salariés dans le cadre de vos fonctions représentatives du personnel.

 Avec la fonction d’administrateur salarié, vous allez au-delà de vos fonctions de représentants du personnel en représentant les intérêts de l’entreprise en défendant la voix des salariés.

Le même article défini les modalités et la procédure de nomination de l’administrateur salarié.

Ainsi, l’administrateur salarié de l’article L. 225-27-1 du Code de commerce est désigné ou élu et celui de l’article L. 225-27 du Code de commerce élu.

vos fonctions de représentants du personnel en représentant les intérêts de l’entreprise

Responsabilité

L’administrateur salarié engage à la fois une responsabilité collective caractérisée par le Conseil d’administration, mais également une responsabilité individuelle civile et pénale s’il diffuse des informations confidentielles. ​

Il doit alors faire preuve de discrétion tout en rendant compte aux salariés qui l’ont désigné pour les représenter dans l’entreprise.

Indemnisation, quel crédit d'heures ?

Comment est indemnisé l'administrateur salarié pour l'exercice de ses fonctions ? 

L'article L. 225-45 du Code de commerce, modifié par la loi Pacte, précise que l'assemblée générale peut allouer aux administrateurs salariés une rémunération de leur activité par une somme fixe annuelle déterminée par cette assemblée.

Formation renforcée des administrateurs salariés

La loi Pacte vient renforcée la formation des administrateurs salariés et des représentants des salariés actionnaires dans les seules sociétés cotées (article L. 225-23 du Code de commerce).

Ainsi, ils bénéficient d'une formation adaptée à l'exercice de leur mandat, à la charge de la société, d'au minimum 40 heures par an (contre 20 heures auparavant pour les seuls salariés administrateurs).

ADMINISTRATEUR SALARIE, UNE FONCTION DÉLICATE ?

Etre administrateur salarié c'est endosser une fonction délicate puisqu'il revient à un salarié d'exercer des fonctions d'administrateurs au Conseil d'administration de son entreprise. Il représente les intérêts de l'entreprise tout en portant la voix des salariés dans le respect de la confidentialité des échanges auxquels il est soumis. Ainsi, l'administrateur salarié doit faire attention à ses mots, au respect de la confidentialité car au moindre écart, sa responsabilité civile et pénale est engagée. 

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représentant de proximité
Réformes et Organismes

Représentant de proximité : missions, désignation, protection

Le représentant de proximité vient des ordonnances Macron du 22 septembre 2017 instituant le comité social et économique (CSE). Le but du CSE est d’assurer un meilleur dialogue social par une communication simplifiée grâce à des élus disposant d’attributions centralisées. Toutefois, la création du CSE, a généré des interrogations, car la nouvelle instance  concentre toutes les prérogatives et tous les moyens de la représentation du personnel, faisant craindre une perte de proximité des élus avec le terrain. Ainsi, les entreprises multi-sites risquaient de ne pas être dotées de relais locaux comme auparavant avec les délégués du personnel. C'est pour cette raison qu'ont été créés les représentants de proximité. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur les missions, la désignation et la protection des représentants de proximité.

Qu'est ce qu'un représentant de proximité du CSE ?

Le représentant de proximité du CSE est une nouveauté mise en place par les ordonnances Macron du 22 septembre 2017, validées par la loi n°2018-217 du 29 mars 2018.

Ainsi parallèlelement à la création du CSE, qui fusionne l'ensemble des anciennes instances représentatives du personnel, ces ordonnances ont instauré les représentants de proximité en conséquence de la crainte d'un manque de proximité des élus avec le terrain. C'est un nouvel acteur qui évite la centralisation excessive au niveau du CSE de la représentation du personnel.

Les représentants de proximité ont un rôle précis et un domaine d'intervention plus restreint que les élus du CSE. Ainsi le ministère du travail avait précisé qu'ils étaient mis en place "afin d’éviter que la fusion des institutions représentatives du personnel au sein d’une instance unique (le comité social et économique) et l’unification du périmètre de la représentation du personnel qui en découle ne se traduisent, dans certains cas, par une centralisation excessive de cette représentation au niveau de l’entreprise" selon le ministère du travail (100 Questions/Réponses sur le comité social et économique par le ministère du travail, page 21).


Quel est le rôle d'un représentant de proximité ?

Les représentants de proximité ont pour rôle d’intervenir dans un champ de compétence plus restreint que celui du CSE d’établissement ou celui du CSE qui les a désignés.

Ils représentent alors une sorte d’interface entre l’employeur, les salariés et le CSE.

L’intérêt des représentants de proximité tient en une représentation de proximité pour recueillir les questions locales et éviter une centralisation excessive au niveau de l’entreprise de la représentation du personnel par le CSE.

Par exemple, ils sont utiles lorsque les membres du CSE sont absents sur un site ou encore selon la nature des activités de l’entreprise.

Les représentants de proximités ne sont pas les anciens délégués du personnel.


Cela signifie que les anciennes attributions des délégués du personnel, qui sont notamment de porter à la connaissance de l’employeur les réclamations individuelles et collectives des salariés, sont dévolues au CSE.


La création des représentants de proximité a certainement été voulue pour compenser la perte des délégués du personnel, mais ils ne reprennent pas pour autant le rôle des anciens délégués du personnel. 

Par exemple, le représentant de proximité peut jouer un rôle en matière de présentation des réclamations individuelles ou collectives dans les différents sites géographiques de l’entreprise lorsque le périmètre des établissements distincts de l’entreprise retenu se situe à un niveau plus centralisé.

Ils peuvent également jouer un rôle en matière de prévention grâce à leur proximité des salariés au sein des établissements dans une entreprise multi-sites.

Comment sont mis en place les représentants de proximité ?

La mise en place des représentants de proximité dans l’entreprise est facultative (article L. 2313-7 du Code du travail). Elle doit correspondre aux besoins de l’entreprise, c’est-à-dire sa situation multi-sites ou encore ses activités.

L’article susvisé précise que seul un accord d’entreprise défini à l’article L. 2313-2 peut mettre en place les représentants de proximité.

Cela signifie qu’ils ne peuvent être mis en place par protocole électoral mettant en place les élections. Il faut un accord d’entreprise, c’est-à-dire qu’il est nécessaire d’inviter à la négociation les organisations syndicales représentatives au niveau de l’entreprise.

Cet accord d’entreprise doit contenir des clauses obligatoires (article L. 2313-7 du Code du travail) :

  • le nombre de représentants de proximité ;
  • les attributions des représentants de proximité, notamment en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail ;
  • les modalités de leur désignation ;
  • les modalités de fonctionnement, notamment le nombre d'heures de délégation dont bénéficient les représentants de proximité pour l'exercice de leurs attributions.

Le Code du travail est très vague sur la teneur des clauses figurant dans l’accord afin de donner une liberté aux négociateurs de l’accord sur la configuration des représentants de proximité.

Toutefois, il convient de souligner qu’il est nécessaire de prévoir dans l’accord le périmètre d’implantation des représentants de proximité.

La validité de cet accord instituant les représentants de proximité est soumise à un vote majoritaire. Autrement dit, l’accord doit avoir été conclu dans les conditions du premier alinéa de l’article L. 2232-12 du Code du travail.

Cela signifie qu’il doit être signé par l’employeur ou son représentant et par une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives ayant recueilli plus de 50% des suffrages exprimés en faveur des organisations représentatives au 1er tour des dernières élections des titulaires au CSE quel que soit le nombre de votants.

L'accord d'entreprise définit le nombre de représentants de proximité et les modalités de leur désignation (article L. 2313-7 du Code du travail).

Les représentants de proximité sont soit des membres du CSE, soit des personnes désignés par le CSE. En tout état de cause, la désignation des représentants de proximité est un choix du CSE. 

Les représentants de proximité sont désignés pour une durée déterminée, pour la même durée que les membres du CSE (article L. 2313-7 du Code du travail). 

Quels sont les moyens du représentant de proximité ?

Les heures de délégation

Les heures de délégation des représentants de proximité doivent être définies dans l'accord collectif d'entreprise afin qu'ils puissent exercer leurs attributions (article L. 2313-7 du Code du travail).

Le Code du travail ne fixe aucun plancher d'heures de délégation, il revient aux négociateurs de l'accord de les déterminer en fonction de l'importance des attributions.

Quant les représentants de proximité sont des élus du CSE, ils disposent des moyens des membres du comité. L'accord d'entreprise peut leur attribuer des heures de délégations supplémentaires. A défaut, ils disposent des heures de délégation des membres du CSE.

A contrario, si les représentants de proximité ne sont pas membres du CSE, ils ne bénéficient pas des droits des élus. Il revient donc à l'accord d'entreprise de définir leurs moyens et leurs droits, notamment concernant par la participation aux réunions du CSE.

EXEMPLE

Accord de mise en place du CSE du 5 juillet 2018 de la société Carrefour Hypermarchés SAS a décidé de confier le rôle de représentants de proximité aux membres suppléants des CSE d'établissement avec un crédit d'heure mensuel de 6 heures.

Les autres moyens pour l'exercice de leurs missions

Outre les heures de délégation, les représentants de proximité bénéficie d'autres moyens pour l'exercice de leurs missions et qui doivent être définis dans l'accord d'entreprise. 

  •  Concernant les réunions, l'accord d'entreprise peut prévoir qu'ils pourront solliciter, en tant que besoin, une réunion avec l'employeur ou son représentant dont la périodicité reste à déterminer. 
  • Concernant le local, l'accord d'entreprise peut prévoir qu'un local sera à leur disposition en précisant qu'il ne sera partagé avec les membres du CSE.
  • Enfin, sur le plan de la formation, le CSE, par délibération, peut décider de consacrer tout ou partie de son budget de fonctionnement à la formation des représentants de proximité (article L. 2315-61 du Code du travail).
  • Afin de permettre aux représentants de proximité d'assurer pleinement leur attribution, l'accord peut prévoir de les doter d'équipements, comme une messagerie dédiée aux représentants de proximité.

Quelle est la protection des représentants de proximité ?

Les représentants de proximité, élus du CSE ou non, sont des salariés protégés. Il bénéficient du statut protecteur.

En conséquence, le licenciement d'un représentant de proximité ou d'un candidat aux fonctions de représentant de proximité nécessite l'autorisation de l'inspection du travail (articles L. 2411-8 et L. 2411-9 du Code du travail).

Ainsi, pour les représentants de proximités élus et anciens représentants, la protection spéciale joue durant les 6 mois suivant l'expiration du mandat de représentant de proximité (article L. 2411-8 du Code du travail).

Quant aux candidats aux fonctions de représentants de proximité, la protection spéciale joue pendant 6 mois à partir du dépôt de la candidature (article L. 2411-9 du Code du travail).

Exemples concrets d'accord

Disponible sur le site Légifrance, de nombreux accords CSE prévoient des représentants de proximité afin que les élus restent au plus proche des salariés.

Voulez vous baser sur un accord CSE existant pour vous aider ?

Rendez-vous sur notre guide des accords CSE prévoyant un bref résumé de 26 accords conclus dans les entreprises de plus de 50 salariés et plus de 1000 salariés.

Concernant les représentants de proximités, parmi les accords figurant dans notre guide des accords CSE, ils ont été institués dans les accords listés ci-après.

Quelques sociétés avec des Accords prévoyant des représentants de proximité

  • SOCIÉTÉ ALCON
  • SOCIÉTÉ SAFEGE
  • SOCIÉTÉ BONILAIT PROTEINE
  • SOCIÉTÉ AXA FRANCE
  • SOCIÉTÉ CARREFOUR
  • SOCIÉTÉ FRANCE TELEVISION
  • SOCIÉTÉ IBM
  • SOCIÉTÉ INNOTHERA 
  • SOCIÉTÉ MAIF 
  • SOCIÉTÉ NORAUTO
  • SOCIÉTÉ PSA AUTOMOBILES
  • SOCIÉTÉ PSA RETAIL
  • SOCIÉTÉ RENAULT
  • SOCIÉTÉ SELECTA
  • SOCIÉTÉ XEROX 
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Législation et travail

Salarié avec enfant en difficulté, comment l’aider en tant qu’élu ?

Un salarié peut rencontrer des difficultés dans la vie, avoir un enfant en difficultés ou en situation de handicap.

Elus, il vous appartient de détecter les salariés en situation difficile, de les épauler, voire d’en discuter avec le responsable hiérarchique, le responsable ressources humaines afin de veiller à un bon climat social au sein de l’entreprise.

Le salarié peut avoir à sa charge un ou des enfant(s) en situation de handicap ou être en difficulté. Ainsi, comment aider le salarié qui a des enfants handicapés ou en difficultés à faire valoir ses droits auprès de l'employeur ou des Ressources Humaines ?

aide au salarié

L'élu ou les ressources humaines peuvent encore une fois aider grandement le salarié avec un enfant en difficultés dans son travail. Mais, ils doivent être au courant de la législation, ce qui est permis, et les différents organismes existants.

Ce que dit la loi ?

La loi Travail du 8 août 2016 a prévu plusieurs dispositions relatives aux congés payés des salariés ayant un enfant handicapé avec d’une part, un aménagement des congés de droit commun et, d’autre part, des congés spécifiques.

Les aménagements des congés de droit commun

Une dérogation à la durée maximale des jours congés pris en une seule fois :

Article L. 3141-17 du Code du travail : « La durée des congés pouvant être pris en une seule fois ne peut excéder vingt-quatre jours ouvrables. Il peut être dérogé individuellement à cette limite pour les salariés qui justifient de contraintes géographiques particulières ou de la présence au sein du foyer d'un enfant ou d'un adulte handicapé ou d'une personne âgée en perte d'autonomie. »

La condition d’âge est supprimée :

Article L. 3141-8 du Code du travail : « […] Est réputé enfant à charge l'enfant qui vit au foyer et est âgé de moins de quinze ans au 30 avril de l'année en cours et tout enfant sans condition d'âge dès lors qu'il vit au foyer et qu'il est en situation de handicap. »

Le handicap de l’enfant est pris en compte dans l’ordre des départs en congés :

Article L. 3141-16 du Code du travail : « […] 1° b) L'ordre des départs, en tenant compte des critères suivants : la situation de famille des bénéficiaires, notamment les possibilités de congé, dans le secteur privé ou la fonction publique, du conjoint ou du partenaire lié par un pacte civil de solidarité, ainsi que la présence au sein du foyer d'un enfant ou d'un adulte handicapé ou d'une personne âgée en perte d'autonomie ; […] »

Les congés spécifiques

L'octroi de 2 jours de congés dès l'annonce de l'handicap de l'enfant :

Article L. 3142-4 du Code du travail : "Pour mettre en œuvre le droit à congé du salarié défini à l'article L. 3142-1, une convention ou un accord collectif d'entreprise ou, à défaut, une convention ou un accord de branche détermine la durée de chacun des congés mentionnés au même article L. 3142-1 qui ne peut être inférieure à : [...] 6° Deux jours pour l'annonce de la survenue d'un handicap chez un enfant."

Les dons de jours de repos par les collègues des salariés : 

Article L. 1225-65-1 du Code du travail : "Un salarié peut, sur sa demande et en accord avec l'employeur, renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de ses jours de repos non pris, qu'ils aient été affectés ou non sur un compte épargne temps, au bénéfice d'un autre salarié de l'entreprise qui assume la charge d'un enfant âgé de moins de vingt ans atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants. Le congé annuel ne peut être cédé que pour sa durée excédant vingt-quatre jours ouvrables. [...]"

Le congé du proche aidant sous condition d'un an d'ancienneté :

Article L. 3142-16 du Code du travail : " Le salarié ayant au moins un an d'ancienneté dans l'entreprise a droit à un congé de proche aidant lorsque l'une des personnes suivantes présente un handicap ou une perte d'autonomie d'une particulière gravité : 1° Son conjoint ; 2° Son concubin ; 3° Son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ; 4° Un ascendant ; 5° Un descendant ; 6° Un enfant dont il assume la charge au sens de l'article L. 512-1 du code de la sécurité sociale ; [...]"

Outre les dispositions de la loi El Khomri, élus vous devez connaître deux mesures supplémentaires :

La prolongation du congé parental d'éducation :

En application des articles L. 1225-48, L. 1225-49 et R. 1225-12 du Code du travail, le congé parental d'éducation à temps plein ou temps partiel peut être prolongé d'un an après la date prévue par le droit commun à l'article L. 1225-48 à la condition que le handicap de l'enfant ouvre droit à l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH).

Le congé de présence parental :

Article 1225-62 du Code du travail : "Le salarié dont l'enfant à charge au sens de l'article L. 513-1 du code de la sécurité sociale et remplissant l'une des conditions prévues par l'article L. 512-3 du même code est atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants bénéficie, pour une période déterminée par décret, d'un congé de présence parentale. "

Outre ces congés de droit commun et spécifiques, élus, vous avez la possibilité de mettre en place des dispositions plus favorables pour les salariés ayant un enfant handicapé dans le cadre d’une convention ou un accord collectif d'entreprise ou, d’une convention ou un accord de branche.

Les aménagements possibles pour les salariés

Comment aider le salarié à faire valoir ses droits auprès de l'employeur ou des Ressources humaines ?

Tout salarié a droit à un congé spécifique de 2 jours en cas de survenance du handicap de son enfant (articles L. 3142-1 à L. 3142-4 du Code du travail). 

Il s'agit d'un aménagement de sa situation de travail pour faire face au handicap de son enfant. Pour faire valoir ces droits, le salarié doit présenter à son supérieur hiérarchique ou au responsable ressources humaines un justificatif du handicap de l'enfant. Par exemple, la perception de l'AEEH est un justificatif démontrant le handicap de l'enfant.

Elus, il vous appartient de détecter les salariés en difficultés, ceux ayant un enfant en échec scolaire ou encore en situation de handicap pour leur montrer qu'ils peuvent faire valoir leurs droits. Comment faire ? Dans une discussion informelle en sympathisant avec les salariés pour qu'ils se confie. 

Enfant malade VS enfant avec difficultés

Un enfant malade est un enfant qui a besoin d'être gardé ou d'être sous surveillance de son ou ses parents en raison d'une maladie. C'est pourquoi, les salariés bénéficient du congé pour enfant malade de 3 jours ou 5 jours par an si l’enfant a moins d’un an ou si le salarié assume la charge d’au moins 3 enfants de moins de 16 ans, sauf convention ou accord collectif plus favorable.

Un enfant avec difficultés peut être en raison d'un échec scolaire ou encore du handicap, qui doit être prouvé par certificat médical de moins de 3 mois ou justificatif de perception de l'AEEH pour donner lieu à congé de 2 jours dès la survenance du handicap. 

Outre ces mesures légales, élus vous avez la possibilité de négocier dans une convention ou accord collectif des avantages plus favorables nécessaires afin d'aider le salarié à articuler sa vie professionnelle et familiale.

Conseils pour aider le salarié

Que savoir sur les organismes ?

Centre d'Action Médico Sociale Précoce - CAMSP

Le Centre d'Action Médico Sociale Précoce - CAMSP - est une structure qui a pour missions le dépistage, le diagnostic, le traitement et la rééducation des enfants de 0 à 6 ans en situation de handicap. 

Centres Médico-Psycho-Pédagogiques - CMPP

Les Centre Médico-Psycho-Pédagogiques - CMPP - sont des structures qui ont pour missions d'assurer des consultations, des diagnostics et des traitements pour des enfants et adolescents âgés de 0 à 20 ans.

Etablissements et services pour enfants ou adolescents polyhandicapés - EEAP

Les établissements et services pour enfants ou adolescents polyhandicapés - EEAP - sont des structures qui ont pour missions d'accueillir et d'accompagner des enfants en situation de polyhandicap, c'est-à-dire ceux ayant une déficience mentale grave et une déficience motrice grave, qui a pour conséquence une réduction de leur autonomie.

Etablissement d'accueil temporaire d'enfants handicapés

L'établissement d'accueil temporaire d'enfants handicapés a pour missions de développer ou maintenir l'autonomie des enfants en situation de handicap et de faciliter ou préserver leur intégration sociale.   

Etablissement expérimental pour enfance handicapée

L'établissement expérimental pour enfance handicapée est une structure qui bénéficie d'un financement de courte durée et qui doit à terme être intégré dans l'une des catégories existantes ou faire l'objet d'une nouvelle catégorie. 

Foyer d'hébergement pour enfants et adolescents handicapés

Le foyer d'hébergement pour enfants et adolescents handicapés est une structure qui vient héberger des enfants et adolescents en situation de handicap.

Institut pour déficients auditifs - IDA

Les instituts pour déficients auditifs - IDA - sont des structures d'accueil pour les enfants et adolescents de 0 à 20 ans ayant un handicap auditif (malentendant, sourd) afin de leur proposer un accompagnement adapté à leur handicap.

Institut pour déficients visuels - IDV

Les instituts pour déficients visuels - IDV - sont des structures d'accueil pour les enfants et adolescents de 0 à 20 ans ayant un handicap visuel (malvoyant, aveugle) afin de leur proposer un accompagnement adapté à leur handicap.

Institut d'Education Motrice - IEM

L'institut d'éducation motrice - IEM - est une structure d'accueil qui a pour mission de prendre en charge des enfants ou adolescents atteints d'un handicap moteur nécessitant de recourir à des moyens spécifiques pour le suivi médical, l'éducation spécialisé, la formation générale et professionnelle. 

Institut d'éducation sensorielle pour sourds et aveugles

L'institut d'éducation sensorielle pour sourds et aveugles est une structure qui a pour mission d'accompagner les enfants et adolescents qui ont un handicap sensoriel lourd (sourds et aveugles).

Institut thérapeutique éducatif et pédagogique - ITEP

L'institut thérapeutique éducatif et pédagogique - ITEP - est une structure d'accueil des enfants et adolescents qui ont des difficultés psychologiques, dont l'expression, notamment l'intensité des troubles du comportements perturbant gravement la socialisation et l'accès aux apprentissages. Cet institut intervient de manière thérapeutique, éducative et pédagogique.

Jardin d'enfants spécialisé

Le jardin d'enfants spécialisés est une structure d’accueil des très jeunes enfants, de 2 à 6 ans, qui nécessitent un accompagnement éducatif, pédagogique et thérapeutique en raison d'un retard de développement pouvant être associé à une déficience intellectuelle, des troubles du comportement, des troubles des fonctions cognitives, des déficiences motrices, ou encore des Troubles du Spectre Autistique.

Services d'Education Spéciale et de Soins à Domicile - SESSAD

Les services d'éducation spéciale et de soins à domiciles - SESSAD - sont des services médico-sociaux autonomes ou rattachés aux établissements d'éducation spéciale. Ils ont pour mission d'apporter au jeune, en association avec les parents, une aide à l'autonomie par un soutien éducatif, pédagogique et thérapeutique individualisé. 

Etablissement et service d'aide par le travail - ESAT

L'établissement et service d'aide par le travail - ESAT - ont pour mission d'insérer socialement et professionnellement des adultes handicapés.

Institut médico-éducatif - IME

L'institut médico-éducatif - IME - est une structure venant assurer des soins et une éducation spéciale aux enfants et adolescents de 3 à 20 ans, voire 25 ans, qui sont atteints de déficiences à prédominance intellectuelle liée à des troubles neuro-psychiques.

Bien réaliser un dossier MDPH : à quoi ça sert ?

Un dossier MDPH permet de référencer le handicap de l'enfant pour pouvoir obtenir les aides et soutiens adéquats. Ainsi, pour un enfant en situation de handicap, le salarié peut faire la demande pour percevoir l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH). Ce dossier MDPH suit l'enfant jusqu'à l'âge adulte et pourra percevoir l'allocation adulte handicapé selon la lourdeur du handicap. 

Pour constituer un dossier MDPH, il suffit de ses renseigner à la MDPH du lieu d'habitation de l'enfant, soit le domicile parental. Pour trouver la bonne MDPH, veuillez consulter l'annuaire dédié

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Compte personnel d'activité
Réformes et Organismes

Compte personnel d’activité : rappel des droits

Mis en place avec la loi El Khomri du 8 août 2016, le compte personnel d’activité (CPA) représente une avancée sociale en permettant "de donner à chaque travailleur la capacité de construire son parcours professionnel dans ce monde du travail en constante évolution". Effectif depuis le 1ᵉʳ janvier 2017, le compte personnel d’activité (CPA) regroupe :

  • le compte personnel de formation (CPF) ;
  • le compte personnel de prévention et de pénibilité (C3P)
  • le compte d’engagement citoyen.

Avec ces 3 comptes, le CPA recense et compile les différents droits à la formation de tout travailleur dès l'âge de 16 ans. C'est un dispositif social conçu dans une démarche d'innovation, qui a été mis en place en même temps qu'une plateforme de service en ligne associée. Tour d'horizon des règles à connaitre sur le compte personnel d'activité.

Définition et évolution du compte personnel d'activité

Effectif depuis le 1ᵉʳ janvier 2017 par la loi Travail, appelée également loi El Khomri puis remodelé par la loi Avenir Professionnel, le compte personnel d'activité regroupe donc 3 comptes :

  • le compte personnel de formation (CPF),
  • le compte professionnel de prévention (C2P),
  • le compte d'engagement citoyen (CEC), la nouveauté, qui recense les activités bénévoles ou de volontariat de son titulaire.

Le compte personnel d'activité permet de recenser les droits à la formation des salariés et pose les bases d'un universel à la formation.

Ainsi, le titulaire peut consulter les droits qu'il a acquis sur chacun des comptes, être informé de leur utilisation possible et bénéficier de services pour l'aider à construire son projet professionnel (article L. 5151-1 du Code du travail).

Selon les conditions définie à l'article L. 5151-2 du Code du travail le CPA est ouvert à toute personne d'au moins 16 ans qui : 

  • occupe un emploi, y compris lorsqu'elle est titulaire d'un contrat de travail de droit français et qu'elle exerce son travail à l'étranger et une possibilité d'ouverture aux jeunes dès l'âge de 15 ans qui signent un contrat d'apprentissage ;
  • recherche un emploi ou est accompagnée dans un projet d'orientation et d'insertion professionnelles ;
  • est accueillie dans un établissement et service d'aide par le travail (ESAT).

Le CPA ne peut être mobilisé qu'avec l'accord exprès de son titulaire et est fermé à son décès. Le refus du titulaire de le mobiliser ne constitue pas une faute. 

Les droits inscrits sur le compte d'activité professionnelle restent acquis jusqu'à leur utilisation ou la fermeture du compte, même si le titulaire part à l'étranger.

Compte personnel d'activité

Fonctionnement du compte personnel d'activité

Inscription et connexion

Pour avoir accès à ses informations, personnelles et actualisées, il faut réaliser une connexion et l'ouverture d'un compte en ligne sur la plateforme :

https://www.moncompteformation.gouv.fr

Avant d'utiliser l'onglet connexion en haut à droite, il faut s'inscrire en remplissant les champs : nom, prénom, numéro de Sécurité Sociale, adresse mail et mot de passe. 

Cette plateforme en ligne est gérée par la caisse des dépôts et consignation. On y retrouve diverses informations notamment donne l'accès aux services suivants :

  • ses droits et des outils de simulations
  • un catalogue de formation finançable par l'utilisation de ses droits 
  • des services d'aide à la définition de son parcours professionnels et à la mobilité géographique et professionnelle 
  • la consultation de ses bulletins de paie transmis par l'employeur sous forme électronique.

Qui peut s'inscrire ?

Tous les salariés du secteur privé d'au moins 16 ans, les apprentis à partir de 15 ans, les personnes en recherche d'emploi et les personnes accueillies dans un ESAT.

