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Législation et travail

Qu’est-ce qu’un opérateur de compétences (OPCO) ?

Issus de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui a transformé la formation professionnelle les opérateurs de compétences (OPCO) sont désormais 11 en France. Ils ont remplacé les 20 organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA). Ils sont chargés de financer l’apprentissage et d’aider les branches à bâtir leurs certifications professionnelles et les entreprises à définir leurs besoins en formation. Découvrez tout ce qu’il faut savoir en tant qu’élu au CSE ou employeur, sur ces opérateurs de compétences.

Opérateur de compétences (OPCO) : quel est leur rôle ?

Les missions des OPCO

Depuis le 1er avril 2019 l’opérateur de compétences (OPCO) est un organisme qui aide les entreprises à mettre en œuvre toutes leurs obligations en matière de formation professionnelle. Il agit précisément sur 3 grands domaines : le développement de l’apprentissage, celui des branches professionnelles et l’accompagnement des très petites entreprises (TPE) et des petites et moyennes entreprises (PME).

Concernant l’apprentissage, les OPCO ont pour mission d’assurer le financement des contrats d’apprentissages et de professionnalisation. Les niveaux de prise en charge de ces contrats varient selon les branches professionnelles et les OPCO en tiennent compte pour chaque branche. Ils participent d’ailleurs à déterminer ce niveau de prise en charge par branche. 

Concernant le développement des branches professionnelles, les opérateurs de compétences apportent un appui technique aux différentes branches. Ils vont notamment aider les entreprises à réaliser la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC). Ils vont également accompagner les branches dans la construction des référentiels de certification professionnelle qui établissent les capacités, les compétences et les savoirs nécessaires à leur obtention. 

Enfin, concernant l’aide aux TPE et PME, les opérateurs de compétences contribuent à améliorer l’information et l’accès des salariés de ces entreprises à la formation professionnelle. Ils aident également les PME  à analyser et définir leurs besoins en matière de formation professionnelle, notamment dans le  but de s’adapter aux transformations de leur secteur.

À noter

La contribution de formation professionnelle et de la taxe d’apprentissage est versée par tous les employeurs redevables pour financer la formation des salariés et demandeurs d’emploi. Auparavant la collecte mensuelle des contributions était réalisée par les OPCO. Désormais, depuis le 1er janvier 2022, elle est effectuée par les Urssaf et les caisses de la MSA. Les OPCO ne collecte plus que les contributions conventionnelles, liées à des obligations issues de conventions collectives. Les sommes collectées par l’Urssaf et la MSA sont reversées à France Compétence qui repartit les montants entre les OPCO. France compétence est un établissement public, créée le 1er janvier 2019, par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018. Il a pour mission d'assurer le financement, la régulation et l’amélioration du système de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

La formation professionnelle et les compétences

La formation professionnelle a été profondément réformée en 2018 avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Le plan de formation y est rebaptisé plan de développement des compétencesLa compétence est désormais la clé d’entrée de la construction des actions de formation. C’est un enjeu pour toutes les entreprises et tous les acteurs en son sein : les salariés, l’employeur et les élus du personnel. Mais les compétences à développer et les enjeux de formation professionnelle ne sont pas les mêmes selon les branches d’activité.

 C’est pour accompagner les entreprises dans leurs obligations en termes de formation professionnelle, réformée avec la loi de 2018, tout en tenant compte des spécificités des branches qu’ont été mis en place les 11 OPCO, par la même loi.

Comment fonctionne un opérateur de compétences (OPCO) ?

Un OPCO reçoit un agrément du ministère du Travail à plusieurs conditions, telles que la cohérence du champ d’intervention de l’OPCO, sa capacité financière et ses performances de gestion, son aptitude à assurer ses missions. Son mode de gouvernance est paritaire, c’est-à-dire que le conseil d’administration de l’OPCO est composé d’autant de représentants des employeurs que des employés.

Il doit tenir aussi compte de la variété des branches professionnelles qui y ont adhéré. Un commissaire du gouvernement dispose également d’une voix consultative au conseil d’administration de chacun des 11 OPCO.

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Quels sujets l'OPCO peut-il aborder avec le CSE ?

Selon la taille de l’entreprise

Le CSE est obligatoirement consulté, dans les entreprises de plus de 50 salariés, sur les orientations stratégiques de l’entreprise et donc, notamment, en matière de formation professionnelle. Ce sujet fait l’objet d’une information consultation annuelle au cours de laquelle le plan de développement des compétences doit être présenté (article L. 2312-24 du code du travail).

Dans les entreprises de plus de 300 salariés la gestion des emplois et des parcours professionnels doit faire l’objet d’une négociation triennale, au cours de laquelle le plan de formation est abordé (article L. 2242-20 du code du travail).

Enfin, dans les entreprises de plus de 300 salariés, le CSE doit constituer certaines commissions obligatoires, dont la commission de formation. Cette commission prépare les délibérations du CSE sur tous les sujets qui concernent la formation professionnelle : elle étudie les moyens mis en œuvre et assure l’information des salariés (article L 2315-49 code du travail).

Dans ce contexte le CSE peut échanger avec l’OPCO auquel l’employeur, selon la branche d’activité de l’entreprise, a adhéré. Il s'agit de proposer des pistes de développement de l’apprentissage et de la formation professionnelle dans la société. Les OPCO peuvent notamment assurer des financements de dispositifs d’alternance. Ils financent également, pour les entreprises de moins de 50 salariés, le plan de développement de compétences et pour les entreprises de plus de 50 salariés, gèrent les versements volontaires et conventionnels (c’est-à-dire obligatoire du fait de dispositions conventionnelles).

Dans les entreprises de moins de 50 salariés, les CSE existent aussi puisqu’ils sont obligatoires désormais dans toute entreprise de plus de 11 salariés. L’OPCO est dans ce cas l’interlocuteur privilégié pour justement aider l’entreprise à définir ses besoins de formations et de compétences pour anticiper les évolutions du secteur d’activité. 

Les évolutions par rapport à l’ancien dispositif

Le passage des OPCA aux OPCO n’a pas représenté un changement drastique pour les entreprises. Le rôle de conseil et d’accompagnement pour un meilleur accès à la formation reste identique. Mais l’accent est plus fort sur l’aide aux TPE et PME et le développement de l’alternance et l’apprentissage. 

Depuis janvier 2020, les entreprises n’ont plus que l’OPCO comme interlocuteur pour gérer les 3 dispositifs existants pour l’alternance : le contrat d’apprentissage, le contrat de professionnalisation et Pro-A. Sur ce point d’ailleurs il y a eu des évolutions intéressantes pour les salariés, à connaître du côté des élus. Pro-A est un dispositif qui permet aux salariés de se reconvertir ou d’obtenir une promotion (professionnelle ou sociale) grâce à l’alternance. 

En fonction des besoins identifiés pour les entreprises, l’OPCO peut mettre en place des diagnostics grâce à l’appui de consultants extérieurs qui vont analyser la situation RH de l’entreprise. Ensuite, selon les recommandations l’OPCO va accompagner l’entreprise à mettre en place les actions identifiées. Il s’agit notamment d’aider les entreprises à proposer des formations qui respectent les exigences, sur le fond comme la forme (formation à distance et formation en situation de travail par exemple).

Comment savoir à quel OPCO je suis rattaché ?

3 méthodes pour le savoir

L’OPCO désigné va regrouper des branches professionnelles dans une logique de cohérence des métiers et des compétences, des filières, d’enjeux communs en termes de formation, mobilité, services et besoins. À ce jour, 329 branches professionnelles sont réparties dans les 11 OPCO existants. 

Employeur, élu ou salarié, comment savoir à quel OPCO son entreprise est rattachée ?

Il existe 3 cas de figures selon lequel déterminer et connaitre son opérateur de compétence (OPCO).

  • Si l’entreprise est déjà adhérente à un OPCO et que l’on souhaite le vérifier, vous pouvez rentrer le numéro de SIRET de l’entreprise sur le site cfadock et l’OPCO correspondant s’affichera.
  • Si l'entreprise n'est pas encore adhérente à un OPCO, mais qu’elle dépend d’une convention collective, il faut connaitre son identifiant de convention collective (IDCC) pour ensuite trouver la correspondance entre l’OPCO et l’IDCC, disponible dans cette table.

La liste des opérateurs de compétences (OPCO) en France

La troisième méthode pour savoir quel est son opérateur de compétences (OPCO) s’utilise dans le cas où l’entreprise n’est pas encore adhérente à un OPCO et n’applique pas de convention collective. Dans ce cas précis, il faut identifier le secteur d’activité de l’entreprise pour ensuite aller chercher l’OPCO correspondant dans liste des opérateurs de compétences.

Rappel - numéro IDCC

Le numéro IDCC est un numéro de convention collective, il est attribué par le Ministère du Travail. Si l’entreprise dépend d’une convention collective, on trouve généralement ce numéro (ou l’intitulé de la convention) sur la fiche de paie, puisque l’employeur a obligation de mentionner la convention collective à sur le bulletin de salaire.

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Quel OPCO pour les organismes de formation ?

Voici la présentation des 11 OPCO et des branches qui le constituent. 

  • L’OPCO Commerce couvre 21 branches professionnelles.
  • L’OPCO Santé couvre 8 branches professionnelles.
  • L’OPCO Construction couvre 9 branches professionnelles.
  • L’OPCO AFDAS couvre 45 branches professionnelles (dont 19 conventions collectives nationales de la presse et des journalistes) autours de la culture, des médias, des loisirs et du sport. 
  • L’OPCO ATLAS couvre 18 branches professionnelles, à savoir les services financiers et le conseil.
  • L’OPCO Uniformation-Cohésion sociale couvre 27 branches professionnelles.
  • L’OPCO Entreprises de proximité couvre 54 branches professionnelles liées à l’artisanat, les professions libérales et les services de proximité.
  • L’OPCO AKTO couvre 32 branches professionnelles ou accords nationaux des entreprises et salariés des services à forte intensité de main-d’œuvre.
  • L’OPCO OCAPIAT couvre 49 branches professionnelles de l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire.
  • L’OPCO 2i couvre 44 branches professionnelles ou accords nationaux interindustriels
  • L’OPCO Mobilité couvre 22 branches professionnelles des transports, du voyage et de la distribution.

La branche des organismes de formation dépend de l’OPCO des entreprises et salariés des services à forte intensité de main-d’œuvre.

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Bien-être au travail, Législation et travail

Comment traiter le fait religieux en entreprise ?

Le fait religieux en entreprise est un sujet complexe, qui a toute son importance dans une société française où la laïcité et la liberté de cultes sont primordiales. La laïcité en France est un principe juridique encadré par la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, qui régit le fonctionnement du droit public. Toutefois, les entreprises privées ne sont pas dans le champ de cette loi.

Il n’y a pas une seule loi sur la religion au travail, mais plusieurs principes différents à prendre en compte. Le fait religieux en entreprise doit être analysé à la lueur de la liberté religieuse et les obligations induites par le Code du Travail sur le fait religieux, notamment avec l’obligation du respect des opinions et l’interdiction des discriminations fondées sur les convictions religieuses.

Alors, comment traiter la question des faits religieux en entreprise ? Nous faisons le point dans cet article.

Principes et règles régissant le fait religieux au travail

Le fait religieux en entreprise est régi par plusieurs règles essentielles à connaitre. L’employeur doit appliquer un principe de non-discrimination et respecter la liberté religieuse. Il y a toutefois des restrictions possibles, en incluant une clause de neutralité religieuse, si elles sont parfaitement justifiées et proportionnées. 

Le principe de laïcité en entreprise

La laïcité est un principe fondamental en France, qui a pour origine la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et rappelé dans l’article 1er de l’actuelle constitution de la Vᵉ République.

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances… »

La définition de la laïcité s’entend comme un mode d’organisation de la société basée sur la séparation entre l’Église et l’État. Elle exclut les Églises de l’exercice du pouvoir politique ou administratif, en particulier dans l’enseignement. Elle signifie donc une obligation de neutralité, se traduisant par l’absence de manifestation apparente de convictions religieuses

La neutralité s’impose à l’État et tous ses agents, ainsi qu’aux agents d’entreprises privées gérant un service public, dans leurs relations avec le reste des citoyens.

Aussi une entreprise privée qui n’exerce pas une mission de service public, n’entre pas dans le champ la laïcité.  Au contraire l’entreprise doit respecter la liberté religieuse de ses salariés ou ses fournisseurs et clients, dans le respect du bon fonctionnement de l’entreprise. 

fait religieux entreprise

Le principe de liberté religieuse

La liberté religieuse se traduit par la liberté de croire ou ne pas croire et donc de pratiquer une ou aucune religion. Elle est encadrée par plusieurs textes à valeur légale. Si la liberté religieuse et celle de manifester sa croyance religieuse sont deux libertés fondamentales, il y a une différence majeure entre les deux.

La liberté religion est absolue. La liberté de manifester sa conviction peut être restreinte dans des conditions précises. C’est sur ce point que le ministère du Travail a réalisé un guide extrêmement complet pour savoir comment doit être encadré la liberté de manifester ses croyances religieuses, à destination des employeurs et des salariés.

Par ailleurs si la liberté religieuse permet l’expression de ses convictions religieuses dans des conditions précises, son usage abusif est considéré comme du prosélytisme, ce qui peut être sanctionné. 

Le principe de non-discrimination

Le principe de non-discrimination tire son origine du principe d’égalité devant la loi, issue également de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et reprise aussi au même article 1er de la constitution de l’actuelle Vᵉ République. 

Toutefois l’égalité en droit n’implique pas l’absence d’inégalités dans les faits. Les personnes peuvent donc subir, du fait de leur sexe, orientation sexuelle, origine sociale, couleur de peau, convictions religieuses ou opinions politiques des discriminations, c’est-à-dire être lésées dans leur vie quotidienne ou au travail.

Aussi, le principe de non-discrimination a été consacré, notamment en droit du travail pour assurer l’égalité des citoyens en droit. La différence de traitement, basée sur un certain nombre de critères précisément listés et considérée comme discriminatoires, est donc interdite. 

Le principe de neutralité religieuse

Dans le cadre spécifique du travail en entreprise privée, le principe de neutralité religieuse a ainsi été précisé pour permettre à l’employeur de s’assurer limiter la manifestation des croyances religieuses des salariés. Mais cette clause de neutralité religieuse doit être, d’un côté, dûment justifiée par la nature de la tâche à accomplir, l’impact sur le bon fonctionnement de l’entreprise et le respect d’autres libertés fondamentales, et de l’autre proportionnée au but recherché.

Faits religieux en entreprise : que disent la loi et le Code du Travail ?

Que dit la loi ?

Avant tout, précisons que la laïcité ne s’applique pas au contexte de l’entreprise privée.

La Cour de cassation a notamment précisé que « le principe de laïcité instauré par l’article 1er de la Constitution n’est pas applicable aux salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public. Ce principe ne peut dès lors être invoqué pour priver [les salariés] de la protection que leur assurent les dispositions du Code du travail. » 

Un certain nombre de textes encadrent les principes de non-discrimination et de liberté religieuse.

Tout d’abord, les textes qui fondent la base du droit constitutionnel consacrent d’égalité devant la loi, de non-discrimination et de liberté religieuse. Il s’agit de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, repris par le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958, de la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et enfin de la Constitution actuelle, du 4 octobre 1958. 

  • la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ;
  • du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, repris par le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958 ; 
  • de la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948 ;
  • et enfin de la Constitution actuelle, du 4 octobre 1958.

Des textes internationaux et européens ont également confirmé la force de ces principes comme la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne du 7 décembre 2000 et la Directive 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d'un cadre général en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail.

Enfin le Code du Travail et le Code pénal interdisent également les différences de traitement considérées comme discriminatoires parmi lesquelles figure la différence de traitement fondée sur l’appartenance réelle ou supposée à une religion. 

Le Code du Travail et le fait religieux

C’est l'article L.1132-1 du Code du travail qui interdit les discriminations fondées sur les convictions religieuses. 

L'article L 1121-1 du Code du travail apporte quant à lui la précision selon laquelle des restrictions peuvent être apportées à la liberté religieuse, mais pas dans n’importe quel contexte et selon n’importe quelles conditions.

Aussi le Code du travail, consacre la liberté religieuse et le principe de non-discrimination tout en permettant à l’employeur d’apporter des restrictions à la liberté de manifester ses convictions, notamment religieuses, sous certaines conditions encadrées. 

La loi travail du 8 août 2016 a précisé cette possibilité en réaffirmant aux entreprises l'autorisation d'ajouter d’une clause une neutralité religieuse dans leur règlement intérieur tout en précisant le cadre dans lequel cela pouvait se faire. 

À l’issue de cette loi, l’article L. 1321-2-1 du Code du travail autorise donc l’employeur à inscrire dans le règlement intérieur une exigence de neutralité au sein de l’entreprise, dans le but de limiter la manifestation des croyances personnelles, et notamment religieuses des collaborateurs. Mais cela ne peut se faire que pour des raisons justifiées et de manière proportionnée.

Concrètement, le ministère du Travail dans son guide à destination des employeurs pour le traitement du fait religieux en entreprise, donne plusieurs exemples dans lesquels la jurisprudence a considéré la mise en place la neutralité comme justifiée.

Comment traiter la question des faits religieux en entreprise ?

L’entreprise est un lieu de socialisation, d’échanges et parfois de confrontations, car les salariés y vivent également en tant qu’individu avec leur culture, leurs convictions et leurs croyances ou non-croyances. Le Ministère du Travail a identifié que les employeurs et autres acteurs de l’entreprise, DRH, CSE, délégués syndicaux, étaient plus souvent confrontés à la question de la manifestation des croyances religieuses. D’où la réalisation d’un guide pour apporter des réponses aux employeurs, salariés et représentants du personnel sur ce sujet. 

Les différentes religions en France

La France ne tient aucune statistique officielle permettant de comptabilité les pratiquants de différentes religions. Toutefois, des estimations sont faites sur des enquêtes d’opinions. Celles-ci estiment qu’il y a 5 religions majoritairement pratiquées en France : le christianisme (catholicisme et protestantisme), l’islam, le bouddhisme et le judaïsme.

Par ailleurs, le taux de pratique religieuse est particulièrement faible en France. Selon l’observatoire de la laïcité en 2019, 37% de la population française se déclare croyante, 31% athées ou non-croyantes, 15% agnostiques, le reste de la population (17%) étant indifférent ou sans réponse.

Quels sont les signes ostentatoires religieux ?

Un signe religieux est un objet porté par une personne pour manifester son appartenance à une conviction religieuse. Les principaux signes religieux sont :

  • la croix, un symbole religieux chrétien ;
  • le foulard ou voile islamique, appelé hidjab ;
  • le voile intégral (burqa ou niqab) ;
  • la kippa, une calotte portée par les juifs pratiquants ;
  • le dastar, un turban porté par les hommes sikh.

Un signe religieux est ostentatoire lorsqu’il est non seulement visible, mais cherche à attirer l’attention. C’est donc une notion très subjective, car il doit être porté avec l’intention d’attirer l’attention des autres.

C’est la loi de 2004 sur les signes religieux à l’école publique qui a relancé le débat et précisé la notion de signes religieux ostentatoires, mais celle-ci ne s’applique pas dans une entreprise privée

L’arrêt n° 2484 du 22 novembre 2017 de la Cour de cassation a confirmé qu'une entreprise privée pouvait interdire le port des signes religieux ou politiques ostentatoires au travail à ses salariés, mais seulement dans certaines conditions très restreintes. Les salariés doivent être en contact avec les clients et cette interdiction inscrite dans le règlement intérieur.

Le porte d’un voile intégral, couvrant le visage, est par contre interdit par la loi n°2010-1192 du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public. La notion d’espace public a fait débat dans l’application de cette loi, mais l’exigence de sécurité peut être invoquée, si elle est justifiée, pour l’interdiction de ce signe religieux dans l’espace de l’entreprise privée.

Les règles dans l’entreprise

C’est dans le règlement intérieur de l’entreprise que sont définies toutes les règles qui s’appliquent en son sein. Il est obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 50 salariés et fixe les règles dans le domaine de l’hygiène et la sécurité et de la discipline. Il contient un certain nombre de clauses en matière disciplinaire, qui ne peuvent, nous l’avons déjà vu, avoir un caractère discriminatoire ou porter atteinte aux libertés. Mais ce règlement intérieur peut préciser les enjeux de neutralité religieuse pour encadrer les manifestations d’appartenance à des croyances religieuses.