Bulletin de paie

Le bulletin de paie est désormais dématérialisé depuis le 1ᵉʳ janvier 2017. Cela signifie que l'ensemble des salariés peuvent recevoir leur bulletin de paie de façon dématérialisée (même s'ils peuvent demander à leur employeur de le conserver au format papier). Si l'employeur n'utilise pas son propre système de mise à disposition électronique des bulletins de paie, le salarié peut les retrouver en utilisant cette même plateforme via l'onglet "Mes bulletins de salaire" une fois inscrit.

Permis de conduire

Obtenir le permis de conduire est souvent une condition nécessaire pour réaliser un projet professionnel. C'est pourquoi il est possible de faire financer la préparation de son permis de conduire avec ses droits au compte personnel de formation.

Pour cela, le candidat doit effectuer une formation dans une autoécole agréée par le ministère du Travail. Depuis 2018, les autoécoles éligibles doivent posséder la qualité d'organisme de formation. Cette mesure est cumulable avec d'autres dispositifs, comme le permis à 1 €.

Questions/réponses du Ministère du Travail

Financer son permis de conduire grâce à son CPF

Afin de faciliter la compréhension du financement du permis de conduire avec le CPF, le ministère du Travail a mis au point un guide de questions/réponses. 

Fonction publique

Comme les salariés du secteur privé, les agents de la fonction publique (fonction publique d'État, Territoriale et Hospitalière), titulaire et contractuel, bénéficient du compte personnel d'activité avec le CPF et le CEC, depuis le 1ᵉʳ janvier 2017. En revanche, le C2P n'est pas transposé dans la fonction publique. C'est le décret n°2017-928 du 6 mai 2017 qui donne plus de précisions sur la mise en œuvre du CPA dans la fonction publique. 

Le CPF permet aux agents de la fonction publique d’accumuler jusqu’à 150 heures de formation :

  • 24 heures par an pour un temps plein les cinq premières années,
  • 12 heures par an les années suivantes.

Par exception, les agents de la catégorie C non diplômés engrangeront 48 heures par an, dans la limite de 400 heures.

Aussi, un agent peut bénéficier d’un abondement d’heures supplémentaires, dans la limite de 150 heures, dès lors que son projet d’évolution professionnelle vise à prévenir une situation d’inaptitude physique aux fonctions exercées au regard de son état de santé.

Indépendants

Dès 2018, le compte personnel d'activité a été étendu aux travailleurs indépendants, comme les microentrepreneurs (les anciens autoentrepreneurs).

Les composantes du compte personnel d'activité

Le compte personnel de formation

Depuis le 1er janvier 2019, le CPF est ouvert à tous les salariés désireux de se former. Il absorbe notamment le congé individuel de formation (CIF) et le droit individuel à la formation (DIF) sous la forme d’un CPF « de transition professionnelle ».

En amont, le salarié peut avoir recours au conseil en évolution professionnelle (CEP), un dispositif d'accompagnement gratuit et personnalisé proposé à toute personne souhaitant faire le point sur sa situation professionnelle et, s'il y a lieu, établir un projet d'évolution professionnelle (reconversion, reprise d'activité).

Le CPF devient l'unique outil de mobilisation de la formation à l'initiative du salarié géré par la caisse des dépôts sur le plan financier et technique.

Les heures inscrites sur le CPF au 31 décembre 2018, y compris celles qui résultent du DIF, sont converties en euros au taux de 15€ par heure (décret n°2018-1153 du 14 décembre 2018). Les droits acquis à compter du 1er janvier 2019 seront valorisés directement en euros (article L. 6323-2 du Code du travail).

Le CIF et le DIF sont abrogés depuis le 31 décembre 2018 pour être remplacé par le CPF de transition professionnelle (les OPACIF et les FONGECIF assureront jusqu'à leur terme la prise en charge financière des CIF accordés avant le 1ᵉʳ janvier 2019).

Ce CPF de transition professionnelle est une modalité particulière du CPF créée dans le but de faciliter les changements de métier ou de profession dans le cadre d'un projet de transition professionnelle. 

Ainsi, "tout salarié mobilise les droits inscrits sur son compte personnel de formation afin que celui-ci contribue au financement d'une action de formation certifiante, destinée à lui permettre de changer de métier ou de profession dans le cadre d'un projet de transition professionnelle" (article L. 6323-17-1 du Code du travail).

Quels sont les cas d'abondement du CPF ?

  • Accord de gestion interne du CPF (article L. 6323-11 du Code du travail).  
  • Abondement conventionnel (article L. 6323-11 et R. 6323-2 du Code du travail).
  • Abondement pour formation supérieure aux droits acquis (article L. 6323-4 du Code du travail).
  • Abondement pour licenciement pour refus d'un accord de performance collective (article L. 2254-2 et D. 6323-3-2 du Code du travail).
  • Abondement pour les personnes en situation de handicap travaillant en ESAT (article L. 6323-37 du Code du travail).
  • Abondement pour les victimes d'accident du travail et de maladie professionnelle atteintes d'une incapacité permanente d'au moins 10% (articles L. 432-12 et D. 432-15 du Code de la Sécurité Sociale).
  • Abondement via les points inscrits au C2P (article R. 4163-21 du Code du travail).

Le compte professionnel de prévention

Le C2P (articles L. 5151-5 et L. 4163-1 du Code du travail) permet au salarié d’accumuler des points en fonction de l’exposition à certains facteurs professionnels définis par décret (D. 4163-2 du Code du travail) et dont l’exposition dépasse un certain seuil.

Le salarié abonde ainsi son CPF pour des actions de formation en vue d’accéder à un emploi moins pénible ou non exposé, pour réduire sa durée du travail tout en maintenant sa rémunération pendant une certaine durée ou, à partir de 55 ans, pour financer une majoration de sa durée d’assurance et partir à la retraite avant l’âge légal.

Le compte d'engagement citoyen

Le CEC recense les activités de bénévolat ou de volontariat permettant d'acquérir des droits à la formation sur le CPF (article L. 5151-7 du Code du travail).

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achat matériel CSE
Gestion et Finances

Achat matériel dans le budget de fonctionnement : est-ce possible ?

Par arrêt du 16 octobre 1997, la Cour de cassation a décidé que commettent un abus de confiance les membres élus du comité d'entreprise qui disposent à des fins personnelles de la subvention de fonctionnement versée par l'employeur.

Ainsi, il faut répondre par la négative à la question suivante : Est-il possible d’acheter du matériel dans le budget de fonctionnement et les mettre à disposition des salariés ? Explications.

Qu’est-ce que le budget de fonctionnement ?

Le CSE, dans les entreprises d’au moins 50 salariés, dispose d’un budget composée d'une part, le budget de fonctionnement et d'autre part, le budget lié aux activités sociales et culturelles (explication du budget CE dans le guide IRP).

LE PRINCIPE EST LA SÉPARATION DES DEUX BUDGETS

Le budget de fonctionnement a pour rôle de couvrir l'ensemble des dépenses engagées pour le fonctionnement du CSE et pour l’exercice de ses attributions économiques. 

Quel type de matériel acheter ?

Le budget de fonctionnement regroupe l'ensemble des dépenses relatives au fonctionnement du CSE. Ainsi, le CSE peut acheter avec son budget de fonctionnement le matériel suivant :

  • les frais relatifs au fonctionnement : fournitures de bureau, abonnement internet, frais postaux, etc ;
  • les frais de personnel : salariés liés au fonctionnement administratif du CSE ;
  • les frais de déplacements des élus en dehors des réunions et convocation des l'employeur ;
  • les frais liés aux expertises ;
  • les frais de formation et de documentation.
achat matériel cse

En revanche, le budget de fonctionnement ne peut pas être utilisé pour financer des activités sociales et culturelles (chèques cadeaux, spectacles, billeterie, etc), ni verser une subvention à une ou plusieurs organisations syndicales et encore moins payer les frais d’études ou de formation des enfants des salariés de la société. 

Les décisions qui relèvent de l'utilisation du budget de fonctionnement font, en principe, l'objet d'une résolution du CSE, à laquelle le Président ne participe pas en étant prise à la majorité des présents à la réunion.

En aucun cas, le budget de fonctionnement ne peut être fusionné avec le budget des activités sociales et culturelles, même si le chef d’entreprise et l’ensemble des membres du CSE sont d’accord. Le principe est la séparation des deux budgets.

Quels risques encourus en cas de mauvaise utilisation du budget de fonctionnement ?

Certains CE / CSE veulent financer ou financent l’achat d’objets publicitaires, à destination des salariés, sur le budget de fonctionnement. Es-ce légal ? Non, c'est illégal.


Quelles sanctions ? 

Sanction pénale

L’article 314–1 du Code pénal dispose : « L’abus de confiance est le fait par une personne de détourner, au préjudice d’autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu’elle a accepté à charge de les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé. L’abus de confiance est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende ».

Sur le plan jurisprudentiel, dès lors qu'il existe une utilisation illicite du budget de fonctionnement, un membre du C(S)E, l’employeur ou un salarié de l’entreprise peuvent intenter une action en réintégration des sommes litigieuses engagées (Cass. soc. 12 février 2003, 00-19341).

Une condamnation pour délit d'entrave peut être intentée si une dépense est engagée sans autorisation.

Enfin, le CSE s'expose à un redressement URSSAF. En effet, dans la mesure où la dépense ne porte pas sur un bien culturel, social ou de loisir, elle est exclue de l’assiette des cotisations de Sécurité Sociale à la condition que, cumulée avec les autres avantages aux salariés (bons d’achats, chèques cadeaux...) en nature, elle n’excède pas par salarié sur une période d’un an 5 % du plafond mensuel des cotisations.

MAUVAISE UTILISATION DU BUDGET DE FONCTIONNEMENT

Plusieurs acteurs de la vie de l'entreprise peuvent convaincre les élus à une mauvaise utilisation du budget de fonctionnement.


Qui sont-ils ?

  • Les prestataires, qui peuvent assurer aux élus que le budget de fonctionnement peut couvrir l’abonnement du CSE à des cartes de réduction, payer des articles allant de la cafetière aux bouteilles de vin estampillées avec le logo du CSE.
  • Les employeurs, qui peuvent préférer une participation à un voyage, payée avec le budget de fonctionnement plutôt qu’une formation à l’attention des élus. Il a aussi intérêt à fermer les yeux sur la mauvaise utilisation du budget de fonctionnement puisqu'il n'en est pas responsable. 
  • Les salariés, qui ont des avantages via le budget des activités sociales et culturelles ou par leur contrat de travail en ce qui concerne le salaire.

Quelles solutions s’il reste une somme d’argent non utilisée : transfert ?

Si en fin d’année le budget de fonctionnement n’a pas été totalement utilisé, le reliquat ne peut être être reversé aux salariés de la société (par exemple, par un bon d'achat). Le CSE a deux choix :
  • Reporter le reliquat sur l'année suivante sans limitation de durée. Ce reliquat est alors déposé sur un compte bancaire, qui génère des intérêts. 
  • Transférer le reliquat au budget des activités sociales et culturelles. Toutefois, ce transfert doit être prévu par une délibération du CSE (article L. 2315-61 du Code du travail) et est limité puisque seulement 10% de l'excédent annuel du budget de fonctionnement peut être transféré aux activités sociales et culturelles. 

Ce transfert est une exception au principe de séparation des budgets, mais encadrée par le Code du travail.

Ainsi, en décidant d'une délibération sur le transfert du budget du reliquat du budget de fonctionnement vers celui des activités sociales et culturelle, le CSE offre la possibilité d'offrir des avantages aux salariés (cartes cadeaux, bons d'achats...), mais seulement 10% de l'excédent annuel du budget de fonctionnement peut être transféré aux activités sociales et culturelles.

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Législation et travail

Travailleur handicapé : comment aider le salarié en cas de besoin ?

Selon une étude de juin 2018 par l'Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AGEFIPH) et le fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), 938 000 personnes en situation de handicap sont en emploi et 513 505 sont des demandeurs d’emplois. Parmi celles qui sont en emploi, 54% sont des hommes, 54% ont au moins 50 ans et 24% ont un niveau de qualification égal ou supérieur au bac.

Ainsi, élus votre connaissance du handicap est importante afin de pouvoir aider le salarié travailleur handicapé en cas de besoin.

salarié handicapé

La reconnaissance du statut de travailleur handicapé

Le statut de travailleur handicapé offre des avantages sur le plan de l’orientation et l’insertion professionnelle. Mais, il faut bénéficier de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). 

Comment est obtenue la RQTH ?

La RQTH est attribuée par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) selon une procédure spécifique en montant un dossier auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

L’attribution s’effectue selon la lourdeur du handicap pour une durée de 5 ans ou de manière définitive lorsque le handicap est irréversible (article L. 5213-2 du Code du travail).

La demande de RQTH doit être formulée auprès de la MDPH par la personne en situation de handicap ou ses représentants légaux (parents ou tuteurs) ou le responsable de l'établissement au sein duquel la personne en situation de handicap est prise en charge.

Ainsi, le demandeur ou son / ses représentants doit s'adresser à la MDPH de la résidence de la personne en situation de handicap. La MDPH remet au demandeur le formulaire de demande de RQTH téléchargeable en ligne sur ce lien.

Comment remplir son dossier RQTH ? 

Le demandeur remplit deux exemplaires du formulaire de demande, puis les remet à la MDPH avec les pièces justificatives demandées, notamment un certificat médical de moins de trois mois.

Le dossier est ensuite instruit et examiné par la CDAPH qui émet selon la lourdeur du handicap, soit une reconnaissance de la qualité de travail handicapé permettant au travailleur de bénéficier des mesures d’aide à l’orientation et l’insertion professionnelle, ou soit refuser la qualité de travailleur handicapé et le demandeur bénéficie des voies de recours indiquée auprès de la MDPH ou de la  juridiction administrative.

dossier RQTH

Quand recevoir la décision de RQTH ?

Il est opportun de savoir que le silence de la CDAPH durant 4 mois à compter du dépôt de la demande vaut refus de la RQTH.

Les interlocuteurs spécifiques à connaître

Il existe 4 principaux interlocuteurs pour la personne en situation de handicap :

  • l'Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AGEFIPH)

L'AGEFIPH est créée par la loi n° 87-517 du 10 juillet 1987 en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés afin de mettre en place un organisme en charge de gérer et faciliter l'insertion professionnelle en milieu ordinaire de travail, mais également favoriser le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises privées.

  • la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH)

La MDPH est un service public en charge d'accueillir, informer et orienter les personnes en situation de handicap et leurs familles. Toutes les démarches s'effectue via la MDPH du domicile de la personne en situation de handicap en trouvant les coordonnées sur ce lien.

  • la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH)

La CDAPH, constituée dans chaque MDPH par la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dispose de la charge de décider des droits de la personne en situation de handicap. 

  • l'Etablissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT)

L'Esat est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d'exercer une activité professionnelle tout en ayant un suivi médico-social et éducatif dans un milieu protégé. Son rôle est d'accueillir des personnes qui n'ont pas acquis assez d’autonomie pour travailler en milieu ordinaire ou dans une entreprise adaptée à leurs besoins.

Les dispositifs d'emploi adaptés au handicap

Handicap et travail sont deux mots pas lesquels la combinaison peut être difficile à lier. Or, malgré le handicap, il est possible d’obtenir un emploi en ayant recours à des dispositifs adaptés au handicap.

Aujourd'hui, l'emploi d'un travailleur en situation de handicap est facilité dans trois situations, à savoir dans la fonction publique par concours ou contrat, dans les Esat et avec le travail à domicile.

Qu’est-ce que le travail en Esat ?

Les Esat sont des Etablissements et Services d'Aide par le Travail exclusivement réservés aux personnes handicapées dont le manque d'autonomie est un obstacle à l'obtention d'un travail en milieu dit "ordinaire". Ainsi, un Esat représente un milieu "protégé" au sein duquel la personne handicapée exerce une activité professionnelle rémunérée et bénéficie en plus d'un soutien médico-légal ou éducatif.

Qu’est-ce qu’un contrat travailleur handicapé ?

Il existe différents contrats pour les travailleurs en situation de handicap afin d'inciter l'entreprise à leur recrutement. 

1) Le contrat unique d'insertion (CUI), mis en oeuvre dans le cadre du parcours emploi compétences, ne concerne que le secteur non marchand : Contrat Unique d'Insertion - Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi (CUI-CAE).

Le parcours emploi compétences se fait uniquement dans un CUI-CAE qui est un contrat de travail à durée indéterminée ou à durée déterminée de plus de 6 mois, à temps complet ou à temps partiel de minimum 20 heures hebdomadaires, qui ne peut excéder une durée de 5 ans.

Comment en bénéficier ? Le travailleur en situation de handicap doit s'adresser à la MDPH.

2) Le contrat d'apprentissage aménagé du travailleur en situation de handicap, qui est un contrat d'apprentissage de droit commun adapté au travailleur en situation de handicap peu importe l'âge pour une durée maximale de 4 ans. 

3) Le CDD tremplin, mis en oeuvre à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 2022 avec la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel jusqu'au 31 décembre 2022 pour favoriser la mobilité des travailleurs en situation de handicap d'une entreprise adaptée vers une autre entreprise.

Ces contrats peuvent être conclus par les entreprises adaptées habilitées dont la liste a été fixée par un arrêté du 22 novembre 2018 pour une durée de 4 à 24 mois avec des travailleurs reconnus handicapés sans emploi ou qui risquent de perdre leur emploi en raison de leur handicap.

L'entreprise adaptée perçoit une aide financière de l'État (décret n° 2018-990 du 14 novembre 2018).

Bon à savoir

Pour la conclusion de telles contrats, des aides sont allouées à l'employeur. Pour en savoir plus, il convient de se renseigner auprès de la MDPH et de l'Agefiph.

Le travailleur handicapé dans la fonction publique ?

Dans la fonction publique, le recrutement des travailleurs en situation de handicap est aménagé. 

1) Le recrutement sur concours

Le recrutement des travailleurs en situation de handicap peut se faire par un concours d'entrée avec des aménagements spécifiques.

En effet, la personne dont la qualité de travailleur handicapé a été reconnue au terme de la procédure de RQTH est en droit d'obtenir des aménagements pour les concours d'accès à la fonction publique.

Toutefois, il revient à la personne en situation de handicap d'en faire la demande lors de son inscription, puis, après examen / avis médical, sa demande sera examinée par le président du jury du concours. 

Il existe plusieurs aménagements dont les principaux sont l'absence de limite d'âge et des modalités de déroulement adaptées au handicap avec la durée des épreuves majorées (tiers temps), le bénéfice d'une salle d'examen individuelle, une assistance humaine et/ou matérielle, ainsi qu'un temps de repos.

2) Les conditions générales de recrutement

Le travailleur handicapé candidat doit remplir les conditions générales d'accès à la fonction publique c'est-à-dire être citoyen français ou européen, avoir un casier judiciaire vierge, avoir rempli les obligations militaires (service militaire ou JAPD), se prévaloir des diplômes ou titres exigés et être apte à exercer le poste visé.

3) Le contrat

Le recrutement du travailleur en situation de handicap dans la fonction publique peut aussi se faire par contrat dans les trois fonctions publiques : fonction publique d'État, fonction publique territoriale et fonction publique hospitalière.

4) Le CDD du travailleur handicapé

Les travailleurs handicapés peuvent entrer dans la fonction publique en CDD, à condition d'être titulaire du diplôme normalement exigé ou de justifier d'une formation et de compétences équivalentes. 

Le candidat doit déposer alors sa candidature auprès des ressources humaines des collectivités territoriales ou des établissements publics de santé.

5) Le travailleur handicapé assimilé stagiaire

Les travailleurs handicapés recrutés au terme d'un contrat bénéficient d'un statut similaire au statut du fonctionnaire stagiaire. Il perçoit la même rémunération et la durée généralement d'un an est équivalente.

6) Fin du contrat de travail

Au terme de son contrat, le travailleur en situation de handicap fonctionnaire recruté par contrat peut être titularisé (il acquiert alors un statut de fonctionnaire), bénéficier d'un renouvellement de son contrat, pour une durée égale à la durée initiale, ou alors être licencié (jugé professionnellement inapte à exercer la fonction).

recrutement salarié en situation d'handicape

Trouver une entreprise adaptée aux personnes handicapées ?

Les personnes en situation de handicap disposent de deux solutions pour trouver un emploi qui correspond à leurs conditions : l’entreprise adaptée et l’emploi à domicile.

L’entreprise adaptée est une entreprise dont le rôle est de permettre à des personnes reconnues travailleurs handicapés d’exercer une activité professionnelle salariée dans des conditions adaptées à leurs besoins.

Retrouvez la liste des entreprises adaptées sur l'annuaire dédié ou sur le site de l'Union nationale des entreprises adaptées (UNEA).

Par ailleurs, la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 a créé, à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 2022, des « CDD tremplin » afin de favoriser la mobilité des travailleurs handicapés d'une entreprise adaptée vers une autre entreprise. Ces contrats peuvent être conclus par les EA habilitées selon une liste fixée par un arrêté du 22 novembre 2018.

Les « CDD tremplin » sont conclus pour une durée de 4 à 24 mois avec des travailleurs reconnus handicapés sans emploi ou qui risquent de perdre leur emploi en raison de leur handicap. L'entreprise adaptée perçoit une aide financière de l'État (décret n° 2018-990 du 14 novembre 2018).

L'emploi à domicile s'effectue par le centre de distribution de travail à domicile (CDTD), qui est une entreprise adaptée, dont l'objet est, comme son nom l'indique, de fournir du travail à domicile aux personnes en situation de handicap. Il convient de s'adresser à la MDPH.

Quel dispositif d'emploi accompagné ?

La loi travail du 8 août 2016 a créé un dispositif "d'emploi accompagné comportant un accompagnement médico-social et un soutien à l'insertion professionnelle, en vue de leur permettre d'accéder et de se maintenir dans l'emploi rémunéré sur le marché du travail. Sa mise en œuvre comprend un soutien et un accompagnement du salarié, ainsi que de l'employeur." (article L. 5213-2-1 du Code du travail).

Les aides possibles pour un travailleur handicapé 

Le travailleur handicapé peut se voir offrir des aides afin de compenser son handicap :

  • par la MDPH avec l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH), la prestation de compensation du handicap (PCH), la majoration pour la vie autonome, l'allocation adulte handicapé (AAH) dont les formulaires de demande sont à télécharger sur ce lien
  • par l'AGEFIPH ;
  • par une prime de reclassement.

La formation du travailleur handicapé 

Le travailleur disposant de la RQTH peut disposer des formations de droit commun dans le cadre du compte personnel de formation, mais également des formations spécifiques en s'adressant à la MPDH tant dans les modalités que dans financement (stage de pré-orientation, formation de reconversion professionnelle, stage de rééducation professionnelle).

La retraite du travailleur handicapé 

Le travailleur handicapé peut être à la retraite de manière anticipée dès 55 ans (selon son année de naissance et sa durée d'assurance).

Cependant il doit avoir la RQTH et avoir une incapacité permanente d'au moins 50 % ou d'avoir été reconnu travailleur handicapé avant le 1er décembre 2015.


Cela concerne les salariés du secteur privé, les artisans, les commerçants et les fonctionnaires. Il convient de s'adresser à la caisse de retraite pour en faire la demande. 

Le décret n° 2017-999 du 10 mai 2017 relatif aux droits à retraite des personnes handicapées vient préciser, qu'à compter du 1er septembre 2017, lorsqu'un travailleur handicapé peut prétendre à une retraite anticipée mais qu'il n'a pas tous les justificatifs de reconnaissance administrative d'incapacité, il dispose de la possibilité de faire valider les périodes manquantes par une commission nationale, mais son taux d'incapacité doit toutefois être d'au moins 80 %.

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Législation et travail

Référent harcèlement sexuel au CSE : mode emploi

Depuis l'entrée en vigueur de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, il est obligatoire de désigner un référent harcèlement sexuel au CSEQu'il s'agisse de l'affaire #meToo, celle de la ligue du LOL, ou encore de nombreuses plaintes portant sur des personnalités politiques ou du monde de l'entrepreneuriat, le harcèlement, et plus particulièrement le harcèlement sexuel est un fléau qui fait de plus en plus parler de lui. Réflexions inappropriées, gestes déplacés, sexisme au travail, promotions en échange de faveurs... tous ces comportements sont punis par la loi. Pour prévenir, agir et lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail, la loi de septembre 2018 a créé l'obligation de désigner un à deux référents harcèlement sexuel par entrepriseDécouvrez tout ce qu'il faut savoir sur le référent harcèlement sexuel au CSE, ce que prévoit la loi, quel est son rôle, quels sont ses moyens, comment le désigner et quelles sont les différences avec d'autres dispositifs ?

harcèlement moral au travail exemple

Référent harcèlement sexuel, que prévoit la loi ? 

Définition du référent harcèlement sexuel

C'est la loi du 5 septembre 2018, pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui a introduit l'obligation pour tous les CSE, quelle que soit leur taille, de désigner un référent harcèlement sexuel. Cette loi a modifié le code du Travail pour introduire cette obligation. 

Selon l'article L. 2314-1 du Code du travail, "un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes est désigné par le comité social et économique parmi ses membres, sous la forme d'une résolution adoptée selon les modalités définies à l'article L. 2315-32, pour une durée qui prend fin avec celle du mandat des membres élus du comité".

Le référent harcèlement sexuel est donc désigné parmi les membres du CSE, pour la durée du mandat des membres élus au comité. Il a pour mission de lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au sein de l'entreprise, à l'aide de plusieurs moyens. 

La désignation d'un référent harcèlement sexuel est obligatoire pour tous les CSE, donc dans toutes les entreprises de plus de 11 salariés.

La loi de septembre 2018 prévoit également une obligation de mise en place d'un référent harcèlement sexuel du côté de l'entreprise, en complément de celui désigné parmi les élus. En effet, les entreprises de plus de 250 salariés doivent également nommer un référent sur le sujet pour réaliser des actions de sensibilisations, de formation, pour mettre en place des procédures de signalement et de traitement des situations de harcèlement sexuel. Ce référent est alors le pendant côté entreprise du référent harcèlement au CSE.

Qu'est-ce que le harcèlement sexuel ?

Le code du travail, précise à son article L. 1153-1 que nul salarié ne doit subir des faits, soit de harcèlement sexuel, soit assimilés comme tel. 

Ainsi le harcèlement sexuel est défini dans cet article comme "constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante". Comme le précise le guide pratique et juridique du ministère du Travail sur le sujet, peut être caractérisé de harcèlement sexuel un ensemble de propos, ou de comportements, qui par leur caractère répété, insistant ou non sollicité, créent pour la personne qui les subit un climat d'intimidation, même sans qu'il n'y ait l'expression de menaces directes. 

Pour ce qui est des faits assimilés à du harcèlement sexuel, il s'agit de "toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers". Il s'agit dans ce cas d'un abus d'autorité, réalisé par des menaces (sur les conditions de travail) ou des actes de chantage (à la promotion ou au licenciement) pour tenter d'obtenir des actes sexuels. 

Le harcèlement sexuel est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende (article 222-33 du Code pénal).

Qu'est-ce qu'un agissement sexiste ?

C'est l'article L. 1142-2-1 du code du travail qui définit quant à lui l'agissement sexiste, introduit par la loi Rebsamen de 2016 pour lutter contre le sexisme ordinaire dans le milieu du travail. Il y est défini "comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant."

Selon le Conseil supérieur à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, cela peut recouvrir des actes tels que : 

  • faire des remarques et blagues sexistes à des personnes visées par la portée de la blague et que cela met mal à l'aise ;
  • commettre des incivilités en raison du sexe (utiliser un langage avilissant ou mettre en doute sans raison le jugement d’un collègue sur un sujet qui relève de sa compétence) ;
  • avoir recours à des interpellations familières (s’adresser à une femme en employant des termes tels que « ma petite », « ma mignonne »,« ma belle », « ma chérie ») ;
  • avoir des considérations sexistes sur la maternité ou les charges familiales.

L'agissement sexiste est puni d'une amende de 1 500 € lorsqu'il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions (article 621-1 du Code Pénal)

Rôle et missions du référent harcèlement sexuel

Le rôle du référent harcèlement au CSE

Le référent harcèlement sexuel a pour objectif de renforcer la capacité des élus à être identifiés par les salariés comme recours possibles face au harcèlement sexuel et aux agissements sexistes et de proposer des actions  de prévention en ces matières. 

Le rôle des élus se trouve donc accru pour prévenir les situations de harcèlement sexuel ou des agissements sexistes dans les entreprises d'au moins 11 salariées dotées d'un CSE.

Cela signifie que les entreprises d'au moins 11 salariés qui n'ont pas de CSE (par exemple, en raison d'une carence aux élections), n'ont pas à désigner un tel référent, ce qui peut paraître dommage !

Toutefois, dans les entreprises d'au moins 250 salariés, un référent devra obligatoirement être désigné du côté de l'employeur. Il sera chargé d'orienter, d'informer et d'accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes (article L. 1153-5-1 du Code du travail).

Les missions du référent harcèlement sexuel

Ainsi le référent harcèlement va devoir exercer plusieurs missions. D'abord il doit pouvoir répondre aux questions que se posent les salariés, victimes ou témoins, sur le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Une formation est donc plus que recommandée et le guide du ministère du Travail, présenté ci-dessous est déjà une excellente première base, même s'il est à destination des entreprises en général et non des élus. 

Le référent harcèlement sexuel au CSE doit également pouvoir prévenir ce type de propos et comportements, en communiquant, en informant, en demandant à l'employeur des actions de sensibilisation. La mise en place de formations sur la prévention, les risques et les conséquences du harcèlement en entreprise sont indispensables, surtout dans les entreprises de moins de 250 salariés où il n'y a pas de référent côté entreprise. 

Le référent harcèlement au CSE pourra être un acteur dans des cas avérés de harcèlement sexuel : il pourra informer la hiérarchie, accompagner les salariés concernés pour faire valoir leur droit et obtenir des actions, voire porter plainte.

Enfin le référent doit pouvoir travailler en collaboration avec l'employeur, qui a une obligation de prévention dans l'entreprise. Mais la collaboration s'effectue également avec l'inspection du travail et la médecine du travail, dont la formation à la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail a été renforcée par la loi de septembre 2018

Le devoir de prévention de l'entreprise

L'employeur avait déjà une obligation de prévention pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (article L. 4121-1 du Code du travail) et une obligation d'information dans les lieux de travail ainsi que dans les locaux ou à la porte des locaux où se fait l'embauche sur les dispositions du Code pénal relative au harcèlement sexuel (article L. 1153-5 du Code du travail).

Avec la loi de 2018, les entreprises ont vu leur obligation de prévention renforcée, complétée par une obligation de réaction, par la mise en place d'un référent harcèlement sexuel, car ce dernier, après sa formation, aura pour rôle d'être un soutien moral à toutes les victimes de harcèlement sexuel et d'agissements sexistes sur le lien de travail. 

Ce référent bénéficiera de la formation nécessaire à l'exercice des missions en matière de santé, sécurité et conditions de travail (article L. 2315-18 du Code du travail).

Les moyens d'action du référent harcèlement au CSE

Comment désigner le référent harcèlement sexuel ?

La désignation du référent harcèlement sexuel au CSE ne peut se faire qu'au sein des membres élus du CSE. Il peut toutefois s'agir d'un titulaire ou d'un suppléant. Sa désignation se fait selon les modalités de l'article L. 2315-32 du Code du Travail, à savoir par une résolution du CSE à la majorité des membres présents. Le président du CSE, l'employeur, ne participe pas au vote dans le cas de cette résolution. 

Dans le cas du référent harcèlement nommé côté entreprise, c'est l'employeur qui doit le nommer librement, dans les pour les entreprises de plus de 250 salariés. La désignation se fait donc parmi l'ensemble des salariés de l'entreprise . Il peut s'agir d'u élu ou d'un délégué syndical sans que ce statut de référent n'ait de lien avec son mandat d'élu ou de DS.

La formation du référent harcèlement au CSE

L'employeur a l'obligation de former le référence harcèlement, au CSE ou dans l'entreprise, à sa charge.

Cette formation est indispensable pour bien exercer son rôle de référent harcèlement sexuel et savoir : 

  • comprendre les mécanismes et  les signes de harcèlement sur le lieu de travail ;
  • connaitre les règles juridiques (et pénales) qui encadrent ces propos et comportements au travail ;
  • apprendre à lutter efficacement contre le harcèlement sexuel au travail ;
  • savoir comment échanger avec (et accompagner) des salariés témoins ou victimes.

Le guide pratique et juridique du ministère du Travail pour lutter contre le harcèlement sexuel

Le ministère du Travail a réalisé un "guide pratique et juridique" pur lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes en entreprise. À destination des employeurs, des salariés victimes et témoins, ce guide souligne, notamment pour les employeurs, les actions à mener en matière de prévention ou, suite à un signalement, le processus d'une enquête interne.

D'autres moyens existent-ils  ?

Un référent harcèlement au CSE ne bénéficie pas d'heure de délégation pour exercer ce type de missions. Il devra donc prendre sur ses heures de délégations de représentants de la délégation du personnel pour exercer ses missions pendant son temps de travail.

Il ne bénéficie pas non plus de pouvoirs particuliers pour exercer cette mission outre ceux qui lui incombent pour assurer son rôle d'élu, et lui permettent donc d'exercer au mieux ce rôle de référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel  :

  • le droit d'alerte,
  • la liberté de circulation au sein de l'entreprise,
  • le statut de salarié protégé.

En tant qu'élu du CSE, le référent harcèlement pourra mener des enquêtes en cas de harcèlement au sein de l'entreprise et son statut de salarié protégé lui garantira alors une protection contre des représailles qui pourraient être menées par un supérieur mis en cause dans une accusation de harcèlement. 

Ces moyens sont également valables pour tout élu du CSE afin de lutter contre le harcèlement moral au travail, autre forme de harcèlement aux conséquences graves sur les victimes. 

Les autres référents au sein du CSE

La mise en place du CSE implique de connaître les différents membres / référents, qui sont :

  • le responsable : l'employeur ou son représentant
  • les collaborateurs de l'employeur
  • les élus titulaires
  • les suppléant
  • le secrétaire
  • le trésorier
  • le représentant syndical
  • le représentant de l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP)
  • les personnalités occasionnelles

C'est parmi l'ensemble de ses membres élus, titulaires ou suppléants, que le CSE doit obligatoirement désigner un référent harcèlement sexuel pour lutter au mieux contre ce délit, puni par la loi, aux conséquences lourdes pour ses victimes et pour l'entreprise.

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élections professionnelles
Gestion et Finances

Comité des œuvres sociales (COS) : missions, mise en place et accès

Vous avez intégré une collectivité territoriale ? Vous êtes agent de la fonction publique territoriale ?

Les COS vont voir leur organisation chamboulée à partir de 2021 / 2022 avec la loi de transformation de la fonction publique du 06 août 2019, publiée au Journal Officiel du 07 août 2019 et validée entièrement par le Conseil constitutionnel le 1er août 2019. 

Cet article contient des nouveautés et informations importantes sur les fonctions et missions des comités des œuvres sociales, dénommés ci-après COS.

cos exemple

Exemple de COS

Le comité des œuvres sociales ou COS : définition et mission

Le COS est une association régie par la loi du 1er juillet 1901 dont le rôle est d’assurer la gestion des prestations sociales, culturelles, ainsi que les loisirs aux agents des collectivités territoriales.

De manière synthétique, le COS a les missions du comité social et économique avec, toutefois, trois singularités :

  • Il ne s’adresse qu’aux agents de la fonction publique territoriale 
  • Il est facultatif 
  • Il n’a pas la personnalité civile, ce qui ne lui permet pas d’ester en justice, ni d’avoir son propre patrimoine

D’un point de vue historique, la création du COS remonte à la loi n°13-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, dite loi Le Pors.

Cette disposition législative a permis d’offrir au COS la possibilité d’améliorer les conditions de travail en offrant des avantages aux agents des collectivités territoriales dans des domaines restreints de « l’action sociale, culturelle, sportive et de loisirs » (article 9 de la loi, modifiée par la loi du 02 février 2017).

cos exemple

Mise en place du COS et fonctionnement

La mise en place d’un COS se fait au bon vouloir des collectivités territoriales.

En effet, l’article 25 de la loi du 03 janvier 2001, dite loi Sapin, a complété l’article 9 de la loi du 13 juillet 1983, en indiquant :

« l’État, les collectivités locales et leurs établissements publics peuvent confier à titre exclusif la gestion de tout ou partie des prestations, dont bénéficient les agents, à des organismes à but non lucratif ou à des associations nationales ou locales régies par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association ».

Cela a permis de mettre en avant le caractère facultatif de l’action sociale et le libre choix de l’organisme gestionnaire du COS. Cela signifie qu’une collectivité territoriale n’est pas obligée d’avoir un COS gestionnaire de l’action sociale, comme la plupart des cas, en pouvant opter pour le choix de l’externalisation.

Ainsi, le COS va fonctionner de la même manière qu’une association, dite de la loi de 1901, en comprenant :

  • un bureau détenant le pouvoir décisionnel
  • un conseil d’administration se composant de membres administrateurs élus en charge de représenter le comité.

Sur le plan des prestations que peuvent offrir le COS, la loi initiale de 1983 a expressément règlementé l’activité des COS uniquement au niveau de l’action sociale, culturelle et de loisirs.

Ainsi, le COS peut offrir des Chèques Déjeuner, Chèques Vacances, des offres de réductions pour le cinéma, les parcs d’attraction, les week-ends et voyages à des tarifs préférentiels, etc.  

Mais, au regard la très stricte règlementation du champ d’intervention du COS, il appartient donc à chaque collectivité, confiant la gestion de l’action sociale à une association, de s’assurer que les prestations délivrées soient conformes.

Toutefois, un COS peut être créé par un centre de gestion après une décision positive du conseil d’administration du centre de gestion.

Dès lors, le COS va proposer un ensemble de prestations au niveau du département pour l’ensemble du personnel des collectivités territoriales et des établissements publics ayant choisi d’y adhérer (titulaires, non-titulaires, stagiaires, emplois aidés, emplois à temps complet, à temps non complet ou encore à temps partiel avec un minimum d’heures effectuées), ainsi qu’aux agents qui y adhèrent.

Ce centre de gestion va proposer des prestations identiques à celles du COS des collectivités (prestations concernant les évènements familiaux, les loisirs et la culture, la carrière professionnelle, etc.), tout en ayant la possibilité de déléguer des prestations à d’autres organismes. 

Le fonctionnement se fait comme une association avec une gestion et une administration par un conseil d’administration composé de représentants des collectivités territoriales et des représentants du personnel.

L’adhésion au COS du centre de gestion par les collectivités territoriales du département, ainsi que leurs établissements publics, ou encore les agents, à titre personnel, se fait par l’intermédiaire d’une cotisation à payer au centre de gestion, qui diffère selon qu’il s’agisse d’une collectivité ou d’un agent. 


Néanmoins, les collectivités ou les établissements publics doivent formaliser leur décision d’y adhérer par une délibération de l’organe délibérant ou une décision de leur conseil d’administration.


Une fois que cela est fait, l’organisme adhérent désigne alors un correspondant local, qui sera l’interlocuteur des bénéficiaires.

Enfin, le COS peut être externalisé. En effet, les lois organisant le COS (Cf. Supra) ont indiquées que le COS n’a pas une obligation de gestion via un comité ou une association gestionnaire de l’action sociale.

Certains COS ont une taille conséquente permettant une gestion interne, comme les COS Méditerranée, Education Nationale, région sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, région Hauts de France ou encore région des Pays de la Loire, mais d’autres COS sont externalisés.

Dans cette situation, le COS est un prestataire externe en charge de gérer l’action sociale des agents des collectivités territoriales.  C'est d'ailleurs très souvent le cas.

Ainsi, l’action sociale peut être externalisée « à des organismes à but non lucratif ou à des associations nationales ou locales régies par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association », selon l’article 25 de la loi Sapin du 03 janvier 2001.

Cout et impact de la collectivité territoriale

Le coût du COS dépend de chaque collectivité territoriale. De manière générale, il est généralement compris entre 5 € et 20 € par an.

Ainsi, par exemple, les cotisations dans les COS (MAJ 2020) suivants sont : 

  • COS Corrèze : pour les agents nouvellement recrutés, le montant de la cotisation est égal à 3 % du salaire mensuel brut à la date de l’adhésion et pour les agents en poste dans la collectivité depuis plus d’un an, le montant de la cotisation annuelle est égal à 0,25 % du salaire brut imposable de l’année précédente.
  • COS de l’Isère : une cotisation mensuelle comportant deux parts, une supportée par l'agent adhérent et l'autre par la collectivité membre, à savoir une part agent de 0.10 % du traitement de base correspondant à 1,20 € pour un salaire de 1 201,00 € et une part collectivité de 0.90 % du traitement de base correspondant à 11,30 € pour un salaire de 1 201,00 €.
  • COS des Pyrénées Orientales : une cotisation annuelle de 1 % du traitement brut de base si agent titulaire ou contractuel.
  • COS de la Ville de Sète : une cotisation forfaitaire l’annuelle de 5 €.
  • COS du Tarn pour les salariés des Groupes La Poste et Orange : une cotisation annuelle de 12 € pour une personne seule et de 18 € pour la famille, mais également un tarif pour les extérieurs de 20 € pour une personne seule et de 35 € pour la famille.
  • COS de Saint-Quentin : une cotisation annuelle de 10 €.
  • COS de Breizt : une cotisation annuelle de 15 € pour les actifs et de 25 € à 90 € pour les retraités.

Le financement du COS

Pour fonctionner le COS a besoin d’être financé d’une part, par la collectivité et d’autre part, les salariés.

Ainsi, la collectivité territoriale souscrit au COS en versant un montant calculé sur la base d’un pourcentage de la masse salariale. Quant au salarié qui veut adhérer au COS afin de bénéficier des différentes prestations, il doit consentir à y adhérer annuellement par le paiement d’une cotisation.

En conséquence, le financement est un enjeu crucial tant pour la collectivité que pour l’employeur afin de trouver le juste prix par un consensus entre le COS et l’employeur afin de trouver un bon équilibre financier pour fidéliser les salariés en offrant au COS de moyens d’actions suffisants dans la gestion des prestations sans pour autant mettre en péril la santé financière de la collectivité territoriale.

Intérêts pour les collectivités territoriales

L'intérêt pour les collectivités territoriales de recourir au COS est d'offrir des avantages aux salariés, comme pour un CSE dans le secteur privé.  Le fait d'offrir ces avantages permettent à la collectivité de : 

  • Améliorer l'image du service public
  • Améliorer le bien être de ses employés fonctionnaires permettant une meilleure productivité, une plus grande motivation et une fidélisation accrues
  • Augmenter l'attractivité pour la fonction publique par rapport au privée
  • Faire plaisir et récompenser les agents pour le travail accompli

Les collectivités territoriales peuvent avoir recours à un COS ou encore un comité d’action sociale (CAS), qui sont tous les deux constitués au niveau local sous la forme d’une association régie par loi du 1er juillet 1901.

Elles peuvent également adhérer à un organisme de niveau national, comme le comité national d’action sociale (CNAS) ou encore le Fonds national d’action sanitaire et sociale (FNASS), qui vient participer à la gestion de l’action sociale des agents territoriaux comme le CNAS.

Les différents services proposés

Ainsi, le COS va proposer différentes prestations que l’on peut répertorier en différentes catégories :

  • Voyage ;
  • Hébergement ;
  • Loisirs ;
  • Shopping.

L’objectif d’un COS est de proposer différentes promos, réductions, avantages dans ces domaines (bons d’achats, coffrets cadeaux, coffrets, offres promotionnelles dans des parcs d’attraction, zoos, concerts, salons de beauté, cinéma, etc.).

Les actions d’un peuvent être très larges, diverses en devant faire plaisir aux agents des collectivités territoriales.

TOP 5 des plus gros comité des œuvres sociales

COS Méditerranée

Le COS Méditerranée est un des plus gros COS ancien présent depuis 1948 et comptant plus de 20 collaborateurs en charge d’accompagner les différents adhérents au quotidien du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h :

  • Sur place au 237 Place de la Liberté à TOULON (83000) ;
  • Par mail directement sur le site https://www.cosmediterranee.fr/ via un petit module en bas à gauche ;
  • Par téléphone selon le service souhaité
  • Services Loisirs/Voyages/Hébergements/Prestations/Chèques vacances au 04 94 24 94 54
  • Service Comptabilité/Social : 04 98 00 07 09
  • Service Achats Fournisseurs/Communication/Commandes Web : 04 94 87 30 52
  • Service Adhésion COS/Relations Adhérents : 04 94 87 30 52
  • Service Loisirs : 04 98 00 07 07
  • Service Voyages : 04 98 00 03 67 / 04 98 00 03 63
  • Service Hébergements : 04 98 00 03 68
  • Service Prestations : 04 98 00 07 05
  • Service Prêts financiers : 04 98 00 07 04
  • Service Chèques vacances : 04 98 00 38 31
  • Service Comptabilité : 04 98 00 07 02
  • Service Achats fournisseurs : 04 98 00 03 66
  • Service Partenariats : 04 92 08 82 17
  • Service Cotisations COS : 04 98 00 03 64
  • Service Social : 04 98 00 07 01

Plus d’infos : https://www.cosmediterranee.fr

COS de l’Education Nationale

Le COS de l’Education Nationale est un très important COS récent, créé en 2019 avec le statut d’association de 1901, dans le but de compléter l’action sociale menée directement par l’Etat par une cotisation annuelle de 12 € en étant situé au 148 Rue de l'Université à PARIS (75007) et disponible uniquement par mail à service.relations@cos.education pour toute demande de renseignement.

Plus d’infos : https://www.cos.education

COS région sud Provence-Alpes-Côte d’Azur

Le COS région sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est un des plus gros COS en charge de gérer toute la région sud Provence-Alpes-Côte d’Azur sous le statut d’association de la loi 1er juillet 1901, constitué d’une Assemblée Générale de 60 membres, situé au 27 Place Jules Guesde à MARSEILLE (13002) et joignable pour toute demande au 04 91 57 57 57 ou par mail au cos@maregionsud.fr

Plus d’infos : https://cosmaregionsud.portailce.com

COS des Hauts de France

Le COS des Hauts de France, créé à l'initiative du Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, vient proposer différents services en matière d’action sociale aux agents de la région, quelle que soit leur activité et qu'ils exercent dans les lycées, les ports ou au siège de région, en étant situé au 459 boulevard du président Hoover à LILLE (59000) et disponible pour tout renseignement au 03 28 82 58 58.

Plus d’infos : https://www.coshautsdefrance.fr

COS région des Pays de la Loire

Le COS région des Pays de la Loire est situé au 02 Boulevard de la Loire à NANTES (44200) et joignable au 02 28 20 66 08 ou COS@paysdelaloire.fr

Plus d’infos : https://www.coscrpl.fr

La liste des comité des œuvres sociales en France

Hormis ce TOP 5 des 5 plus gros COS, il existe plusieurs COS en France au sein des différentes régions, dont nous pouvons faire ressortir la liste suivante :

Auvergne-Rhône-Alpes

  • Le COS du Conseil départemental du Puy de Dôme : cos-cg63.fr

Bretagne

Centre-Val de Loire

Normandie

Nouvelle-Aquitaine

Occitanie

  • Le Comité Intercommunal des Œuvres Sociales (CIOS) de l’Aude : cios11.fr
  • Le COS du Languedoc-Roussillon : cos-lr.fr

Pays de la Loire

  • Comité d’Action Sociale des agents de la Ville d’Angers, d’Angers Loire Métropole, du Centre Communal d’Action Sociale, de l'Ecole d'Art et de Design d'Angers et du Pôle Métropolitain Loire Angers ainsi que les retraités de ces cinq collectivités : cas-angers.org
  • Le Comité d’Entraide Sociale de Maine et Loire fondé sous le régime de la loi du 1er juillet 1901 au bénéfice du personnel, actif ou retraité, des Groupes La Poste et Orange du Maine et Loire : cesptt49.fr
  • Le COS de Loire-Atlantique : cos44.fr

Provence-Alpes-Côte d’Azur

Régions d’outre-mer

  • Le Comite de Gestion des Œuvres Sociales Hospitalière (CGOSH) de Martinique : cgosh972.fr
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Réformes et Organismes

Listing des syndicats en France. Détails et Informations

Les syndicats sont des groupes de personnes exerçant la même profession ou des métiers connexes ou similaires qui ont pour objectif la défense d'intérêts professionnels communs. Ils ont le monopole de la négociation des conventions collectives et de la présence dans certaines instances nationales comme le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). La liberté syndicale est un droit très important en France, reconnue par la loi dite Waldeck-Rousseau de 1884. Le droit d'adhérer à un syndicat et de défendre ses intérêts par l'action syndicale est également inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946 auquel fait référence celui de l'actuelle Constitution de la 5ᵉ République de 1958. 

La liberté syndicale est donc un des fondements du droit du Travail en France. Aussi, les organisations syndicales sont nombreuses et jouent un rôle majeur dans le monde du travail, que ce soit dans les entreprises privées ou les institutions publiques.

Découvrez dans cet article quelles sont les missions d'un syndicat et apprenez en plus sur les principales organisations syndicales en France ainsi que la notion de syndicat représentatif au niveau national.

liste syndicats en France

Qu'est-ce qu'un syndicat ? Histoire et définition

Histoire du syndicalisme

De l’interdiction des syndicats à la naissance de la liberté syndicale en 1884 puis au travers des grandes réformes sociales de 1936, 1945 et 1968, les syndicats ont toujours été au centre des mutations de la société française. 

De la Révolution Française à la 2ᵉ république, la tendance issue des débats politiques de l'époque est plutôt à l'interdiction des corporations et tout ce qui peut s'y apparenter, comme le regroupement en syndicat. 

C'est au cours de la 3e République que la base de la liberté syndicale, telle qu'elle existe aujourd'hui, est véritablement posée en France. 

1791 – 1871 : l’interdiction des syndicats

Les 2 et 17 mars 1791, le décret d’Allarde, qui supprime les corporations, est promulgué. Puis, la loi Le Chapelier du 14 juin 1791 interdit le droit de coalition des métiers ainsi que les grèves. Cette loi, met en place un marché du travail fondé sur un grand déséquilibre entre ouvriers qui ne disposent que de leur force de travail et employeurs qui peuvent fixer les salaries et licencier sans aucune restriction. La loi Le Chapelier interdit donc, de fait, la constitution de syndicats. 

Tout au long du 19ᵉ siècle, les révoltes et insurrections ouvrières mêlent luttes sociales et politiques, dans une époque où la France cherche encore son modèle d'organisation de l'État, sur fond de révolution industrielle.

En 1848, avec l'avènement de la 2ᵉ République et après la révolution de février 1848, sont adoptées des mesures d'avancées démocratiques et sociales : on y  proclame la liberté d'association, le suffrage universel, etc.

Le 25 mai 1864, la loi Ollivier met un terme à la Loi Le Chapelier et opère la suppression du délit de coalition et de grève. Les syndicats sont toujours interdits, mais en constituer un n'est plus considéré comme un délit.

En 1868, le gouvernement admet la création de chambres syndicales.

1884-1981 : L’apparition des syndicats

Il faut attendre les avancées obtenues par la Commune de Paris et la 3e République en 1871 pour voir naître la liberté syndicale en France.

Le 21 mars 1884 la loi légalisant les syndicats professionnels à l’initiative de Pierre Waldeck-Rousseau est votée. 

En 1887, il est créé la Bourse du Travail de Paris et le Syndicat des employés du commerce et de l’industrie (SECI), syndicat chrétien, précurseur de la CFTC

Le rapport de force change avec la création de la Confédération générale du travail (CGT) en 1895, qui va accompagner, durant tout le XXe siècle, les batailles du mouvement ouvrier. C’est l’époque des grandes luttes sociales, avec les conquêtes de 1936 (salaires, congés payés, 40 heures, etc). Il s'agit du premier syndicat d'ouvriers. 

En 1906, la Charte d'Amiens est adoptée au congrès de la CGT et marque la naissance du syndicalisme tel qu'il existe encore aujourd'hui, caractérisé notamment par son l'indépendance vis-à-vis des partis politiques. Depuis la liste des organisations syndicales existant en France s'est considérablement allongée.

De 1981 à nos jours,  les syndicats deviennent des partenaires incontournables du Droit du Travail, à travers des nouvelles formes de luttes et de contraintes sur le marché du travail, comme pour  les lois Auroux sur les 35 heures, la réforme du régime des retraites, ou de l'assurance chômage. La création de syndicats de salariés en France est codifiée par les articles L. 2131-1 à L. 2131-6 du Code du travail.

Définition d'un syndicat

Un syndicat est une association de personnes dont l’objectif est la défense d’intérêts professionnels communs. Les syndicats regroupent des personnes exerçant la même profession ou des métiers connexes.

Ils ont pour objet exclusif la défense des droits, des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels, des personnes ciblées par leurs statuts.  Ils ont la capacité d’ester en justice afin d’assurer la défense de ces intérêts. Ils peuvent se constituer librement au sein de l’entreprise.

Il existe des syndicats d'ouvriers, des syndicats d'employeurs, des syndicats de salariés.

Les syndicats, souvent organisés par branche d'activité, sont regroupés en fédérations sous la supervision d'une confédération au niveau national.  Ils sont composés d'un secrétaire général, de responsables syndicaux et de délégués syndicaux.

les syndicats en france

Mission et rôle d'une organisation syndicale

Les syndicats ont pour mission de faire des revendications, qui portent généralement sur les conditions de travail, les rémunérations et la protection sociale. Ils sont consultés par le gouvernement lors des réformes sociales comme le prévoit l'article L1 du Code du travail.

Ils doivent assurer la défense des intérêts collectifs et individuels des salariés, à l’échelle nationale et au niveau de l’entreprise.

Notamment :

  • Ils assurent un rôle de communication au sein de la société par l’intermédiaire des délégués syndicaux. En effet, ils transmettent aux salariés les informations obtenues lors des réunions des organes paritaires et les renseignent sur leurs droits individuels. Ils défendent les salariés en cas de conflit avec l’employeur par le biais de toutes sortes d’actions de contestation (grèves, manifestations, pétitions…).
  • Reconnus comme représentatifs dans leur secteur d’activité, ils ont la possibilité de signer avec l’État ou le patronat des conventions collectives qui fixent les conditions de travail pour l’ensemble des salariés. Ce sont des acteurs du dialogue social entre l’État, les employeurs et les salariés. La loi du 20 août 2008 instaure de nouvelles règles concernant la validité des accords collectifs et la négociation collective dans les PME.

Enfin, ils ont aussi un rôle de gestionnaires d’organismes fondamentaux pour la vie des salariés.

Organisation et fonctionnement

Les syndicats sont généralement organisés de la manière suivante :

  • Au niveau national : des organes délibérants sont chargés de définir les grandes orientations. Ils sont dirigés par une personne élue par les instances syndicales, souvent appelée secrétaire général.
  • Au niveau local : ils s’organisent en instances départementales ou régionales, on parle dans ce cas de fédérations, en instances de proximité au niveau d’une ville ou d’un arrondissement, il s’agit alors d’unions.
  • Au niveau des entreprises : la section syndicale représente la cellule de base du syndicat.