Le règlement intérieur peut donc préciser les règles relatives à : 

  • l’organisation de la pause déjeuner ;
  • la tenue vestimentaire autorisée au travail ;
  • les conditions de prise de congés et d’aménagements d’horaires ;
  • le respect du principe de l’égalité homme/femme ;
  • l’interdiction du prosélytisme ;
  • et toutes les sanctions associées au non-respect de ces règles, qui doivent rester proportionnées à l’impact sur le bon fonctionnement de l’entreprise et au respect des libertés fondamentales.

Il faut être vigilant et se reporter aux nuances entre neutralité et liberté religieuse pour statuer sur d’autres dispositions plus précises associées à la pratique religieuse telles que : 

  • la prière dans un local ou dans son bureau ;
  • le port d’un signe ou vêtement religieux ;
  • les restrictions alimentaires liées à la pratique religieuse ;
  • les congés ou aménagement d’horaires pour fêtes ou pratiques religieuses ;
  • les restrictions à l’exécution de tâches ou le refus de visite médicale pour raisons religieuses.

Le guide réalisé à destination des employeurs et la FAQ sur le fait religieux en entreprise sont une mine d’informations pour pouvoir comprendre comment agir sur ces questions dans l'entreprise.

Pratique du ramadan en entreprise : comment l’entreprise peut-elle aider les salariés ?

Le ramadan est une période de jeûne pratiqué dans la religion musulmane. Il dure un mois pendant lequel il n’est autorisé ni de manger ni de boire depuis le lever jusqu’au coucher du soleil. Il peut donc avoir des conséquences sur la vie en entreprise du salarié qui le pratique

L’employeur ne peut pas contraindre un salarié à rompre son jeûne ou le sanctionner pour l’avoir pratiqué, car ce serait une restriction à la liberté religieuse. L’employeur doit avant tout analyser si le fait de jeûner est un élément qui implique l’impossibilité d’accomplir les tâches relevant du contrat de travail ou de mettre en péril la sécurité du salarié ou de ses collègues.

Si ce n’est pas le cas, l’employeur peut prendre des mesures de nature à aménager les horaires de travail du salarié si cela est compatible avec l’organisation et la bonne marche du travail et de l’entreprise.

Le rôle du CSE

Peu importe les contenus ajoutés ou modifiés dans le règlement intérieur, le CSE a toujours son mot à dire, en tant que représentant des salariés et responsable de leur sécurité, leur hygiène et leurs conditions de travail.

L’article L. 1321-4 du Code du travail prévoit que « le règlement intérieur ne peut être introduit qu’après avoir été soumis à l’avis du comité social et économique ».

Le ministère du Travail a rappelé l’intérêt du dialogue social entre employeur et élus, lorsque l’entreprise était confrontée à des réflexions sur le fait religieux.

Les instances représentatives du personnel doivent être associées aux décisions prises par l’employeur en matière de faits religieux.

Faits religieux en entreprise, FAQ employeurs et salariés

Les documents du ministère du Travail compilent toutes les pratiques, règles et questions essentielles à connaitre pour traiter, en tant qu’élu ou employeur la question du fait religieux en entreprise.

Le guide réalisé à destination des employeurs ou des candidats et salariés et la FAQ disponible en ligne pour les employeurs et les salariés sont essentiels pour comprendre l'application de tous ces principes au cas concret de la vie en entreprise. Ils permettent de comprendre l'équilibre à atteindre entre la lutte contre des manifestations religieuses, uniquement dans le cas où  elles contreviendraient à la bonne marche de l’entreprise, et le respect des convictions de tous les salariés pour garantir la liberté religieuse et la non-discrimination.

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Législation et travail

Plan de continuité d’activité : définition et mise en place

La crise sanitaire, économique et sociale que connait la France depuis mars 2020 nous a rappelé quelque chose de fondamental. Tout pays, toute organisation publique ou privée, peut être confronté au cours de son existence à des crises d’origines diverses.

L’exemple récent de la pandémie de COVID-19 démontre que les entreprises qui avaient anticipé les mesures à déployer face à ce type d’évènement ont pu mieux traverser la crise qui s’en est suivi. Dès lors, l’élaboration d’un plan de continuité d’activité apparait stratégique pour les entreprises. Il leur permet de maintenir leurs activités essentielles face à une crise éventuelle.

Pour ces mêmes raisons il s’agit également d’un outil majeur pour les représentants du personnel au CSE. Élus, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le plan de continuité d’activité.

élaboration plan de continuité d'activité

Un plan de continuité d’activité : à quoi ça sert ?

Qu’est-ce qu’un plan de continuité d'activité ?

C’est le règlement n°97-02 du Comité de la réglementation bancaire et financière du 21 février 1997 relatif au contrôle interne des établissements de crédit et des entreprises d’investissement, mis à jour en 2005, qui donne la définition du plan de continuité d’activité.

Il s’entend par l’ensemble des mesures identifiées au sein d’une organisation permettant d’anticiper les conséquences de l’apparition d’une crise sur son activité principale. Il s’agit :

  • d’y faire face en assurant le maintien, total ou partiel, des activités et tâches opérationnelles essentielles de l’entreprise ; 
  • de prévoir la reprise des activités complètes à l’issue de la crise.

Le plan de continuité d’activité va permettre à l’entreprise de répondre à ses obligations externes (telles que le respect des lois ou de ses engagements contractuels) et ses obligations internes (stratégie, survie de l’entreprise, image).

PCA complet ou PCA simplifié

Nous allons le voir plus loin, la réalisation d’un PCA est un projet structurant pour l’entreprise. Il s’inscrit dans une démarche globale de gestion des risques, associée notamment à des plans de prévention. Lorsque l’entreprise ne dispose pas de l’anticipation nécessaire ou n’a pas encore de stratégie globale de gestion des risques, elle peut malgré tout réaliser un PCA simplifié. Il s’agit de se concentrer uniquement sur les actions majeures prioritaires permettant de résister à une crise, de maintenir les activités essentielles et de reprendre l’activité une fois la crise passée. Le PCA simplifié, contrairement au plan de continuité d’activité complet, ne s’intègre pas dans une stratégie globale de gestion des risques de l’entreprise. Il permet de préparer une stratégie spécifique, rapide et simplifiée pour résister à un scénario donné.

Certains secteurs sont structurellement très concernés par la mise en place d’un PCA, qui est parfois même obligatoire. On trouve par exemple des plans de continuité d’activité bancaire, dans des sociétés cotées en bourse ou chez certains assureurs. On trouve également des plans de continuité d’activité dans les hôpitaux, les services administratifs de l’état et des collectivités territoriales, comme un plan de continuité d'activité des communes.

Enfin des PCA sont aussi mis en œuvre dans les EHPAD, qui ont été notamment mis en lumière lors de la crise du COVID-19. De plus en plus d’entreprises développent une stratégie de gestion des risques dans laquelle le plan de continuité d’activité en période de pandémie, prend d’autant plus son sens.

Pourquoi réaliser un PCA ? 

L’employeur a tout intérêt à réaliser un plan de continuité d’activité.

En même temps que les opportunités, notre monde de plus en plus interconnecté apporte aussi son lot de risques. Ils peuvent se transformer en véritables crises : catastrophes naturelles, terrorisme, pandémie, etc. Le COVID-19 en a été l’exemple le plus récent et frappant par son ampleur.

Les impacts de ces risques sont nombreux sur les activités de l’entreprise. Un plan de continuité d’activité doit permettre de les minimiser. Les grandes crises des décennies passées montrent à quel point il peut s’avérer crucial pour la survie d’une entreprise.

Cela lui permet d’assurer de nombreux enjeux nécessaires à sa pérennité :

  • enjeux financiers : maintien du CA, anticipation de nouvelles dépenses, instabilité des marchés financiers ;
  • enjeux commerciaux : maintien des contrats et des clients et de l’approvisionnement des fournisseurs ou sous-traitants  ;
  • enjeux juridiques : respect des obligations légales ou contractuelles ; 
  • enjeux d’image et de responsabilité : communication sur les mesures prises contre la crise, visibilité accrue et maintien de la confiance auprès des parties prenantes.

Le plan de continuité d’activité permettra de réduire l’impact d’une crise sur la pérennité de l’entreprise. Il pourra également permettre de prendre des décisions rapidement, en priorisant les actions à mener et justifiant les dépenses nécessaires associées.

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Que contient un plan de continuité d'activité ?

Le plan de continuité de l’activité est un document qui décrit la stratégie à adopter pour faire face, selon leur priorisation, à des risques identifiés, selon la probabilité de leur survenance et la gravité de leur impact. Il s’agit d’un document qui définit des procédures et les ressources associées.

Le PCA doit donc contenir :

  • Le contexte : il s’agit de décrire les objectifs et les obligations de l’entreprise, dont va découler la liste des activités essentielles pour les accomplir. Cette liste s’accompagne des différents processus nécessaires au fonctionnement de ces activités.
  • Les risques : il s’agit d’identifier quels sont les risques les plus graves pour la continuité des activités essentielles, accompagnés de plusieurs scénarios quant à leur survenance. Pour cette raison une méthodologie globale d’analyse des risques doit être menée en complément de la réalisation du PCA pour obtenir une grille complète d’évaluation des risques.
  • La stratégie de continuité d’activité : il s’agit de préciser pour chaque activité essentielle, le niveau de service retenu, la durée d’interruption maximale acceptable, les ressources critiques nécessaires ou qui pourront être perdues jusqu’à la reprise de la situation normale.
  • Les responsabilités : il s’agit de définir les différentes personnes responsables, leur rôle et les procédures de la mise en œuvre du PCA, accompagnés des moyens associés pour pouvoir l’exécute.
  • Le dispositif de gestion de crise : il s’agit d’élaborer opérationnellement la mise en œuvre des mesures du PCA. Il définit les procédures de détection d’incident, de qualification, d’escalade, d’alerte, de mobilisation ou encore d’activation de la cellule de crise ainsi que des seuils de déclenchement des mesures du PCA et la communication associée.
  • La maintenance opérationnelle du plan : il s’agit d’établir d’abord des indicateurs pour vérifier et mesurer la mise en œuvre du PCA ainsi que son efficacité, en amont et en aval. Dans un second temps la maintenance opérationnelle consiste à identifier des axes de progrès et suivre les améliorations apportées au PCA.

De nombreux exemples de plan de continuité d'activité sont facilement disponibles sur internet. Quelques liens utiles :

La mise à jour du PCA

Le plan de continuité d’activité est obligatoirement évolutif et doit être régulièrement mis à jour.

Non seulement parce qu’il est lié à l’évolution des priorités de l’entreprise induisant la modification de ses objectifs et obligations, mais aussi parce qu’il est mis à jour suivant les résultats de sa mise en œuvre.

Comment réaliser un plan de continuité d’activité ?

Les étapes d’élaboration du plan de continuité d'activité

L’élaboration d’un plan de continuité d’activité se fait selon une méthodologie en plusieurs étapes dont l’ordre doit être respecté.

Il faut d’abord préciser le contexte et le périmètre du PCA, qui va permettre de déterminer les objectifs et les obligations de l’entreprise.

Ensuite il sera nécessaire de définir les besoins de continuité pour l’atteinte de ces objectifs et obligations. Puis il faudra élaborer les scénarios de crise par l’analyse des risques, pour définir un ordre de priorité et confronter ces scénarios aux besoins de continuité.

Alors pourra être rédigée une stratégie de continuité et de reprise de l’activité normale répondant aux scénarios identifiés. Cette stratégie est le résultat d’une analyse entre d’un côté, les exigences opérationnelles et le coût du maintien des activités et, de l’autre côté, le coût et l’acceptabilité de l’interruption des activités, tout cela au regard de la probabilité de réalisation des scénarios imaginés.

Enfin il conviendra de déterminer les priorités de ressources et de procédures pour la réalisation de la stratégie. Il faudra définir les rôles des différents responsables de la mise en œuvre de la stratégie et les délais associés. Puis, pour finir, il sera essentiel d’élaborer des dispositifs de vérification, de contrôle et de mise à jour régulière du plan.

Le ministère de l’Économie a réalisé un guide très complet sur le plan de continuité d’activité, dont est extrait le schéma ci-dessous qui résume les étapes précédemment détaillées :

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Qui lance la démarche de réalisation du PCA ?

La réalisation du PCA doit être lancée par la direction de l’entreprise concernée, qui doit s’impliquer pour communiquer sur la finalité du projet et mobiliser les responsables concernés par son élaboration. Pendant l’élaboration du plan de continuité d’activité, toutes les entités responsables dans l’entreprise doivent être associées aux analyses nécessaires à sa rédaction.

Parmi elles on trouve les services métiers, les services supports, mais aussi les représentants du personnel. Un PCA élaboré par la collaboration des différentes parties prenantes est la clé de son succès lors de son éventuelle mise en œuvre.

Pourquoi doit-il être maitrisé par les élus du CSE ?

Le plan de continuité d’activité est un élément central de la stratégie de pérennité de l’entreprise. Elle bénéficie aussi bien à l’employeur qu’à ses salariés, dont les activités peuvent être fortement affectées par l’apparition d’une crise. Les élus du CSE ont donc un rôle essentiel à jouer dans la phase d’élaboration du PCA, mais aussi dans son suivi et son pilotage.

Le plan de continuité d’activité sera la base de futures discussion lors de l’apparition d’une crise, ainsi qu’au moment de la reprise de l’activité normale. La pandémie de COVID-19 a provoqué de nombreux bouleversements sur les entreprises, que ce soit sur la définition de leurs activités essentielles ou les méthodes de maintien du travail. C’est un exemple révélateur de l’importance du PCA dans la gestion de crise par l’employeur et avec la contribution des élus

Les indicateurs du plan de continuité d’activité doivent être connus des élus, car ils vont affecter les méthodes d’organisation du travail ou les objectifs des salariés. Ils peuvent également servir de base de réflexion à des projets ultérieurs, qui surviennent à la reprise de l’activité. Il peut s'agir de plans de réduction des activités ou des effectifs.

L’élaboration d’un plan de continuité de l’activité est également une tâche complexe. Que ce soit pour sa rédaction, sa validation ou le suivi de sa mise en œuvre, les élus comme l’employeur peuvent avoir recours à une aide extérieure, comme celle des organisations syndicales ou d’un cabinet d’avocat.

Enfin la conformité du plan de continuité d’activité doit être systématiquement vérifiée. Le PCA, qui engage la responsabilité juridique de l’entreprise, doit permettre de faire face à une situation exceptionnelle. Il n’autorise pas pour autant une exception aux règles de droit commun. L’employeur et les élus, doivent donc s’assurer de la conformité du PCA avec les règles applicables à l’entreprise.

Il s’agit notamment du Code du Travail pour ses rapports avec les salariés, du Code du Commerce pour ses rapports avec ses clients et fournisseurs. Le PCA doit être en conformité avec tous les textes législatifs et réglementaires qui s’appliquent à l’entreprise en temps normal ainsi qu’en temps de crise.

Le plan de continuité d’activité est un indispensable pour l’employeur, ses salariés et leurs représentants. Il permet d’élaborer une stratégie assurant la résilience de l’entreprise face aux situations de crises. Il assure donc une certaine pérennité de l’entreprise pour le futur, qui est par définition toujours incertain.

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Législation et travail

Négociation collective : tout ce qu’il faut savoir

Les ordonnances de 2017, ou ordonnances Macron, ont profondément réorganisé les modalités du dialogue social en entreprise, avec, notamment la création d’une instance unique, le CSE. Elles ont également modifié les règles et les enjeux de la négociation collective, outil majeur du dialogue social en entreprise. 

L’ordonnance relative au renforcement de la négociation collective est d’ailleurs la première des 5 ordonnances constituant les ordonnances Macron. Elle poursuit la réforme de la négociation collective et les premiers éléments apportés sur la négociation collective par la loi travail, en clarifiant les rôles des accords de branche et des accords d’entreprises

Quelle est la définition de la négociation collective ? Comment est-elle mise en œuvre ? Quels sont les 3 niveaux de la négociation collective et quelles sont les négociations obligatoires dans l’entreprise ? Qui sont les acteurs de la négociation collective ? Qu'est-ce qu’une convention collective et comment la connaitre et la faire appliquer ? 

Élus du CSE, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la négociation collective !

Définition de la négociation collective et mise en œuvre

Quel est le but de la négociation collective ?

La négociation collective peut se définir par la négociation d’accords qui vont permettre d’adapter les règles du Code du Travail aux spécificités des activités des entreprises, par entreprise ou par secteur d’activité. 

L’idée et le but de la négociation collective est d’adapter les règles au plus proche de la réalité des contraintes des salariés pour tenir compte des spécificités de leur profession ou de l’activité de leur entreprise.

Les règles issues de la négociation collective doivent toujours être plus favorables que le Code du Travail ou bien proposer des dispositions non prévues par celui-ci.

La négociation collective est un droit permettant de protéger les droits sociaux de salariés d’un même secteur ou d’une même entreprise. Le produit de la négociation collective est la création d'accords collectifs

L’ordonnance relative au renforcement de la négociation collective a redéfini les modalités d’articulation entre les différents accords issus de la négociation collective et élargi la possibilité de la négociation collective à toutes les entreprises, même les plus petites. Enfin cette ordonnance a redéfini les règles d’adoption et de dénonciation de ces accords.

Quels sont les 3 niveaux de la négociation collective ?

Les 3 niveaux de la négociation collective sont :

  • le niveau national par la négociation au niveau de syndicats interprofessionnels ;
  • le niveau d'un secteur d’activités spécifique, on parle alors de branche ;
  • le niveau de l’entreprise, ou d’établissements d’entreprises.

De ces négociations collectives vont émerger différents accords qui peuvent parfois être plus ou moins avantageux pour les salariés ou même se contredire !

Afin de clarifier les règles devant primer et surtout les domaines sur lesquels les différents niveaux de la négociation collective doivent s’appliquer, l’ordonnance relative au renforcement de la négociation collective a modifié l’articulation entre les différents niveaux conventionnels. 

N’hésitez pas à consulter les documents du ministère du Travail pour connaitre toutes les modalités d’articulation des différents niveaux de la négociation collective.

La règle devient la primauté de l’accord d’entreprise sur celui de l’accord de branche, sauf dans certains domaines précisés dans le Code du Travail. L’accord de branche, lui, prime sur l’accord national interprofessionnel.

En résumé  

La négociation collective permet de négocier ce qu’on appelle de manière générale un accord collectif. Cet accord collectif peut prendre plusieurs formes selon le niveau de la négociation collective où il a été réalisé : 

  • un accord national interprofessionnel, conclu au niveau national et couvrant l’ensemble des secteurs d’activité ;
  • un accord de branche, couvrant un secteur d’activité professionnel  ;
  • un accord d’entreprise, couvrant le seul niveau de l’entreprise concernée.

Enfin la convention collective est un accord de branche qui va traiter de plusieurs thèmes et définir les conditions de la négociation collective sur ces thèmes.

négociation collective

Accords collectifs, accords de branche ou d’entreprise, conventions collectives : de quoi parle-t-on ?

Qu’est-ce qu’un accord collectif ?

Un accord collectif est un texte négocié et conclu entre les partenaires sociaux à plusieurs niveaux. Il est le résultat de l’application du principe de la négociation collective. Il est négocié et conclu entre le ou les employeurs ainsi que leurs représentants éventuels, et les organisations syndicales ou les délégués du personnel représentants les salariés.

Selon le niveau où il est négocié, l’accord collectif peut traiter différents sujets, s’appliquer à différent niveau, pour une durée déterminée ou indéterminée.

Qu’est-ce qu’un accord de branche ?

L’accord de branche est un accord collectif, issue de la négociation collective au niveau d’un secteur professionnel. Il est signé entre les représentants des entreprises et les syndicats représentatifs d’une même branche professionnelle et définit les règles spécifiques applicables à cette activité professionnelle. 