Les membres des différentes instances sont élus au sein même de ces entités ou sur la base des résultats des élections professionnelles.

Dans le cadre de la mise en place du comité social et économique, les organisations syndicales sont informées de l’organisation des élections.

Elles sont invitées à négocier le protocole d’accord préélectoral et établir la liste de leurs candidats aux fonctions de membres de la délégation du personnel.

Pour rappel, le CSE a remplacé les délégués du personnel, le comité d’entreprise et le CHSCT dans les entreprises concernées depuis le 1er janvier 2020.

Les syndicats sont financés par les cotisations des adhérents et par la cotisation patronale au financement des organisations syndicales. 

Les chiffres du syndicalisme en France

Les syndicats peuvent se créer et des personnes peuvent y adhérer dans tous les types de métiers, pour toutes les catégories de travailleurs et peu importe l'employeur, qu'il soit privé ou public. Il existe ainsi des syndicats d'ouvriers, des syndicats de salariés, mais aussi de patrons,. Il existe également des syndicats d'étudiants, de professeurs, d'employés de PME, de grandes entreprises, de cheminots, de la fonction publiques hospitalière ou territoriale. 

Selon le ministère du Travail, le taux de syndicalisation en France, secteurs privé et public confondus, était de 11% en 2016. Mais, il reste une forte disparité entre le public et le privé avec un taux de 19,1% dans la fonction publique et de 8,4% dans le privé. Le taux de syndicalisation est resté stable depuis les années 1990 et il a commencé à diminuer à la fin des années 1960. 

"11% des travailleurs sont syndiqués en France"

Les salariés sont de moins en moins syndiqués. Pourquoi un pourcentage si faible ?


Dans son rapport de mai 2016, le ministère du Travail rappelait que "la syndicalisation est associée à la stabilité de l'emploi" : plus le salarié est précaire, moins il sera engagé dans un syndicat. Ainsi, les évolutions du marché du travail ont pu jouer un rôle dans l'affaiblissement des syndicats.

Les organisations syndicales en France

En France, il existe 8 principales organisations syndicales, à savoir 5 historiques et 3 "nouveaux".  

1) Les 5 syndicats historiques

Ces 5 syndicats historiques sont reconnus représentatifs au niveau national et interprofessionnel.

2) Les nouveaux syndicats

Ces syndicats sont les plus récents et ne jouissent pas encore d'un poids officiellement reconnu.

Les médias mentionnent souvent la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et l'Union syndicale solidaires (Sud). Ils sont présents dans tous les secteurs d'activités. 

Toutefois, il existe d'autre syndicats qui représentent des catégories particulières.


Par exemple, le patronat est représenté par le mouvement des entreprises de France (MEDEF) et les cadres sont représentés par la CFE-CGC. Aussi, l'union nationale des étudiants de France (Unef) représente les étudiants et le syndicat national des journalistes (SNJ) les journalistes.

Les syndicats dits représentatifs

Qu’est-ce qu’un syndicat représentatif ?

Un syndicat est dit représentatif dans une entreprise (ou un établissement) s'il réunit un certain nombre de critères, dont sa représentativité au niveau des élections professionnelles. Il existe également des syndicats considérés comme représentatif au niveau national.

Un syndicat doit apporter la preuve de sa représentativité syndicale avec 7 critères cumulatifs à respecter.

La loi du 20 août 2008 a modifié en profondeur les règles de représentativité. En effet, pour établir sa représentativité syndicale, tout syndicat doit désormais respecter 7 critères cumulatifs :

  • L'indépendance ;
  • Le respect des valeurs républicaines ;
  • La transparence financière : il s'agit d'un nouveau critère prévoyant une certification annuelle des comptes ;
  • Les effectifs d'adhérents et les cotisations ;
  • L'influence du syndicat en matière d'activité et d'expertise : ce critère était antérieurement prévu par la jurisprudence, il fait désormais partie des critères légaux ;
  • Une ancienneté minimale de deux ans dans le champ professionnel et géographique ;
  • Une audience électorale suffisante aux élections professionnelles : de 8 à 10 % selon les cas, ce critère permet de renforcer la légitimité syndicale.

Quels sont les syndicats représentatifs au niveau national ?

La loi a désigné 5 organisations qui bénéficient de cette représentativité au niveau national :

  1. la CFDT (Confédération française démocratique du travail)
  2. la CGT ( Confédération générale du travail)
  3. F.O (Force ouvrière) 
  4. la CFE-CGC pour les cadres (Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres)
  5. la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens)

Ces 5 syndicats historiques sont reconnus représentatifs au niveau national et interprofessionnel. L'audience syndicale est réévalué tous les 4 ans : pour 2017/2021, leur poids est de 30,33% pour la CFDT, 28,56% pour la CGT, 17,93% pour la CGT-FO, 12,28% pour la CFE-CGC et 10,90% pour la CFTC.

Toutefois, d’autres organisations peuvent avoir les mêmes droits en répondant à plusieurs critères : un nombre suffisant d’adhérents, leur indépendance par rapport à l’entrepreneur, l’expérience et l’ancienneté, un montant significatif de cotisations.

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CCAS
Gestion et Finances

Zoom sur le CCAS : pourquoi l’élu doit connaitre cette entité ?

Le Centre communal d’action sociale (CCAS) est un établissement public communal qui a pour rôle de mettre en œuvre la politique sociale de la municipalité.

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Il convient de signaler dès à présent que le CCAS expliqué dans cet article est totalement différent de la Caisse de Coordination aux Assurances Sociales (CCAS) de la RATP. En effet, ce dernier est l’assurance maladie des agents de la RATP.

Toujours dans une optique qui peut prêter à confusion, le CCAS expliqué dans cet article n’est pas la Caisse centrale des activités sociales d’EDF. Cette dernière est l’organisme qui gère les activités sociales (séjours de vacances, assurances, restaurants d’entreprise…) des agents d’EDF.

Le CCAS : rôle et mission

Au cours de la vie, un salarié peut se retrouver en difficulté financière. C’est pourquoi, il existe le CCAS, qui vient offrir une aide aux salariés en difficultés. Elus, il vous revient d’identifier les salariés en difficultés, puis d’expliquer le rôle et les missions du CCAS.

Le rôle du CCAS est d’intervenir dans les domaines de l’aide sociale légale et facultative, ainsi que dans les actions et activités sociales.

La mission du CCAS est d'animer une action générale de prévention et de développement social au sein de la commune en liaison étroite avec les institutions publiques et privées. Autrement dit, cette institution locale d’action sociale met en œuvre une série d’actions générales de prévention et de développement social dans la commune où il siège en collaborant avec des institutions publiques et privées.

Ainsi, le CCAS peut mettre en place les actions de politique sociale de la commune suivantes :

  • Assister et soutenir des populations, comme les personnes handicapées, les familles en difficultés, les personnes âgées, par la gestion de services de crèche, de centres aérés ou des maisons de retraites.  
  • Assister les populations quand il reçoit des demandes d’aide sociale, comme l’aide médicale, pour les transmettre aux autorités qui prennent les décisions.
  • Créer des services de secours d’urgence, de colis alimentaires, etc.

Le CCAS : organisation


1. L'organisation de la gestion du CCAS

Le CCAS est géré par un conseil d’administration présidé de plein droit par le maire de la commune. Ce dernier doit désigner des professionnels qualifiés notamment :

  • un représentant des associations familiales,
  • un représentant des associations de personnes handicapées,
  • un représentant des associations de retraités et de personnes âgées,
  • un représentant des associations œuvrant dans le domaine de la lutte contre l’exclusion.

2. L'organisation sur le territoire

Le CCAS est un établissement public communal, présent sur toute la France dont 317 sites en Ile-de-France en étant rattaché à une collectivité territoriale.

Vous pouvez retrouver l’ensemble des CCAS dans l’annuaire dédié :

Il est possible que dans certaines communes, notamment celles de moins de 1500 habitants, il n’existe pas de CCAS. Dès lors, il revient à la mairie de fournir les renseignements complémentaires.

Dans une autre situation, plusieurs communes peuvent se regrouper au sein d’un établissement public de coopération intercommunale, qui est appelé Centre intercommunal d’action sociale (CIAS) et non plus Centre communal d’action sociale (CCAS).

Le CCAS : statut et budget


Le CCAS, comme le CIAS, est une personne morale de droit public. Cela signifie qu’il peut agir en justice en son nom propre, mais également avoir un budget distinct de celui de la commune.


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Législation et travail

Les 10 plus gros CSE / CE de France !

Le Comité Social et Economique (CSE) est la nouvelle instance de représentation du personnel, qui offre de nombreux avantages aux salariés grâce au budget des activités sociales et culturelles. Ainsi, quelles sont les plus gros CSE ou CE si l'entreprise n'a pas encore mis en place la nouvelle représentation du personnel ?

Selon le site "Café de la Bourse", les 10 entreprises françaises les plus riches au monde au 29 novembre 2018 sont : 

 1. TOTAL        .2 BNP Paribas      3. SANOFI       4.AXA        5.LVMH        6.L'OREAL       7.EDF        8.ORANGE       9.SOCIETE GENERALE      10. VINCI

Plus gros CSE de france

Mais, qu'en est-il des 10 plus gros CSE / CE en France ?

Si vous constatez une erreur dans nos chiffres, n'hésitez pas à le faire savoir dans nos commentaires. Nous ferons le nécessaire pour une modification rapide.

CE EDF / CSE EDF

EDF est le plus gros CSE avec la Caisse centrale des activités sociales dont le budget représente 1% du chiffre d’affaires, soit un total de 407 millions d’euros ! Voir le CCE EDF

Effectif salarié EDF
154 845
Chiffre d'affaires 2017 EDF
69 632 milliards d'euros
Effectif CSE EDF
5 000 à 6 000
Budget CSE EDF
407 millions d'euros
Passage CE en CSE EDF
Oui
Syndicat majoritaire EDF
CGT

SNCF 

La société nationale des chemins de fers français (SNCF), avec un effectif de 149 500 salariés, la gestion des activités sociales et culturelles est assurée par un très gros CE, qui s'appelle depuis le 1er janvier 2016 le Comité Central du Groupe Public Ferroviaire (CCGPF) : il dispose d’un budget de 89 millions d’euros et emploie jusqu’à 1.000 salariés ! Voir le CE SNCF / CSE SNCF

Effectif salarié SNCF
149 500
Chiffre d'affaires 2017 SNCF
33,5 milliards d'euros
Effectif CE SNCF
1 000
Budget CE  SNCF
89 millions d'euros
Passage CE en CSE SNCF
Non
Syndicat majoritaire SNCF
CGT, SUD Rail

CE RATP / CSE RATP

La Régie autonome des transports parisiens (RATP), avec un effectif de plus de 60 000 personnes, dispose d’un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards d’euros, ainsi que des œuvres sociales très bien gérées par un CSE fonctionnant avec un budget de 54 millions d’euros et employant jusqu’à 450 salariés ! Voir le CSE RATP

Effectif salarié RATP
60 000
Chiffre d'affaires 2017 RATP
5 486 milliards d'euros
Effectif CSE RATP
450
Budget CSE RATP
54 millions d'euros
Passage CE en CSE RATP
Oui
Syndicat majoritaire RATP
CGT

CE AIR FRANCE / CSE AIR FRANCE

Le groupe Air France-KLM, alliance franco-néerlandaise, avec un effectif de plus de 90 000 employés, dispose d'un CSE employant 265 salariés et détenant un gros budget de 45 millions d’euros ! Voir le CCE d'AIR FRANCE ou CSE Central d'Air France

Effectif salarié AIR FRANCE
96 417
Chiffre d'affaires 2017 AIR FRANCE
40 000 000 d'euros
Effectif CSE AIR FRANCE
265
Budget CSE AIR FRANCE
45 millions d'euros
Passage CE en CSE AIR FRANCE
Oui
Syndicat majoritaire AIR FRANCE
CFE-CGC, Unac

CE AIRBUS HELICOPTERS / CSE AIRBUS HELICOPTERS 

Airbus Helicopters, fabricant d'hélicoptères civils au monde plus connu sous le nom d'Eurocopter, avec un effectif de plus de 9 000 personnes, dispose d'un CSE avec un budget de 10 millions d'euros ! Voir la plateforme CSE d'AIR BUS

Effectif salarié AIRBUS
9 406
Chiffre d'affaires 2017 AIRBUS
2 milliards d'euros
Effectif CSE AIRBUS
45
Budget CSE AIRBUS
10 millions d'euros
Passage CE en CSE AIRBUS
Oui
Syndicat majoritaire AIRBUS
FO

CE France Telecom / CSE Orange

Orange, anciennement France Telecom, est une entreprise française de télécommunications. Employant 155 000 personnes dans le monde, dont 98 000 en France, son chiffre d'affaires dépasse les 41 milliards d'euros ! Voir le CSE FRANCE TELECOM / ORANGE

Effectif salarié Orange
170 000
Chiffre d'affaires 2017 Orange
41 milliards d'euros
Effectif CSE Orange (estimé)
600
Budget CSE Orange
40 millions d'euros
Passage CE en CSE Orange
Oui
Syndicat majoritaire Orange
CFDT

CE Dassault Aviation / CSE Dassault Aviation

Le groupe Dassault Aviation, constructeur aéronautique français emploie plus de 11 000 personnes, dont plus de 9 000 en France. Voir les CSE Dassault Aviation 

Effectif salarié Dassault
11 942
Chiffre d'affaires 2017 Dassault
4,8 millliards d'euros
Effectif CE Dassault (estimé)
50 
Budget CE Dassault (estimé)
5% du chiffre d'affaires
Passage CE en CSE Dassault
Non 
Syndicat majoritaire Dassault
CFDT

CE Natixis France / CSE Natixis

Natixis, banque de financement, de gestion et de services financiers créée en 2006 (filiale du groupe BPCE, qui est issue de la fusion des groupes Caisse d’épargne et Banque populaire), avec un effectif de 17 000 personnes en 2017, elle dépasse les 9 milliards de chiffre d’affaires ! Voir le CCE Natixis

Effectif salarié natixis france
12 777
Chiffre d'affaires 2017 natixis
9,5 milliards d'euros
Effectif CE natixis france
42
Budget CE natixis
11 millions d'euros
Passage CE en CSE natixis
Non
Syndicat majoritaire natixis
UNSA

CE Total / CSE Total

Total, entreprise pétrolière et gazière française privée, elle dépasse les 200 milliards de chiffre d'affaires en 2018 ! Voir le CSE TOTAL

Effectif salarié Total
100 000
Chiffre d'affaires 2018 Total
209 milliards d'euros
Effectif CSE Total (estimé)
350
Budget CSE Total
4% du chiffre d'affaires
Passage CE en CSE Total
Oui
Syndicats Total
CFDT / SNCE CFE / CGT / FO / SICTAME

CE BNP Paribas / CSE BNP Paribas

BNP Paribas, avec un effectif de plus de 190 000 personnes, elle réalise un chiffre d'affaires de plus de 40 milliards d'euros ! Voir le CCE BNP PARIBAS

Effectif salarié BNP PARIBAS
196 128
Chiffre d'affaires BNP PARIBAS
42 milliards d'euros
Effectif CE BNP PARIBAS
1 500
Budget CE BNP PARIBAS
78,5 millions d'euros
Passage CE en CSE BNP PARIBAS
Non
Syndicat majoritaire BNP PARIBAS
CFDT
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Législation et travail

Droit des alternants : toutes vos réponses ici. RH & CSE vous aident !

La loi Avenir professionnel n°2018-771 du 5 septembre 2018 est venue bouleverser le droit des alternants.

Cette nouvelle législation vient faciliter et simplifier le recours au contrat d’apprentissage, ajuster le régime du contrat de professionnalisation et remplacer la période de professionnalisation par un dispositif de reconversion ou de promotion par alternance dit « Pro A ». Ces mesures sont en vigueur depuis le 1er janvier 2019.

alternant

Partie 1. Droit des alternants : les nouveautés au 1er janvier 2019

I. Les conditions d’emploi des jeunes travailleurs

La loi « Avenir professionnel » vient assouplir la durée du travail des jeunes de moins de 18 ans, y compris les apprentis. Par principe, ces derniers ne peuvent être employés à un travail effectif excédant 8 heures par jour et 35 heures par semaine (article L. 3162-1 du Code du travail).

Ce même article prévoit des dérogations par décrets pour certaines activités lorsque l’organisation du travail le justifie. Ainsi, un jeune de moins de 18 ans pourra travailler plus de 35 heures par semaine sans excéder 5 heures par semaine et plus de 8 heures par jours sans excéder 2 heures par jour. En conséquence, il n’y aura pas à solliciter l’autorisation de l’inspection du travail, mais le jeune devra bénéficier de périodes de repos d’une durée au moins équivalente au nombre d’heures accomplies au-delà de la durée quotidienne de 8 heures. Aussi, les heures supplémentaires éventuelles, ainsi que leurs majorations, donnent lieu à un repos compensateur équivalent.

La loi « Avenir professionnel » vient également assouplir les conditions d’emploi des jeunes dans les débits de boissons.

Il est interdit d'employer ou d'affecter des mineurs en stage au service du bar dans les débits de boissons à consommer sur place. 

Toutefois, dans les débits de boissons agréés, cette interdiction ne s'applique pas aux mineurs de plus de seize ans s'ils bénéficient d'une formation comportant une ou plusieurs périodes accomplies en entreprise leur permettant d'acquérir une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistré dans le répertoire national des certifications professionnelles (article L. 4153-6 du Code du travail).

II. La réforme de l’apprentissage

Le contrat d’apprentissage a été réformé tant dans l’accès, la conclusion la durée que dans sa rupture. Elus découvrez les points essentiels.

  • L'accès à l'apprentissage

La création d’une classe intitulée “ troisième prépa-métiers ”, qui a pour objectif de créer une porte d’entrée vers la voie professionnelle et l’apprentissage (article L337-3-1 du Code de l’éducation).

L’âge maximal d’entrée en apprentissage est porté à 29 révolu au début de l’apprentissage, excepté certains cas comme candidat ayant la qualité de travailleur handicapé ou encore un sportif de haut niveau (article L. 6222-1 du Code du travail). 

L’âge minimum est toujours de 16 ans.

L'apprenti âgé de 16 à 29 ans révolus, ou ayant au moins 15 ans et justifiant avoir accompli la scolarité du premier cycle de l'enseignement secondaire, peut, à sa demande, si elle n'a pas été engagée par un employeur, débuter un cycle de formation en apprentissage dans la limite d'une durée de trois mois (article L. 6222-12-1 du Code du travail). Le centre de formation d'apprentis aura l'obligation d'assister l'apprenti dans la recherche d'employeur (article L. 6231-2 du Code du travail).

Par principe, l'apprenti suit sa formation pratique au sein d'une seule entreprise. Mais, la loi prévoit la possibilité - à titre expérimental - d'effectuer l'apprentissage au sein d'un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification pour y suivre une formation pratique auprès de trois membres du groupement (article 11 de la loi).

Enfin, la mobilité des apprentis s'établit à l'échelle de l'Union européenne et hors Union européenne (article L. 6222-42 du Code du travail).  

  • La conclusion du contrat d'apprentissage

En principe, il faut que le contrat d'apprentissage soit enregistré auprès de la chambre consulaire du lieu d'exécution du contrat en l'adressant à cette dernière avant le début de son exécution, ou, au plus tard, dans les 5 jours ouvrables. Elle a 15 jours pour l'enregistrer. Au 1er janvier 2020, cette procédure d'enregistrement cédera la place à une procédure de dépôt auprès d'un opérateur de compétences qui pourra confier aux chambres consulaires la mission d'examiner les contrats d'apprentissage déposés (article 11 de la loi).

apprentissage

L'apprenti devra passer lors de son embauche une visite médicale d'information et de prévention par le médecin du travail ou un professionnel du service santé au travail ou auprès d'un médecin de ville / médecin traitant si les services santé au travail n'ont pas pu donner de rendez-vous dans un délai de 2 mois. 

La formation en entreprise et la formation en CFA doivent débuter à peu près au même moment en prenant appui sur la date de début d'exécution du contrat (article L. 6222-12 du Code du travail) : la date de début de la formation pratique chez l'employeur ne peut être postérieure de plus de 3 mois au début d'exécution du contrat et la date de début de la période de formation en centre de formation d'apprentis ne peut être postérieure de plus de 3 mois au début d'exécution du contrat.

  • La durée du contrat d'apprentissage : entre 6 mois et 3 ans

Contre entre 1 et 3 ans, la loi "Avenir professionnel", revoit la durée du contrat d'apprentissage. Pour tout les contrats conclus à compter du 1er janvier 2019, la durée sera de 6 mois à 3 ans (article L 6222-7-1 du Code du travail). 

  • La rupture du contrat d'apprentissage

La rupture du contrat d'apprentissage diffère selon qu'elle est au cours des 45 premiers jours ou après les 45 premiers jours.

1) Au cours des 45 premiers jours, consécutifs ou non, l'employeur comme l'apprenti ont toute la liberté pour rompre unilatéralement le contrat de travail (article L. 6222-18 du Code du travail).

Dans cette situation, sauf stipulation contractuelle contraire, l'apprenti n'a droit à aucune indemnité (article L. 6222-21 du Code du travail). 

2) Après les 45 premiers jours, l'employeur et l'apprenti ont la possibilité de rompre le contrat de travail par un accord écrit. 

Concernant la rupture de l'employeur, ce dernier n'a pas à saisir le conseil de prud'hommes (article L. 6222-18 du Code du travail). Ainsi, l'employeur pourra rompre le contrat de travail pour faute grave, à la suite d'une inaptitude de l'apprenti, en cas de décès d'un employeur maître d'apprentissage dans le cadre d'une entreprise unipersonnelle ou en cas de force majeure. La rupture s'inscrira dans la procédure de licenciement pour motif personnel et, en cas de faute grave, la procédure disciplinaire devra être respectée. 

  • Si la rupture est consécutive à l'exclusion de l'apprenti par le CFA alors des règles spécifiques doivent être respectées (article L. 6222-18-1 du Code du travail). Une telle sanction prononcée par le CFA aura pour conséquence pour l'employeur d'être autoriser à effectuer un licenciement pour cause réelle et sérieuse. 
  • Si la rupture est à l'initiative de l'apprenti, ce dernier peut rompre son contrat de travail sous réserve de respecter un préavis (article L. 6222-18 du Code du travail). Toutefois, l'apprenti dispose de l'obligation de saisir le médiateur consulaire.
  • Si la rupture est à l'initiative du liquidateur judiciaire, ce dernier pourra mettre fin au contrat d'apprentissage en cas de liquidation judiciaire sans maintien d'activité ou lorsqu'il est mis fin à la période de maintien d'activité. Dans cette situation, l'apprenti doit percevoir des dommages et intérêts d'un montant au moins égal aux rémunérations qu'il aurait perçues jusqu'au terme du contrat. 

Enfin, l'administration est en droit de mettre fin au contrat d'apprentissage lorsque l'entreprise méconnaît ses obligations. Dans cette situation, d'une part, l'employeur a l'obligation de verser à l'apprenti la rémunération qu'il aurait perçue si le contrat était allé jusqu'à son terme et, d'autre part, le CFA devra faire en sorte que l'apprenti puisse suivre sa formation théorique pendant 6 mois et l'aider à trouver un nouvel employeur (article L. 6225-3-1 du Code du travail). 

III. L’aménagement du contrat de professionnalisation

Le contrat de professionnalisation est un contrat pendant lequel une personne acquiert une expérience en visant l'obtention d'un diplôme ou d'un titre à finalité professionnelle enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), d'un Certificat de qualification professionnelle (CQP) ou d'une qualification reconnue dans les classifications d'une convention collective de branche. 

Pour rappel

La durée du contrat de professionnalisation est portée à 36 mois pour les publics prioritaires, c'est-à-dire les bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes ayant bénéficié d'un contrat unique d'insertion, les jeunes de 26 à 25 ans n'ayant pas validé un second cycle de l'enseignement secondaire et n'ayant pas de diplôme de l'enseignement technique et professionnel et, enfin, les jeunes de 16 à 25 ans et les demandeurs d'emploi de 26 ans et plus dès lors qu'ils sont inscrits depuis plus d'un an sur la liste de demandeurs d'emploi.

La nouvelle législation offre la possibilité, à titre expérimental, de signer des contrats permettant d'acquérir des compétences définies par l'employeur et l'opérateur de compétence en accord avec le salarié. 

Enfin, la loi "Avenir professionnel, offre des possibilités de mobilité à l'étranger en renforçant le cadre légal (article L. 6325-25 du Code du travail).

IV. La période « Pro A » ou de promotion par alternance

La période de professionnalisation disparaît au 31 décembre 2018. Un nouveau dispositif de reconversion ou de promotion par alternance "Pro-A" est créé au 1er janvier 2019 pour faciliter l'évolution ou la réorientation professionnelle par des formations en alternance visant une qualification méconnue (article L. 6324-1 à L. 6324-8 du Code du travail). 

L'objectif de ce dispositif est de permettre au salarié de changer de métier ou de profession, ou de bénéficier d'une promotion sociale ou professionnelle par des actions de formation.

Sont concernés, trois catégories de salariés (article L. 6324-1 du Code du travail) : ceux en CDI, ceux en contrat unique d'insertion (CUI) conclu à durée indéterminée et les sportifs ou entraîneurs professionnels en CDD relevant du Code du sport. 

La mise en oeuvre s'effectue à l'initiative du salarié ou de l'entreprise par une formation organisée au titre de la Pro-A en se reposant sur le principe de l'alternance (article L. 6324-5 du Code du travail).

alternance

Partie 2. CSE, quelles sont les questions que peuvent-vous poser un alternant ? Soyez préparé.

Elus, de nombreuses questions peuvent interpeller les alternants. Découvrez 10 questions sur lesquels vous pouvez être interrogés par l'alternant. 

Question 1. Que comporte un contrat en alternance ?

Un contrat en alternance est obligatoirement établi par écrit et doit comporter les mentions suivantes :

  • l'identité et l'adresse de l'employeur, ainsi que celle de l'apprenti ou de son représentant légal ;
  • le nom du diplôme qui sanctionne la formation suivie ;
  • le nom du CFA dans lequel le jeune alternant est inscrit ;
  • la date de début du contrat et sa durée ;
  • le salaire dû à l'apprenti, voire des avantages en nature ;
  • le nom du ou des maîtres d'apprentissage, des titres ou diplômes dont ils sont titulaires et la durée de leur expérience professionnelle dans l'activité en relation avec la qualification recherchée.


Question 2. Quelle est la durée maximale d'une alternance ?

36 mois, soit 3 ans !


Question 3. Quand rémunérer un alternant ?  

Tous les mois, l'alternant perçoit une rémunération pour le travail effectué. Elle est déterminée dans le contrat de l'alternant. 


Question 4. Un alternant travaille bien, mais il n’y a pas assez de budget pour l'embaucher, peut-on cumuler ses contrats ?

Oui ! C’est possible uniquement dans le cadre d’un contrat d’apprentissage.


Question 5. Alternance et frais de scolarité, comment ça marche ? L’alternant peut-il avoir une bourse ? Comment l'aider ?

Oui, l'alternant peut avoir une bourse s'il remplit les conditions. Il doit s'adresser à l'administration de sa formation.  

Quant aux frais de scolarité, en aucun cas l'alternant ne doit verser une contrepartie financière pour réserver sa place dans l'organisme.


Question 6. Alternance et remboursement de frais de transport, comment ça marche ?

L'alternant doit s'adresser au service comptable de la structure qui la engagé. 


Question 7. Quel type de contrat en alternance ?

Contrat d'apprentissage, contrat de professionnalisation et la Pro-A. Ces trois types de contrats modifiés, voire créés par la loi "Avenir professionnel" sont détaillés dans la première partie.


Question 8. Quel âge pour contrat alternance ?

De 16 à 29 ans révolus pour le contrat d'apprentissage ! S'ajoutent certains publics sans limite d'âge, comme les signataires d'un nouveau contrat visant un diplôme de niveau supérieur au précédant, les signataires d'un nouveau contrat suite à la rupture du précédant pour des causes indépendantes de la volonté de l'apprenti ou inaptitude physique, les travailleurs handicapés, les porteurs de projets de création ou de reprise d'entreprise et les sportifs de haut niveau.

De 16 à 25 ans révolus pour le contrat de professionnalisation ! S'ajoutent les demandeurs d'emplois de 26 ans et plus, ainsi que les bénéficiaires des minimas sociaux. 

Question 9. Quelle différence entre apprentissage et alternance ?

L'alternance est le rythme de la formation, qui est alternée entre d'une part, l'entreprise d'accueil pour des cours pratiques et d'autre part, l'organisme de formation pour des cours théoriques.

L'apprentissage est le fait d'apprendre un métier manuel ou technique. Il se caractérise par un contrat d'apprentissage, de professionnalisation ou Pro-A. 

Question 10. Qu'en est-il de la rupture ?

Tout est expliqué en Partie 1. 

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sanction disciplinaire
Législation et travail

Sanction disciplinaire : comment aider le salarié ?

Le pouvoir disciplinaire appartient à l’employeur, c’est-à-dire qu’il dispose du pouvoir de contrôler le travail de ses salariés et de sanctionner tout comportement qu’il juge fautif.

Elus au CSE, connaissez-vous l’ensemble des sanctions possibles pour protéger et préparer le salarié ? Savez-vous comment aider le salarié ? Toutes les réponses ci-après.

sanction disciplinaire

Dans un arrêt en date du 20 décembre 2017, il a été jugé que des actes de la vie privée ne relèvent pas du droit disciplinaire, sauf si le salarié a manqué à une obligation découlant de son contrat de travail : « […] un fait de vie privée ou personnelle du salarié ne peut en principe justifier un licenciement disciplinaire, il en va autrement lorsque ce fait constitue un manquement du salarié à une des obligations découlant de son contrat de travail » (Cass. soc. 20 décembre 2017, n°16-14179).

Ainsi, certains comportements du salarié ne constituent pas un motif disciplinaire. Outre les faits de la vie privée, ne relèvent pas du droit disciplinaire, l’exercice de ses libertés fondamentales (par exemple, la liberté de témoigner, la liberté d’expression) et de ses droits (par exemple, le droit de vote, droit de grève, le droit d’alerte et de retrait, le droit d’ester en justice).

De ce fait, il convient de définir la sanction disciplinaire comme une mesure individuelle prise par l’employeur dans le but de sanctionner des agissements du salarié qu’il considère comme fautifs.

Avant de sanctionner, l’employeur doit respecter une procédure particulière afin que le salarié puisse être dûment informé de la sanction prise à son encontre et lui permettre d’assurer ses droits de défense. Parfois, la sanction peut être que légère, mais dans le cas contraire, si l’employeur envisage un licenciement, la procédure de licenciement pour motif personnel doit être respectée. Si les parties sont en litige sur la sanction adoptée ou la procédure, alors il appartient au Conseil de prud’hommes de statuer sur la régularité de la procédure et sur les faits reprochés.

Quelles sont les différentes sanctions disciplinaires ?

Pour aller plus loin : Quels sont les types de convocation possibles ? Qu'est-ce qu'une mise à pied disciplinaire ? Est-elle différente de la mise à pied conservatoire ?

Il existe une échelle des sanctions, de l’avertissement au licenciement pour faute lourde. Découvrez cette hiérarchie. 

Avertissement

Sanction mineure, l’avertissement ne vient affecter la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa rémunération. L’objectif est de rappeler à l’ordre le salarié par une lettre ou un message électronique afin que le salarié cesse son comportement que l’employeur juge comme une faute légère.

Attention : Il ne faut pas la confondre avec le rappel à l'ordre, qui n'est pas une sanction disciplinaire, mais un rappel d'une future sanction disciplinaire en cas de réitération d'un comportement que l'employeur juge fautif. Récemment, la Cour de cassation a retenu "qu'un rappel à l'ordre ne constitue pas une sanction disciplinaire" (Cass. soc. 19 septembre 2018, n°17-20193).

Blâme au travail

Le blâme au travail est une sorte de dernier avertissement en représentant une sanction disciplinaire légère.

Mise à pied disciplinaire

La mise à pied disciplinaire est une suspension du contrat de travail par laquelle le salarié ne percevra aucune rémunération. Souvent confondue avec la mise à pied conservatoire, cette dernière est une mesure provisoire dans l’attente d’un licenciement suite à une faute grave ou lourde avec une durée indéterminée et une fin dès que la sanction est prononcée.

Mutation disciplinaire

La mutation disciplinaire est un changement d’affectation ou de lieu de travail à la suite d’une faute du salarié. Cette mutation doit être justifiée et proportionnée à la faute. 

Rétrogradation

La rétrogradation est un déclassement du salarié dans la grille hiérarchique dans l’entreprise. Les conséquences sont une baisse de la rémunération et une perte de responsabilité. Elle doit obligatoirement être justifiée, à défaut, elle est assimilée à une sanction pécuniaire interdite par le Code du travail à l’article L. 1331-2 et passible d’une amende de 3750 euros pour l’employeur (article L. 1334-1 du Code du travail).

Licenciement pour faute simple

La faute simple est une négligence ou malveillance conduisant à la violation d’une obligation professionnelle découlant du contrat de travail.

Licenciement pour faute grave

La faute grave est une faute qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise. Elle est privative de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement et de l’indemnité compensatrice de préavis.

Licenciement pour faute lourde

La faute lourde est une faute commise par le salarié dans l’intention de nuire à l’employeur. A la différence de la faute grave, il faut une intention et nuire et elle engage la responsabilité civile du salarié. Elle est privative de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement et de l’indemnité compensatrice de préavis.

Blâme au travail

Quelle procédure adopter ?

La procédure peut être d'ordre conventionnel, c'est-à-dire qu'elle est prévue par la convention collective ou un accord collectif.

A défaut de procédure conventionnelle, une procédure légale doit être respectée. Ainsi, l'employeur ne peut engager la procédure que dans les 2 mois de la connaissance de la faute par la personne disposant d'un pouvoir hiérarchique sur le salarié concerné.

La procédure commence par une convocation écrite à un entretien préalable envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge (articles L. 1232-2 et L. 1332-2 du Code du travail). La convocation doit préciser son objet, la date et l'heure de l'entretien, la possibilité pour le salarié de se faire assister par une personne de son choix appartenant à l'entreprise ou, en l'absence de représentant du personnel, par une personne extérieure à l'entreprise choisie sur une liste disponible sur le site de l'inspection du travail ou à la mairie (un conseiller du salarié). 

Bon à savoir 

Il convient de vérifier que la convention collective ou un accord collectif ne pose pas un cadre à l'exercice du pouvoir disciplinaire. Par exemple, il peut s'agir de l'obligation de recueillir l'avis d'une commission avant de décider d'une sanction.


Dans ce cas, si le cadre n'est pas respecté, la sanction est annulée. 

L'entretien préalable doit avoir lieu au moins 5 jours ouvrables après la présentation de la convocation ou de sa remise en main propre (articles L. 1232-2 et L. 1332-2 du Code du travail) et se déroule au lieu de travail ou à siège social de l'entreprise. 

Attention : Dans le cadre d'une faute grave ou lourde, l'employeur est autorisé à éloigner le salarié de l'entreprise par une mise à pied à titre conservatoire (Cass. soc. 27 septembre 2007, n°06-43867).

La notification de la sanction doit se faire dans un certain délai, sans être expédiée moins de 2 jours ouvrables après la date fixée pour l'entretien préalable à la sanction, ni plus d'un mois après (articles L. 1232-6 et L. 1332-2 du Code du travail). Elle doit être écrite et motivée.

RAPPEL

Le règlement intérieur définit les différentes sanctions qui peuvent être prises à l’encontre du salarié et les classe selon l’importance. En conséquence, l’employeur ne peut prendre d’autres sanctions que celle prévue par le règlement intérieur (Cass. soc. 26 octobre 2010, n°09-42740).

Comment contester une sanction disciplinaire ?

Pour chaque sanction disciplinaire dans l’échelle des sanctions ci-dessus, le salarié a intérêt à présenter ses explications à l’employeur, par écrit, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par l’intermédiaire des représentants du personnel. Ainsi, élus au CSE, il vous appartient de guider le salarié qui fait l’objet d’une sanction disciplinaire.

Si le salarié s’estime injustement ou trop lourdement sanctionné, il peut saisir le conseil de prud’hommes (CPH), qui est le seul compétent pour apprécier la régularité de la procédure disciplinaire et pour décider si les faits reprochés au salarié justifient la sanction infligée. En conséquence, il peut annuler la sanction.

Bon à savoir

Si un doute subsiste, il profite au salarié.

Sanction disciplinaire dans le public VS privé ?

Jusqu’à présent, il a été étudié la sanction disciplinaire dans le privé. Il faut savoir que la sanction disciplinaire est différente dans la fonction publique avec une distinction entre la fonction publique d’Etat, territoriale et hospitalière, mais également si le fonctionnaire est titulaire, stagiaire ou contractuel.

  • Fonction publique d'état
  • Fonction publique territoriale
  • Fonction publique hospitalière

Fonctionnaire titulaire

Sanctions disciplinaires classées en 4 groupes :

  • Groupe 1 : l’avertissement et le blâme
  • Groupe 2 : la radiation du tableau d'avancement, l’abaissement d'échelon et l’exclusion temporaire de fonctions de 1 à 15 jours
  • Groupe 3 : la rétrogradation et l’exclusion temporaire de fonctions de 3 mois à 2 ans.
  • Groupe 4 : la mise à la retraite d’office et la révocation.  

Délai et procédure pour engager une sanction disciplinaire : Cf. Fonctionnaire titulaire

Fonctionnaire stagiaire

Les sanctions disciplinaires applicables au fonctionnaire stagiaire sont l'avertissement, le blâme, l'exclusion temporaire de fonctions de 1 jour à 2 mois et l'exclusion définitive du service.

Délai et procédure pour engager une sanction disciplinaire : Cf. Fonctionnaire titulaire

Contractuel

Les sanctions disciplinaires applicables au contractuel sont l'avertissement, le blâme, l'exclusion temporaire de fonctions de 1 jour à 6 mois si l'agent est en CDD, de 1 jour à 1 an si l'agent est en CDI et le licenciement, sans préavis ni indemnité de licenciement.

La procédure est similaire à celle du fonctionnaire titulaire.

Pour aller plus loin : consulter le site Service-Public.fr 

Comment aider le salarié face à une sanction disciplinaire ?

Elus du CSE, vous devez aider, voire soutenir le salarié qui fait l’objet d’une sanction disciplinaire. Voici 3 étapes pour aider le salarié face à une sanction disciplinaire.

- Etape 1 : Soutenez le salarié auquel une sanction disciplinaire a été attribuée.

Rassurez-le en lui disant que cela peut arriver, que la sanction prise n’est que l’avis de l’employeur et, en conséquence, il a un droit de défense.

- Etape 2 : Étudiez avec lui les griefs formulés dans la sanction disciplinaire et le respect de la procédure conventionnelle ou légale.

La sanction disciplinaire est obligatoirement motivée par des griefs. La sanction doit être individualisée, proportionnée et justifiée et mise en oeuvre dans le respect de la procédure légale ou conventionnelle.

- Etape 3 : Préparez avec lui sa défense.

 S’il conteste la sanction disciplinaire ou les griefs pris à son encontre, dites-lui qu’il a tout intérêt à répondre par lettre recommandée avec accusé de réception.
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Compte bancaire CSE
Gestion et Finances

Prêt aux salariés en difficulté par le CSE : est-ce possible ?

Dans le cadre de ses missions économiques et sociales, le CSE peut être amené à aider les salariés en difficultés financières. Ce n'est pas un sujet très bien maitrisé ou connu, mais le CSE peut faire un prêt aux salariés.  Par ailleurs le CSE peut également lui-même emprunter, pour réaliser à bien ses missions.

Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur le prêt du CSE aux salariés, ainsi que les conditions pour emprunter en tant que CSE.

prêts interentreprises

Prêt CSE aux salariés

Selon l’INSEE, en 2016, 8,8 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté, qui est établi à moins de 1026 euros par mois. Chaque personne peut rencontrer un jour des aléas dans sa vie personnelle et professionnelle.

Ainsi, au cours de sa vie professionnelle, un salarié peut avoir des difficultés financières. De ce fait, l’employeur peut lui accorder une avance sur salaire ou un prêt. Le CSE peut également prêter ou donner de l’argent aux salariés en difficulté.

Pourquoi un prêt ?

Le CSE peut accorder un prêt à un salarié en difficulté en utilisant un contrat de prêt comme avec un organisme financier, telle une banque.

Le CSE peut avoir aussi un budget insuffisant l’obligeant à réfléchir à recourir à un prêt. Cela permet donc au CSE de recueillir les fonds nécessaires pour financer telle ou telle action.

Définition : un prêt est une opération par laquelle des fonds sont remis au bénéficiaire moyennant le paiement d’un intérêt versé au prêteur, assorti de l’engagement de remboursement de la somme prêtée.

Il peut donc être intéressant pour un CSE d’emprunter une somme s’il veut tel bien au titre du budget de fonctionnement ou offrir des avantages aux salariés sur le budget des activités sociales et culturelles.

Prêt, don, avance sur salaires : FAQ CSE

Est-ce que mon CSE peut emprunter pour aider un salarié en difficulté financière ? Oui !

Que se passe-t-il lors de la rupture du contrat de travail ?

Le prêt d’argent au salarié fonctionne comme un contrat de prêt avec une banque. Lors de la rupture et s’il existe un conflit sur le prêt, le don ou l’avance sur salaire, le litige se déroulera devant le Conseil de prud’hommes étant donné le lien initial par le contrat de travail. Élus, il est fortement recommandé de conseiller aux employeurs et salariés de se prémunir d’un écrit même s’il s’agit d’un don afin d’éviter toute ambiguïté ultérieure.

Puis-je donner à des associations en tant qu'élu de CSE ? 

Oui ! Il est possible de faire un don à des associations de salariés en tant qu’élu du CSE, mais le don ne doit pas entrer dans le budget de fonctionnement. Il est imputé au budget des activités sociales et culturelles.

Est-ce que l'employeur peut faire plus pour aider le salarié ?

Oui ! Afin d’aider un salarié en difficulté, l’employeur peut opérer une avance sur salaire ou faire un prêt d’argent, voire un don.

Quel modèle de contrat de prêt entre employeur et salarié ?

Le contrat de prêt entre un employeur et un salarié s’effectue de la même forme qu’un contrat de prêt avec une banque. Élus, vous trouverez, ci-après, un modèle de contrat de prêt à un salarié.

Exemple de contrat de prêt à un salarié

Comité d’entreprise de […]

Adresse […]

Contrat de remboursement de prêt entre le Comité d’entreprise et M. ou Mme […]

Je, soussigné (e), … né (e) le ... à ...

demeurant à ...

employé de la société ... à ...

certifie avoir reçu la somme de ... euros (en chiffre et en lettres) du comité d’entreprise de la société ... qui a été attribué (e) le ... par ... (préciser le mode de règlement : chèque, virement, espèce). Cette somme m'a été prêtée par le comité d’entreprise de la Société ... pour une durée de ... mois au taux de ... %.

Je m'engage à rembourser ce prêt selon les termes du présent contrat. Le remboursement mensuel (capital et intérêt compris) s'élèvera à la somme de ... euros. Le premier versement devant avoir lieu le ... et le dernier prélèvement s'effectuera le ..., pour la somme de ... euros.


Modalités de remboursement :

M. ou Mme ... s'engage à rembourser chaque mois, le …… (indiquer le jour) par remise au comité d'un chèque à l'ordre du comité d’entreprise.

Après avoir pris connaissance du règlement intérieur du comité d’entreprise de la société ... je déclare :

  • au cas où je viendrai à quitter l'entreprise (démission, licenciement, retraite ou autre), j'autorise mon employeur la société ... à ..., à prélever sur mon solde de tout compte la somme restant à rembourser (tout en déduisant les intérêts restant à courir) afin qu'il vire cette somme au Comité d’entreprise. (Ou bien, le reliquat sera remboursé mois par mois dans les conditions suivantes...) ;
  • en cas d'incident de non-règlement, même partiel, de la somme mensuelle, et après un rappel du secrétaire du comité d’entreprise, je suis informé (e) que je ne bénéficierai plus des œuvres sociales du comité d’entreprise (bon d'achat, sortie, vente, cadeau, colis, concours, etc.) jusqu'à la régularisation des règlements ;
  • en cas de poursuites du comité d’entreprise à mon égard pour non-règlement partiel ou total, je m'engage à rembourser au comité d’entreprise tous les frais afférents à ces poursuites.

Fait le ... à ...

Signature précédée de la mention lu et approuvé

Document en 3 exemplaires (salariés, CE, employeur)

Références RIB du salarié et du comité.

Méthodes pour soutenir un salarié en difficultés financières

Dans le cadre de ses activités sociales et culturelles, le CSE peut être amené à soutenir un ou des salariés en difficultés financières par deux méthodes.  D’une part, l’identification des bas salaires et des salariés peu ou pas qualifiés, d’autre part, le secours exceptionnel.

L'identification des bas salaires et des salariés peu ou pas qualifiés

La rémunération du salarié est par principe confidentielle, mais des indices peuvent permettre d’identifier les salariés percevant un bas salaire et ceux peu ou pas qualifiés.

Ainsi, les élus peuvent les identifier en s’appuyant sur les informations relatives à la rémunération des salariés dans l’entreprise. Par exemple, le rapport annuel selon la taille de l’entreprise ou encore le bilan social permettent de retracer les données chiffrées pour avoir une vision globale de la santé sociale de l’entreprise sur une période de 3 ans.

Aussi, la base de données économique et sociale recense des documents sur la rémunération et le bilan annuel du travail à temps partiel dans l’entreprise vient donner un indice sur les travailleurs disposant d’un bas salaire.

Élus CSE, il vous revient de les identifier, car généralement, ces travailleurs ne le feront pas savoir spontanément. En les identifiant, il convient de les aider, de les convaincre à se former, car le CSE à une vocation économique, mais également sociale.

Le secours exceptionnel

Le CSE peut être amené dans certains cas à accorder une aide exceptionnelle à un salarié, car ce dernier connaît des difficultés particulières. Par exemple, un salarié devenu tétraplégique, ou encore un enfant d’un salarié atteint d’une maladie incurable.

Cette aide monétaire doit toutefois répondre à des conditions strictes en étant :

  • individuelle ;
  • exceptionnelle ;
  • indépendante ;
  • justifiée.

Si les conditions sont remplies, l’aide n’est pas assujetti à cotisations sociales.

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Législation et travail

Droit des stagiaires : toutes vos réponses ici

Le stagiaire n’est pas un salarié de l’entreprise. Toutefois, il dispose de droits au sein de l’entreprise.

Intégré au cursus pédagogique, le stage représente une période temporaire de mise en situation en milieu professionnel où l’élève ou l’étudiant stagiaire acquiert des compétences professionnelles et met en œuvre les acquis de sa formation en vue d’obtenir un diplôme ou une certification et de favoriser son insertion professionnelle.

Découvrez ce qu’il faut savoir sur les modalités de la convention de stage, le statut du stagiaire et l’aide qui peut lui être accordée.

droit du stagiaire

Les modalités de la convention de stage

L’entreprise qui accueille un stagiaire doit conclure une convention de stage dont le rôle est de déterminer les engagements entre les parties. En contrepartie, l’entreprise verse une gratification si le stage dépasse les deux mois.

Attention : on parle de gratification et non de rémunération ou de salaire pour parler de la contrepartie pécuniaire d’un stage.

Quelle est la durée maximale d'un stage ?

Réponse : 6 mois !

Quand rémunérer un stagiaire ? Quand un stage est-il rémunéré ? Gratification de stage, quel montant ?

A partir de 2 mois de travail, l’employeur doit obligatoirement rémunérer le stagiaire.

La gratification de stage est fonction du plafond horaire de la sécurité sociale, qui est de 25 € de l’heure au 1er janvier 2019, mais également du nombre de jours ouvrables dans chaque mois de présence en entreprise et sur un minimum de 154 heures en application de l’article D 124-6 du Code de l’éducation.

L’entreprise doit verser une gratification lorsque la durée du stage est supérieure à 2 mois consécutifs ou 2 mois, consécutifs ou non, au  cours d’une même année scolaire et dont le montant s’établit au minimum à 15% du plafond horaire de la sécurité sociale.

L’entreprise et le stagiaire sont exonérés de cotisations et contributions sociales pour la fraction de la gratification qui n’excède pas, au titre d’un mois civil, le montant légal de la gratification. Aussi, la gratification du stagiaire est exonérée d’impôt sur le revenu dans la limite du montant annuel du SMIC.

Tableau de la gratification de stage pour l’année 2019 pour un stagiaire à temps plein

Durée du stage

Montant de la gratification

Par heure

Par mois pour un temps plein sur 154 H variables selon le nombre de jours ouvrables

< 2 mois

A la discrétion de l’entreprise

> 2 mois

5% du plafond horaire de la Sécurité Sociale soit 25€ de l’heure pour l’année 2019

3,75

577,50 €

Quels sont les éléments de la convocation de stage ?

La convention de stage est un contrat passé entre l’élève ou l’étudiant stagiaire, la structure d’accueil et l’établissement d’enseignement permettant de définir les modalités d’intégration du stage dans le cursus pédagogique.

Bon à savoir 

Les formations suivantes sont exclues des dispositions sur les stages : les formations professionnelles tout au long de la vie, les visites d’information organisées par les enseignants et périodes d’observation de troisième, quatrième ou durant le lycée et les stages obligatoires des élèves avocats. A contrario, suivent les dispositions relatives aux stages, les formations en milieu professionnel organisées par les établissements scolaires, pendant les deux dernières années de collège ou pendant le lycée.

Le stage doit nécessairement être intégré au cursus pédagogique scolaire ou universitaire avec un enseignant référent en charge de s’assurer du bon déroulement et stage et du respect de la convention de stage, ainsi que d’un référent professionnel dont le rôle est de contrôler la réalisation du travail effectué par le stagiaire.

La convention de stage, élaborée par l’organisme de formation en concertation avec les entreprises sur la base de conventions-types (Arrêté du 29 décembre 2014), doit obéir à des dispositions spécifiques et prévoir les informations suivantes :

  • l’intitulé complet de la formation suivie
  • le nom de l’enseignant référent
  • le nom du référent professionnel
  • les compétences à acquérir ou à développer au cours du stage ainsi que les activités confiées
  • les dates du début et de fin de stage ainsi que la durée totale du stage
  • la durée hebdomadaire de présence effective du stagiaire dans l’entreprise et sa présence, le cas échéant, la nuit, le dimanche ou des jours fériés
  • les conditions dans lesquelles l’enseignant référent et le référent professionnel assurent l’encadrement et le suivi du stagiaire
  • le montant de la gratification versée au stagiaire et les modalités de son versement
  • le régime de protection sociale dont bénéficie le stagiaire, y compris en cas d’accident du travail, ainsi que, le cas échéant, l’obligation faite au stagiaire de justifier d’une assurance couvrant sa responsabilité civile
  • les conditions autorisant le stagiaire à s’absenter
  • les conditions dans lesquelles le stagiaire bénéficie de congés et autorisations d’absence
  • les modalités de suspension de la convention de stage
  • les modalités de résiliation de la convention de stage
  • les modalités de validation du stage en cas d’interruption
  • la liste des avantages offerts par l’entreprise au stagiaire, comme l’accès au restaurant d’entreprise ou aux titres-restaurant et la prise en charge des frais de transport, ainsi que les activités sociales et culturelles
  • les clauses de règlement intérieur applicables au stagiaire
  • les conditions de délivrance de l’attestation de stage

A la fin du stage, l’entreprise doit délivrer au stagiaire une attestation de stage qui doit mentionner la durée effective totale du stage et le montant de la gratification versée.

Les élus ont-ils un droit d'accès aux éléments de la convocation de stage ?

Réponse : Oui !

Les représentants du personnel peuvent avoir un droit d’accès aux conventions de stage avec l’autorisation des stagiaires concernés et du responsable de stage.

Bon à savoir

La convention de stage n’est pas un document devant figurer dans la base de donnée économique et sociale (BDES).

L’entreprise peut-elle recevoir une aide de l’Etat pour l’emploi de stagiaires ?

Réponse : Oui !

L’entreprise peut recevoir une aide de l’Etat pour l’emploi de stagiaires dans deux situations : la Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) et la Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POE I).

La Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP), d’une durée d’un mois maximum renouvelable sous conditions, permet à toute personne morale d’accueillir un demandeur d’emploi, un jeune, un salarié en insertion, un travailleur handicapé afin de lui faire découvrir les métiers ou le secteur d’activité pour le valoriser, répondre à un besoin de recrutement et favoriser l’accès à l’emploi de personnes en insertion ou en reconversion. Plus d’infos sur le site de Pôle Emploi.

La Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POE I) permet de combler l’écart entre les compétences que la personne inscrite à Pôle Emploi détient et celles que requiert l’emploi visé. Mise en place par Pôle emploi ou par l'entreprise qui recrute, cette formation en lien avec l'Organisme Paritaire Collecteur Agréé (OPCA), devenu l’opérateur de compétences (OPCO) au 1er janvier 2019, peut prendre en charge jusqu’à 400 heures de formation et peut se faire à temps plein ou à temps partiel. Plus d’infos sur le site de Pôle Emploi.


Le statut du stagiaire

Le  stagiaire n’est pas un salarié de l’entreprise. Toutefois, il doit être intégré dans le registre unique du personnel dans une partie spécifique réservée aux conventions de stage. Les mentions y sont conservées pendant 5 ans.

Que faire si un stagiaire est absent ?

Le stagiaire, comme le salarié, peut être absent. Il convient de distinguer deux situations :

  • si le stagiaire est absent avec justification préalable (raison de santé, accord avec le tuteur professionnel, etc), l’absence est légitime et le stagiaire ne peut être sanctionné ;
  • si le stagiaire est absent sans autorisation et ne respecte pas les horaires de sa convention de stage, il convient de le convoquer afin de lui demander la raison de son absence et sa justification. La récidive dans l’absence peut donner lieu à prévenir l’enseignant référent afin de convenir d’une sanction commune.  

Est-ce que le CSE peut avoir un stagiaire pour sa gestion ? 

Réponse : Oui sous conditions !

Le stage est toujours intégré à un cursus pédagogique. De ce fait, le stagiaire peut effectuer des missions relatives à la gestion du CSE si cela est prévu dans sa convention de stage.

Exemple : Un stagiaire s’occupe de travaux sous la responsabilité du trésorier du CSE dans le cadre de sa formation en comptabilité.

Il est à noter qu’aucune convention de stage ne peut être conclue pour exécuter une tâche régulière qui correspond à un travail permanent, comme pour faire face à un accroissement temporaire d’activité ou pour occuper un emploi saisonnier.

Les stagiaires peuvent-ils bénéficier des activités sociales et culturelles ?