Désormais l’accord d’entreprise prime sur l’accord de branche, mais les articles L. 2253-1 et L. 2253-2 du Code du travail listent les matières dans lesquelles l’accord de branche prime ou peut primer sur les accords d’entreprise, il s’agit notamment :

  • des salaires minimums ; 
  • de la classification ; 
  • de la protection sociale complémentaire ;
  • la formation ;
  • la pénibilité ;
  • l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

La France compte environ 700 branches. Toutes ces branches recouvrent en partie les secteurs d'activité, mais pas complètement, ce sont deux nomenclatures différentes. Il existe par exemple la branche du travail temporaire ou de la métallurgie.

Qu’est-ce qu’une convention collective ?

L'article L2232-5 du Code du travail précise que le terme “convention de branche” désigne aussi bien “la convention collective, les accords de branche, les accords professionnels, et les accords interbranches.”

Une convention collective est une forme d’accord de branche, mais dont le champ d’application est plus large et auquel l’employeur ne peut pas déroger, contrairement à l’accord de branche. Elle précise également les conditions ultérieures de négociations sur les thèmes qu’elle traite, que l’accord de branche devra respecter. Enfin les accords de branche peuvent être signés entre des entreprises relevant de la même branche, mais n’étant pas couvertes par la même convention collective. 

La convention collective adapte les règles du Code du Travail au secteur qu'elle couvre. Elle traite les sujets suivants :

  • condition d'emploi ;
  • formation professionnelle ;
  • conditions de travail ;
  • garanties sociales des salariés.

La plupart des conventions collectives sont nationales et si l’employeur a l’obligation d’appliquer les dispositions de la convention collective, il ne peut alors pas y déroger par accord d’entreprise.

Qu’est-ce qu’un accord d’entreprise ?

Un accord d’entreprise est un accord négocié et signé entre l’employeur et les représentants d’organisations syndicales représentatives ou les représentants des salariés au niveau de l’entreprise ou d’établissements d’entreprises (on parle alors d’accord d’établissement).

Le Code du Travail, à l’issue de la réforme introduite par la loi travail de 2016 et les ordonnances Macron de 2017, fait désormais primer l’accord d’entreprise sur les autres niveaux conventionnels.

Le Code du Travail prévoit également l’organisation de négociations annuelles obligatoires (ou NAO) sur plusieurs thématiques. Ces négociations peuvent générer la conclusion d’accords d’entreprise.

Désormais les accords d’entreprise peuvent déroger aux dispositions prévues dans les autres niveaux conventionnels sur certains sujets hormis les 6 domaines qui restent réservés aux accords de branche.

Quelle est la différence entre un accord collectif et une convention collective ?

Le terme accord collectif recouvre les différents accords conclus à l’issue d’une négociation collective. La convention collective a un champ d’application plus étendu que les accords collectifs, qu’ils soient de branche ou d’entreprise. La convention collective traite de l’ensemble des sujets éligibles à ce niveau de négociation pour proposer des dispositions nouvelles ou plus favorables que le code du travail, l’accord collectif traite seulement d’un ou plusieurs sujets parmi ces thèmes. 

Qu’est-ce qu’une convention d’entreprise ?

Il s’agit d’un autre terme pouvant être utilisé à la place d’un accord d’entreprise.

Les acteurs de la négociation collective

Qui négocie les accords d'entreprise ?

Les accords d’entreprise sont négociés entre l’employeur et le ou les délégués syndicaux de l’entreprise. Le délégué syndical est un représentant du personnel désigné par un syndicat représentatif dans l'entreprise.

En l’absence de délégué syndical dans l’entreprise, ce qui peut être le cas pour les plus petites entreprises, l’accord d’entreprise peut alors être négocié avec :

  • un ou plusieurs représentants du personnel mandatés par un syndicat représentatif au niveau de l’entreprise, de la branche ou au niveau national interprofessionnel ; 
  • ou à défaut, les élus du CSE ; 
  • ou à défaut avec un salarié non élu, mandaté par un syndicat.

Pourquoi le CSE doit savoir négocier collectivement ?

De nombreux éléments ayant un impact sur la vie du CSE vont être négociés avant et après les élections des élus du CSE. Le protocole d’accord préélectoral fait partie du premier accord nécessaire à la vie du CSE. La négociation collective fait partie des attributions du CSE en l’absence de délégués syndicaux dans l’entreprise. La priorité va toujours au délégué syndical, mais les élus du CSE peuvent donc être amenés à négocier des accords d’entreprise, ou y participent en échangeant avec les délégués syndicaux. Ils doivent donc être formés à la négociation collective.

Modalités d’adoption et de dépôt des accords collectifs

Les modalités d’adoption des accords issus de la négociation collective ont évolué avec la loi travail et l’ordonnance relative à relative au renforcement de la négociation collective

Dans les entreprises qui disposent de délégués syndicaux, l’accord d’entreprise doit être signé par une organisation syndicale ayant obtenu plus de 50% des suffrages lors des dernières élections professionnelles. On parle alors d’un accord majoritaire.

Si l’accord n’est pas majoritaire, alors les syndicats ayant obtenu plus de 30% des suffrages au 1ᵉʳ tour des dernières élections professionnelles peuvent demander l’organisation d’un référendum auprès des salariés pour valider l’accord. L’accord est adopté s’il obtient plus de 50% des suffrages des salariés. 

Dans les entreprises qui ne disposent pas de délégués syndicaux, l’accord d’entreprise doit être approuvé :

  • par référendum s’il est négocié par des élus mandatés ou par un salarié mandaté ; 
  • par les membres du CSE ayant obtenu la majorité des suffrages lors des élections s’il est négocié par les élus du CSE.

L’accord de branche doit être conclu par un ou plusieurs syndicats dits représentatifs au niveau de la branche et ayant obtenu au moins 30% des suffrages aux élections professionnelles. Il ne doit pas avoir fait l’objet d’opposition d’un ou de plusieurs syndicats représentatifs qui ont obtenu la majorité des suffrages aux mêmes élections. L’opposition doit être faite dans les 15 jours suivant la notification de l’accord par écrit avec les motivations et les points de désaccords.

Une fois adoptés les accords collectifs sont déposés électroniquement auprès de la DIRECCTE, sur la plateforme du Ministère du Travail prévu à cet effet et afin de répondre à l’obligation de publicité des accords, prévue par l’article L. 2231-5-1 du code du travail

  • La commission permanente paritaire de négociation et d’interprétation

Dans chaque branche est instituée une commission permanente paritaire de négociation et d’interprétation. Elle a pour mission d’élaborer chaque année un rapport d’activité comprenant un bilan des accords collectifs d’entreprises relatifs à la durée du travail, au travail à temps partiel, aux congés et au compte épargne-temps. Les accords d’entreprise lui sont transmis pour information.

Les négociations obligatoires dans l’entreprise : thème, périodicité et déroulement

L’introduction à la négociation collective dans les textes est étroitement liée avec les négociations obligatoires dans l’entreprise. Dans les entreprises qui disposent d’au moins un délégué syndical, l’employeur a l’obligation de prendre l’initiative d’engager, périodiquement, des négociations collectives obligatoires. On les appelle également négociations annuelles obligatoires (NAO) bien qu’elle ne soit pas toujours organisée chaque année.

Si ce n’est pas l’employeur qui en prend l’initiative, la négociation s’engage obligatoirement à la demande d’une organisation syndicale représentative

Thème et périodicité des négociations annuelles obligatoires

Le calendrier, les thèmes et la périodicité des négociations obligatoires peuvent eux-mêmes faire l’objet d’une négociation collective entre les délégués syndicaux et l’employeur.

Par défaut l’employeur a l’obligation d’organiser au moins une fois tous les 4 ans des négociations sur : 

  • la rémunération, notamment les salaires  ; 
  • le temps de travail ;
  • le partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise ;
  • l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes, afin de supprimer les écarts de rémunérations ;
  • la qualité de vie au travail

Dans les entreprises de plus de 300 salariés et dans d’autres cas spécifiques prévus aux articles L. 2341-1 et L. 2341-2 du Code du Travail, une négociation sur la gestion des emplois et des parcours professionnels doit également être engagée par l’employeur au moins une fois tous les 4 ans.

À noter

La thématique égalité professionnelle évolue souvent et l’index dont la publication des résultats est déjà obligatoire, s'étoffe à partir du 1er janvier 2022. Désormais il faut également publier l’ensemble des indicateurs du score final sur le site du ministère du Travail. En cas de résultats inférieurs aux seuils définis par décret, l’employeur a l’obligation de fixer et publier ses objectifs de profession pour chaque indicateur. Toutes les composantes de l’index doivent être communiquées au CSE et les indicateurs intégrés à la BDESE.

Déroulement des négociations obligatoires

C’est l’employeur qui a la responsabilité d'organiser les négociations obligatoires en conviant tous les syndicats représentatifs de l’entreprise. La négociation se déroule entre l’employeur et les délégués syndicaux. Tant que la négociation est en cours, l’employeur ne peut prendre aucune décision unilatérale dans les sujets traités lors de la négociation, sauf si une situation d’urgence le justifie.

Si les négociations débouchent sur un accord alors toutes les règles d’adoption et de dépôt des accords collectifs indiquées précédemment s’appliquent. Si les négociations n’aboutissent pas à un accord, un procès-verbal de désaccord est établi.

Le procès verbal de désaccord détaille les dernières propositions des parties et les mesures que l’employeur compte appliquer unilatéralement. Ce procès verbal de désaccord est également déposé auprès de la Direccte comme les accords collectifs.

Le Code du Travail prévoit une obligation de négociation, mais pas celle de trouver un accord !

Connaitre les conventions collectives

Quel est le rôle de la convention collective ? 

Nous l’avons vu, les conventions collectives font partie des accords de branche, mais avec un champ d’application plus large. Elles complètent ou adaptent les règles du Code du Travail aux spécificités de l’activité professionnelle à laquelle elles s’appliquent. Elles peuvent prévoir des dispositions non prévues par le code du Travail, comme des congés payés supplémentaires ou des primes de fin d’année ou des dispositions plus favorables, comme des indemnités de licenciement plus favorables que l’indemnité légale ou des règles d’indemnisation du chômage partiel plus favorable.

Comment connaître la convention collective de son entreprise ?

Il faut connaitre l’activité principale de son entreprise pour connaitre la convention collective qui s’y applique. Celle-ci est définie par le code APE de l’entreprise, délivré par l’INSEE. Il est possible de rechercher sa convention collective sur Legifrance, grâce à un outil de recherche et de consultation de l’ensemble des conventions collectives applicables en France. Les conventions collectives y sont répertoriées par activité, par identifiant de convention collective (IDCC) ou par numéro de brochure du journal officiel.

Il est également possible d’obtenir une nomenclature des conventions collectives sur le site du ministère du Travail, qui les classe par IDCC. Le ministère a également élaboré une table de correspondance entre grille de classification et convention collective. 

Enfin il est possible de connaitre la convention collective de son entreprise en se rapprochant de la Direccte dont l’entreprise dépend (sur le territoire de son siège social).

La convention collective est-elle obligatoire ?

L'employeur doit appliquer la convention collective :

  • si elle est conclue au niveau de l'entreprise ;
  • ou si l'entreprise entre dans son champ d'application territorial et professionnel et adhère à l'organisation patronale signataire ;
  • ou si la convention a été étendue au niveau national par le ministère du Travail.

Ainsi si la convention est étendue au niveau national par arrêté ministériel, elle s’applique à toutes les entreprises entrant dans son champ d’application et est obligatoire. Si la convention collective n’est pas étendue, elle n’est obligatoire qu’aux employeurs adhérents des syndicats signataires de ladite convention collective.

Une entreprise peut ne relever d’aucune convention collective.

La consultation des conventions collectives est gratuite en ligne. Le salarié doit pouvoir consulter la convention collective applicable sur son lieu de travail et un avis affiché sur le lieu de travail doit préciser l’intitulé de la convention application, l’endroit où un exemplaire à jour est consultable et les conditions de consultation. Enfin son intitulé doit obligatoirement figurer sur les bulletins de paie.

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Législation et travail

Guide des abréviations du CSE : mémo technique et mots clés

Vous vous perdez déjà dans les nombreux sigles et abréviations utilisés jusqu’à présent ? Vous vous demandez ce que signifie CSSCT, DS ou encore RSS ? Pas de panique c'est normal ! Non seulement il y a beaucoup d'abréviations liées au CSE, mais en plus avec leur mise en place au 1ᵉʳ janvier 2020, de nombreux sigles n’ont plus lieu d’être et d’autres nouveaux sont apparus. 

Suivez le guide complet des abréviations à connaitre pour les élus du CSE dans cet article et n'hésitez pas à nous en demander d'autres en commentaires !

abréviations CSE
Aperçu de l'article

Les abréviations et sigles du CSE

ASC : activités sociales et culturelles

Qu’est-ce que les ASC ?

Les missions du CSE sont variées, parmi elle se trouve les missions anciennement dévolues au comité d’entreprise (le CE) à savoir l’achat, la gestion et la proposition d’activités sociales et culturelles, ASC, au bénéfice des salariés. Ces activités font l’objet d’un budget spécifique alloué au CSE.

En savoir plus sur : le bugdet du CSE

BDES : base de données économique et sociale

Qu’est-ce que la BDES ?

La BDES est une base de données qui contient l’ensemble des informations nécessaires aux consultations et informations récurrentes que l’employeur met à disposition des membres du CSE. Il s’agit d’une obligation légale pour toutes les entreprises d’au moins 50 salariés. C’est un outil que l’employeur doit concevoir, élaborer et mettre à jour sur toutes les informations qui concernent les grandes orientations économiques et sociales de l’entreprise.

En savoir plus sur : la BDES

CE : comité d’entreprise

Qu’est-ce que le CE ?

Le comité d'entreprise (CE) une ancienne instance représentative dont les missions et une partie des modalités de fonctionnement ont été reprises par la nouvelle instance représentative du personnel unique et obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 11 salariés, le CSE. On parlait aussi de CCE, pour le comité central d’entreprise et de comité d’établissement dans le cas d’entreprises ayant plusieurs établissement et plus de 50 salariés.

CSE : comité social et économique 

Qu’est-ce que le CSE ?

Le comité social et économique (CSE) est l’instance représentative du personnel obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 11 salariés. Elle a été instaurée par les ordonnances Macron de septembre 2017, qui a fusionné toutes les missions des anciennes instances, les délégués du personnel (DP), le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et le comité d’entreprise (CE) en cette instance unique.

En savoir plus sur : le CSE

CSEC : comité social et économique central

Qu’est-ce que le CSEC ?

Dans les entreprises de plus de 50 salariés et qui disposent d’au moins 2 établissements, doit être mis en place un CSE central. Il se compose d’élus des différents CSE d’établissement, de représentants syndicaux et de l’employeur.

En savoir plus sur : le CSE central

CSSCT : commission santé sécurité et conditions de travail

Qu’est-ce que la CSSCT ? 

La CSSCT est la commission issue du CSE ayant en charge les sujets liés à la santé, la sécurité et les conditions de travail. Elle doit obligatoirement être mise en place dans toutes les entreprises de plus de 300 salariés. Elle ne dispose pas des attributions consultatives du CSE,  mais prépare des éléments pour que le CSE puisse délibérer et voter. La CSSCT reprend en partie les missions anciennement dévolues au comité d’hygiène de sécurité et conditions de travail (CHSCT).

CSSCTC : commission santé, sécurité et conditions de travail central

Qu’est-ce que la CSSCTC ?

Lorsque l’entreprise remplit les conditions d’obligation de mise en place d’un CSE Central et qu’elle dépasse l’effectif de 300 salariés, elle doit également mettre en place une CSSCT centrale.

En savoir plus sur : la CSSCT

DP : délégué du personnel

Qu’est-ce qu’un DP ?

Les DP sont une ancienne instance représentative du personnel dont les missions et une partie des modalités de fonctionnement ont été reprises par la nouvelle instance représentative du personnel unique et obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 11 salariés, le CSE.

DUP : délégation unique du personnel

Qu’est-ce que la DUP ?

La délégation unique du personnel (DUP) était un dispositif préexistant aux ordonnances Macron de septembre 2017 et prévoyant la possibilité d’instituer des représentants uniques des salariés dans certaines entreprises. Désormais la délégation unique du personnel n’existe plus dans les entreprises et ses missions ont été intégralement transférées au CSE depuis le 1ᵉʳ janvier 2020.

IRP : instance représentative du personnel

Qu’est-ce qu’une IRP ?

Les instances représentatives du personnel (IRP) sont l’ensemble des mandats de représentation du personnel défini dans la législation. Elles sont :

  • soit élues par les salariés, comme c’est le cas pour le CSE ;
  • soit désignées par les syndicats représentatifs dans l’entreprise, comme c’est le cas pour le délégué syndical ou le représentant syndical au CSE.

Depuis les ordonnances de septembre 2017 les instances représentatives du personnel désignées par les salariés ont été fusionnées en une unique instance qu’est le CSE.

RI : règlement intérieur du CSE

Qu’est-ce que le règlement intérieur du CSE ?

Le règlement intérieur (RI) du CSE est un document qui recense ses modalités d’organisation et de fonctionnement, distinct du règlement intérieur de l’entreprise. Il vient fixer les règles de fonctionnement et de vie du CSE, permettant sa bonne marche. Il est valable même lorsque les mandats des élus du CSE sont renouvelés, jusqu’à sa prochaine modification, qui doit toujours être adoptée à la majorité des membres du CSE.

Les abréviations et sigles des organisations syndicales

DS : délégué syndical

Qu’est-ce qu’un délégué syndical (DS) ?

Un délégué syndical est un représentant du personnel qui a été désigné par une organisation syndicale représentative dans l’entreprise. Le délégué syndical fait connaitre auprès de l’employeur les revendications et la position du syndicat auquel il appartient. Il négocie, revendique et participe aux négociations des accords collectifs. Il bénéficie de plusieurs moyens pour effectuer ses missions et peut cumuler plusieurs mandats comme celui de représentant syndical au CSE ou de membre de la délégation du personnel. Dans les entreprises de moins de 300 salariés, le délégué syndical est membre de droit du CSE. 

En savoir plus sur : le délégué syndical

Fédé : fédération syndicale

Qu’est-ce qu’une fédération syndicale ?

Dans le domaine des organisations syndicales, une fédération est le regroupement de syndicats d’un même secteur d’activité. Il existe deux façons de regrouper des syndicats :

  • regroupement par métier : la fédération regroupant alors tous les syndicats liés à ce métier ;
  • regroupement par territoire : un syndicat par région et la fédération regroupe les syndicats au niveau national.

Les fédérations de secteur différents peuvent également se regrouper et former des confédérations ou des unions syndicales. Une confédération désigne alors d’usage une organisation syndicale ayant vocation à représenter l’ensemble des salariés par l’union de toutes les fédérations représentant chaque secteur d’activité.

NAO : négociation annuelle obligatoire

Qu’est que la négociation obligatoire ou NAO ?

Dans les entreprises où il existe une ou plusieurs sections syndicales issues de syndicats dits représentatifs et dans lesquelles a été désigné au moins un délégué syndical, des négociations annuelles obligatoires doivent être organisées, à l’initiative de l’employeur ou de l’organisation syndicale représentative. Ces NAO doivent porter notamment sur les rémunérations et l’égalité professionnelle entre hommes et femmes.

En savoir plus sur : la négociation collective 

OS : Organisation Syndicale

Qu’est-ce qu’une organisation syndicale (OS ou syndicat) ?

Un syndicat est une association de personnes dont le but est de défendre ou promouvoir des intérêts communs professionnels. Les syndicats regroupent des personnes qui exercent la même profession ou des métiers similaires ou liés, et ont pour but la défense des droits et des intérêts matériels et moraux, collectifs et individuels des personnes visée par leurs statuts. Ils peuvent se constituer librement et leur création et fonctionnement sont encadrés en France par une réglementation stricte.

En savoir plus sur : les syndicats

RS : représentant syndical

Qu’est-ce que le représentant syndical (RS) au CSE ?

Le représentant syndical au CSE est un salarié désigné par une organisation syndicale représentative dans l’entreprise pour la représenter aux réunions du CSE. Dans les entreprises de moins de 300 salariés le délégué syndical est membre de droit du CSE. Dans les entreprises de plus de 300 salariés, les organisations syndicales représentatives peuvent désigner parmi les salariés, un délégué pour siéger au comité social et économique, désigné alors comme représentant syndical au CSE. Il ne dispose que d’une voix consultative au CSE et doit donner le point de vue du syndicat qu’il représente aux membres élus du CSE lors des consultations. Le cumul du mandat de représentant syndical au CSE est impossible avec celle de délégué du personnel élu au CSE.

RSS : responsable de section syndicale

Qu’est-ce qu’un responsable de section syndicale (ou RSS) ? 

Une organisation syndicale non représentative dans l’entreprise ne peut pas désigner de délégué syndical, mais elle peut désigner un salarié représentant de la section syndicale (RSS). Pour cela le syndicat doit tout de même remplir 4 conditions :

  • le syndicat doit être constitué depuis au moins 2 ans ;
  • il doit être compétent dans le champ géographique et professionnel de l'entreprise ;
  • il doit respecter les valeurs républicaines et d’indépendance ;
  • il doit satisfaire au critère de transparence financière.

Les missions du RSS sont les mêmes que celles du délégué syndical à l’exception de sa participation aux négociations des accords collectifs. Si son syndicat devient représentatif aux élections, le RSS peut alors être désigné délégué syndical

En savoir plus sur : la notion de syndicat représentatif 

UD : union départementale

Qu’est-ce qu’une UD ?

Au niveau des organisations syndicales, l’union départementale est le regroupement de sections syndicales et syndiqués d’un même département indépendamment de leur profession. On peut aussi parler d’union territoriale lorsque l’organisation ne correspond pas au découpage départemental français. Les UD sont un relai local de l’organisation syndicale nationale. Dans certaines organisations syndicales représentatives au niveau national, comme la CGT ou FO, les UD sont l’échelon d’organisation le plus important.

UL : union locale

Qu’est qu’une UL ?

Au niveau des organisations syndicales, l’union locale est le regroupement de sections syndicales et syndiqués d’une même localité, indépendamment de leur profession. Les unions locales sont l’échelon d’organisation syndicale le plus proche du terrain en rassemblant des syndiqués de différents secteurs. Les unions locales sont généralement organisées au niveau de zones d’agglomérations urbaines (où les activités salariées sont concentrées notamment). Ce sont souvent des déclinaisons à l’échelon inférieur des unions départementales, qui restent l’échelon le plus influent dans de nombreuses organisations syndicales.


Les abréviations et sigles de l’entreprise et du droit du travail

AT / MP : accident du travail / maladie professionnelle

Qu’est qu’un accident du travail ?

Le Code de la Sécurité Sociale définit l’accident du travail comme : “quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail de toute personne salariée ou travaillant à quelque titre que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise”. Les accidents de trajet et accident de salariés en mission ou formation professionnelle en dehors des heures de travail sont également concernés. Il y a 2 conditions pour qu'un accident soit reconnu comme un accident du travail  : 

  • être victime d’un fait accidentel dans le cadre de l’activité professionnelle ;
  • le fait accidentel a entrainé l’apparition soudaine d’une lésion.

Qu’est-ce qu’une maladie professionnelle ?  

Les maladies contractées par les salariés en lien avec leur activité professionnelle peuvent être reconnues comme maladies professionnelles. Un tableau des maladies professionnelles est annexé au Code de la Sécurité Sociale et répertorie les affections reconnues comme telles, mais des maladies qui n’y figurent pas peuvent être également déclarées maladies professionnelles sous certaines conditions.

Les AT / MP ouvrent droit à des indemnisations spécifiques dans le cas d’arrêts de travail ou d’incapacité de travail (temporaire ou permanente) engendrés par des accidents de travail ou des maladies professionnelles.

CA ou CP : congés annuels ou congés payés

Qu’est-ce qu’un congé annuel ou congé payé ?

Dans le droit du travail français, tout salarié a droit chaque année à des congés payés par l’employeur. Chaque mois de travail effectif (soit 30 jours ouvrables pour une année complète de travail) ouvre droit à 2,5 jours ouvrables de congés payés. Pendant un congé payé l’employeur verse au salarié une indemnité de congés payés. Toutes les modalités liées aux congés payés sont encadrées par les articles L3141-1 à L3141-33 du Code du Travail

CARSAT : caisse d’assurance retraite et de santé au travail

Qu’est que la CARSAT ?

Les caisses d’assurance retraite et de santé au travail ont été créées pour remplacer les CRAM (caisses régionales d’assurance maladie) depuis le 1ᵉʳ janvier 2020 (excepté en Île-de-France et Alsace-Moselle). C’est un organisme de droit privé de la sécurité sociale ayant une compétence régionale. Elle dépend à la fois de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et de la Caisse Nationale de l’Assurance Vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS). Elle est responsable de l’orientation des personnes qui cotisent auprès des CNAVTS pour les informer et les accompagner pour liquider leurs droits à la retraite. Tous les salariés qui dépendent du régime général de la Sécurité Sociale doivent s’adresser à la CARSAT pour tous les sujets concernant l’assurance vieillesse et l’assurance des risques professionnels. Les salariés cotisent au niveau national auprès de la CNAV pour se constituer une retraite et les entreprises versent des cotisations spécifiques à la CARSAT, dont les taux varient selon la nature de leur activité.

CET : compte épargne-temps

Qu’est-ce que le compte épargne-temps ?

Le compte épargne temps (CET) est un dispositif qui permet au salarié de stocker des jours de congés payés qu’il n’aurait pas pris afin de pouvoir en disposer plus tard ou bien en retirer une rémunération (immédiate ou différée). La mise en place d’un CET se négocie au sein de l’entreprise et doit être prévue par convention ou accord collectif. Les modalités d’utilisation des droits acquis par le salarié dans son CET doivent également être prévues dans la convention ou l’accord collectif.

CCN : convention collective nationale

Qu’est-ce qu’une convention collective ?

Une convention collective un accord écrit et négocié entre les syndicats et les employeurs. Elle est généralement négociée au niveau d’un secteur d’activité spécifique, par exemple la convention collective de la métallurgie. La convention collective adapte généralement les règles du code du travail à des situations propres au secteur d’activité concerné et doit être plus favorable que le Code du Travail sur ces règles ou bien proposer des dispositions non prévues par le Code du Travail. Elle peut traiter des différents sujets suivants :

  • condition d'emploi ;
  • formation professionnelle ;
  • conditions de travail ;
  • garanties sociales des salariés.

Les signataires de la convention collective doivent fixer son champ d’application au niveau géographique et professionnel. La plupart des conventions collectives sont donc nationales (CCN) mais il existe des conventions et accords régionaux ou départementaux dans certains secteurs.

L’employeur a l’obligation d’appliquer les dispositions de la convention collective dans 3 situations :

  • si la convention collective est conclue au niveau de l’entreprise ;
  • si l’entreprise entre dans son champ d’application ;
  • si elle a été étendue au niveau national par le ministère du Travail.

Le non-respect de la convention collective peut engendrer la saisie du conseil des prud’hommes par les salariés ou les syndicats.

DIR : Direction

Le mot DIR est souvent employé pour désigner une direction. Par exemple la DIR COM pour la direction de la communication.

Direccte : direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi

Qu’est-ce que la Direccte ?

La Direccte est un service déconcentré de l’État, au niveau de chaque région, appliquant les compétences et sous la tutelle des ministères du Travail et de l’Économie et des Finances. Il s’agit de l’interlocuteur privilégié des entreprises et des salariés sur tous les sujets concernant notamment l’entreprise, l’emploi, l’économie, le travail, les relations sociales, la concurrence et la consommation. C’est l’organe en charge du contrôle de l’application des règles en droit du travail, par le moyen des services de l’inspection du travail. C’est la Direccte qui est chargé de valider un certain nombre de décisions de l’employeur lorsque cela est prévu par la loi (licenciement d’un salarié protégé, plan de sauvegarde de l’emploi, etc.).

DRH, directeur des ressources humaines et RRH, responsable des ressources humaines

Que sont le DRH et le RRH ?

Le directeur des ressources humaines (DRH) est responsable de la politique de recrutement des salariés, de la gestion des relations entre les salariés et de la gestion de la politique sociale de l’entreprise. Par cette dernière mission, même s’il n’est pas le représentant légal de l’employeur, il est souvent un acteur clé du dialogue social dans l’entreprise et accompagne généralement l’employeur pendant les CSE. 

Le responsable des ressources humaines (RRH) est généralement hiérarchiquement rattaché au DRH et coordonne la politique de gestion des ressources humaines dans l’entreprise.

DUERP : document unique d’évaluation des risques professionnels

Qu’est-ce que le DUERP ?

Le document unique d’évaluation des risques professionnels (DU, DUER ou DUERP) est un registre obligatoire à tenir et mettre à jour par l’employeur qui liste l’ensemble des risques professionnels que les salariés encourent et les actions de prévention et de protection menées par l’entreprise. L’absence de mise à jour ou la non-présentation de ce registre à l’inspection du travail expose l’employeur à des sanctions de contraventions

PEE, plan d’épargne entreprise et PERCO, plan d’épargne pour la retraite collectif

Qu’est-ce que le PEE et le PERCO ?

Le PEE, le PERCO ou le nouveau PERE-CO sont des plans d’épargnes salariales. Lorsque l’entreprise distribue à ses salariés de l’argent au titre de l’intéressement ou la participation, il peut être placé sur des plans d’épargne dit salariale (car ouverts aux salariés). 

  • Le PEE permet aux salariés de se constituer une épargne sous la forme d’un portefeuille de valeurs mobilières ;
  • Le PERCO, ou le nouveau PERE-CO, permet aux salariés de se constituer une épargne qui pourra compléter leurs revenus au moment de leur retraite.

Ces plans d’épargnes salariales bénéficient d’un régime fiscal et social plus avantageux et comportent l’obligation d’une aide apportée par l’employeur. Sur ces plans d’épargnes salariés des versements volontaires, appelés abondement, du salarié et de l’employeur sont possibles.

PSE : Plan de Sauvegarde de l’Emploi

Qu’est qu’un plan de sauvegarde de l’emploi ?

Un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) est un dispositif permettant de limiter les licenciements pour motif économique dans une entreprise. Un plan de sauvegarde de l’emploi doit être obligatoirement établi dans les entreprises de plus de 50 salariés, lorsqu’un projet de licenciement concerne minimum 10 salariés sur une période de 30 jours consécutifs. Il contient notamment un plan de reclassement pour faciliter le reclassement des salariés dont le licenciement est inévitable. Le contenu du plan de sauvegarde de l’emploi doit être présenté à la Direccte par l’employeur pour qu’elle le valide. 

RGPD : règlement général sur la protection des données

Qu’est-ce que le RGPD ?

Le RGPD, ou règlement général sur la protection des données est un texte réglementaire européen qui est entré en vigueur en mai 2018. Il est le texte de référence pour encadrer juridiquement le traitement des données personnelles sur l’ensemble du territoire de l’Union Européenne. Il poursuit 3 objectifs :

  • renforcer le droit des personnes vis-à-vis de leurs données personnelles ;
  • responsabiliser tous les acteurs qui traitent des données personnelles ;
  • renforcer la coopération entre les autorités qui traite de la protection des données personnelles.

RPS : risques psychosociaux

Quelle est la définition des risques psychosociaux (RPS) ?

Un risque psychosocial (RPS) est un risque pour la santé physique et mentale des salariés. Les représentants du personnel, les pouvoirs publics et les employeurs sont particulièrement sensibilisés à la prévention des risques psychosociaux dans le monde du travail. Selon les différentes entités qui étudient ce sujet, les risques psychosociaux sont à la jonction de l’individu et de sa situation de travail et sont donc multiples. L’INRS considère comme des RPS, les situations professionnelles où sont présents, de manière combinée ou non : 

  • le stress engendré par un déséquilibre entre la perception des contraintes et la perception des ressources pour y faire face ;
  • les violences internes à l’entreprise, tel que le harcèlement moral ou sexuel ou des conflits exacerbés  ;
  • les violences externes commises par des personnes extérieures à l’entreprise, comme des insultes, menaces, agressions, etc. 

Les risques psychosociaux peuvent être engendrés par l’activité qu’exerce la personne ou bien par l’organisation ou les relations de travail. L’employeur et les représentants du personnel doivent œuvrer ensemble pour leur prévention.

UES : unité économique et sociale

Il s’agit d’une notion en droit du travail qui oblige au regroupement de plusieurs entreprises distinctes pour atteindre les seuils nécessaires à la mise en place d’un CSE. Une UES doit être reconnue par décision de justice ou un accord conventionnel. Les dispositions à prendre suite à la reconnaissance d’une UES sont encadrées par l’article L2313-8 du Code du Travail.


Élus du CSE, vous avez entendu d'autres abréviations ou sigles concernant le CSE, le droit du travail ou votre entreprise ? Partagez-les en commentaires !

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Législation et travail

Conseil d’entreprise : missions, constitution et attributions

L’institution d’un conseil d’entreprise au sein d’une entreprise est une nouveautés des ordonnances Macron dont le rôle est qu’il exerce l’ensemble des attributions du CSE pour devenir le seul compétent pour négocier, conclure et réviser les accords d’entreprise ou d’établissement.

Toutefois, sa constitution doit respecter une procédure particulière. Elus, savez-vous ce que représente le conseil d’entreprise et comment le constituer ?

Constitution d’un conseil d’entreprise

Le conseil d’entreprise est un organe facultatif, qui peut être institué par accord d’entreprise à durée indéterminée par un accord majoritaire (article L. 2232-12, alinéa 1er du Code du travail).

Cela signifie qu’il n’y a pas possibilité de validation d’un accord minoritaire par référendum. Toutefois, dans les entreprises dépourvues de délégué syndical, il est possible d'en créer un par un accord de branche étendu.

Si un conseil d’entreprise est créé, il a vocation à remplacer le CSE, nouvelle instance qui a vocation à remplacer les anciennes instances représentatives du personnel, DP, CE et CHSCT.

Attributions d’un conseil d’entreprise

Il s'agit d'une structure qui vient remplacer le CSE en exerçant toutes ses attributions. Cela signifie qu'il est le seul compétent pour négocier, réviser et conclure des conventions et accords d'entreprise ou d'établissement. Ainsi, les délégués syndicaux présents au sein de l’entreprise n’auront plus la capacité de conclure des accords collectifs.

Il est représenté par une délégation de représentants du personnel titulaires, qui sont les premiers négociateurs (article L. 2321-1 du Code du travail). 

Il revient alors à l'accord de préciser la composition de la délégation qui négocie les conventions et accords d'entreprise ou d'établissement (article L. 2321-7 du Code du travail).  

Conditions de validité des accords conclus par le conseil d'entreprise

L'accord d'entreprise ou d'établissement conclu avec le conseil d'entreprise est valable de deux manières :

  • soit, il existe une majorité en nombre (l'accord doit être signé par la majorité des représentants du personnel titulaires membres du conseil d'entreprise).
  • soit, il existe une majorité des suffrages exprimés (l'accord doit être signé par un ou plusieurs membres titulaires ayant recueilli la majorité - plus de 50% - des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles). 

Si vous avez créé une conseil d'entreprise, nous vous remercions de laisser votre témoignage en commentaire afin de savoir votre retour sur sa constitution.

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Législation et travail

Qu’est-ce qu’un accord national interprofessionnel (ANI) ?

Un accord national interprofessionnel, dit ANI, est un accord portant sur les conditions de travail et les garanties sociales des salariés au sein des entreprises, dont l’objectif est de couvrir l’ensemble du territoire français dans plusieurs secteurs d’activités.

détail accord national interprofessionnel

Il s’agit d’une réunion de l’ensemble des partenaires sociaux, à savoir les syndicats de salariés et les syndicats d’employeurs pour négocier de nouveaux droits et garanties sociales pour les salariés et employeurs.

Dès lors que les parties ont trouvé un compromis, l’accord va s’imposer à l’employeur qui est membre d’un syndicat patronal signataire. A contrario, si un employeur est membre d’un syndicat patronal non signataire de l’accord, ce dernier ne lui est pas opposable, à moins que l’accord ne soit étendu.

Un accord étendu est un accord qui va s’appliquer à tous, signataires et non signataires.

L’ANI est une source d’inspiration pour le législateur pour qu’il légifère de nouvelles lois. Par exemple, la loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi est inspirée pour une grande partie de l’ANI du 11 janvier 2013 sur la sécurisation de l’emploi et parcours professionnels.

Quel retour depuis 2013 sur les ANI ?

Depuis 2013, de nombreux ANI ont été signés afin d'attribuer des droits et des garanties sociales aux salariés et employeurs. 

Les deux ANI les plus fondamentaux sont l'ANI du 11 janvier 2013 et l'ANI du 19 juin 2013.

L'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, sur la sécurisation de l’emploi et parcours professionnels, a repris pour tout ou partie par la loi du 19 janvier 2013. En effet, cet ANI, relatif à la compétitivité et la sécurisation de l'emploi, vient offrir plus de flexibilité aux entreprises et de nouveaux droits au salariés.

Une sécurisation des parcours professionnels pour les salariés :

  • Des droits rechargeables à l'assurance chômage.
  • Un compte personnel de formation intégralement transférable.
  • La généralisation de la complémentaire santé.
  • Un meilleur encadrement du travail à temps partiel.
  • Une taxation des contrats de courte durée et l'aide à l'embauche d'un jeune en CDI.

De la flexibilité pour les entreprises :

  • Création des accords de compétitivité-emploi ou accord de maintien dans l'emploi.
  • Réformer les licenciements pour motif économique collectifs et les plan sociaux.
  • Baisse de la prescription pour saisir le juge afin de diminuer les risques judiciaires.

L'accord national interprofessionnel du 19 juin 2013, sur la qualité de vie au travail et l'égalité professionnelle, avait pour ambition d'articuler l'amélioration de la performance et des conditions de travail aux différents niveaux de l'entreprise. 

Vous pouvez télécharger gratuitement les ANI du 11 janvier 2013 et du 19 juin 2013 : ANI du 11 janvier 2013 et ANI du 19 juin 2013.   Source @LEGIFRANCE

Les accords nationaux interprofessionnels du 22 février 2018 avec d'une part, celui relatif à la réforme de l’assurance chômage et d'autre part, celui pour l’accompagnement des évolutions professionnelles, l’investissement dans les compétences et le développement de l’alternance.

L'ANI sur l'assurance chômage du 22 février 2018 prévoit les mesures suivantes : 

  • Une indemnisation des démissionnaires pour bénéficier de l'aide au retour à l'emploi projet (AREP) à la condition de justifier d'une part, d'un projet d'évolution professionnelle réel et sérieux et, d'autre part, une durée d’affiliation minimale à l’assurance chômage ininterrompue de 5 ans.
  • Une indemnisation des travailleurs indépendants face au risque de perte d'activité par une allocation de 800 euros versée durant 6 mois consécutifs à la condition de justifier une situation de liquidation judiciaire et à une condition de revenus suffisants avec un plancher fixé à 10 000 € durant deux années.
  • Ouverture à la négociation de branche du régime des contrats courts.

Quant à l'ANI du 22 février 2018 pour l’accompagnement des évolutions professionnelles, l’investissement dans les compétences et le développement de l’alternance est une avancée importante en matière de compétitivité et d'emploi. Un accord a été trouvé avec pour objectif de mettre la formation professionnelle au service de la compétitivité des entreprises, mais également de l'employabilité des salariés et de l'emploi des jeunes. Il est prévu les mesures suivantes :

  • Un pilotage de l'alternance par les branches en rendant notamment le système de l'apprentissage plus agile. 
  • La simplification de la formation des salariés tout au long de leur vie professionnelle avec notamment un abondement du CPF des salariés en heures supplémentaires, un accès à la formation simplifié pour les salariés. 

L'accord national interprofessionnel du 10 mai 2019 sur la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO. Cet acoord met en oeuvre les orientations stratégiques 2019-2022 de l'AGIRC-ARRCO. Il est prévu :

  • Une indexation des pensions de retraite sur les prix pendant 4 ans.
  • Des nouvelles situations d'exonération des coefficients de solidarité.
  • Attribuer à nouveau une partie des réserves de gestion administrative aux réserves techniques du régime, qui servent au paiement des pensions.