Réponse : Oui !

Les stagiaires doivent bénéficier des activités sociales et culturelles dans les mêmes conditions que les salariés de l’entreprise.  


L’aide accordée 

Le stagiaire peut, en cas de difficulté, se faire aider en faisant appel à l’inspection du travail.

L’inspecteur du travail peut contrôler le respect de la convention de stage et constater des infractions, comme l’interdiction de conclure une convention de stage pour exécuter une tâche régulière qui correspond à un travail permanent, ou encore les infractions relatives au nombre maximal de stagiaires, à la désignation d’un tuteur et le nombre maximal de stagiaires à sa charge, les congés et autorisations d’absence au titre de la grossesse, de la maternité, de la paternité et de l’adoption, ainsi que les durées de présence dans l’entreprise, les temps de repos et le décompte des heures de présence.

Comment aider un stagiaire en cas d'exclusion ? Quels recours ?

En cas d’exclusion, le stagiaire doit s’adresser à son référent universitaire et à son référent professionnel afin d’expliquer la situation. Si la situation persiste, le stagiaire peut s’adresser à l’inspection du travail qui pourra constater le mal-être du stagiaire. En effet, ce dernier bénéficie d’une protection contre le harcèlement moral et sexuel (article L. 124-12 du Code de l’éducation et articles L. 1121-1, L. 1152-1 et L. 1153-1 du code du travail).

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Législation et travail

Règlement intérieur CSE : modèle, astuces et législation (2022)

Le règlement intérieur du CSE est son ADN, car c'est le document qui va recenser toutes ses modalités d'organisation et de fonctionnement, en accord avec ses missions et les règles définies par le Code du Travail. C'est aussi le règlement intérieur du CSE qui va définir comment s'organiseront les rapports de cette instance unique représentative du personnel avec les salariés de l'entreprise.

Il est totalement distinct du règlement intérieur de l'entreprise et indépendant du renouvellement des membres élus du CSE, qui peuvent toutefois le retravailler régulièrement pour qu'il soit le plus complet et le plus clair possible.

Nous vous présentons dans cette fiches toutes les informations nécessaires pour élaborer, rédiger et utiliser un règlement intérieur du CSE, indispensable pour les élus comme pour les salariés. 

Le règlement intérieur du CSE

Qu'est ce que le règlement intérieur du CSE ?

Que dit le Code du Travail ?

Comme pour le CE dont il repris une grande partie des missions, le CSE doit se doter d’un règlement intérieur. Ainsi, c'est l’article L. 2315-24 du Code du travail qui prévoit sa mise en place pour les entreprises d’au moins 50 salariés :

« Le comité social et économique détermine, dans un règlement intérieur, les modalités de son fonctionnement et celles de ses rapports avec les salariés de l'entreprise, pour l'exercice des missions qui lui sont conférées par le chapitre II du présent titre.

Sauf accord de l'employeur, un règlement intérieur ne peut comporter des clauses lui imposant des obligations ne résultant pas de dispositions légales. Cet accord constitue un engagement unilatéral de l'employeur que celui-ci peut dénoncer à l'issue d'un délai raisonnable et après en avoir informé les membres de la délégation du personnel du comité social et économique. »

Pour les CSE des entreprises de moins de 50 salariés sa mise en place n'est pas obligatoire mais fortement recommandé.

Ainsi, document écrit, le règlement intérieur du CSE est obligatoire dans les entreprises ou établissements d'au moins 50 salariés. Toutefois, son absence ne fait l’objet d’aucune sanction particulière. Elle va surtout susciter des problèmes d’organisation et de communication. 

Par contre, le non-respect des dispositions du règlement intérieur du CSE par l’employeur constitue un délit d’entrave aux fonctions du CSE.

Il est important de ne pas confondre le règlement intérieur du CSE avec le règlement intérieur de l’entreprise. Toutefois, le contenu du règlement intérieur du CSE ne doit pas déroger aux règles du règlement intérieur de l'entreprise. 

Définition du règlement intérieur du CSE

Le règlement intérieur du CSE est donc un document recensant les modalités d’organisation et de fonctionnement du comité social et économique pour l'ensemble de l'entreprise et ses salariés. Le règlement intérieur est véritablement l’ADN du CSE. D'ailleurs il est parfaitement distinct du règlement intérieur de l’entreprise, donc aucun besoin de le transmettre à l’inspection du travail.

Le règlement intérieur est indépendant du renouvellement des membres de votre CSE, on l’applique jusqu’à sa modification. Le règlement fixe lui-même la durée de son application et son contenu est voté en réunion plénière du CSE. L'approbation du règlement intérieur du CSE est généralement fixé à l'ordre du jour des premières réunions du CSE. Son contenu est présenté et débattu, puis voté en réunion plénière du CSE à la majorité des membres présents. Au cours de ce vote, l'employeur, en tant que président du CSE participe lui aussi.

À quoi sert le règlement intérieur CSE ?

Le règlement intérieur du CSE sert de socle à la mise en place et au fonctionnement du CSE dans l’entreprise. Il vient déterminer les règles de vie du CSE, notamment entre ses élus, pour une bonne organisation.  Il va aussi définir des règles pour les rapports du CSE avec les salariés. Un certain nombre de règles relatives aux dépenses, au budget, mais aussi à la participation des suppléants aux réunions ou encore les modalités d'organisation des réunions préparatoires du CSE y sont détaillés. On peut aussi y trouver les règles d'attributions de certains activités sociales et culturelles (ASC) comme les offres de voyages à nombre de participants limités, les conditions d'attribution de chèques cadeaux ou chèques vacances, etc. Nous revenons en 2e partie de ce guide sur les éléments que le règlement intérieur du CSE doit obligatoirement contenir.

Comment élaborer, rédiger et appliquer le règlement intérieur du CSE ?

La mise en place du règlement intérieur suppose de détailler son élaboration : il est d'abord rédigé (ou mis à jour), ensuite il doit contenir un certain nombre d'éléments pour qu'il puisse remplir sa mission, puis il doit être approuvé et mis à la disposition de tous dans l'entreprise.

Qui rédige le règlement intérieur du CSE ?

Le règlement intérieur est rédigé (ou mis à jour) en français généralement par le secrétaire du CSE ou son adjoint, ou par la contribution de plusieurs élus, dans ce cas lors d’une réunion préparatoire au CSE, prévue à cet effet. Le projet de règlement intérieur une fois intégralement rédigé et devant contenir la date de sa mise en oeuvre sera ensuite présenté en réunion plénière du CSE, pour être discuté puis adopté par le vote du CSE, auquel l'employeur peut participer.

L’employeur, président du CSE, peut décider d’adjoindre des traductions en une ou plusieurs langues étrangères si des salariés ne parlent pas ou parlent mal le français.

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Quel est le contenu du règlement intérieur du CSE ?

Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, dans lequel il est obligatoire, le CSE a pour mission, en lien avec sa compétence relative à la marche générale de l’entreprise, d'assurer une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l'évolution économique et financière de l'entreprise, à l'organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production (article L. 2312-8 du Code du travail).

Le règlement intérieur du CSE a pour objet de déterminer les modalités de fonctionnement, de gestion, d’organisation du CSE et les rapports du CSE avec les salariés de l’entreprise pour l’exercice de ses missions.

Dans les entreprises de moins de 50 salariés, le règlement intérieur est facultatif mais est fortement recommandé afin de faciliter la gestion du CSE.

Ainsi le règlement intérieur doit contenir d'abord l'organisation des modalités de fonctionnement en présentant :

  • la composition du bureau, 
  • la possibilité de réunions préparatoires,
  • les modalités de convocation aux réunions,
  • les modalités de vote (vote sur place, par correspondance, ou encore le vote électronique).

Il vient ensuite déterminer les modalités concernant les rapports avec les salariés de l'entreprise, c'est-à-dire les modalités et fréquence des permanences, ou encore les conditions générales d'accès aux prestations du CSE.

Enfin, il détermine les modalités d'affichage et de diffusion du procès-verbal des réunions et des différents supports de communication.

Quelles sont les mentions obligatoires ?

Il est primordial et obligatoire de faire figurer dans le règlement intérieur un certain nombre d'éléments.

  • Les obligations comptables du CSE, c’est-à-dire les modalités d’arrêté des comptes annuels et les modalités d’établissement du rapport d’activité et de gestion, c’est obligatoire depuis 2015.
  • En ce qui concerne les gros CSE, il est obligatoire d’y inscrire les modalités d’établissement du compte-rendu annuel ou de la commission des marchés ainsi que les modalités de fonctionnement de la commission des marchés.
  • Le fonctionnement du bureau, du secrétaire, du trésorier et des adjoints.
  • Les modalités d’accès aux ASC par les salairés.
  • L’organisation des réunions du CSE ainsi que les différentes modalités de vote adaptées.
  • La temporalité et l'existence des commissions obligatoires ou facultatives du CSE.

Attention

Le règlement intérieur du CSE ne doit surtout pas être contraire au fonctionnement légal du CSE, bien évidemment ni aux dispositions d’ordre public, et il ne doit pas non plus imposer à l’employeur des obligations supérieures à celles qui sont déjà prévues par la loi.

Quand et comment mettre en place le règlement intérieur du CSE ?

Le contenu du règlement intérieur, ainsi que ses modifications ultérieures, font l'objet d'un vote à la majorité des votants. L'employeur ne peut être mis à l'écart et participe à ce vote du CSE s'il le souhaite.

En effet, le règlement intérieur ne peut imposer, sans l'accord de l'employeur, des obligations supplémentaires. Tel est le cas de la tenue d'une réunion à une date périodique fixe  (Cass. soc. 15 janvier 2013, n°11-28324).

Comme il constitue l'ensemble des règles de fonctionnement et des modalité d'organisation du CSE, le règlement intérieur doit être à la disposition de tous les salariés de l'entreprise. Cela leur permettra de mieux comprendre comme fonctionne leur instance représentative, mais aussi leur mission et pourra répondre à différentes questions q'u'ils se posent auprès du CSE. Concernant les ASC et les permanences c'est une ressource importante pour les salariés par ailleurs.

Faire contrôler le règlement intérieur du CSE


Il est fortement recommandé de faire contrôler la validité et la conformité du règlement intérieur. Si une disposition de votre règlement intérieur vous pose problème, et surtout si vous ne souhaitez pas obtenir de procès, nous vous conseillons grandement de faire vérifier et contrôler votre document, soit par votre avocat d’entreprise, soit par un juriste spécialisé. Tous deux pourront vous aider dans la rédaction et la validation de votre document.


C'est un réel gain de temps, car pour supprimer ou modifier une modalité du règlement, un vote à la majorité est nécessaire.  Faire contrôler la conformité du contenu de son règlement intérieur du CSE c'est se protéger autant que se faciliter la tâche.

Exemple de modèles de règlement intérieur du CSE

Le modèle du règlement intérieur du CSE ne change pas par rapport au CE. Vous pouvez trouvez ici un exemple en PDF @2.liaisons-sociales.fr. 

Attention ce document n'a qu'une valeur indicative, chaque Comité Social et Economique doit réaliser ses propres règles et obligations.

Exemple règlement intérieur du CSE

Vous pouvez télécharger ce modèle PDF via ce bouton:

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Gestion et Finances

Comité National d’Action Sociale (CNAS) : résumé complet

Le Comité national d'action sociale (CNAS) est un service d'aide à l'action sociale au sein des collectivités territoriales. Il joue un rôle similaire dans les collectivités territoriales à celui du CSE dans le secteur privé. Découvrez dans cet article tous les détails et les informations relatives au CNAS.

Le CNAS, un service pour les collectivités territoriales

Les collectivités territoriales se sont considérablement développé au fil de la décentralisation, initiée en France depuis 1983. L'augmentation de leurs compétences s'est accompagnée d'une progression des droits des fonctionnaires et contractuels de la fonction publique territoriale. Le développement de l'action sociale pour les agents fonctionnaires ou salariés des collectivités territoriales fait partie de ces droits. Les collectivités territoriales incluent les conseils municipaux, les conseils généraux, les régions, mais aussi les établissements de coopération intercommunale (communautés de communes, etc.).

CNAS logo

Quel est le rôle du CNAS ?

LE N°1 DE L'ACTION SOCIALE DES PERSONNELS TERRITORIAUX

Le CNAS participe à la rédaction et à la gestion des politiques d'actions sociales des collectivités territoriales adhérentes.

Il émet également des avis et recommandations sur les orientations politiques en la matière et gère le budget.

Il s'agit d'un organe équivalent au CSE du secteur privé. En effet, les agents des trois fonctions publiques (d'État, territoriale et hospitalière) qu'ils soient fonctionnaires ou contractuels, disposent d'un droit à des prestations sociales offertes par leur employeur.

À ce titre, le CNAS est l'interlocuteur pour tout ce qui concerne les prestations sociales auprès des agents de la fonction publique territoriale.

L'action sociale pour tous les agents de la fonction publique territoriale est définie dans la loi 2007-209 du 2 février 2007 dite de modernisation de la fonction publique. Cette loi rend l'action sociale obligatoire pour les communes, les conseils généraux et les conseils régionaux. 

Qui peut bénéficier de l'action sociale ?

Tout fonctionnaire des collectivités territoriales, ainsi que les salariés du secteur privé travaillant dans un établissement public relevant de la compétence d'une collectivité locale (OPAC, OPH, missions locales ou encore office du tourisme) peut bénéficier de l'action sociale du CNAS. 

Bénéficient de cette action sociale tous les fonctionnaires des collectivités territoriales (et facultativement les retraités), mais aussi les salariés relevant du secteur privé travaillant dans ou pour un établissement public (OPAC, OPH (Habitat), SEM, missions locales, office de tourisme, etc.).

Le CNAS est une association loi 1901. La loi permet aux collectivités locales de choisir librement leur organisation pour permettre à ses agents de bénéficier de l'aide sociale : soit en la mettant en place en interne, en régie ou en l'externalisant en adhérant à des opérateurs départementaux  et nationaux dont fait partie le CNAS. 

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L'aide sociale aux collectivités du CNAS

Le CNAS est une association de la loi du 1er juillet 1901 à destination du personnel des collectivités territoriales pour proposer "une offre unique et complète de prestations pour améliorer les conditions matérielles et morales de leurs personnels, agents de la fonction publique territoriale et salariés d'établissements publics".

Les lois n°2007-148 et n°2007-2019 respectivement des 2 et 19 février 2007 relatives à la fonction publique territoriale viennent rendre obligatoire l'aide à l'action sociale à tous les agents territoriaux.

Comme pour le CE / CSE dans le secteur privé, l'organisme propose des services diversifiés : chèques de réduction dans le domaine culturel ou sportif, tarifs préférentiels dans les musées ou les sites touristiques.

Le CNAS propose également des aides pour partir en vacances sous la forme de prêts avantageux ou de chèques vacances et, enfin, apporter des conseils juridiques et dans le domaine du logement.

Nous avons simplifié les démarches pour les particuliers pour accéder directement aux rubriques du site : 

  • Bon plans via une application mobile. Exemple de sorties : sport, sorties, cadeaux. En savoir plus sur : Billeterie et loisirs CNAS
  • Pour partir en vacance via CNAS vacances. Exemple de services proposés : Organismes séjours et voyages, Hôtellerie de plein airs, résidences, clubs , Hébergements en Outre-mer , Neige & ski , Réservation d'hôtels et d'appart hôtels, Séjours jeunes, Séjours linguistiques & artistiques , Circuits, remise en forme , Croisières, Tourisme fluvial, Tourisme équitable, VACAF , Acessibilité PMR. En savoir plus : Catalogue Vacances CNAS
  • Pour vous aider au quotidien à travers différents services : Ticket CESU, transport, logement, vie professionnelle, retraite, information juridique, Chèques et cartes-cadeaux. En savoir plus sur :  Aide au quotidien CNAS
  • Pour en savoir plus sur les prestations de solidarité proposées : Aléas de la vie, handicap, décès, Écoute sociale. Voir la section Solidarité CNAS
  • Pour voir les offres à proximité de chez vous : Offre locale CNAS
  • Pour devenir adhérent ou s'inscrire : Adhésion CNAS

Quels avantages offre le CNAS aux agents territoriaux ?

Représentants du personnel, le rôle du CNAS est un organisme important pour les salariés des collectivités territoriales, qui disposent d'un véritable droit d'accès à l'aide sociale à travers diverses prestations, à savoir des avantages loisirs et vacances, des renseignements juridiques ou des prêts.

Informations pratiques

  • Sud- Est : se@cnas.fr
  • Ouest : ouest@cnas.fr
  • Sud-Ouest :  so@cnas.fr
  • Centre : centre@cnas.fr
  • Est : est@cnas.fr
  • Ile de France : idf@cnas.fr
  • Nord-Est : ne@cnas.fr

Pour contacter l'organisme simplement  : Téléphone CNAS : 01 30 48 09 09 ou Contact CNAS.FR

Sur son site, le CNAS propose 4 rubriques :

  • Particulier : on détaille cette partie juste après
  • Structure territoriale : Bilan / statistiques, System d'Adhésion, Newsletter, Reportages et Rencontres et Outils divers
  • Instances et congrès : agenda, composition des instances et délégations
  • Partenaires : comment le devenir, les conditions de partenariat..

Les lois n°2007-148 et n°2007-2019 respectivement des 2 et 19 février 2007 relatives à la fonction publique territoriale viennent rendre obligatoire l'aide à l'action sociale à tous les agents territoriaux.

Comment réaliser une demande de prestation ?

2 choix s'offrent à vous :

  • Le premier via un formulaire de demande de prestation que vous pouvez télécharger sur el site en fonction de vos demandes (billeterie, carte, vacances, etc)
  • Le deuxieme en ligne : suffit de vous connecter sur ce lien "connection compte CNAS" dans "Espace particulier". Vous verrez l'ensemble du catalogue.

Comment fonctionne le CNAS ?

Adhésion et désignation des délégués

Une fois l'adhésion réalisée, l'organisme désigne 2 délégués (1 élu et 1 agent) en charge de représenter la collectivité ou l'établissement au CNAS.

Administré par des instances paritaires au niveau local, départemental, régional et national, les délégués locaux du CNAS (1 élu et 1 agent) sont désignés au sein de la structure adhérente pour un mandat de 6 ans.

Ils ont pour mission d'assurer le relais entre le Comité national d'action sociale et les personnels bénéficiaires par une information des différentes prestations disponibles et une aide dans leurs démarches pour en bénéficier.

Au niveau local : les délégués locaux, qui ont pour mission d'assurer le relais entre le CNAS et les personnels bénéficiaires par une information des différentes prestations disponibles et une aide dans leurs démarches pour en bénéficier.

Au niveau départemental : les délégations départementales (94 pour 96 départements avec deux délégations bi-départementales), qui ont pour rôle d’assurer l’animation et le développement de l'organisme en étant dirigées par des militants et bénévoles.

Au niveau national : la composition se fait en une assemblée générale, un conseil d’administration, un bureau une conférence des présidents et des commissions :

  • le conseil d'administration, composé de 66 membres élus de façon paritaire (33 élus, 333 agents)
  • l'assemblée générale se compose des membres des bureaux départementaux et des membres du conseil d’administration
  • le bureau, l’organe permanent composé de 14 à 20 membres,
  • la conférence des présidents
  • les commissions, permanentes ou spéciales, ont pour rôle d’examiner des propositions validées ensuite par le conseil d’administration

En interne, l’autorité administrative (collectivité, établissement public, amicale ou COS adhérent) a pour rôle de désigner au moins un correspondant interne parmi son personnel.

Il a pour rôle de conseiller et d’accompagner ses collègues dans toutes leurs démarches auprès du CNAS : c’est un relais entre le CNAS et le personnel bénéficiaire.

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Rôles et gouvernance du CNAS

Il y a plusieurs interlocuteurs au CNAS qui comprend 189 salariés, dont 66 travaillent au siège national. Le reste des salariés est réparti dans 7 antennes régionales, elles-mêmes divisées en 94 délégations départementales et centre de gestion, pour 40 000 délégués et 20 000 correspondants locaux. Les 7 délégations régionales sont :

  • La délégation régionale d'Île-de-France / outre-mer basée à Guyancourt (78) qui est aussi le siège national
  • La délégation régionale du Centre basée à Gannat (03)
  • La délégation régionale d'Est basée à Strasbourg (67)
  • La délégation régionale Nord-Est basée à Bruay-La-Buissière (62)
  • La délégation régionale de l'Ouest basée à Laval (53)
  • La délégation régionale du Sud-Est basée à Nîmes (30)
  • La délégation régionale du Sud-Ouest basée à Le Haillan (33)

Les comités régionaux définissent le plan d'objectif régional. Les 94 délégations départementales sont coordonnées par les comités régionaux et sont responsables de l'animation et du développement des territoires en charge. 

Chaque organe interne joue un rôle différent :

  • le conseil d’administration vote le budget, peut modifier le règlement des prestations et de fonctionnement ;
  • l'assemblée générale annuelle approuve les comptes et le bilan de gestion du conseil d’administration pour l’année écoulée ;
  • le bureau a pour rôle d’examiner les grandes orientations de gestion et d’assurer le suivi de leur développement pour ensuite soumettre ses propositions au conseil d’administration ;
  • la conférence des présidents conseille le Président du CNAS ;
  • les commissions ont pour rôle d’examiner des propositions validées ensuite par le conseil d’administration sur différentes thématiques (administration générale / fidélisation et développement / prestations, loisirs, culture / communication et information / finances et patrimoine).

Pourquoi adhérer au CNAS ?

Adhérer au CNAS est essentiel pour les élus des collectivités territoriales pour 4 raisons :

  • un rôle de sécurité juridique et institutionnelle : le CNAS s’inscrit dans un cadre légal reconnu par les ministères et certifiée ISO 9001, le label de qualité délivré par la certification AFNOR ;
  • une force de mutualisation : le CNAS offre une adhésion très largement ouverte aux collectivités et aux établissements publics pour l’ensemble des agents et salariés ;
  • un outil de management : l'adhésion permet d'assurer la reconnaissance envers les agents, mais également obtenir un savoir-faire en matière dans la promotion de l'action sociale ;
  • un service de qualité proposant une offre de proximité : le CNAS offre une représentativité au niveau des adhérents complété d’un correspondant permettant de faire le relais pour les informations au personnel tout en étant gérée par une équipe de professionnel avec des partenariat locaux ;
  • une cotisation unique annuelle et forfaitaire par agent actif ou par agent retraité pour l'ensemble des adhérents.

Combien coûte la cotisation ?

Il faut payer une cotisation unique annuelle et forfaitaire par agent actif ou par agent retraité pour l'ensemble des adhérents (prix 2019) :

  • Par actif : 207 €
  • Par retraité : 134,50 €

Comment est financé le CNAS ?

Si la loi oblige les collectivités territoriales à financer l’action sociale pour leurs agents, les ressources  Les affectées varient d’une collectivité à l’autre : de moins de 0,5 % à plus de 3 % de la masse salariale brute. Le CNAS quant à lui fixe un montant d'adhésion annuel versé par la collectivité. En 2020, la cotisation était de 212 € par actif.

Quels avantages pour les agents territoriaux ?

Représentants du personnel, le rôle du CNAS est un organisme important pour les salariés des collectivités territoriales, qui disposent d'un véritable droit d'accès à l'aide sociale à travers diverses prestations, à savoir des avantages loisirs et vacances, des renseignements juridiques ou des prêts.

Le site CNAS.FR a fait peau neuve courant 2019 pour vous que les éléments soit plus lisibles, plus convivial et avec de nombreuses nouveautés.

Qui peut adhérer au CNAS ?

Les personnes morales de droit public peuvent y adhérer. Plus précisément, peuvent y adhérer : 

  • les collectivités territoriales ainsi que leurs établissements publics, c’est-à-dire les communes, les départements, les régions et les établissements publics (établissement public de coopération intercommunale ou EPCI, centre communal d’action sociale ou CCAS, caisse des écoles, centre départemental de gestion ou CDG, centre de formation, office public de l’habitat ou OPH, office public d’aménagement et de construction ou OPAC, caisse de crédit municipal, service départemental d’incendie et de secours ou SDIS…).
  • les associations et comités qui gèrent des œuvres sociales pour les collectivités et établissements publics.
  • les personnes morales après un examen des statuts et du bilan financier à deux conditions non cumulatives : les recettes proviennent de plus de 50% des fonds publics de collectivités territoriales ou la gestion est assurée par une majorité de représentants de collectivités territoriales. On peut citer les sociétés publiques locales ou SPL ou encore les sociétés d’économie mixte ou SEM.

Pour adhérer, il revient à l’adhérent employeur d’effectuer le choix d’ouvrir des prestations pour ses agents salariés, à savoir les titulaires, les non titulaires, les contrats de droit privé, les contrats à durée déterminée.

Les modalités d’adhésion sont faciles et adaptées. L’adhésion peut se faire, au choix de l’adhérent, soit au 1er janvier, soit au 1er septembre.

  • Dans le premier cas, si elle se fait au 1er janvier, l’adhésion a un effet rétroactif pour l’ensemble des aides qui auraient pu être perçues.
  • A contrario, dans le second cas, si l’adhésion se fait au 1er septembre, elle n’a pas d’effet rétroactif et elle n’est valable que pour les 4 mois avec une cotisation ramenée au tiers du montant annuel.

Pour adhérer, il revient à l’adhérent employeur d’effectuer le choix d’ouvrir des prestations pour ses agents salariés, à savoir les titulaires, les non titulaires, les contrats de droit privé, les contrats à durée déterminée.

Les modalités d’adhésion sont faciles et adaptées à chaque situation. 

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L'action du CNAS en quelques chiffres

Le Comité national d'action sociale est un service aux collectivités territoriales, dont 19769 organismes y sont adhérents, représentants 756 150 bénéficiaires. Parmi les bénéficiaires on trouve 90% d'actifs, 10% de retraités et 2,5 millions d'ayants-droits, représentant 40% des agents de la fonction publique territoriale.

En 2017, le service a versé une participation de 80 985 000 €.

Plus spécifiquement, il a offert :

  • 33 371 de chèques culturels pour une participation de 825 528 € ;
  • 111 615 plans épargne Chèques-Vacances pour une participation de 10 710 190 € ;
  • 63 701 Coupons Sport pour une participation de 2 208 991 € ;
  • 69 327 séjours et voyages effectués pour une participation de 8 088 153 € ;
  • 479 319 billets culture et loisirs vendus pour une participation de 11 445 186 € ;
  • 7 469 appels pour des renseignements juridiques pour une participation de 138 475 € ;
  • 72 934 chèques réduction et abonnements magazine commandés pour des frais de gestion de 700 481 € ;
  • 10 149 € de prêts accordés pour un montant de 57 200 000 €, comprenant 4 682 prêts pour le logement (pour un montant de 34 954 018 €) et 5 467 prêts pour les loisirs et aider le bénéficiaire (pour un montant de 22 287 632 €).

Les chiffres révèlent donc son importance et le placent comme un acteur essentiel dans la vie des collectivités territoriales pour l'offre d'avantages aux salariés à la manière des avantages CSE dans le secteur privé.

CNAS Avis

Suite à la refonte du site, la structure est beaucoup plus claire et efficace. Cela permettra aux nombreux adhérents de trouver des avantages et réductions massives plus facilement.

Par exemple, vous avez la possibilité via votre carte CNAS de bénéficier de réductions à l'entrée de nombreux lieux de cultures (cinéma, musée, etc.)

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Gestion et Finances

Salon CSE 2022 : dates, exposants et infos pratiques

SalonsCE & FranceCE, les salons de référence, accueillent les élus de comités sociaux et économiques (CSE) et autres représentants du personnel dans toute la France.