Vous pouvez télécharger gratuitement les ANI du 22 février 2018 et celui du 10 mai 2019 : ANI du 22 février 2018 relatif à l'assurance chomage Source @UNEDIC ANI du 22 février 2018 relatif à l'accompagnement des évolutions professionnelles, l'investissement dans les compétences et le développement de l'alternance Source @LEGIFRANCE ANI du 10 mai 2019 Source @AGIRC-ARRCO

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conflit
Législation et travail

Conflit individuel et conflit collectif : différence ?

Au cours de la relation de travail, des conflits peuvent survenir, qu’ils soient individuels ou collectifs. C’est normal !

Une mésentente peut intervenir entre deux salariés, mais encore avec l’employeur pendant le contrat de travail ou à son issue sur les motifs du licenciement devant le conseil de prud’hommes.

Conflit individuel et conflit collectif

Elus, il est important de savoir distinguer le conflit individuel du conflit collectif et connaître les outils permettant de les résoudre.

Qu'est-ce qu'un conflit ?

Du latin « conflictus », le mot conflit signifie heurt, choc, lutte ou encore attaque. A l’origine, le conflit avait pour signification la lutte armée, le combat du pouvoir entre personnes. Aujourd’hui, le terme de conflit s’applique à toute personne étant en désaccord.

Conflit individuel ?

Un conflit individuel est un conflit entre un employeur et un salarié lié par un contrat de travail devant le conseil de prud’hommes. Il est souvent jugé devant le conseil de prud’hommes, comme par exemple :

  • une action en requalification de CDD en CDI,
  • une en résiliation judiciaire ou en prise d’acte de la rupture du contrat de travail.

Cas particulier des journalistes

Les parties peuvent se mettre d’accord pour soumettre les conflits individuels à une commission paritaire amiable, qui a une mission de conciliation en étant composée de 2 représentants des employeurs et de 2 représentants des journalistes désignés par les organisations patronales et de salariés en cause (article 47 de la convention collective des journaliste).

Conflit collectif ?

Le conflit collectif est un conflit entre plusieurs salariés liés par un contrat de travail à un même employeur.

Il est souvent défendu par des syndicats devant les juridictions, comme par exemple :

  • une action pour discrimination salariale devant le conseil de prud’hommes,
  • une action devant le tribunal d’instance devenu le tribunal de grande instance, futur tribunal judiciaire en 2020, pour un litige relatif à l’annulation des élections professionnelles demandées par plusieurs salariés à un syndicat.

Cas particulier des journalistes

Les conflits collectifs peuvent être soumis à une commission de conciliation (article 48 et 49 de la convention collective des journalistes). En cas d’échec de la conciliation, les parties peuvent soumettre leur litige à un arbitrage (article 50 de la convention collective des journalistes).

Le règlement des conflits

Le règlement des conflits

Le règlement des conflits individuels et collectifs peut se faire par différents interlocuteurs :

  • L'inspection du travail qui a pour rôle de contrôler, mais également informer, conseiller, concilier et décider en ayant un droit d'entrée dans l'entreprise et de constater les infractions à la législation du travail.
  • Le défenseur syndical, qui a pour rôle d'assister et de représenter les salariés dès lors qu'un litige a lieu devant une juridictions du premier degré (Conseil de prud'hommes) ou du second degré (Cour d'appel). 
  • Le conseiller du salarié, qui a pour rôle d'assister bénévolement le salarié convoqué à un entretien préalable à un licenciement dans les entreprises qui n’ont pas de CSE.
  • Le Conseil de prud'hommes, dont le rôle est de juger les litiges individuels naissant entre les employeurs et les salariés.
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RAPPEL

Un conflit peut donner suite à une grève par les salariés. Il convient de rappeler que le droit de grève est un droit constitutionnel reconnu à tous les salariés et, en conséquence, l'exercice d'un tel droit ne peut justifier ni sanction, ni licenciement !

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certificat de travail
Législation et travail

Le conseiller du salarié : rôle et missions ?

Tout salarié peut avoir besoin d'un conseil lors de l'entretien préalable au licenciement quand l'entreprise est dépourvue d'instances représentatives du personnel. Zoom sur le conseiller du salarié. 

conseiller du salarié

Qu’est-ce qu’un conseiller du salarié ?

Un conseiller du salarié est une personne qui exerce une activité de conseil du salarié à titre bénévole en l’assistant lors de son entretien préalable au licenciement dès lors que l’entreprise est dépourvue d’instances représentatives du personnel, à savoir le comité social et économique remplaçant les anciennes instances représentatives.

Quelles missions pour le conseiller du salarié ?

Le rôle de conseiller du salarié n'est pas précisément défini dans la loi. Il possède seulement la mission suivante : 

Autrement dit, il a pour rôle d'intervenir, demander des explications à l'employeur, présenter ses observations, mais également faire office de témoin pour le salarié et rédiger une attestation rapportant le déroulement et le contenu de l'entretien préalable (Cass. soc. 27 mars 2001, n°98-44666).

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En aucun cas, le conseiller du salarié peut produire en justice une fausse attestation en relatant sciemment des faits matériellement inexacts (Cass. soc. 26 mars 2002, n°01-84215). S'il produit du faux en justice, il encourt alors une peine d'un an de prison et 15 000 euros d'amende (article 441-7 du Code pénal).

Le conseiller du salarié est tenu au secret professionnel, ainsi qu'à une obligation de discrétion, comme les membres du comité social et économique, sous peine de radiation de la liste des conseillers par l'autorité administrative (articles L. 1232-13 et D. 1232-12 du Code du travail).

Quel champ d'intervention pour le conseiller du salarié ?

Le champ d'intervention du conseiller du salarié représente le secteur géographique où il exerce sa mission.

Ainsi, il exerce sa mission dans :

  • le département où est établie la liste à laquelle il appartient ;
  • les entreprises dépourvues d'instances représentatives du personnel élues ou désignées, à savoir l'absence de comité social et économique remplaçant les anciennes instances représentatives du personnel, ou encore l'absence de délégué syndicaux.

Les moyens dont dispose le conseiller du salarié ?

Le conseiller du salarié, lui-même salarié, dispose de plusieurs moyens pour l'exercice de ses missions :

  • 15h de crédit d'heures par mois dans dans les entreprises d'au  moins de 11 salariés, sans report d'un mois à l'autre ne soit possible,
  • un accès à la formation. 

Qui peut être conseiller du salarié ?

Toute personne peut devenir conseiller du salarié, à la condition de bénéficier d'une expérience dans le monde de l'entreprise et des relations entre employeurs et salariés, ainsi que des connaissances en droit social.

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Les conseillers prud'homaux, qui sont en activité, ne peuvent pas exercer la fonctions de conseiller du salarié en raison d'un conflit d'intérêts.

Où trouver un conseiller du salarié ?

Les conseillers du salarié figurent sur une liste mise en oeuvre dans chaque région par la DIRECCTE après consultation des organisations de salariés et d'employeurs les plus représentatives.

 Cette liste est ensuite arrêtée par le préfet du département et est révisées tous les 3 ans tout en pouvant être complétées à tout moment. 

Comment accéder à cette liste ?

Cette liste peut être consultée dans chaque section de l'inspection du travail ou encore dans toutes les mairies.

Combien de temps reste-t-on conseiller du salarié ?

Le conseiller du salarié est investi d'un mandat de 3 ans reconductible. 

Comment arrêter d'être conseiller du salarié ?

Le conseiller du salarié, bénévole, peut se démettre de ses fonctions à tout moment. Il peut également être radié de la liste en cas de violation du secret professionnel ou de son obligation de discrétion. 

Le conseiller du salarié est un salarié protégé : sa protection s'inscrit dans le cadre de l'article L. 1232-7 du Code du travail et commence à courir à compter du jour où la liste des conseillers du salarié est arrêtée dans le département par le préfet.


Cela signifie que la mission de conseiller du salarié ne peut être une cause de rupture du contrat de travail. Le licenciement du conseiller du salarié ne doit intervenir qu'après autorisation de l'inspecteur du travail. Cette autorisation est également requise durant 12 mois suivant la cessation des fonctions.  

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prime
Législation et travail

Refus de prime : comment aider le salarié à faire valoir ses droits ?

La prime est un élément de la rémunération du salarié. Distincte de son salaire habituel, la prime est versée de manière exceptionnelle à un moment bien précis.

Il en existe de différentes sortes : prime d'ancienneté, de 13ème mois, de fin d’année, de Noël, de panier, de repas, de rendement, de vacances, de présence ou d’assiduité, de pénibilité, de précarité, ou encore la prime d'activité, etc.

prime

Peu importe sa dénomination, la prime est obligatoire pour l’employeur dès lors qu’elle résulte d'au moins un des 4 éléments :

  • d’un accord collectif
  • du contrat de travail
  • d’un usage, c’est-à-dire un engagement constant, fixe et général
  • d’un engagement unilatéral de l’employeur, c’est-à-dire que ce dernier s’est expressément engagé à verser une prime, même si le montant est variable

Toutefois, il peut arriver que l’employeur refuse de verser la prime par inadvertance ou de manière délibérée.

Elus, vous pouvez aider le salarié à faire valoir ses droits à la prime. Découvrez comment !

Fonctionnement de la prime

La prime fonctionne comme une récompense due par l’employeur aux salariés.

Elle est toujours convenue par l’employeur peu importe le support, c’est-à-dire qu’elle peut être instaurée par un accord collectif, le contrat de travail, un usage ou un engagement unilatéral.

ENGAGEMENT

L'EMPLOYEUR S'ENGAGE A VERSER UNE PRIME

Evènements

BON RÉSULTAT, BONNE ASSIDUITÉ, DÉPART, VACANCES... 

VERSEMENT

L'EMPLOYEUR VERSE LA PRIME LÉGALEMENT DUE AU SALARIE

Obligation de la prime

La prime doit est obligatoirement versée par l’employeur dès lors qu’elle est convenue par écrit ou résulte d’un usage constant, fixe et général.

Autrement dit, si l’employeur ne verse pas la prime légalement due au salarié, ce dernier peut la réclamer.

Objectifs quantifiables et mesurables : qu'est-ce que ça signifie ?


La prime est souvent convenue pour des objectifs quantifiables et mesurables.

Comment faut-il interpréter cela ?


Un objectif quantifiable signifie que l’objectif doit être minutieusement défini en fonction d’un nombre précis à atteindre, mais également être en capacité de l’évaluer concrètement.


Un objectif mesurable signifie que l’objectif doit être concret. Un objectif mesurable doit être quantifié ou qualifié, ce qui veut dire qu’un seuil doit être déterminé ou à atteindre.


La réalisation des objectifs se base sur la méthode SMART, soit :

  • Spécifique : clair, précis et compréhensible par tous ;
  • Mesurable : quantifié ou qualifié permettant de déterminer le niveau à atteindre ;
  • Acceptable : atteignable, réalisable et accepté par les participants ;
  • Réaliste : possible à réaliser tout en étant challengeant ;
  • Temporellement défini : défini dans le temps, à une date déterminée.

Que dit la loi en cas de refus ?

En cas de refus de paiement d'une prime légalement convenue entre l'employeur et le salarié, ce dernier peut demander l'exécution de cette obligation au motif du non-respect de l'accord collectif, du contrat de travail, de l'usage ou de l'engagement unilatéral. 

Elus, sachez accompagner le salarié en l'aidant à rédiger un courrier recommandé avec accusé de réception pour des raison de preuves.

A défaut de réponse de l'employeur, le salarié est en droit de saisir la juridiction prud'homale, le Conseil de prud'hommes, en référé afin de demander le paiement de la prime.

Pour saisir le Conseil de prud'hommes en référé, vous devez remplir et envoyer le formulaire CERFA n°15586 et celui relatif au Bordereau de pièces au Conseil de prud'hommes compétent. 

Si le manager ou le chef ne donne pas la totalité de la prime, que faire ? Un paiement rétroactif est-il possible ?

Si une prime est partiellement due alors que le salarié est en droit de la recevoir en totalité, il peut demander à son employeur des explications par lettre recommandé avec accusé de réception pour des raisons de preuve.

Le paiement rétroactif est possible si la prime due à un instant donné n'a pas été payée au salarié. 

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accord de performance collective
Législation et travail

Accord de performance collective : que dit le Code du travail ?

Plus d'une centaine d'accords de performance collective ont été signé depuis sa création par les ordonnances Macron et son entrée en vigueur le 1er janvier 2018.

Il vient remplacer l’accord de maintien de l’emploi, l’accord de préservation ou de développement de l’emploi, l’accord de mobilité interne, ainsi que les dispositions visant à la modification du contrat de travail par un accord de réduction du temps de travail.

Elus, venez découvrir ce qu'est un accord de performance collective !

accord de performance collective

Qu'est ce qu'un accord de performance collective ?

Selon l’article L. 2254-2 du Code du travail, l’accord de performance collective est mis en œuvre afin de :

  • répondre aux nécessités liées au fonctionnement de l’entreprise
  • de préserver ou développer l’emploi.

La première hypothèse appelle à des situations larges, telles les difficultés économiques, la réorganisation de l’entreprise ou encore, un déménagement.

Cet accord a pour objet de procéder à des aménagements telles que :

  • aménager la durée du travail, ses modalités d'organisation et de répartition
  • aménager la rémunération au sens de l'article L. 3221-3 dans le respect des salaires minima hiérarchiques mentionnés au 1° du I de l'article L. 2253-1
  • déterminer les conditions de la mobilité professionnelle ou géographique interne à l'entreprise.

Contenu de l'accord de performance collective

L’accord de performance collective est conclu au niveau de l’entreprise (article L. 2254-2, I du Code du travail), de l’établissement ou du groupe (article L. 2231-11 du Code du travail).

Sur le contenu de l’accord, un préambule est obligatoire afin de définir les objectifs et préciser certaines modalités (article L. 2254-2, II du Code du travail) :

  • les modalités d'information des salariés sur son application et son suivi, pendant toute sa durée, voire l'examen de la situation des salariés à son terme
  • les conditions dans lesquelles les dirigeants salariés, les mandataires sociaux et les actionnaires fournissent des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés
  • les modalités de conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale des salariés.

Sur la durée, cet accord peut être conclu pour une durée déterminée comme une durée indéterminée, mais, à défaut de précision sur la durée dans l’accord, celle-ci est de 5 ans.

Conditions de validité de l'accord 

L’accord de performance collective est soumis aux conditions de validité des accords majoritaires (article L. 2232-12 du Code du travail).

Ainsi, il faut la signature d’une ou plusieurs organisations syndicales de salariés représentatives ayant recueilli plus de 50% des suffrages exprimés en faveur des organisations syndicales représentatives au premier tour des dernières élections.

A défaut, il est possible d’utiliser le référendum (article L. 2232-12 du Code du travail).

ACCORD D’ENTREPRISE SUR LA DUREE ET L’ORGANISATION DU TRAVAIL

Effets de l'accord 

Les dispositions de l’accord de performance collective se substituent à toutes les clauses du contrat de travail, même les moins favorables au salarié (article L. 2254-2, III du Code du travail).

Une fois l’accord valide, l’employeur doit informer les salariés par tout moyen de l’existence, du contenu de l’accord et du droit de l’accepter ou de le refuser (article L 2254-2, IV du Code du travail).

Le salarié dispose d’un mois pour refuser l’application de l’accord en adressant un courrier écrit à son employeur. Le refus est constitutif d’un licenciement pour refus d’application de l’accord de performance collective à son contrat de travail. 

Ce motif est une cause réelle et sérieuse de licenciement et l’employeur dispose de 2 mois pour diligenter la procédure de licenciement en suivant la procédure de licenciement pour motif personnel.

Exemples d’accords de performance collective

Nous vous présentons deux exempels d'accords de performance collective disponibles sur le site Légifrance.

ACCORD D’ENTREPRISE SUR LA DUREE ET L’ORGANISATION DU TRAVAIL AU SEIN DE « L’UES NGE » TÉLÉCHARGER ICI

ACCORD DE PERFORMANCE COLLECTIVE RELATIF A LA REINTEGRATION DE LA QUOTE-PART MENSUELLE DE 13ème DANS LE SALAIRE MENSUEL BRUT DE BASE DE LA SOCIETE DMO TÉLÉCHARGER ICI

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Législation et travail

Droit d’alerte cse : exemples, procédure et explication

Actuellement, avec un contexte économique et social tendu et les difficultés économiques que peuvent rencontrer les entreprises, le nombre de procédures de droit d'alerte augmentent. 

On entend souvent parler des différents droits liés à la représentation salariale notamment le droit de retrait des salariés ou le droit d'alerte du CSE et des élus représentants du personnel dans les entreprises. Aussi, on peut se questionner sur la définition précise du droit d'alerte, ses possibilités de mise en œuvre et son encadrement légal.

Élus, connaissez-vous les contours du droit d'alerte dont vous disposez pour saisir et interroger la direction sur la gestion de l'entreprise ? 

procédure droit d'alerte

Qu'est-ce que le droit d'alerte ?

Définition du droit d'alerte

Le droit d'alerte des représentants du personnel, auparavant les DP, CE, CHSCT et maintenant le CSE est un droit des instances représentatives du personnel ouvert dans différentes situations pour faire cesser un trouble.

Ainsi, dans les entreprises d'au moins 11 salariés, le CSE peut exercer ce droit dans deux situations (article L. 2312-5 du Code du travail). Il s'agit :

  • du droit d'alerte en cas d'atteinte aux droits des personnes (ancien droit d'alerte qui incombait aux délégués du personnel) : article L. 2312-59 du Code du travail ;
  • du droit d'alerte en cas de danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement (ancien droit d'alerte qui incombait au CHSCT) : article L. 2312-60 du Code du travail ;

Dans les entreprises d'au moins 50 salariés, les élus du CSE disposent de ce droit d'alerte dans autres trois situations supplémentaires :

  • En cas d'utilisation non conforme du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) aux articles L. 2312-61 et L. 2312-62 du Code du travail [ATTENTION : le CICE est supprimé depuis le 1er janvier 2019, hormis les rémunérations versées à des salariés affectés à des exploitations à Mayotte] ;
  • en cas de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise aux articles L. 2312-63 et suivants du Code du travail relatifs au droit d'alerte économique ;
  • en cas d'accroissement important des contrats précaires ou de faits susceptibles de caractériser un recours abusif à ces contrats aux articles L. 2312-71 et suivants du Code du travail relatifs au droit d'alerte sociale.

Ce terme de droit d'alerte peut faire penser au lanceur d'alerte, tel que le définit la loi  n°2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite "loi Sapin 2".  Dans ce cadre, le lanceur d'alerte est une personne qui révèle, de bonne foi, des faits ayant une grave atteinte à l'intérêt général. Le droit d'alerte relève du Code du travail et non du cadre de cette loi. 

Qui dispose du droit d'alerte ?

Le droit d'alerte incombe à tout travailleur dans l'entreprise.

Toutefois l'employeur et les représentants du personnel dans l'entreprise, élues au CSE ou délégués syndicaux, sont particulièrement concernés par le droit d'alerte ayant la responsabilité de la santé, la sécurité et les conditions de travail des employés.

Ils peuvent donc, selon l'article L.L 4131-2 du Code du travail exercer un droit d’alerte lorsqu’ils estiment que la situation d’un salarié, ou une situation autre (nous les détaillons ci-après) présente un risque pour la vie ou pour la santé de ce même salarié ou de ceux de l'entreprise.

Que dit la loi ?

C'est l'article L.4113-1 du Code du travail qui définit le droit d'alerte. Il précise que « le travailleur alerte immédiatement l’employeur de toute situation de travail dont il a motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection. »

Comment utiliser le droit d'alerte ? 

Le droit d'alerte signifie concrètement que dès qu'un salarié de l'entreprise constate une situation dangereuse ou présentant un risque pour la santé physique et/ou morale de tout travailleur dans l'entreprise, il doit informer par tout moyen son employeur. Il peut s'agir d'un mail, d'une lettre, d'une note, d'un appel téléphonique ou d'une interpellation des représentants du personnel. Nous détaillons plus bas les différentes procédures à suivre pour bien user du droit d'alerte selon les situations

Exemples d'utilisation du droit d'alerte

Il existe de nombreux cas possibles de droit d'alerte que nous avons décidé de recenser. En effet, le droit d'alerte peut concerner   :

  • une atteinte aux droits des personnes,
  • un danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement,
  • des faits affectant de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise,
  • des faits d'accroissement important ou de recours abusifs à des contrats précaires.
  • Exemple d'un cas de droit d'alerte pour atteinte au droit des personnes (Cass. soc. 17 juin 2009, n°08-40274) : Les DP, en estimant une atteinte aux libertés individuelles, par l'envoi aux responsables d'une société de lettres anonymes comportant des renseignements démontrant que l'auteur avait eu accès à des courriers confidentiels et verrouillés de l'entreprise auxquels l'employeur a demandé à son service informatique de contrôler les ordinateurs des salariés susceptibles d'avoir eu accès à ces informations, ont saisi le conseil de prud'hommes pour qu'il soit ordonné à l'employeur de procéder avec eux à une enquête relative aux conditions de consultation des messageries électroniques des salariés concernés, ce qui a été validé dans le cadre du droit d'alerte des DP. Cette jurisprudence est transposable au CSE dans les entreprises d'au moins 11 salariés. Il peut aussi s'agir de cas de harcèlement moral ou de discrimination.
  • Exemple d'un cas de droit d'alerter pour danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement : un représentant du personnel qui constate qu'il existe d'un risque grave pour la santé publique ou l'environnement, tel une machine dangereuse ou une allergie du salarié lié au poste de travail (Cass. soc. 20 mars 1996, n°93-40111).
  • Exemple d'un cas de droit d'alerte pour des faits affectant de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise (droit d'alerte économique) : Le CE est en droit d'exercer cette prérogative s'il a connaissance de faits pouvant affecter de manière préoccupante la situation de l'entreprise, y compris en l'absence de difficultés économiques présentes ou prévisible, comme une réorganisation de l'entreprise portant son activité ingénierie au niveau mondial (Cass. soc. 18 janvier 2011, n°10-30126).
  • Exemple de cas de droit d'alerte pour des faits d'accroissement important ou de recours abusifs à des contrats précaires (droit d'alerte social) : Recours important ou abusif à plusieurs contrats précaires par l'entreprise.  

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Quel format pour recueillir la parole du salarié ?

Il s'agit d'une des nombreuses missions des élus du CSE que de recueillir la parole du salarié. Que ce soit dans le contexte du droit d'alerte ou pour simplement porter à la connaissance de l'employeur des dysfonctionnements, des questionnements ou des incompréhensions, les salariés doivent pouvoir s'exprimer librement auprès des élus en qui ils ont confiance.

Dans quel format ou contexte doit se faire le recueil de la parole du salarié ? Peu importe le sujet que le salarié souhaite aborder, il n'y aucun formalisme imposé par le Code du travail. Conditions de travail, ambiance, missions, postes, rémunération, conflit avec la hiérarchie, activités, alerte, tous les sujets peuvent être abordés tant que c'est le salarié qui est à l'initiative de la discussion avec l'élu concerné. 

Afin de garantir une certaine confidentialité, qui peut être nécessaire pour que certains salariés osent s'exprimer et qui est également une obligation liée au rôle d'élu, il convient d'éviter d'aborder des sujets dans des espaces ouverts (comme des opens space). Cela est particulièrement vrai quand les échanges concernent les conditions de travail, une mauvaise entente dans une équipe ou des conflits hiérarchiques. Le local du CSE peut être un lieu sûr pour échanger avec les salariés, dans le contexte d'un premier recueil confidentiel et anonyme. Toutefois, si le témoignage d'un salarié devra ensuite servir à exercer un droit d'alerte, il faudra préférer des éléments écrits, tangibles et non anonymes, au risque de se voir refuser cet élément pour caractériser la notion de danger grave et imminent. Un échange oral, un SMS, un appel téléphonique, un mail ou même un courrier ou un registre sont autant de moyens de recueillir la parole des salariés en tant qu'élu. 

Un élu, dans l'exercice de sa mission de représentation, est protégé et ne peut être inquiété, notamment par ses supérieurs hiérarchiques, pour avoir recueillis la parole d'un salarié faisant remonter des éléments, positifs ou négatifs sur son vécu personnel dans l'entreprise. 

Comment bien utiliser le droit d'alerte ?

Ce droit appartient à tout travailleur dans l'entreprise, mais une prérogative principale des représentants du personnel, par leur rôle au sein du CSE. Le lancement de l'alerte par les représentants du personnel obéit à une procédure particulière selon le type d'alerte lancée. 

utiliser droit d'alerte

Procédure de droit d'alerte en cas d'atteinte aux droits des personnes

La victime présumée par l'atteinte peut être un salarié de l'entreprise, un intérimaire, ou encore un salarié d'un prestataire et un candidat à un emploi. Le Délégué Syndical ou le CSE peut également utiliser cette procédure en cas d'atteinte à ses propres droits et libertés. 

La procédure se déroule d'abord par une enquête de l'employeur menée avec le/les DP ou le CSE afin de prendre rapidement les mesures adéquates pour remédier à la situation.

En pratique, un plan d'enquête formalise le déroulement de l'enquête et l'adhésion du CSE à ce plan. Des investigations sont menées et peuvent se caractériser par des entretiens avec les salariés, ou encore une visite des lieux de l'incident. 

Après l'enquête, l'employeur et le CSE dresse un bilan des informations recueillies. Si une atteinte aux droits a été détectée, il faut déterminer les mesures pour la faire cesser. Un procès-verbal peut être rédigé.

En cas de carence de l'employeur ou de divergence d'appréciation des faits de l'atteinte entre l'employeur et le CSE, voire le salarié lui-même, on peut saisir le juge du conseil de prud'hommes en référé.

Procédure de droit d'alerte en cas de danger grave et imminent ou de risque grave pour la santé publique ou l'environnement

Un élu qui constate un risque grave pour la santé publique ou l'environnement, alerte immédiatement l'employeur.

L'employeur examine conjointement avec le représentant du personnel qui lui a transmis l'alerte et l'informe de la suite à donner.

L'alerte donnée à l'employeur est consignée dans un registre spécial, daté, signé et indiquant plusieurs éléments, dont les produits ou procédés de fabrication utilisés ou mis en œuvre par l'établissement auxquels le salarié de bonne foi estime qu'ils présentent un risque grave pour la santé publique ou l'environnement (article D. 4133-1 du Code du travail).

Procédure du droit d'alerte économique

Le CSE, qui a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise, peut demander à l'employeur de lui fournir des explications (article L. 2323-50 du Code du travail).

Cette demande est immédiatement inscrite à l'ordre du jour de la prochaine réunion du CSE. 

Lors de la réunion du CSE, l'employeur devra donner des explications sur les faits qui préoccupent les représentants du personnel. Il peut s'agir de la perte d'un client important, de difficultés financières entraînant une baisse de chiffre d'affaires, ou encore un projet de restructuration. 


Ensuite, il est établi un rapport par le CSE (ou la commission économique dans les entreprises d'au moins 1000 salariés) en cas de réponses insuffisantes de l'employeur ou si la réunion confirme le caractère préoccupant de la situation pour être transmis à l'employeur et au commissaire aux comptes. 


Afin d'établie ce rapport, le CSE peut se faire assister d'un expert-comptable, convoquer le commissaire aux comptes, ou encore se faire assister par 2 salariés (article L. 2323-51 du Code du travail). Ce rapport doit permettre de conclure en émettant un avis sur la saisine du conseil d'administration ou de surveillance dans les sociétés ou personnes morales qui en sont dotées, ou d'informer les associés dans les autres sociétés (article L. 2323-52 du Code du travail).

Enfin, il a lieu la saisine des dirigeants ou des associés au regard du rapport du CSE (article L.2323-52 du Code du travail). La question doit être inscrite à l'ordre du jour de la prochaine séance du conseil d'administration ou de surveillance, à condition qu'il ait pu être saisi au moins 15 jours à l'avance (article L. 2323-53 du Code du travail).

Si l'employeur n'est pas d'accord, il peut saisir le juge du conseil de prud'hommes afin d'annuler la procédure d'alerte et de la nomination d'un expert s'il l'estime abusive. 

Procédure du droit d'alerte sociale

Dès lors que le nombre de salariés en CDD et le nombre de salariés temporaires connaissent un accroissement important par rapport à la situation existant lors de la dernière réunion du CSE ayant abordé ce sujet, l'examen de cette question est immédiatement inscrit à l'ordre du jour de la prochaine réunion du CSE si la majorité des membres le demande.

L'employeur doit communiquer au CE ou au CSE le nombre de salariés titulaires d'n CDD et de salariés temporaires, les motifs l'ayant amené à y recourir, mais encore le nombre de journées de travail accomplies par les intéressées depuis la dernière communication faire sur le sujet (article L. 232358 du Code du travail).

Comme cela se passe après l’exercice du droit d’alerte ?

S'il y a différence d'appréciation sur le bien fondé de l'exercice du droit d'alerte entre un salarié ou le CSE et l'employeur, plusieurs moyens sont mis à la disposition des élus. Cela peut se faire avec la saisie de l'inspection du travail pour enquête ou par la saisie du tribunal des prud'hommes en référé (procédure d'urgence) pour statuer sur la situation et surtout faire cesser le danger identifié, contesté par l'employeur.

Si un salarié, ou le CSE, exerce son droit d'alerte, et que son bien fondé est reconnu par l'employeur, celui-ci doit proposer rapidement (voire immédiatement selon la nature du danger identifié) des solutions pour remédier à la situation concernée par le droit d'alerte. Des mesures d'urgence temporaires (par exemple stopper les activités concernées) puis des mesures à long terme (par exemple restructurer certain processus de contrôle) doivent être mises en place. Les différentes solutions peuvent être discutées avec les élus au cours de plusieurs réunions du CSE. Selon leurs implications sur les conditions de travail, la santé, la sécurité des salariés ou la gestion de l'entreprise, les solutions retenues pourront faire l'objet d'une information-consultation auprès du CSE. 

Sanctions et responsabilités de l'employeur

L'employeur ne peut pas contester l'utilisation du droit d'alerte, puisqu'il n'implique pas nécessairement un arrêt du travail. Par contre l'employeur peut contester la véracité de la situation ou le degré de gravité du danger identifié ainsi que la proposition de la façon d'y remédier.

Si le désaccord sur ces sujets persiste, l'employeur ou le CSE peuvent saisir l'inspection du travail pour trancher sur la véracité ou le degré de gravité du danger identifié et les moyens d'y remédier.

Selon l'article L.4121-1 du Code du Travail, l'employeur doit garantir la sécurité et la protection de la santé de ses salariés. Ainsi, lorsqu'un salarié ou un élu exerce le droit d'alerte, que l'employeur soit d'accord sur son fondement ou pas, il est dans l'obligation d'analyser la situation et en cas de danger avéré, prendre toutes les mesures pour garantir cette sécurité. 

L'article L.2312-59 du Code du Travail prévoit qu'en "cas de carence de l'employeur ou de divergence sur la réalité de cette atteinte, et à défaut de solution trouvée avec l'employeur, le salarié, ou le membre de la délégation du personnel au comité social et économique si le salarié intéressé averti par écrit ne s'y oppose pas, saisit le bureau de jugement du conseil de prud'hommes qui statue selon la procédure accélérée au fond. Le juge peut ordonner toutes mesures propres à faire cesser cette atteinte et assortir sa décision d'une astreinte qui sera liquidée au profit du Trésor."

Un salarié quant à lui ne peut être sanctionné pour avoir utilisé son droit d'alerte, même s'il s'avère après enquête que l'utilisation de celui-ci n'était pas fondée.

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Administrateur salarié
Législation et travail

Administrateur salarié : rôle, missions et responsabilités

La fonction d'administrateur salarié est sous les feux de l’actualité avec la loi n° 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite loi Pacte, qui a augmenté leur nombre au sein des conseils d’administration.

Administrateur salarié

Représentant du personnel, connaissez-vous vraiment la fonction d’administrateur salarié ? Savez-vous que vous pouvez endosser ce rôle délicat engendrant des responsabilités ?

Rôles & missions

Il existe deux modes d’administrateurs salariés :

  • celui de l’article L. 225-27 du Code de commerce
  • celui de l’article L. 225-27-1 du même Code introduit par la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013, puis réformé par la loi Pacte du 22 mai 2019.

Le rôle de l’administrateur salarié est de représenter la voix des salariés lors du Conseil d’administration de l’entreprise.

Il a pour missions de participer activement aux travaux pour rendre des comptes aux salariés et de participer aux décisions par un vote.

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Administrateur salarié : 2 modes

Le Code du commerce distingue deux types d'administrateur salarié :

  • L’administrateur salarié selon l’article L. 225-27 du Code de commerce, qui permet de prévoir dans les statuts que "le conseil d'administration comprend, outre les administrateurs dont le nombre et le mode de désignation sont prévus aux articles L. 225-17 et L. 225-18, des administrateurs élus soit par le personnel de la société, soit par le personnel de la société et celui de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français".
    Autrement dit, la loi autorise les sociétés à insérer dans leurs statuts que des membres élus par le personnel salarié siégeront avec voix délibérative au Conseil d’administration.
  • L’administrateur salarié selon l’article L. 225-27-1 du Code de commerce oblige les grosses sociétés (sociétés qui emploient, à la clôture de deux exercices consécutifs, au moins mille salariés permanents dans la société et ses filiales, directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français, ou au moins cinq mille salariés permanents dans la société et ses filiales, directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français et à l'étranger) de désigner des administrateurs salariés. Le statut est alors semblable à l’administrateur salarié de l’article L. 225-27 du Code de commerce.

Il convient de distinguer les représentants des salariés des représentants du comité d’entreprise ou du comité social et économique. En effet, les seconds siègent au conseil avec qu’un rôle consultatif tout en ayant un droit à l’information et en étant soumis à l’obligation de discrétion.

Désignation ou élection, comment le devenir et pour quel intérêt ?

Devenir administrateur salarié obéit à des conditions définies à l’article L. 225-28 du Code de commerce.

Ainsi, les deux types d’administrateurs salariés doivent être titulaires d'un contrat de travail correspondant à un emploi effectif d’au moins 2 ans avec la société ou l'une de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français.

Toutefois, la condition d'ancienneté n’est pas requise lorsque, au jour de la nomination, la société est constituée depuis moins de deux ans.

L’intérêt de cette fonction est de porter la voix des salariés devant le Conseil d’administration de l’entreprise.

Elus d'entreprise, vous avez la charge de représenter les salariés dans le cadre de vos fonctions représentatives du personnel.

 Avec la fonction d’administrateur salarié, vous allez au-delà de vos fonctions de représentants du personnel en représentant les intérêts de l’entreprise en défendant la voix des salariés.

Le même article défini les modalités et la procédure de nomination de l’administrateur salarié.

Ainsi, l’administrateur salarié de l’article L. 225-27-1 du Code de commerce est désigné ou élu et celui de l’article L. 225-27 du Code de commerce élu.

vos fonctions de représentants du personnel en représentant les intérêts de l’entreprise

Responsabilité

L’administrateur salarié engage à la fois une responsabilité collective caractérisée par le Conseil d’administration, mais également une responsabilité individuelle civile et pénale s’il diffuse des informations confidentielles. ​

Il doit alors faire preuve de discrétion tout en rendant compte aux salariés qui l’ont désigné pour les représenter dans l’entreprise.

Indemnisation, quel crédit d'heures ?

Comment est indemnisé l'administrateur salarié pour l'exercice de ses fonctions ? 

L'article L. 225-45 du Code de commerce, modifié par la loi Pacte, précise que l'assemblée générale peut allouer aux administrateurs salariés une rémunération de leur activité par une somme fixe annuelle déterminée par cette assemblée.

Formation renforcée des administrateurs salariés

La loi Pacte vient renforcée la formation des administrateurs salariés et des représentants des salariés actionnaires dans les seules sociétés cotées (article L. 225-23 du Code de commerce).

Ainsi, ils bénéficient d'une formation adaptée à l'exercice de leur mandat, à la charge de la société, d'au minimum 40 heures par an (contre 20 heures auparavant pour les seuls salariés administrateurs).

ADMINISTRATEUR SALARIE, UNE FONCTION DÉLICATE ?

Etre administrateur salarié c'est endosser une fonction délicate puisqu'il revient à un salarié d'exercer des fonctions d'administrateurs au Conseil d'administration de son entreprise. Il représente les intérêts de l'entreprise tout en portant la voix des salariés dans le respect de la confidentialité des échanges auxquels il est soumis. Ainsi, l'administrateur salarié doit faire attention à ses mots, au respect de la confidentialité car au moindre écart, sa responsabilité civile et pénale est engagée. 

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Législation et travail

Salarié avec enfant en difficulté, comment l’aider en tant qu’élu ?

Un salarié peut rencontrer des difficultés dans la vie, avoir un enfant en difficultés ou en situation de handicap.

Elus, il vous appartient de détecter les salariés en situation difficile, de les épauler, voire d’en discuter avec le responsable hiérarchique, le responsable ressources humaines afin de veiller à un bon climat social au sein de l’entreprise.

Le salarié peut avoir à sa charge un ou des enfant(s) en situation de handicap ou être en difficulté. Ainsi, comment aider le salarié qui a des enfants handicapés ou en difficultés à faire valoir ses droits auprès de l'employeur ou des Ressources Humaines ?

aide au salarié

L'élu ou les ressources humaines peuvent encore une fois aider grandement le salarié avec un enfant en difficultés dans son travail. Mais, ils doivent être au courant de la législation, ce qui est permis, et les différents organismes existants.

Ce que dit la loi ?

La loi Travail du 8 août 2016 a prévu plusieurs dispositions relatives aux congés payés des salariés ayant un enfant handicapé avec d’une part, un aménagement des congés de droit commun et, d’autre part, des congés spécifiques.

Les aménagements des congés de droit commun

Une dérogation à la durée maximale des jours congés pris en une seule fois :

Article L. 3141-17 du Code du travail : « La durée des congés pouvant être pris en une seule fois ne peut excéder vingt-quatre jours ouvrables. Il peut être dérogé individuellement à cette limite pour les salariés qui justifient de contraintes géographiques particulières ou de la présence au sein du foyer d'un enfant ou d'un adulte handicapé ou d'une personne âgée en perte d'autonomie. »

La condition d’âge est supprimée :

Article L. 3141-8 du Code du travail : « […] Est réputé enfant à charge l'enfant qui vit au foyer et est âgé de moins de quinze ans au 30 avril de l'année en cours et tout enfant sans condition d'âge dès lors qu'il vit au foyer et qu'il est en situation de handicap. »

Le handicap de l’enfant est pris en compte dans l’ordre des départs en congés :

Article L. 3141-16 du Code du travail : « […] 1° b) L'ordre des départs, en tenant compte des critères suivants : la situation de famille des bénéficiaires, notamment les possibilités de congé, dans le secteur privé ou la fonction publique, du conjoint ou du partenaire lié par un pacte civil de solidarité, ainsi que la présence au sein du foyer d'un enfant ou d'un adulte handicapé ou d'une personne âgée en perte d'autonomie ; […] »

Les congés spécifiques

L'octroi de 2 jours de congés dès l'annonce de l'handicap de l'enfant :

Article L. 3142-4 du Code du travail : "Pour mettre en œuvre le droit à congé du salarié défini à l'article L. 3142-1, une convention ou un accord collectif d'entreprise ou, à défaut, une convention ou un accord de branche détermine la durée de chacun des congés mentionnés au même article L. 3142-1 qui ne peut être inférieure à : [...] 6° Deux jours pour l'annonce de la survenue d'un handicap chez un enfant."

Les dons de jours de repos par les collègues des salariés : 

Article L. 1225-65-1 du Code du travail : "Un salarié peut, sur sa demande et en accord avec l'employeur, renoncer anonymement et sans contrepartie à tout ou partie de ses jours de repos non pris, qu'ils aient été affectés ou non sur un compte épargne temps, au bénéfice d'un autre salarié de l'entreprise qui assume la charge d'un enfant âgé de moins de vingt ans atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants. Le congé annuel ne peut être cédé que pour sa durée excédant vingt-quatre jours ouvrables. [...]"