Véritable lieu d'échange et de rencontre depuis plus de 30 ans, SalonsCE & FranceCE proposent les rendez-vous incontournables au service des comités sociaux et économiques (CSE), des représentants du personnel et des fournisseurs CSE. En 2022, SalonsCE ce sont 44 salons dans 33 villes en France.

Découvrez ici tous les détails des salons, l'agenda de l'année 2022 et les éléments à connaitre

salonCE logo FranceCE

SalonsCE & FranceCE : les rendez-vous au service des IRP et bien-être des salariés

Les salons CSE ne sont pas seulement des lieux où exposants et visiteurs se rencontrent, ils sont devenus de véritables vitrines sociales et économiques.

Appréhender les enjeux sociaux d’aujourd’hui et de demain, faire les bons choix, s’assurer de la qualité avant d’acheter sont autant de problématiques auxquelles un élu fait face quotidiennement.

2 marques pour un accompagnement de qualité

Complémentaires, il existe 2 types de salons des CSE pour répondre à l’ensemble des besoins des représentants du personnel :

  • Les SalonsCE ou les salons des CSE ce sont plus de 20 salons en France chaque année qui proposent de découvrir pendant 2 jours l’offre CSE régionale avec un cycle de conférences plus complet pour aider à décrypter l’actualité et ses impacts sur les missions des instances représentatives. Parmi les SalonsCE se trouve le SalonsCE PARIS : le salon avec le plus de visiteurs disposant d'une offre nationale pendant 3 jours, 2 fois par an avec 400 exposants. 
  • FranceCE ce sont les rendez-vous de proximité avec 24 salons locaux pour faire découvrir une offre locale et trouver des solutions concrètes aux élus pendant 1 journée. L'offre CSE locale et un cycle de conférences sont présentés pour maîtriser les basiques d’un mandat.

Au 1er janvier 2022 : SalonsCE change de nom et devient Solutions CSE. Bien plus qu’un changement de marque, Solutions CSE propose des nouvelles solutions pour accompagner les CSE au quotidien.

Besoin d'un prestataire ? Ou challenger les prix de votre prestataire actuel ?

Service 100% Gratuit & Rapide

Pour aller plus loin, SALONSCE PARIS, LE SALON NATIONAL DES CSE, met en scène tous les acteurs nationaux ainsi que des conférences mêlant actualités, basiques et sujets techniques.

Actu’ : Les bonnes raisons de se retrouver sur les salons CSE

Après plusieurs mois éloignés les uns des autres, il est grand temps de se retrouver sur les SalonsCE & FranceCE, pour agir efficacement au service du bien-être des salariés et gérer vos missions économiques mais aussi…

  • Faire le plein de nouveautés : à chaque édition, découvrez de nouvelles offres CSE, de nouveaux exposants et les dernières tendances à proposer aux salariés.
  • Gagner du temps : retrouvez toutes les offres sur un même lieu, comparez les différents fournisseurs et leurs offres plus facilement que sur internet et bénéficiez d’échanges et de conseils personnalisés.
  • S'informer et échanger : participez aux conférences animées par des experts disponibles pour répondre à vos questions, échangez avec d'autres élus qui ont les mêmes problématiques et besoins que vous et passez un moment convivial.
  • Informez-vous en participant aux conférences présentées par des experts pour comprendre les modifications sur le code du travail, mes prérogatives ou mes missions
  • Découvrez les meilleures offres et nouveautés à proposer à mes salariés
  • Rencontrez des fournisseurs locaux pour favoriser les circuits courts et les entreprises de votre région
  • Retrouvez vos fournisseurs actuels pour échanger avec eux sur leurs nouveaux produits
  • Partagez un moment convivial entre élus et fournisseurs
  • Echangez avec d’autres élus, pour partager vos expériences pendant cette crise

SalonsCE continuera de suivre un protocole sanitaire strict afin de vous permettre de visiter leurs salons en toute sérénité et dans le respect des règles sanitaires en vigueur.

Comment bien organiser votre salon CSE ?

Pour préparer au mieux votre visite :

  • Réservez vos heures de délégation en prenant en compte à la fois le temps de déplacement et de visite et informez vos supérieurs hiérarchiques de votre déplacement.
  • Sur place, n’oubliez pas de demander aux équipes de SalonsCE & FranceCE une attestation de présence (généralement délivrée à l’accueil).

Les dépenses engendrées par la visite d’un salon CSE (transport, repas,etc.) peuvent êtes prises sur le budget de fonctionnement, tout comme votre temps de visite peut être pris en heures de délégation. Une attestation de présence vous sera délivrée en sortie de salon, sur simple demande à l'accueil visiteurs.

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SalonsCE Paris : Rendez-vous à Paris Porte de Versailles

SalonsCE PARIS vous donne rendez-vous au Parc des Expositions de Porte de Versailles aux dates suivantes : 

  • Salons CE PARIS : les 22, 23 et 24 mars 2022
  • Salons CSE PARIS : les 20,21 et 22 septembre 2022

Au programme, plus de 30 conférences et ateliers, plus de 350 exposants représentant tous les grands secteurs d’activité du marché CSE et des animations !
La crise sanitaire a eu un impact important sur notre économie. SalonsCE soutient la relance en mettant à l’honneur l’économie française sur le prochain salon de Paris.

Nouveauté : les rendez-vous avec un expert

Organisez votre visite en prenant rendez-vous avec les exposants présents sur le salon. Les exposants vous recevront sur le stand et seront à votre écoute pour répondre à vos questions et vous apporter des conseils personnalisés. Le meilleur moyen de prendre rendez-vous avec un expert CSE .

Ces rendez-vous gratuits se prennent au moment de votre inscription. Ce service sera disponible sur  4 salons en septembre et octobre prochain : SalonsCE Lyon, SalonsCE Paris, SalonsCE Toulouse et SalonsCE Marseille.

Avec 400 exposants, les participants disposeront d'un programme complet de conférences gratuites animées par des experts, des animations, ainsi qu'une large gamme de produits et services diversifiés (offres spéciales, tarifs préférentiels, distribution automatique, logiciels, formations CE/CSE, sorties culturelles, billetterie, voyages, cartes cadeaux, colis gourmands).

Agenda et liste des SalonsCE et France CE en 2022

Mise à jour le 03/02/2022

Les SalonsCE du 1er semestre 2022 :

  • TOURS les jeudi 28 et vendredi 29 avril 2022 au Palais des Congrès
  • LYON les 01-02 mars 2022 au Centre de congrès
  • MARSEILLE les 08-09 mars 2022 au Parc Chanot
  • NANTES les 10-11 mars 2022 au Parc des Expositions
  • TOULOUSE les 15-16 mars 2022 au MEETT
  • PARIS les 22-23 et 24 mars 2022 à Porte de Versailles
  • STRASBOURG les 29-30 mars 2022 au Parc des Expositions
  • LILLE les 05-06 avril 2022 au Lille Grand Palais
  • RENNES les 07-08 avril 2022 au Parc des Expositions
  • BORDEAUX les 12-13 avril 2022 au Hangar 14
  • MARNE-LA-VALLÉE les 20-21 avril 2022 à Disneyland Paris
  • METZ les 28-29 avril 2022 au Parc des Expositions
  • ROUEN les 03-04 mai 2022 au Parc des Expositions
  • REIMS les 05-06 mai 2022 au Reims Expo
  • PLAILLY les 16-17 mai 2022 au Parc Astérix

Les SalonsCE du 2d semestre 2022 :

  • LYON les 13-14 septembre 2022 à la Halle Tony Garnier
  • LILLE les 15-16 septembre 2022 à Lille Grand Palais
  • PARIS les 20-21 ET 22 septembre 2022 à Porte de Versailles
  • MONTPELLIER les 27-28 septembre 2022 au Parc des Expositions
  • NANTES les 29-30 septembre 2022 au Parc des Expositions
  • STRASBOURG les 06-07 octobre 2022 au Parc des Expositions
  • TOULOUSE les 06-07 octobre 2022 au MEET
  • BORDEAUX les 13-14 octobre 2022 au Hangar 14
  • ROUEN les 13-14 octobre 2022 au Parc des Expositions
  • RENNES les 18-19 octobre 2022 au Parc des Expositions
  • MARSEILLE les 20-21 octobre 2022 au Parc Chanot

Les FranceCE du 1er semestre 2022 :

  • NICE le mardi 26 avril 2022 à l’Allianz Riviera
  • BREST le jeudi 5 mai 2022 au Parc de Penfeld
  • CAEN le 17 mars 2022 au Parc des expositions
  • ST-AIGNAN-SUR-CHER le 29 mars 2022 au Zoo Parc de Beauval
  • AVIGNON le 31 mars 2022 au Parc des Expositions
  • DIJON le 05 avril 2022 au Zénith
  • CLERMONT-FERRAND le 12 avril 2022 à la Grande Halle d'Auvergne
  • LA GRANDE MOTTE le 14 avril 2022 au Pasino
  • AIX-EN-PROVENCE le 28 avril 2022 au Pasino
  • ANGERS le 03 mai 2022 au Parc des Expositions

Les FranceCE du 2d semestre 2022 :

  • ANTIBES le 08 septembre 2022 à Marineland
  • DIJON le 27 septembre 2022 au Zénith
  • POITIERS le 29 septembre 2022 au Futuroscope
  • VALENCE le 04 octobre 2022 au Palais des Congrès
  • CHALONS-EN-CHAMPAGNE le 11 octobre 2022 au Capitole
  • ORLÉANS le 11 octobre 2022 au Comète
  • ANNECY le 18 octobre 2022 à l’Espace Rencontre
  • AMIENS le 20 octobre 2022 au Mégacité

Un espace d'information et d'échange

SalonCE & FranceCE sont des véritables lieux d'information pour les élus des comités d'entreprise et des comités sociaux et économiques, ainsi que pour les fournisseurs en favorisant les rencontres dans un cadre propice aux affaires.

Les salons des CSE sont l’occasion idéale pour rencontrer ses prestataires et fournisseurs mais surtout pour découvrir des innovations ou nouveautés dédiées aux CSE.

A chaque édition, de nouvelles offres, de nouveaux exposants et les dernières tendances sont présents et contribuent à améliorer le renouvellement des activités sociales et culturelles.

Profitez aussi de conférences gratuites autour de « basiques » comme les règles URSSAF ou les budgets mais aussi de l’actualité et ses impacts sur vos prérogatives.  Que vous soyez nouvel élu ou que vous souhaitiez vous informer sur l’évolution de vos missions,  les conférences animées par des experts vous apporteront les informations nécessaires pour mener à bien vos missions.

Besoin d'une formation ? Billetterie ? Compte rendu ?

Gratuit & Rapide

Salon CSE dédié : un intérêt tant pour les visiteurs que les exposants

Les visiteurs et les exposants ont de nombreux avantages à participer aux événements organisés par Comexposium.

L'intérêt pour les visiteurs : élus de CSE

Lors des évènements SalonsCE & FranceCE, les visiteurs peuvent découvrir des solutions adaptées à leurs besoins pour tous les secteurs d'activités par des prestations de qualité. Au sein d'un espace privatif, ils peuvent rencontrer les exposants, mais également profiter des nouveautés, animations, festivités, surprises, etc.  

L'intérêt pour les exposants : fournisseurs CSE

Les évènements SalonsCE & FranceCE offrent aux exposants la possibilité de proposer leurs produits et services CE et CSE, développer leur réseau, se faire connaître avec des conseils pour rentabiliser leur présence sur le salon à travers l'Espace Pro.

A savoir : Comexposium, créateur de Salon CSE, est le 3e acteur mondial d’organisation d’évènements professionnels et grand public. 135 type évènements sont organisés et 67 marques (types de salons représentés).

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Grille de salaire
Législation et travail

Grille de salaire : aidez le salarié sur l’égalité salariale !

Elus CSE, votre rôle est d'accompagner le salarié et vous pouvez avoir des questions dans la gestion de son salaire : est-il correctement payé par rapport à ses fonctions, son statut, son ancienneté, ses compétences et qualités professionnelles ? Dispose-t-il des primes comme les autres salariés ? A-t-il eu une augmentation depuis son embauche ? Comment le salarié peut-il savoir s'il est bien payé ou s'il est payé pareil que ses collègues ? Réponses ici.

Grille de salaire

La grille de salaire ou grille de rémunération est un document essentiel qui permet de s'assurer de l'équité salariale en fonction du poste, de l'ancienneté et des compétences en application de la règle "A salaire égal, travail égal" à laquelle les entreprises sont tenues. 

Le salaire, ou encore la rémunération, est un élément central pour tout salarié. En effet, il représente l'investissement du salarié pour les fonctions pour lesquelles il a été recruté dans le cadre de son contrat de travail avec son employeur.

Selon l'INSEE, le salaire moyen en France en 2018 s'élève à 2.250 € brut mensuel, toute catégorie socio-professionnelles confondues, augmentant de 1,4 % depuis 2014. Au niveau annuel, il est estimé à 26.327 € net. Ces statistiques révèlent des discriminations concernant l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, qui est malheureusement toujours aussi important. En effet, l'écart est de plus de 18% en moyenne et même 20% chez les cadres, soit 1.986 € pour une femme et 2.438 € pour un homme.

Toutefois, la loi n°2018-771 du 5 septembre 2018, complétée par le décret n°2019-15 du 8 janvier 2019 va changer la donne en imposant aux entreprises de mettre en place un dispositif d'évaluation des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.

Ainsi, en fonction des indicateurs retenus précisés dans le décret, l'entreprise devra vérifier si sa pratique est satisfaisante en matière d'égalité salariale entre les femmes et les hommes et elle se verra attribuer une note par référence à un objectif calculé sur 100 points. Cette note fera l'objet d'une publication annuelle.

La première publication du niveau de résultat obtenu après application des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération doit donc intervenir en 2019 selon le calendrier suivant :

  • jusqu'au 1er mars 2019 pour les entreprises de plus de 1000 salariés ; 
  • jusqu'au 1er septembre 2019 pour les entreprises de plus de 250 salariés et de moins de 1000 salariés ;
  • jusqu'au 1er mars 2020 pour les entreprises de 50 à 250 salariés. 

Pour aider les employeurs à calculer leurs indicateurs d’écart de rémunération Femmes/Hommes, le ministère du Travail a diffusé et mis à disposition, le 13 février 2018, un premier tableur (celui des entreprises de plus de 250 salariés, qui ont 5 indicateurs à évaluer). Aussi, le ministère du Travail a mis en ligne le lien de télétransmission permettant de transmettre les indicateurs.

En l'absence de publication des indicateurs l'employeur peut se voir appliquer la pénalité prononcée à défaut d'accord ou de plan d'action destiné à assurer l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (article L. 2242-8 du Code du travail). Par ailleurs, les entreprises qui auront une note inférieure à 75 disposeront d'un délai de 3 ans pour se mettre en conformité et pouvoir justifier d'un score suffisant. A défaut, l'entreprise encourt une sanction financière qui peut se porter jusqu'à 1% de la masse salariale de l'entreprise. 

L'objectif du Gouvernement est de faire de l'égalité salariale une obligation de résultats dans les entreprises d’au moins 50 salariés au terme d'une période de 3 ans, assortie d'une pénalité financière de 1% de la masse salariale en cas de non-respect de l'obligation à l'expiration du délai.

Elus CSE, après avoir rappelé la notion de grille de salaire ou de grille de rémunération et la composition du salaire que vous devez connaître afin de bien accompagner le salarié, il vous sera offert un panel de conseils pour vérifier si l'égalité salariale est respectée.

1. Elus au CSE, comment aider le salarié sur les questions relatives à son salaire ?

Elus CSE, le salarié peut se poser différentes questions relatives à son salaire ou encore les primes. Voici quelques éléments pour vous aider.  

Quel prime y-a-t-il dans la boîte et pour quel montant ? Pourquoi n'y-a-t-il pas d'augmentation ?

Il est probable qu'au cours de la relation de travail, les salariés s'interrogent sur les éléments du salaire, comme une prime ou une augmentation. Ces éléments viennent garantir aux salariés que l'employeur est satisfait du travail réalisé et assurer leur motivation à l'avenir.

Ainsi, élus CSE, vous pouvez aider le salarié en le recevant en RDV afin d'échanger sur son travail et son évolution tout en regardant son contrat de travail (son ancienneté, ses fonctions) et la Convention collective et les accords collectifs, qui peuvent prévoir des garanties plus favorables en terme d'ancienneté, de primes ou d'augmentations. Cet échange est un moyen d'aider le salarié à trouver une réponse aux questions qu'il se pose, mais également l'aider à négocier une évolution salariale en trouvant les bons arguments, voire en l'accompagnant en entretien avec son employeur pour une telle demande.  

2. La notion de grille de rémunération 

La rémunération du salarié est encadrée dans une grille de salaire, une grille de rémunération, une grille salariale. Se présentant sous la forme d'un tableau, elle permet de renseigner la rémunération à verser aux salariés pour l'ensemble des métiers d'une structure. Ce document vient établir de manière pertinente la répartition équitable des salaires en fonction du poste occupé, des compétences en fonction de l'ancienneté et de la position hiérarchique.

L'élaboration de la grille de salaire se fait avec plusieurs interlocuteurs, à savoir la Direction générale, la Direction des ressources humaines, mais aussi les représentants du personnel.

Quels sont les objectifs d'une grille salariale ?

Dans le cadre de la politique de rémunération de la structure, la grille salariale a 3 objectifs :

  1. Favoriser une rémunération juste et équitable : éviter les incohérences dans les échelles de salaires, établir une transparence des rémunérations des salariés en fonction des postes, de l'ancienneté pour limiter les conflits.  
  2. Fidéliser les salariés : motiver les salariés à s'impliquer davantage, limiter le turnover en fixant des rémunérations compétitives et en établissant des règles de progression claire de la rémunération.   
  3. Etre un outil de pilotage pertinent : donner une meilleure vision du coût de la masse salariale. 

Comment créer une grille salariale en 6 phases ?  

PHASE 1 : Définir les fiches de postes et les compétences associées de tous les postes existants dans l'entreprise.

PHASE 2 : Établir une classification des métiers en fonction de leur typologie, comme la classification "ouvriers, agents de maîtrise, techniciens, cadres".

PHASE 3 : Affecter un coefficient hiérarchique pour chaque poste permettant de définir les niveaux de salaires des différents métiers en tenant compte de l’ancienneté, des diplômes obtenus, des performances et du niveau de responsabilité.

Comment faire ?

Astuce N°1 : N'oubliez pas la convention collective du secteur d'activité de l'entreprise, qui détermine le salaire brut minimum par position et par coefficient. C'est le salaire minimum conventionnel. 

Astuce n°2 : Afin d'attribuer les rémunérations en adéquation avec le secteur d'activité de l'entreprise, il est recommandé d'aller sur les sites institutionnels suivants, qui détaillent les principaux coefficients et salaires : l’INSEE,  l’APEC, Pôle emploi, la CCI de la région de l'entreprise.

Rappel

Le coefficient doit apparaître dans les contrats de travail des salariés comme sur leurs fiches de paie.

PHASE 4 : Créer la grille salariale en organisant l'ensemble des informations dans une grille facile de compréhension.

Exemple de grille salariale ?

La grille salariale est le fruit des renseignements précédents. Donc, chaque structure dispose de sa propre grille salariale. Afin de montrer ce que peut être une grille salariale, voici un exemple : 

Classification

Métiers

Ancienneté

Coeff 1

Coeff 2

Coeff 3

Cadres

Métier 1

Effectif/Salaire...

Métier 2

Effectif/ Salaire...

Métier 3

Agents de maîtrise

Métier 1

Métier 2

Métier 3

Ouvriers

Métier 1

Métier 2

Métier 3

PHASE 5 : Communiquer l'outil dans l'entreprise permettant de montrer la transparence dans la politique de rémunération. 

PHASE 6 : Evaluer à posteriori l'impact de la grille salariale communiquée : le référentiel salarial est-il pertinent et compréhensible ? Les salariés sont-ils satisfaits ?  

Qu'est-ce-que la grille indiciaire ?

La grille indiciaire est la notion en droit de la Fonction publique pour établir la grille de rémunération.

Il existe 4 grilles indiciaires concernant tous les agents en poste, les responsables des ressources humaines, et plus généralement toute personne souhaitant connaître la rémunération des agents de la Fonction publique : Fonction publique d'Etat, Fonction publique hospitalière, Fonction publique territoriale, Ville de Paris.

3. La composition du salaire 

Le salaire, du latin salarium, dérivé de sal, le sel, signifie d'après le Dictionnaire de la langue française, communément appelé le Littré : "Payement pour travail ou service rendu". Initialement, le salaire désignait la ration de sel fournie aux soldats romains, puis l’indemnité en argent versée pour acheter le sel et autres vivres. 

En droit, selon Serge Braudo, Conseiller honoraire à la Cour d'appel de Versailles :

"le salaire est l'ensemble des rémunérations ou des prestations fournies par un employeur à chacun de ses salariés en rétribution de leurs services. Il constitue la contrepartie nécessaire de la relation de travail."

Quelle est la composition du salaire ? 

Le salaire de base est la rémunération stable du salarié correspondant à sa durée du travail, qui peut être la durée légale de 35h, la durée de présence considérée comme équivalente, la durée conventionnelle ou la durée prévue au contrat de travail. A ce salaire de base, s'ajoutent éventuellement des avantages (primes, gratifications, avantages en nature, etc) et des heures supplémentaires.

Fixé par l'employeur, parfois négocié avec le salarié, souvent mensualisé, le salaire de base est fixé à 151,67 heures par mois pour 35 heures de travail par semaine, la durée légale de travail.

Calcul et montant ?

35 heures X 52 semaines / 12 mois = 151,67 heures par mois

Salaire brut et net ?

Le salaire brut est la somme des montants perçus par un salarié pour rémunérer son travail, avant déduction des charges sociales obligatoires (cotisations sociales, CSG-CRDS, etc.) et des cotisations à la mutuelle d’entreprise.

Salaire brut = salaire de base + éventuellement les commissions + les heures supplémentaires majorées + les primes (prime d’ancienneté, prime de 13ème mois, prime d’objectifs...) + les avantages en nature (voiture de fonction ou d'un logement).

A la différence, le salaire net est le salaire perçu par le salarié. Autrement dit, le salaire net représente le salaire après déduction de toutes les cotisations sociales obligatoires, de tous les prélèvements sociaux, dont la CSG et la CRDS, et de la quote-part due par le salarié sur ses titres restaurant ou sa complémentaire santé d’entreprise. Sur le bulletin de paie, le salaire net est représenté par la mention « net à payer ».

Primes et commissions ?

Les primes sont des compléments du salaire prévus, soit par le contrat de travail, soit par les conventions collectives. Il s'agit d'un mode de rémunération variable, indexé à la performance du salarié, dont le versement est indexé à des objectifs qualitatifs et quantitatifs définis sur une période donné.

Toutefois, il convient de distinguer les primes et les gratifications qui sont des éléments du salaire, et celles qui sont des libéralités, comme le cas lorsque l'employeur peut décider en toute liberté de l'opportunité de leur versement et de leur montant. Par exemple, une gratification, même versée régulièrement, n'est pas un élément de salaire lorsque son montant est fixé discrétionnairement par l'employeur, et qu'il varie d'une année à l'autre ou d'un salarié à l'autre, sans que cette variation découle d'une règle préétablie.  

Mais, quelle que soit leur dénomination (prime d'ancienneté, de rendement, de productivité, de résultats, de 13è mois, de vacances, de présence ou d'assiduité, de pénibilité...), le versement des primes est obligatoire pour l'employeur lorsqu'elles résultent d'un accord collectif, du contrat de travail, d'un usage ou d'un engagement unilatéral de l'employeur.

Quant aux commissions, il s'agit d'un mode de rémunération sur le chiffre d'affaires réalisé pour les VRP ou d'autres salariés disposant d'une activité commerciale ou non. Les commissions ont le caractère de salaire mais elles peuvent inclure des éléments autres que salariaux.

Avantages rémunération ?

La rémunération du salarié peut se constituer pour tout ou partie par des avantages en nature. Si le salaire peut être intégralement constitué par des avantages en nature, leur valeur doit au moins être égale au SMIC ou au salaire minimum conventionnel. 

Il s'agit de prestations fournies par l'employeur (nourriture, logement de fonction…). Généralement à titre gratuit, ils sont inclus dans le salaire brut pour être soumis aux cotisations sociales, puis déduits lors du calcul du salaire net à payer.

Heures supplémentaires ?

Les heures supplémentaires sont les heures effectuées à la demande de l'employeur au-delà de la durée légale du travail (35 heures par semaine ou 1 607 heures par an), quelle que soit la durée conventionnelle du travail.

Elles se calculent par semaine civile (du lundi à 0 heure au dimanche à 24 heure), bénéficient obligatoirement d’une majoration et peuvent donner droit à une contrepartie obligatoire en repos, à l'exception des heures d'équivalence et de prolongations permanentes et des heures de récupération. 

Les majorations sont de (article L. 3121-36 du Code du travail) :

  • 25% pour chacune des 8 premières heures supplémentaires (de la 36è à 43è heure incluse) ;
  • 50% à partir de la 44è heure.

Et le bulletin de paie  ?

Le bulletin de paie est un document obligatoire que l'employeur doit remettre au salarié, peu importe le montant et la nature du travail, afin de constater le paiement de la rémunération. La remise peut se faire en main propre, par voie postale au domicile du salarié, ou encore par courrier électronique sauf opposition du salarié.

4. Les 4 étapes pour vérifier si l'égalité salariale est respectée

Souvent, les salariés se posent les questions suivantes : "suis-je payé pareil que mes collègues ?" "Suis-je bien payé ?" 

Or, il n'est pas si aisé pour un salarié de savoir si réellement l'égalité salariale est respectée par l'employeur car la rémunération de chacun est confidentielle.

Ainsi, élus CSE (ou les anciennes instances représentatives du personnel, en particulier les DP), vous avez la capacité d'aider les salariés dans leurs connaissances sur la rémunération au regard du contrat du travail et de la convention collective. 

Comment faire ?

ETAPE 1 : Recevez le salarié qui s'interroge sur l'évaluation de sa rémunération afin d'échanger.

ETAPE 2 : Vérifiez la politique de rémunération de l'entreprise et notamment s'il existe une grille salariale (secteur privé) ou une grille indiciaire (Fonction publique). Certes, elle n'est pas obligatoire dans le secteur privé, mais l'employeur doit respecter la loi (le Code du travail), notamment le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) ou le salaire minimal conventionnel. Cf. Partie 2 sur la grille salariale

ETAPE 3 : Vérifiez la convention collective applicable à l'entreprise car l'objectif est de compléter et d'améliorer les dispositions du Code du travail relatives aux conditions d'emploi des salariés et aux garanties qui leur sont accordées. En effet, la convention collective contient toujours une grille de salaire en charge de définir les règles de la rémunération des salariés et la classification. 

La convention collective applicable au secteur de l'entreprise est mentionnée sur le contrat de travail et le bulletin de paie. Elle est consultable sur le site Legifrance.

Il se peut également que l'entreprise ait conclu un accord d'entreprise sur la politique de rémunération : les accords d'entreprise conclus depuis le 1er septembre 2017 sont consultable sur le site Legifrance

ETAPE 4 : Vérifiez l'adéquation de la rémunération du salarié avec ses fonctions et responsabilités en analysant son contrat de travail, la politique de rémunération de l'entreprise, notamment la grille salariale si elle existe, ainsi que la convention collective. 

Au-delà de cette vérification "papier", il peut être utile de se rapprocher des comparateurs de salaire numérique pour se faire une idée de l'évaluation de la rémunération du salarié. En effet, il existe des simulateurs de salaire permettant de vérifier si la rémunération versée par l'employeur est correcte au regard du poste, des fonctions, de la classification, des responsabilités.