Le congé du proche aidant sous condition d'un an d'ancienneté :

Article L. 3142-16 du Code du travail : " Le salarié ayant au moins un an d'ancienneté dans l'entreprise a droit à un congé de proche aidant lorsque l'une des personnes suivantes présente un handicap ou une perte d'autonomie d'une particulière gravité : 1° Son conjoint ; 2° Son concubin ; 3° Son partenaire lié par un pacte civil de solidarité ; 4° Un ascendant ; 5° Un descendant ; 6° Un enfant dont il assume la charge au sens de l'article L. 512-1 du code de la sécurité sociale ; [...]"

Outre les dispositions de la loi El Khomri, élus vous devez connaître deux mesures supplémentaires :

La prolongation du congé parental d'éducation :

En application des articles L. 1225-48, L. 1225-49 et R. 1225-12 du Code du travail, le congé parental d'éducation à temps plein ou temps partiel peut être prolongé d'un an après la date prévue par le droit commun à l'article L. 1225-48 à la condition que le handicap de l'enfant ouvre droit à l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH).

Le congé de présence parental :

Article 1225-62 du Code du travail : "Le salarié dont l'enfant à charge au sens de l'article L. 513-1 du code de la sécurité sociale et remplissant l'une des conditions prévues par l'article L. 512-3 du même code est atteint d'une maladie, d'un handicap ou victime d'un accident d'une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants bénéficie, pour une période déterminée par décret, d'un congé de présence parentale. "

Outre ces congés de droit commun et spécifiques, élus, vous avez la possibilité de mettre en place des dispositions plus favorables pour les salariés ayant un enfant handicapé dans le cadre d’une convention ou un accord collectif d'entreprise ou, d’une convention ou un accord de branche.

Les aménagements possibles pour les salariés

Comment aider le salarié à faire valoir ses droits auprès de l'employeur ou des Ressources humaines ?

Tout salarié a droit à un congé spécifique de 2 jours en cas de survenance du handicap de son enfant (articles L. 3142-1 à L. 3142-4 du Code du travail). 

Il s'agit d'un aménagement de sa situation de travail pour faire face au handicap de son enfant. Pour faire valoir ces droits, le salarié doit présenter à son supérieur hiérarchique ou au responsable ressources humaines un justificatif du handicap de l'enfant. Par exemple, la perception de l'AEEH est un justificatif démontrant le handicap de l'enfant.

Elus, il vous appartient de détecter les salariés en difficultés, ceux ayant un enfant en échec scolaire ou encore en situation de handicap pour leur montrer qu'ils peuvent faire valoir leurs droits. Comment faire ? Dans une discussion informelle en sympathisant avec les salariés pour qu'ils se confie. 

Enfant malade VS enfant avec difficultés

Un enfant malade est un enfant qui a besoin d'être gardé ou d'être sous surveillance de son ou ses parents en raison d'une maladie. C'est pourquoi, les salariés bénéficient du congé pour enfant malade de 3 jours ou 5 jours par an si l’enfant a moins d’un an ou si le salarié assume la charge d’au moins 3 enfants de moins de 16 ans, sauf convention ou accord collectif plus favorable.

Un enfant avec difficultés peut être en raison d'un échec scolaire ou encore du handicap, qui doit être prouvé par certificat médical de moins de 3 mois ou justificatif de perception de l'AEEH pour donner lieu à congé de 2 jours dès la survenance du handicap. 

Outre ces mesures légales, élus vous avez la possibilité de négocier dans une convention ou accord collectif des avantages plus favorables nécessaires afin d'aider le salarié à articuler sa vie professionnelle et familiale.

Conseils pour aider le salarié

Que savoir sur les organismes ?

Centre d'Action Médico Sociale Précoce - CAMSP

Le Centre d'Action Médico Sociale Précoce - CAMSP - est une structure qui a pour missions le dépistage, le diagnostic, le traitement et la rééducation des enfants de 0 à 6 ans en situation de handicap. 

Centres Médico-Psycho-Pédagogiques - CMPP

Les Centre Médico-Psycho-Pédagogiques - CMPP - sont des structures qui ont pour missions d'assurer des consultations, des diagnostics et des traitements pour des enfants et adolescents âgés de 0 à 20 ans.

Etablissements et services pour enfants ou adolescents polyhandicapés - EEAP

Les établissements et services pour enfants ou adolescents polyhandicapés - EEAP - sont des structures qui ont pour missions d'accueillir et d'accompagner des enfants en situation de polyhandicap, c'est-à-dire ceux ayant une déficience mentale grave et une déficience motrice grave, qui a pour conséquence une réduction de leur autonomie.

Etablissement d'accueil temporaire d'enfants handicapés

L'établissement d'accueil temporaire d'enfants handicapés a pour missions de développer ou maintenir l'autonomie des enfants en situation de handicap et de faciliter ou préserver leur intégration sociale.   

Etablissement expérimental pour enfance handicapée

L'établissement expérimental pour enfance handicapée est une structure qui bénéficie d'un financement de courte durée et qui doit à terme être intégré dans l'une des catégories existantes ou faire l'objet d'une nouvelle catégorie. 

Foyer d'hébergement pour enfants et adolescents handicapés

Le foyer d'hébergement pour enfants et adolescents handicapés est une structure qui vient héberger des enfants et adolescents en situation de handicap.

Institut pour déficients auditifs - IDA

Les instituts pour déficients auditifs - IDA - sont des structures d'accueil pour les enfants et adolescents de 0 à 20 ans ayant un handicap auditif (malentendant, sourd) afin de leur proposer un accompagnement adapté à leur handicap.

Institut pour déficients visuels - IDV

Les instituts pour déficients visuels - IDV - sont des structures d'accueil pour les enfants et adolescents de 0 à 20 ans ayant un handicap visuel (malvoyant, aveugle) afin de leur proposer un accompagnement adapté à leur handicap.

Institut d'Education Motrice - IEM

L'institut d'éducation motrice - IEM - est une structure d'accueil qui a pour mission de prendre en charge des enfants ou adolescents atteints d'un handicap moteur nécessitant de recourir à des moyens spécifiques pour le suivi médical, l'éducation spécialisé, la formation générale et professionnelle. 

Institut d'éducation sensorielle pour sourds et aveugles

L'institut d'éducation sensorielle pour sourds et aveugles est une structure qui a pour mission d'accompagner les enfants et adolescents qui ont un handicap sensoriel lourd (sourds et aveugles).

Institut thérapeutique éducatif et pédagogique - ITEP

L'institut thérapeutique éducatif et pédagogique - ITEP - est une structure d'accueil des enfants et adolescents qui ont des difficultés psychologiques, dont l'expression, notamment l'intensité des troubles du comportements perturbant gravement la socialisation et l'accès aux apprentissages. Cet institut intervient de manière thérapeutique, éducative et pédagogique.

Jardin d'enfants spécialisé

Le jardin d'enfants spécialisés est une structure d’accueil des très jeunes enfants, de 2 à 6 ans, qui nécessitent un accompagnement éducatif, pédagogique et thérapeutique en raison d'un retard de développement pouvant être associé à une déficience intellectuelle, des troubles du comportement, des troubles des fonctions cognitives, des déficiences motrices, ou encore des Troubles du Spectre Autistique.

Services d'Education Spéciale et de Soins à Domicile - SESSAD

Les services d'éducation spéciale et de soins à domiciles - SESSAD - sont des services médico-sociaux autonomes ou rattachés aux établissements d'éducation spéciale. Ils ont pour mission d'apporter au jeune, en association avec les parents, une aide à l'autonomie par un soutien éducatif, pédagogique et thérapeutique individualisé. 

Etablissement et service d'aide par le travail - ESAT

L'établissement et service d'aide par le travail - ESAT - ont pour mission d'insérer socialement et professionnellement des adultes handicapés.

Institut médico-éducatif - IME

L'institut médico-éducatif - IME - est une structure venant assurer des soins et une éducation spéciale aux enfants et adolescents de 3 à 20 ans, voire 25 ans, qui sont atteints de déficiences à prédominance intellectuelle liée à des troubles neuro-psychiques.

Bien réaliser un dossier MDPH : à quoi ça sert ?

Un dossier MDPH permet de référencer le handicap de l'enfant pour pouvoir obtenir les aides et soutiens adéquats. Ainsi, pour un enfant en situation de handicap, le salarié peut faire la demande pour percevoir l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH). Ce dossier MDPH suit l'enfant jusqu'à l'âge adulte et pourra percevoir l'allocation adulte handicapé selon la lourdeur du handicap. 

Pour constituer un dossier MDPH, il suffit de ses renseigner à la MDPH du lieu d'habitation de l'enfant, soit le domicile parental. Pour trouver la bonne MDPH, veuillez consulter l'annuaire dédié

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Législation et travail

Travailleur handicapé : comment aider le salarié en cas de besoin ?

Selon une étude de juin 2018 par l'Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AGEFIPH) et le fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), 938 000 personnes en situation de handicap sont en emploi et 513 505 sont des demandeurs d’emplois. Parmi celles qui sont en emploi, 54% sont des hommes, 54% ont au moins 50 ans et 24% ont un niveau de qualification égal ou supérieur au bac.

Ainsi, élus votre connaissance du handicap est importante afin de pouvoir aider le salarié travailleur handicapé en cas de besoin.

salarié handicapé

La reconnaissance du statut de travailleur handicapé

Le statut de travailleur handicapé offre des avantages sur le plan de l’orientation et l’insertion professionnelle. Mais, il faut bénéficier de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). 

Comment est obtenue la RQTH ?

La RQTH est attribuée par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) selon une procédure spécifique en montant un dossier auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

L’attribution s’effectue selon la lourdeur du handicap pour une durée de 5 ans ou de manière définitive lorsque le handicap est irréversible (article L. 5213-2 du Code du travail).

La demande de RQTH doit être formulée auprès de la MDPH par la personne en situation de handicap ou ses représentants légaux (parents ou tuteurs) ou le responsable de l'établissement au sein duquel la personne en situation de handicap est prise en charge.

Ainsi, le demandeur ou son / ses représentants doit s'adresser à la MDPH de la résidence de la personne en situation de handicap. La MDPH remet au demandeur le formulaire de demande de RQTH téléchargeable en ligne sur ce lien.

Comment remplir son dossier RQTH ? 

Le demandeur remplit deux exemplaires du formulaire de demande, puis les remet à la MDPH avec les pièces justificatives demandées, notamment un certificat médical de moins de trois mois.

Le dossier est ensuite instruit et examiné par la CDAPH qui émet selon la lourdeur du handicap, soit une reconnaissance de la qualité de travail handicapé permettant au travailleur de bénéficier des mesures d’aide à l’orientation et l’insertion professionnelle, ou soit refuser la qualité de travailleur handicapé et le demandeur bénéficie des voies de recours indiquée auprès de la MDPH ou de la  juridiction administrative.

dossier RQTH

Quand recevoir la décision de RQTH ?

Il est opportun de savoir que le silence de la CDAPH durant 4 mois à compter du dépôt de la demande vaut refus de la RQTH.

Les interlocuteurs spécifiques à connaître

Il existe 4 principaux interlocuteurs pour la personne en situation de handicap :

  • l'Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AGEFIPH)

L'AGEFIPH est créée par la loi n° 87-517 du 10 juillet 1987 en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés afin de mettre en place un organisme en charge de gérer et faciliter l'insertion professionnelle en milieu ordinaire de travail, mais également favoriser le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap dans les entreprises privées.

  • la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH)

La MDPH est un service public en charge d'accueillir, informer et orienter les personnes en situation de handicap et leurs familles. Toutes les démarches s'effectue via la MDPH du domicile de la personne en situation de handicap en trouvant les coordonnées sur ce lien.

  • la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH)

La CDAPH, constituée dans chaque MDPH par la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, dispose de la charge de décider des droits de la personne en situation de handicap. 

  • l'Etablissement et Service d'Aide par le Travail (ESAT)

L'Esat est une structure qui permet aux personnes en situation de handicap d'exercer une activité professionnelle tout en ayant un suivi médico-social et éducatif dans un milieu protégé. Son rôle est d'accueillir des personnes qui n'ont pas acquis assez d’autonomie pour travailler en milieu ordinaire ou dans une entreprise adaptée à leurs besoins.

Les dispositifs d'emploi adaptés au handicap

Handicap et travail sont deux mots pas lesquels la combinaison peut être difficile à lier. Or, malgré le handicap, il est possible d’obtenir un emploi en ayant recours à des dispositifs adaptés au handicap.

Aujourd'hui, l'emploi d'un travailleur en situation de handicap est facilité dans trois situations, à savoir dans la fonction publique par concours ou contrat, dans les Esat et avec le travail à domicile.

Qu’est-ce que le travail en Esat ?

Les Esat sont des Etablissements et Services d'Aide par le Travail exclusivement réservés aux personnes handicapées dont le manque d'autonomie est un obstacle à l'obtention d'un travail en milieu dit "ordinaire". Ainsi, un Esat représente un milieu "protégé" au sein duquel la personne handicapée exerce une activité professionnelle rémunérée et bénéficie en plus d'un soutien médico-légal ou éducatif.

Qu’est-ce qu’un contrat travailleur handicapé ?

Il existe différents contrats pour les travailleurs en situation de handicap afin d'inciter l'entreprise à leur recrutement. 

1) Le contrat unique d'insertion (CUI), mis en oeuvre dans le cadre du parcours emploi compétences, ne concerne que le secteur non marchand : Contrat Unique d'Insertion - Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi (CUI-CAE).

Le parcours emploi compétences se fait uniquement dans un CUI-CAE qui est un contrat de travail à durée indéterminée ou à durée déterminée de plus de 6 mois, à temps complet ou à temps partiel de minimum 20 heures hebdomadaires, qui ne peut excéder une durée de 5 ans.

Comment en bénéficier ? Le travailleur en situation de handicap doit s'adresser à la MDPH.

2) Le contrat d'apprentissage aménagé du travailleur en situation de handicap, qui est un contrat d'apprentissage de droit commun adapté au travailleur en situation de handicap peu importe l'âge pour une durée maximale de 4 ans. 

3) Le CDD tremplin, mis en oeuvre à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 2022 avec la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel jusqu'au 31 décembre 2022 pour favoriser la mobilité des travailleurs en situation de handicap d'une entreprise adaptée vers une autre entreprise.

Ces contrats peuvent être conclus par les entreprises adaptées habilitées dont la liste a été fixée par un arrêté du 22 novembre 2018 pour une durée de 4 à 24 mois avec des travailleurs reconnus handicapés sans emploi ou qui risquent de perdre leur emploi en raison de leur handicap.

L'entreprise adaptée perçoit une aide financière de l'État (décret n° 2018-990 du 14 novembre 2018).

Bon à savoir

Pour la conclusion de telles contrats, des aides sont allouées à l'employeur. Pour en savoir plus, il convient de se renseigner auprès de la MDPH et de l'Agefiph.

Le travailleur handicapé dans la fonction publique ?

Dans la fonction publique, le recrutement des travailleurs en situation de handicap est aménagé. 

1) Le recrutement sur concours

Le recrutement des travailleurs en situation de handicap peut se faire par un concours d'entrée avec des aménagements spécifiques.

En effet, la personne dont la qualité de travailleur handicapé a été reconnue au terme de la procédure de RQTH est en droit d'obtenir des aménagements pour les concours d'accès à la fonction publique.

Toutefois, il revient à la personne en situation de handicap d'en faire la demande lors de son inscription, puis, après examen / avis médical, sa demande sera examinée par le président du jury du concours. 

Il existe plusieurs aménagements dont les principaux sont l'absence de limite d'âge et des modalités de déroulement adaptées au handicap avec la durée des épreuves majorées (tiers temps), le bénéfice d'une salle d'examen individuelle, une assistance humaine et/ou matérielle, ainsi qu'un temps de repos.

2) Les conditions générales de recrutement

Le travailleur handicapé candidat doit remplir les conditions générales d'accès à la fonction publique c'est-à-dire être citoyen français ou européen, avoir un casier judiciaire vierge, avoir rempli les obligations militaires (service militaire ou JAPD), se prévaloir des diplômes ou titres exigés et être apte à exercer le poste visé.

3) Le contrat

Le recrutement du travailleur en situation de handicap dans la fonction publique peut aussi se faire par contrat dans les trois fonctions publiques : fonction publique d'État, fonction publique territoriale et fonction publique hospitalière.

4) Le CDD du travailleur handicapé

Les travailleurs handicapés peuvent entrer dans la fonction publique en CDD, à condition d'être titulaire du diplôme normalement exigé ou de justifier d'une formation et de compétences équivalentes. 

Le candidat doit déposer alors sa candidature auprès des ressources humaines des collectivités territoriales ou des établissements publics de santé.

5) Le travailleur handicapé assimilé stagiaire

Les travailleurs handicapés recrutés au terme d'un contrat bénéficient d'un statut similaire au statut du fonctionnaire stagiaire. Il perçoit la même rémunération et la durée généralement d'un an est équivalente.

6) Fin du contrat de travail

Au terme de son contrat, le travailleur en situation de handicap fonctionnaire recruté par contrat peut être titularisé (il acquiert alors un statut de fonctionnaire), bénéficier d'un renouvellement de son contrat, pour une durée égale à la durée initiale, ou alors être licencié (jugé professionnellement inapte à exercer la fonction).

recrutement salarié en situation d'handicape

Trouver une entreprise adaptée aux personnes handicapées ?

Les personnes en situation de handicap disposent de deux solutions pour trouver un emploi qui correspond à leurs conditions : l’entreprise adaptée et l’emploi à domicile.

L’entreprise adaptée est une entreprise dont le rôle est de permettre à des personnes reconnues travailleurs handicapés d’exercer une activité professionnelle salariée dans des conditions adaptées à leurs besoins.

Retrouvez la liste des entreprises adaptées sur l'annuaire dédié ou sur le site de l'Union nationale des entreprises adaptées (UNEA).

Par ailleurs, la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 a créé, à titre expérimental jusqu'au 31 décembre 2022, des « CDD tremplin » afin de favoriser la mobilité des travailleurs handicapés d'une entreprise adaptée vers une autre entreprise. Ces contrats peuvent être conclus par les EA habilitées selon une liste fixée par un arrêté du 22 novembre 2018.

Les « CDD tremplin » sont conclus pour une durée de 4 à 24 mois avec des travailleurs reconnus handicapés sans emploi ou qui risquent de perdre leur emploi en raison de leur handicap. L'entreprise adaptée perçoit une aide financière de l'État (décret n° 2018-990 du 14 novembre 2018).

L'emploi à domicile s'effectue par le centre de distribution de travail à domicile (CDTD), qui est une entreprise adaptée, dont l'objet est, comme son nom l'indique, de fournir du travail à domicile aux personnes en situation de handicap. Il convient de s'adresser à la MDPH.

Quel dispositif d'emploi accompagné ?

La loi travail du 8 août 2016 a créé un dispositif "d'emploi accompagné comportant un accompagnement médico-social et un soutien à l'insertion professionnelle, en vue de leur permettre d'accéder et de se maintenir dans l'emploi rémunéré sur le marché du travail. Sa mise en œuvre comprend un soutien et un accompagnement du salarié, ainsi que de l'employeur." (article L. 5213-2-1 du Code du travail).

Les aides possibles pour un travailleur handicapé 

Le travailleur handicapé peut se voir offrir des aides afin de compenser son handicap :

  • par la MDPH avec l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH), la prestation de compensation du handicap (PCH), la majoration pour la vie autonome, l'allocation adulte handicapé (AAH) dont les formulaires de demande sont à télécharger sur ce lien
  • par l'AGEFIPH ;
  • par une prime de reclassement.

La formation du travailleur handicapé 

Le travailleur disposant de la RQTH peut disposer des formations de droit commun dans le cadre du compte personnel de formation, mais également des formations spécifiques en s'adressant à la MPDH tant dans les modalités que dans financement (stage de pré-orientation, formation de reconversion professionnelle, stage de rééducation professionnelle).

La retraite du travailleur handicapé 

Le travailleur handicapé peut être à la retraite de manière anticipée dès 55 ans (selon son année de naissance et sa durée d'assurance).

Cependant il doit avoir la RQTH et avoir une incapacité permanente d'au moins 50 % ou d'avoir été reconnu travailleur handicapé avant le 1er décembre 2015.