Pour les salariés cadres, l'APEC prévoit une évaluation de salaire fiable et personnalisée en sélectionnant 11 critères permettant ainsi de situer la rémunération du salarié par rapport au salaire de la fonction souhaitée et identifier les critères déterminants pour une négociation du salaire.

Accès simulateur APEC

Le site JURITRAVAIL dispose également d'un simulateur de salaire gratuit et plus approfondi pour les salariés et les employeurs :

  • Les salariés, pour apprécier le salaire d'une offre d'emploi, se situer sur le marché du travail et négocier une augmentation.  
  • Les employeurs, pour déterminer la rémunération d'un candidat, calculer les augmentation et comparer les salaires des salariés.

Accès simulateur JURITRAVAIL

Ainsi, élus CSE, vous disposez des clés pour accompagner au mieux le salarié dans ses interrogations sur son salaire, primes et augmentations, mais également comment il peut savoir s'il est bien payé et de la même façon que ses collègues.

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Législation et travail

Visite médicale du travail oubliée par l’employeur, quelles sanctions?

Par arrêt en date du 13 février 2019 (n°17-17492), les juges de la Cour de cassation ont décidé qu'un salarié ne pouvait pas se voir reprocher un abandon de poste à la suite d'un arrêt de travail si son employeur n'avait pas organisé de visite de reprise.

Ainsi, la la visite médicale qu'elle ait lieu à l'embauche, lors d'un suivi médical ou après un arrêt de travail est importante. En effet, la visite médicale du travail est une obligation incombant à tous les employeurs pour tous leurs salariés, y compris les apprentis, dans le cadre de la santé au travail. Mais, que se passe-t-il si elle est oubliée par l'employeur ?

Elus au CSE, vous pouvez aider les salariés à faire valoir leurs droits et à demander des explications. On vous explique comment. 

visite médical en entreprise

1. Absence de visite médicale : comment le représentant peut aider ?

L'employeur peut oublier la visite médicale en n'ayant pas pris soin d'y penser. De ce fait, élus du CSE (ou les anciennes instances représentatives du personnel), vous avez la capacité de faire aboutir à cette visite. Ainsi, après avoir détaillé les sanctions de l'absence de visite médicale, il sera offert un panel de conseils aux élus du CSE pour remédier à l'oubli de la visite médicale par l'employeur.

Quelles sanctions ?

Sanction employeur défaut de visite médicale ? Quelles sanctions pour visite médicale périodique non effectuée ?

Le non-respect par l'employeur des règles relatives à la médecine du travail, en particulier du défaut de visite médicale qui lui incombe au regard de son obligation de sécurité de résultat, est sanctionné pénalement. Ainsi, l'employeur est passible d'une amende de cinquième classe (article R. 4745-1 du Code du travail), voire d'une peine de prison en cas de récidive dans les 3 ans d'un emprisonnement de 4 mois et d'une amende de 3.750,00 euros (L. 4745-1 du Code du travail). 

La visite médicale a lieu, mais le salarié est déclaré inapte par le médecin du travail : que faire ?

L'avis des délégués du personnel ou du CSE doit être recueilli avant que la procédure de licenciement ne soit engagée. Lorsque le salarié inapte est le seul délégué du personnel de l'entreprise ou le seul membre du CSE,  il doit être consulté sur son propre reclassement avant d'être convoqué à l'entretien préalable au licenciement (Cass. soc. 10 avril 2019, n°18-11930).

Aussi, un arrêt vient montrer l'importance d'un PV de carence des élections professionnelles. En effet, le PV de carence établi par l'ancien employeur reste valable en cas de modification de sa situation juridique et le nouvel employeur peut valablement s'en servir pour s'exonérer de l'obligation de consulter les délégués du personnel ou le CSE lors d'un licenciement pour inaptitude (Cass. soc. 6 mars 2019, n°17-28478).  

Recours salarié pour défaut de visite médicale ?

Elus CSE, sachez prévenir le salarié de ses voies de recours !

Le salarié peut agir en justice contre son employeur en cas de préjudice du fait du manquement des visites médicales obligatoires. Toutefois, les tribunaux sont sévères pour une telle action en obligeant le salarié à prouver le préjudice causé par le défaut d'organisation d'une visite médicale obligatoire. A défaut de prouver un préjudice, il n'aura droit à aucune indemnité (Cass. soc. 27 juin 2018, n°17-15438 F-D). 

Comment prévenir la visite médicale oubliée par l'employeur ?

Elus CSE, vous êtes l'interlocuteur entre les salariés et l'employeur. De ce fait, vous avez la capacité de remédier à l'oubli par l'employeur de la visite d'information et de prévention, des visites périodiques tous les 5 ans ou celles des salariés en suivi médical personnalisé ou renforcé, ainsi que celles pour les salariés en arrêt de travail.

Les conseils pour remédier à l'oubli de la visite médicale

Sachez qu'un recours pour manquement à une telle visite n'engagera rien de bon pour le salarié, ni pour l'employeur, tant dans les relations professionnelles que dans l'aboutissement positif de la procédure avec le préjudice à prouver.

  • Rappelez les règles ci-dessus à l'employeur, notamment les délais, les différentes visites médicales, et surtout prévenez-le qu'il est tenu d'une obligation de sécurité de résultat.
  • Tenez-vous au courant des nouveaux entrants, informez l'employeur de la visite d'information et de prévention dans les 3 mois à compter de l'embauche et informez le nouvel arrivant de cette visite en lui demandant de vous tenir informé de sa tenue.
  • Prévenez le salarié des sanctions du refus de se soumettre aux examens médicaux s'il s'avère qu'il refuse les convocations par l'employeur à la visite d'information et de prévention, à la visite périodique ou à la visite de reprise et de pré-reprise. 
  • Anticipez le futur manquement de l'employeur en détaillant dans un tableau la liste des salariés sous suivi médical personnalisé et sous suivi médical renforcé avec les délais pour la mise en oeuvre de la visite périodique.
  • Relevez les salariés en arrêt de travail et notez les visites de reprise et de pré-reprise à effectuer dans les délais.

2. Bref historique de la santé au travail 

La santé au travail est une notion apparue dans les années 1980 avec l'OIT, qui définit la santé en lien avec le travail, non seulement l'absence de maladie ou d'infirmité, mais également les éléments physiques et mentaux affectant la santé directement liés à la sécurité et à l'hygiène du travail (Convention n°155 de l'OIT de 1981). 

Elle représente un enjeu crucial pour les entreprises. Un manquement peut coûter cher à l'employeur par un arrêt de travail, soit pour maladie professionnelle ou non, soit pour un accident du travail. Il s'agit d'un objectif de prévention des risques professionnels incombant à l'employeur.

La santé au travail est une démarche qui vient associer à la fois les employés et les employeurs afin de créer un lieu de travail favorable à la santé et de lutter contre la discrimination salariale selon l'état de santé.

Ainsi, la visite médicale est essentielle dans le rôle de prévention de la santé au travail incombant à l'employeur vis-à-vis de ses salariés. Toutefois, elle peut être oubliée par l'employeur avec les différentes nouveautés dans le Code du travail, les différents délais selon les travailleurs et les différentes visites (la visite d'information et de prévention, la visite périodique, le suivi médical renforcé des postes à risques, la visite médicale après un arrêt de travail).

Les représentants du personnel peuvent remédier à cet oubli en connaissant les règles qui régissent la visite médicale. En effet, en tant que répresentant du personnel vous avez la capacité de faire aboutir cette visite en étant l'interlocuteur privilégié entre l'employeur et les salariés. 

Quel rôle de la visite médicale du travail ? Comment se déroule-t-elle ? Quels sont les changements dans la visite médicale obligatoire ? Quelles sont les conséquences de l'absence de visite médicale et comment prévenir l'oubli ?

Que sont les services santé au travail ?

3. La visite médicale du travail : obligation et intérêt

Visite médicale : à quoi sert-elle concrètement ?

De manière générale, la visite médicale est un examen médical que passe un individu afin de vérifier son état de santé ou son aptitude à tel ou tel sport. Rattaché au travail, la visite médicale est une surveillance médicale du ressort des services santé au travail pour tous les salariés, sans exceptions, y compris les apprentis.

Différence entre la visite d'information et suivi médical

La visite médicale est différente selon la situation du salarié (nouvellement recruté ou pas), les caractéristiques spécifiques des salariés et des postes et selon si le salarié est en arrêt de travail.

  • Visite d'information et de prévention

La visite d'information et de prévention, créé par la loi n°2016-1088 du 8 août 2016, vient remplacer la visite médicale d'embauche depuis le 1er janvier 2017.

Ainsi, tout salarié nouvellement recruté doit bénéficier d'une visite d'information et de prévention dans les 3 mois suivant la prise effective du poste de travail. Elle peut être effectuée par le médecin du travail, un médecin collaborateur, un interne en médecine du travail ou un infirmier (article L. 4624-1 du Code du travail).

Quelle Périodicité ? 

Cette visite est renouvelée tous les 5 ans : c'est la visite périodique. Toutefois, elle peut être réduite au regard des conditions de travail, de l'âge, de l'état de santé, des risques si le salarié a besoin d'un suivi médical personnalisé ou renforcé.

  • Suivi médical personnalisé

Le suivi médical personnalisé concerne une catégorie de salarié dont l'état de santé, l'âge, les conditions de travail, les risques professionnels nécessitent un suivi adapté à leur état de santé. Il peut s'agir des travailleurs handicapés, des travailleurs déclarant être titulaires d'une pension d'invalidité et des travailleurs de nuit. 

Pour ces travailleurs, la visite est réduite à tous les 3 ans.

  • Suivi médical renforcé des postes à risques

Les salariés, affectés à des postes comportant des risques particuliers pour sa santé ou sa sécurité ou celles de ses collègues ou des tiers évoluant dans l'environnement immédiat de travail, bénéficient d'un suivi médical renforcé. 

Sont concernés les salariés exposés à l'amiante, au plomb au-delà d'un certain seuil, aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, aux agents biologiques ds groupes 3 et 4, aux rayonnements ionisants et au risque hyperbare ou à un risque de chute de hauteur lors des opérations de montage ou démontage d'échafaudages.

Quelle Périodicité ? 

La périodicité de la visite médicale est définie par le médecin du travail et ne peut être supérieure à 4 ans. Toutefois, le travailleur doit bénéficier d'une visite intermédiaire par un professionnel de santé au plus tard 2 ans après la visite par le médecin du travail.

  • Visite médicale après un arrêt de travail

Un salarié peut être en arrêt de travail pour maladie d'origine professionnelle ou non, ou un accident du travail. La reprise de son poste de travail donne lieu à une visite de reprise et une visite de pré-reprise.  

  1. Une visite de reprise est obligatoire 8 jours après la reprise du travail par le salarié suite à un congé maternité, une absence pour cause de maladie professionnelle, une absence d'au moins 30 jours pour cause d'accident du travail, de maladie ou d'accident non professionnel (article R. 4624-31 du Code du travail)
  2. Une visite de pré-reprise est organisé par le médecin du travail à l'initiative du médecin traitant, du médecin conseil des organismes de sécurité sociale ou du travailleur pour favoriser le maintien dans l'emploi des travailleurs en arrêt de travail d'une durée de plus de 3 mois (article R. 4624-29 du Code du travail).

La visite médicale du travail est-elle obligatoire ?

L'employeur est tenu à une obligation de sécurité de résultat. Il donc tenu de s'assurer de l'effectivité de la visite médicale en soumettant les salariés aux examens médicaux d'embauche (visite d'information et de prévention), périodique, de reprise ou de pré-reprise, ou encore pour les postes à risques nécessitant un suivi renforcé. 


Obligation employeur visite médicale ? Visite médicale à la demande de l'employeur ? Réponse : OUI !


Visite médicale du travail tous les combien ?

Réponse : tous les 5 ans, voire 3 ans pour le suivi médical personnalisé ou 4 ans avec visite intermédiaire pour le suivi médical des postes à risques. Outre ces situations, une visite médicale de reprise ou de pré-reprise doit être systématiquement effectuée par le salarié avant qu'il reprenne le travail afin de vérifier son aptitude. 

4. Visite médicale du travail : déroulement ? 

La visite médicale est du ressort des services santé au travail. 

Que sont les services santé au travail ?

Selon la Convention n°161 de l'OIT de 1985, les services santé au travail sont investis de fonctions préventives en charge de conseiller l'employeur, les travailleurs et leurs représentants dans l'entreprise concernant d'une part, les exigences requises pour établir et maintenir un milieu de travail sûr et salubre, propre à favoriser une santé physique et mentale optimale en relation avec le travail et, d'autre part, l'adaptation du travail aux capacités des travailleurs compte tenu de leur état de santé physique et mentale.

Comment se déroule une visite médicale du travail ?

Connaître le déroulement des visites et des examens médicaux, c'est savoir répondre aux questions suivantes :

Visite médicale du travail déroulement ? Visite médicale du travail pendant les heures de travail ? Choisir son médecin du travail possible ? Pièce à fournir visite médicale d'embauche ? Charte de la visite médicale ?

Le temps passé aux examens médicaux est pris sur le temps de travail sans retenue de salaire, ou alors rémunéré comme du temps de travail normal si les examens ne peuvent avoir lieu pendant les heures de travail. Le temps et les frais de transports relatifs aux examens sont à la charge de l'employeur (article R. 4624-39 du Code du travail). Dans les établissements d'au moins 200 salariés, le suivi individuel peut être réalisé dans l'établissement (article R. 4624-40 du Code du travail). 

Qu'en est-il du refus du salarié de se soumettre aux examens médicaux obligatoires ?

Elus CSE, prévenez le salarié des conséquences du refus de se soumettre aux examens médicaux obligatoires !

Le salarié qui refuse de se soumettre aux examens médicaux obligatoires commet une faute qui justifie son licenciement (Cass. soc. 29 mai 1986, n°83-45409). Toutefois, le salarié peut refuser de se soumettre à un test qui n'a pas de lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé, ni avec sa santé ou celle des autres salariés. 

Préalablement à la visite, le salarié doit apporter son carnet de santé, ses lunettes et tout autre document utile relatif à sa santé.  

Une visite médicale a lieu généralement au regard des trois étapes suivantes :

  1. L'accueil du salarié et la constitution de son dossier médical : une assistante médicale reçoit le salarié et prépare son dossier médical administratif (nom, prénom, adresse, date de naissance...). En fonction du poste de travail, elle procède à des tests de dépistage à la demande du médecin : test urinaire, test de vision, etc.
  2. L'attente de la consultation
  3. La consultation médicale : elle s'effectue par le médecin du travail, un médecin collaborateur, un interne en médecine du travail ou un infirmier (article L. 4624-1 du Code du travail). Son objectif est de vérifier la santé et l'aptitude du salarié au poste de travail en 2 étapes : 
  • d'une part, un entretien médico-professionnel sur les antécédents du salarié professionnels, personnels, médicaux, chirurgicaux, familiaux, sa couverture vaccinale, son poste de travail actuel et ses expositions et les examens réalisés par l’assistante médicale
  • d'autre part, un examen clinique sur sa morphologie, son état cardio-pulmonaire et tensionnel, ainsi que l'état de ses organes.

Le professionnel de santé peut prescrire des examens complémentaires en lien avec le poste du travail, voire l'orienter vers d'autres professionnels de santé, comme le médecin traitant. S'il prescrit de tels examens, il les commentera sur l'avis qu'il rend tout en complétant l'information sur les risques professionnels. Il commentera les examens complémentaires prescrits et il complétera l’information sur les risques professionnels. La fin de la visite donne lieu à un avis sur l'aptitude au poste de travail.

Valeur de la visite médicale ? 

Le rôle de la visite médicale est défini par la Charte de la visite médicale du 22 décembre 2004, dont l'objectif est de "renforcer le rôle de la visite médicale dans le bon usage du médicament et la qualité de l’information", selon le Ministère des Solidarité et de la Santé

5. Visite médicale  : des nouveautés ?

La visite médicale a été impacté par la loi n° 2016-1088 du 8 août 2016, dite "Loi Travail" ou "Loi El Khomri" et les ordonnances du 22 septembre 2017 réformant le Code du travail et qui ont fait l'objet de la loi de ratification n°2018-217 du 29 mars 2018.

Visite médicale 2018 , des changements à connaître

Quelles nouveautés avec la loi Travail ?

- remplacement de la visite médicale d'embauche par la visite d'information et de prévention depuis le 1er janvier 2017 ;

- visite d'information et de prévention obligatoire dans les 3 mois après la prise de poste par le salarié ;

-  la visite médicale n'est plus de la compétence exclusive du médecin du travail ; elle peut être diligentée par tous professionnels de santé, comme un interne en médecine du travail ou un infirmier.

Quelles nouveautés avec les ordonnances Macron ?

- le périmètre de l'obligation de reclassement est clarifié : le périmètre est constitué de l'entreprise ou du groupe limité au territoire national et la permutabilité s'apprécie au regard d l'organisation, des activités ou du lieu d'exploitation

- la procédure de contestation des avis du médecin du travail : la saisine du Conseil de prud'hommes ne porte plus sur la demande de désignation d'un médecin-expert inscrit sur la liste des experts près la cour d'appel, mais directement sur la contestation des avis, propositions, conclusions écrites ou indications émises par le médecin du travail.

- le suivi médical renforcé des salariés affectés à des postes présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité ou pour celles de leur collègues  ou des tiers évoluant dans l'environnement immédiat de travail (article L. 4624-2 du Code du travail) : ces salariés sont examinés par le médecin du travail au cours d’une visite médicale, avant leur départ en retraite afin d’établir une traçabilité et un état des lieux, à dates, des expositions à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels.

Visite médicale 2019, des changements pour les apprentis

Le décret n°2018-1340 du 28 décembre 2018 vient préciser des nouveautés pour les apprentis.

En effet, la visite d'information et de prévention de ces derniers pourra être réalisée par un médecin exerçant en secteur ambulatoire dans les 2 mois qui suivent la prise de poste dans l’entreprise ou avant celle-ci s’ils sont mineurs.

Il s'agit soit, d'un médecin qui a conclu une convention avec le service de santé au travail dont dépend l’employeur soit, en l’absence de convention ou en cas d’indisponibilité de ce médecin, de tout médecin exerçant dans le secteur ambulatoire, comme le médecin traitant de l’apprenti.

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ticket restaurant
Législation et travail

Pause déjeuner : que dit la loi et peut-on la négocier ?

La pause déjeuner ou pause repas est un temps de pause au travail, un moment essentiel pour tous les salariés de l'entreprise. Elle leur permet de se restaurer soit dans le restaurant d'entreprise, soit à l'extérieur. Quelles en sont les règles ?

pause déjeuner

En 2018, le groupe EDENRED, leader mondial des solutions transactionnelles au service des entreprises, des salariés et des commerçants, notamment leader du Ticket restaurant, a réalisé une étude "Quel est votre repas idéal ?" révélant que le français est le roi de la "pause déj" en Europe. En effet, sur une population de 2 500 salariés dans 14 pays à travers le monde, dont 9 Etats membres de l'UE, 77% des français consacrent plus de 30 minutes à la pause déjeuner et 23% moins de 30 minutes.

1 Français sur 4 accorde moins de 30 minutes à la pause déjeuner !

Temps accordé à la pause déjeuner

Pays

Moins de 30 minutes

Plus de 30 minutes

France

23%

77%

Italie

32%

68%

Allemagne

43%

57%

Belgique

46%

54%

Roumanie

56%

44%

République-Tchèque

60%

40%

Royaume-Uni

73%

27%

Pologne

77%

23%

Grèce

91%

9%

Sur le plan des habitudes alimentaires, la majorité des européens préfèrent le repas à emporter. Mais, les français, les italiens et les allemands sont plus tentés par le restaurant au moins une fois par semaine. Néanmoins, les français, pour 93%, accordent le plus d'importance à la proximité entre le lieu de travail et le restaurant qu'à l'importance du prix.

76% des français préfèrent le repas au restaurant au moins 1 fois par semaine !

Le temps de la pause déjeuner peut être source de conflits entre l'employeur et le salarié si ce dernier prend trop de temps. 

Ainsi, en juin 2018, un scandale s'est révélé au Japon avec la sanction d'une retenue sur salaire d'un salarié de 64 ans (source). En effet, ce dernier avait quitté 26 fois son bureau entre septembre 2017 et mars 2018 pendant 3 minutes pour acheter son repas. L'employeur, qui reprochait une perte de temps, a du s'excuser publiquement.

Ainsi, la pause repas est essentielle pour les français, voire pour tous les pays, même si elle n'est pas utilisée selon le même temps. Cette pause est un arrêt du travail par le salarié et n'est donc plus considéré comme du temps de travail effectif.

De ce fait, la question cruciale est : quelle est sa durée ? En effet, si la durée n'est pas expressément déterminée, le salarié peut la prolonger à sa guise. La pause déjeuner est donc réglementée dans les relations de travail.

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Pause déjeuner ou pause repas : quelle définition ?

La pause déjeuner est la suspension, l'interruption momentanée du travail du salarié pour aller se restaurer, soit au restaurant d'entreprise s'il existe, soit à l'extérieur dans une brasserie, un restaurant, une boulangerie par l'intermédiaire de tickets restaurants s'il en dispose. 

Pause déjeuner ou pause repas : à quoi sert-elle ?

La  pause déjeuner est un moment de détente auquel les salariés ont droit pour se sustenter. Elle fait partie du bien-être du salarié, de la protection de sa santé et de sa sécurité, qui est une obligation incombant à l'employeur. Une telle privation de la pause repas ne pourra qu'engendrer un manquement à l'obligation de prévention de la santé et de la sécurité des salariés par l'employeur. 

La pause déjeuner est prévue légalement en étant assimilée au temps de pause, mais elle doit obéir à certains impératifs en matière de santé et sécurité des travailleurs. Toutefois, elle peut être négociée par les élus du CSE ou les anciennes instances du personnel. 

Elus, quel est votre rôle ? Connaissez-vous les règles légales de la pause déjeuner ? Pouvez-vous la négocier pour l'augmenter et faire plaisir aux salariés ?

1. Que dit la loi ?

La pause déjeuner est-elle assimilable au temps de pause composé de 20 minutes consécutives après 6 heures de travail, et, dans l'affirmative, le temps de 20 minutes est-il suffisant au regard des obligations en matière de santé et sécurité ? Pause déjeuner obligatoire ? Temps de pause déjeuner code du travail ? Pause déjeuner minimum légal ?

A) Le principe : pause déjeuner assimilable au temps de pause

Le Code du travail parle de temps de pause, et non de pause déjeuner ou pause repas.

Selon l'article L. 3121-16 du Code du travail, dès que le temps de travail quotidien atteint 6 heures, le salarié bénéficie d'un temps de pause d'une durée minimale de 20 minutes consécutives. Il est à noter que le fractionnement des 20 minutes est impossible. 

Toutefois, des dispositions conventionnelles, par la convention collective ou l'accord collectif, peuvent prévoir un temps de pause supérieur (L. 3121-17 du Code du travail), mais jamais inférieur à 20 minutes.

La pause déjeuner peut être de 20 minutes. Toutefois, de nombreuses entreprises encadrent les pauses par des règles conventionnelles, par une convention collective ou un accord collectif. 

En pratique, la pause déjeuner varie entre 30 minutes et 2 heures.

Il a été jugé que le temps de déjeuner, qui s’intercale entre deux périodes de travail effectif est un temps de pause (Cass. soc., 20 juin 2013, n°12–10127).

La pratique des petites pauses : quelle gestion ?

La prise du temps de pause est réglementée par l'article L. 3121-8 du Code du travail. Ainsi, la loi renvoie au contrat de travail ou à la négociation collective.

Pause café ? Réponse Oui !

En pratique, le salarié n'a aucune obligation à prendre sa pause sur 20 minutes consécutives. Il peut la fractionner, comme 10 minutes le matin et 10 minutes le soir, ou encore, pour les fumeurs, 4 pauses de 5 minutes. 

Salle de repos code du travail ? Réponse : Oui !

L'employeur peut prévoir une salle de repos, dédié à la pause déjeuner des salariésL'article R. 4228-22 du Code du travail prévoit que dans les établissements dans lesquels le nombre de travailleurs souhaitant prendre habituellement leur repas sur les lieux de travail est au moins égal à 25, l'employeur, après avis du CHSCT ou à défaut des DP, met à leur disposition un local de restauration.

Cas particulier : les salariés mineurs !

L'octroi d'une pause est obligatoire dès 4h30 de travail effectif avec une durée fixée à au moins 30 minutes.

B) Les impératifs : l'obligation de sécurité de résultat

Par principe, la pause déjeuner est de 20 minutes

Néanmoins, l'employeur a une obligation de respect de la santé et de la sécurité de ses salariés : l'obligation de sécurité de résultat. De ce fait, une pause déjeuner de 20 minutes peut être insuffisante. Aussi, dans certaines conditions de travail pénibles pour le salarié en raison par exemple des conditions climatiques rencontrées sur les chantiers (BTP), la pause déjeuner de 20 minutes est insuffisante.

Dans ce cadre, toutes les entreprises, quel que soit leur statut juridique, doivent respecter les dispositions de la directive européenne du 23 novembre 1993 revisitée par celle du 4 novembre 2003 relatives au temps de pause. Ces directives constituent des prescriptions minimales impératives justifiées par la protection de la sécurité et de la santé des travailleurs. Ce principe a été rappelé dans une affaire concernant la RATP, dont le personnel est soumis à un régime dérogatoire fixé par la loi du 3 octobre 1940 et ses textes d'application (Cass. soc. 17 février 2010, n°08-43.212). 

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Temps de pause déjeuner 45 minutes ?

Une recommandation ministérielle préconise un temps de pause de 45 minutes dans le cadre d'une journée continue.

C) Quelles nouveautés avec la loi n°2016-1088 du 8 août 2016 ?

La loi El Khomri du 8 août 2016, en son article 8, vient réécrire les règles du Code du travail en matière de temps de pause conformément à la nouvelle architecture à trois niveaux :

  1. Champ de l'ordre public : le temps de pause et celui nécessaire à la restauration des salariés de l'entreprise sont du temps de travail effectif lorsque le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives.  
  2. Champ de la négociation collective : l'accord d'entreprise ou de branche peut prévoir une rémunération des temps de pause même lorsque ceux-ci ne sont pas reconnus comme du temps de travail effectif.
  3. Champ du contrat de travail : à défaut d'accord, le contrat de travail peut fixer la rémunération des temps de restauration et de pause. 

2. Comment négocier pour augmenter le temps de pause déjeuner ? 

Un temps de pause plus long que les 20 minutes légales fait automatiquement plaisir aux salariés afin qu'il se restaure convenablement. 

Négociation pause déjeuner employeur ? Réponse : Oui !

Les élus CSE ou des anciennes IRP peuvent la négocier : c'est le champ de la négociation collective. 

Voici les clés pour savoir négocier le temps de pause déjeuner : connaître les règles légales et conventionnelles, ainsi ce qui se fait en pratique. 

Les étapes :

  1. Notez les règles légales. 
  2. Recherchez ce qui se fait en pratique. 
  3. Notez le tempérament de l'employeur dans son aptitude à recevoir des demandes. 
  4. Étudiez la gestion de vos arguments.
  5. Présentez votre négociation du temps de pause déjeuner : c'est le temps de la négociation collective. 

S'il n'y a pas d'accord applicable, le salarié peut la négocier dans son contrat de travail, notamment si sa vie privée et familiale le requiert. Elus, sachez lui dire.

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