Cela concerne les salariés du secteur privé, les artisans, les commerçants et les fonctionnaires. Il convient de s'adresser à la caisse de retraite pour en faire la demande. 

Le décret n° 2017-999 du 10 mai 2017 relatif aux droits à retraite des personnes handicapées vient préciser, qu'à compter du 1er septembre 2017, lorsqu'un travailleur handicapé peut prétendre à une retraite anticipée mais qu'il n'a pas tous les justificatifs de reconnaissance administrative d'incapacité, il dispose de la possibilité de faire valider les périodes manquantes par une commission nationale, mais son taux d'incapacité doit toutefois être d'au moins 80 %.

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Législation et travail

Référent harcèlement sexuel au CSE : mode emploi

Depuis l'entrée en vigueur de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, il est obligatoire de désigner un référent harcèlement sexuel au CSEQu'il s'agisse de l'affaire #meToo, celle de la ligue du LOL, ou encore de nombreuses plaintes portant sur des personnalités politiques ou du monde de l'entrepreneuriat, le harcèlement, et plus particulièrement le harcèlement sexuel est un fléau qui fait de plus en plus parler de lui. Réflexions inappropriées, gestes déplacés, sexisme au travail, promotions en échange de faveurs... tous ces comportements sont punis par la loi. Pour prévenir, agir et lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail, la loi de septembre 2018 a créé l'obligation de désigner un à deux référents harcèlement sexuel par entrepriseDécouvrez tout ce qu'il faut savoir sur le référent harcèlement sexuel au CSE, ce que prévoit la loi, quel est son rôle, quels sont ses moyens, comment le désigner et quelles sont les différences avec d'autres dispositifs ?

harcèlement moral au travail exemple

Référent harcèlement sexuel, que prévoit la loi ? 

Définition du référent harcèlement sexuel

C'est la loi du 5 septembre 2018, pour la liberté de choisir son avenir professionnel qui a introduit l'obligation pour tous les CSE, quelle que soit leur taille, de désigner un référent harcèlement sexuel. Cette loi a modifié le code du Travail pour introduire cette obligation. 

Selon l'article L. 2314-1 du Code du travail, "un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes est désigné par le comité social et économique parmi ses membres, sous la forme d'une résolution adoptée selon les modalités définies à l'article L. 2315-32, pour une durée qui prend fin avec celle du mandat des membres élus du comité".

Le référent harcèlement sexuel est donc désigné parmi les membres du CSE, pour la durée du mandat des membres élus au comité. Il a pour mission de lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au sein de l'entreprise, à l'aide de plusieurs moyens. 

La désignation d'un référent harcèlement sexuel est obligatoire pour tous les CSE, donc dans toutes les entreprises de plus de 11 salariés.

La loi de septembre 2018 prévoit également une obligation de mise en place d'un référent harcèlement sexuel du côté de l'entreprise, en complément de celui désigné parmi les élus. En effet, les entreprises de plus de 250 salariés doivent également nommer un référent sur le sujet pour réaliser des actions de sensibilisations, de formation, pour mettre en place des procédures de signalement et de traitement des situations de harcèlement sexuel. Ce référent est alors le pendant côté entreprise du référent harcèlement au CSE.

Qu'est-ce que le harcèlement sexuel ?

Le code du travail, précise à son article L. 1153-1 que nul salarié ne doit subir des faits, soit de harcèlement sexuel, soit assimilés comme tel. 

Ainsi le harcèlement sexuel est défini dans cet article comme "constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante". Comme le précise le guide pratique et juridique du ministère du Travail sur le sujet, peut être caractérisé de harcèlement sexuel un ensemble de propos, ou de comportements, qui par leur caractère répété, insistant ou non sollicité, créent pour la personne qui les subit un climat d'intimidation, même sans qu'il n'y ait l'expression de menaces directes. 

Pour ce qui est des faits assimilés à du harcèlement sexuel, il s'agit de "toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers". Il s'agit dans ce cas d'un abus d'autorité, réalisé par des menaces (sur les conditions de travail) ou des actes de chantage (à la promotion ou au licenciement) pour tenter d'obtenir des actes sexuels. 

Le harcèlement sexuel est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende (article 222-33 du Code pénal).

Qu'est-ce qu'un agissement sexiste ?

C'est l'article L. 1142-2-1 du code du travail qui définit quant à lui l'agissement sexiste, introduit par la loi Rebsamen de 2016 pour lutter contre le sexisme ordinaire dans le milieu du travail. Il y est défini "comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant."

Selon le Conseil supérieur à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, cela peut recouvrir des actes tels que : 

  • faire des remarques et blagues sexistes à des personnes visées par la portée de la blague et que cela met mal à l'aise ;
  • commettre des incivilités en raison du sexe (utiliser un langage avilissant ou mettre en doute sans raison le jugement d’un collègue sur un sujet qui relève de sa compétence) ;
  • avoir recours à des interpellations familières (s’adresser à une femme en employant des termes tels que « ma petite », « ma mignonne »,« ma belle », « ma chérie ») ;
  • avoir des considérations sexistes sur la maternité ou les charges familiales.

L'agissement sexiste est puni d'une amende de 1 500 € lorsqu'il est commis par une personne qui abuse de l'autorité que lui confèrent ses fonctions (article 621-1 du Code Pénal)

Rôle et missions du référent harcèlement sexuel

Le rôle du référent harcèlement au CSE

Le référent harcèlement sexuel a pour objectif de renforcer la capacité des élus à être identifiés par les salariés comme recours possibles face au harcèlement sexuel et aux agissements sexistes et de proposer des actions  de prévention en ces matières. 

Le rôle des élus se trouve donc accru pour prévenir les situations de harcèlement sexuel ou des agissements sexistes dans les entreprises d'au moins 11 salariées dotées d'un CSE.

Cela signifie que les entreprises d'au moins 11 salariés qui n'ont pas de CSE (par exemple, en raison d'une carence aux élections), n'ont pas à désigner un tel référent, ce qui peut paraître dommage !

Toutefois, dans les entreprises d'au moins 250 salariés, un référent devra obligatoirement être désigné du côté de l'employeur. Il sera chargé d'orienter, d'informer et d'accompagner les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes (article L. 1153-5-1 du Code du travail).

Les missions du référent harcèlement sexuel

Ainsi le référent harcèlement va devoir exercer plusieurs missions. D'abord il doit pouvoir répondre aux questions que se posent les salariés, victimes ou témoins, sur le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Une formation est donc plus que recommandée et le guide du ministère du Travail, présenté ci-dessous est déjà une excellente première base, même s'il est à destination des entreprises en général et non des élus. 

Le référent harcèlement sexuel au CSE doit également pouvoir prévenir ce type de propos et comportements, en communiquant, en informant, en demandant à l'employeur des actions de sensibilisation. La mise en place de formations sur la prévention, les risques et les conséquences du harcèlement en entreprise sont indispensables, surtout dans les entreprises de moins de 250 salariés où il n'y a pas de référent côté entreprise. 

Le référent harcèlement au CSE pourra être un acteur dans des cas avérés de harcèlement sexuel : il pourra informer la hiérarchie, accompagner les salariés concernés pour faire valoir leur droit et obtenir des actions, voire porter plainte.

Enfin le référent doit pouvoir travailler en collaboration avec l'employeur, qui a une obligation de prévention dans l'entreprise. Mais la collaboration s'effectue également avec l'inspection du travail et la médecine du travail, dont la formation à la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail a été renforcée par la loi de septembre 2018

Le devoir de prévention de l'entreprise

L'employeur avait déjà une obligation de prévention pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (article L. 4121-1 du Code du travail) et une obligation d'information dans les lieux de travail ainsi que dans les locaux ou à la porte des locaux où se fait l'embauche sur les dispositions du Code pénal relative au harcèlement sexuel (article L. 1153-5 du Code du travail).

Avec la loi de 2018, les entreprises ont vu leur obligation de prévention renforcée, complétée par une obligation de réaction, par la mise en place d'un référent harcèlement sexuel, car ce dernier, après sa formation, aura pour rôle d'être un soutien moral à toutes les victimes de harcèlement sexuel et d'agissements sexistes sur le lien de travail. 

Ce référent bénéficiera de la formation nécessaire à l'exercice des missions en matière de santé, sécurité et conditions de travail (article L. 2315-18 du Code du travail).

Les moyens d'action du référent harcèlement au CSE

Comment désigner le référent harcèlement sexuel ?

La désignation du référent harcèlement sexuel au CSE ne peut se faire qu'au sein des membres élus du CSE. Il peut toutefois s'agir d'un titulaire ou d'un suppléant. Sa désignation se fait selon les modalités de l'article L. 2315-32 du Code du Travail, à savoir par une résolution du CSE à la majorité des membres présents. Le président du CSE, l'employeur, ne participe pas au vote dans le cas de cette résolution. 

Dans le cas du référent harcèlement nommé côté entreprise, c'est l'employeur qui doit le nommer librement, dans les pour les entreprises de plus de 250 salariés. La désignation se fait donc parmi l'ensemble des salariés de l'entreprise . Il peut s'agir d'u élu ou d'un délégué syndical sans que ce statut de référent n'ait de lien avec son mandat d'élu ou de DS.

La formation du référent harcèlement au CSE

L'employeur a l'obligation de former le référence harcèlement, au CSE ou dans l'entreprise, à sa charge.

Cette formation est indispensable pour bien exercer son rôle de référent harcèlement sexuel et savoir : 

  • comprendre les mécanismes et  les signes de harcèlement sur le lieu de travail ;
  • connaitre les règles juridiques (et pénales) qui encadrent ces propos et comportements au travail ;
  • apprendre à lutter efficacement contre le harcèlement sexuel au travail ;
  • savoir comment échanger avec (et accompagner) des salariés témoins ou victimes.

Le guide pratique et juridique du ministère du Travail pour lutter contre le harcèlement sexuel

Le ministère du Travail a réalisé un "guide pratique et juridique" pur lutter contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes en entreprise. À destination des employeurs, des salariés victimes et témoins, ce guide souligne, notamment pour les employeurs, les actions à mener en matière de prévention ou, suite à un signalement, le processus d'une enquête interne.

D'autres moyens existent-ils  ?

Un référent harcèlement au CSE ne bénéficie pas d'heure de délégation pour exercer ce type de missions. Il devra donc prendre sur ses heures de délégations de représentants de la délégation du personnel pour exercer ses missions pendant son temps de travail.

Il ne bénéficie pas non plus de pouvoirs particuliers pour exercer cette mission outre ceux qui lui incombent pour assurer son rôle d'élu, et lui permettent donc d'exercer au mieux ce rôle de référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel  :

  • le droit d'alerte,
  • la liberté de circulation au sein de l'entreprise,
  • le statut de salarié protégé.

En tant qu'élu du CSE, le référent harcèlement pourra mener des enquêtes en cas de harcèlement au sein de l'entreprise et son statut de salarié protégé lui garantira alors une protection contre des représailles qui pourraient être menées par un supérieur mis en cause dans une accusation de harcèlement. 

Ces moyens sont également valables pour tout élu du CSE afin de lutter contre le harcèlement moral au travail, autre forme de harcèlement aux conséquences graves sur les victimes. 

Les autres référents au sein du CSE

La mise en place du CSE implique de connaître les différents membres / référents, qui sont :

  • le responsable : l'employeur ou son représentant
  • les collaborateurs de l'employeur
  • les élus titulaires
  • les suppléant
  • le secrétaire
  • le trésorier
  • le représentant syndical
  • le représentant de l'organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP)
  • les personnalités occasionnelles

C'est parmi l'ensemble de ses membres élus, titulaires ou suppléants, que le CSE doit obligatoirement désigner un référent harcèlement sexuel pour lutter au mieux contre ce délit, puni par la loi, aux conséquences lourdes pour ses victimes et pour l'entreprise.

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Législation et travail

Les 10 plus gros CSE / CE de France !

Le Comité Social et Economique (CSE) est la nouvelle instance de représentation du personnel, qui offre de nombreux avantages aux salariés grâce au budget des activités sociales et culturelles. Ainsi, quelles sont les plus gros CSE ou CE si l'entreprise n'a pas encore mis en place la nouvelle représentation du personnel ?

Selon le site "Café de la Bourse", les 10 entreprises françaises les plus riches au monde au 29 novembre 2018 sont : 

 1. TOTAL        .2 BNP Paribas      3. SANOFI       4.AXA        5.LVMH        6.L'OREAL       7.EDF        8.ORANGE       9.SOCIETE GENERALE      10. VINCI

Plus gros CSE de france

Mais, qu'en est-il des 10 plus gros CSE / CE en France ?

Si vous constatez une erreur dans nos chiffres, n'hésitez pas à le faire savoir dans nos commentaires. Nous ferons le nécessaire pour une modification rapide.

CE EDF / CSE EDF

EDF est le plus gros CSE avec la Caisse centrale des activités sociales dont le budget représente 1% du chiffre d’affaires, soit un total de 407 millions d’euros ! Voir le CCE EDF

Effectif salarié EDF
154 845
Chiffre d'affaires 2017 EDF
69 632 milliards d'euros
Effectif CSE EDF
5 000 à 6 000
Budget CSE EDF
407 millions d'euros
Passage CE en CSE EDF
Oui
Syndicat majoritaire EDF
CGT

SNCF 

La société nationale des chemins de fers français (SNCF), avec un effectif de 149 500 salariés, la gestion des activités sociales et culturelles est assurée par un très gros CE, qui s'appelle depuis le 1er janvier 2016 le Comité Central du Groupe Public Ferroviaire (CCGPF) : il dispose d’un budget de 89 millions d’euros et emploie jusqu’à 1.000 salariés ! Voir le CE SNCF / CSE SNCF

Effectif salarié SNCF
149 500
Chiffre d'affaires 2017 SNCF
33,5 milliards d'euros
Effectif CE SNCF
1 000
Budget CE  SNCF
89 millions d'euros
Passage CE en CSE SNCF
Non
Syndicat majoritaire SNCF
CGT, SUD Rail

CE RATP / CSE RATP

La Régie autonome des transports parisiens (RATP), avec un effectif de plus de 60 000 personnes, dispose d’un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards d’euros, ainsi que des œuvres sociales très bien gérées par un CSE fonctionnant avec un budget de 54 millions d’euros et employant jusqu’à 450 salariés ! Voir le CSE RATP

Effectif salarié RATP
60 000
Chiffre d'affaires 2017 RATP
5 486 milliards d'euros
Effectif CSE RATP
450
Budget CSE RATP
54 millions d'euros
Passage CE en CSE RATP
Oui
Syndicat majoritaire RATP
CGT

CE AIR FRANCE / CSE AIR FRANCE

Le groupe Air France-KLM, alliance franco-néerlandaise, avec un effectif de plus de 90 000 employés, dispose d'un CSE employant 265 salariés et détenant un gros budget de 45 millions d’euros ! Voir le CCE d'AIR FRANCE ou CSE Central d'Air France

Effectif salarié AIR FRANCE
96 417
Chiffre d'affaires 2017 AIR FRANCE
40 000 000 d'euros
Effectif CSE AIR FRANCE
265
Budget CSE AIR FRANCE
45 millions d'euros
Passage CE en CSE AIR FRANCE
Oui
Syndicat majoritaire AIR FRANCE
CFE-CGC, Unac

CE AIRBUS HELICOPTERS / CSE AIRBUS HELICOPTERS 

Airbus Helicopters, fabricant d'hélicoptères civils au monde plus connu sous le nom d'Eurocopter, avec un effectif de plus de 9 000 personnes, dispose d'un CSE avec un budget de 10 millions d'euros ! Voir la plateforme CSE d'AIR BUS

Effectif salarié AIRBUS
9 406
Chiffre d'affaires 2017 AIRBUS
2 milliards d'euros
Effectif CSE AIRBUS
45
Budget CSE AIRBUS
10 millions d'euros
Passage CE en CSE AIRBUS
Oui
Syndicat majoritaire AIRBUS
FO

CE France Telecom / CSE Orange

Orange, anciennement France Telecom, est une entreprise française de télécommunications. Employant 155 000 personnes dans le monde, dont 98 000 en France, son chiffre d'affaires dépasse les 41 milliards d'euros ! Voir le CSE FRANCE TELECOM / ORANGE

Effectif salarié Orange
170 000
Chiffre d'affaires 2017 Orange
41 milliards d'euros
Effectif CSE Orange (estimé)
600
Budget CSE Orange
40 millions d'euros
Passage CE en CSE Orange
Oui
Syndicat majoritaire Orange
CFDT

CE Dassault Aviation / CSE Dassault Aviation

Le groupe Dassault Aviation, constructeur aéronautique français emploie plus de 11 000 personnes, dont plus de 9 000 en France. Voir les CSE Dassault Aviation 

Effectif salarié Dassault
11 942
Chiffre d'affaires 2017 Dassault
4,8 millliards d'euros
Effectif CE Dassault (estimé)
50 
Budget CE Dassault (estimé)
5% du chiffre d'affaires
Passage CE en CSE Dassault
Non 
Syndicat majoritaire Dassault
CFDT

CE Natixis France / CSE Natixis

Natixis, banque de financement, de gestion et de services financiers créée en 2006 (filiale du groupe BPCE, qui est issue de la fusion des groupes Caisse d’épargne et Banque populaire), avec un effectif de 17 000 personnes en 2017, elle dépasse les 9 milliards de chiffre d’affaires ! Voir le CCE Natixis

Effectif salarié natixis france
12 777
Chiffre d'affaires 2017 natixis
9,5 milliards d'euros
Effectif CE natixis france
42
Budget CE natixis
11 millions d'euros
Passage CE en CSE natixis
Non
Syndicat majoritaire natixis
UNSA

CE Total / CSE Total

Total, entreprise pétrolière et gazière française privée, elle dépasse les 200 milliards de chiffre d'affaires en 2018 ! Voir le CSE TOTAL

Effectif salarié Total
100 000
Chiffre d'affaires 2018 Total
209 milliards d'euros
Effectif CSE Total (estimé)
350
Budget CSE Total
4% du chiffre d'affaires
Passage CE en CSE Total
Oui
Syndicats Total
CFDT / SNCE CFE / CGT / FO / SICTAME

CE BNP Paribas / CSE BNP Paribas

BNP Paribas, avec un effectif de plus de 190 000 personnes, elle réalise un chiffre d'affaires de plus de 40 milliards d'euros ! Voir le CCE BNP PARIBAS

Effectif salarié BNP PARIBAS
196 128
Chiffre d'affaires BNP PARIBAS
42 milliards d'euros
Effectif CE BNP PARIBAS
1 500
Budget CE BNP PARIBAS
78,5 millions d'euros
Passage CE en CSE BNP PARIBAS
Non
Syndicat majoritaire BNP PARIBAS
CFDT
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Législation et travail

Droit des alternants : toutes vos réponses ici. RH & CSE vous aident !

La loi Avenir professionnel n°2018-771 du 5 septembre 2018 est venue bouleverser le droit des alternants.

Cette nouvelle législation vient faciliter et simplifier le recours au contrat d’apprentissage, ajuster le régime du contrat de professionnalisation et remplacer la période de professionnalisation par un dispositif de reconversion ou de promotion par alternance dit « Pro A ». Ces mesures sont en vigueur depuis le 1er janvier 2019.

alternant

Partie 1. Droit des alternants : les nouveautés au 1er janvier 2019

I. Les conditions d’emploi des jeunes travailleurs

La loi « Avenir professionnel » vient assouplir la durée du travail des jeunes de moins de 18 ans, y compris les apprentis. Par principe, ces derniers ne peuvent être employés à un travail effectif excédant 8 heures par jour et 35 heures par semaine (article L. 3162-1 du Code du travail).

Ce même article prévoit des dérogations par décrets pour certaines activités lorsque l’organisation du travail le justifie. Ainsi, un jeune de moins de 18 ans pourra travailler plus de 35 heures par semaine sans excéder 5 heures par semaine et plus de 8 heures par jours sans excéder 2 heures par jour. En conséquence, il n’y aura pas à solliciter l’autorisation de l’inspection du travail, mais le jeune devra bénéficier de périodes de repos d’une durée au moins équivalente au nombre d’heures accomplies au-delà de la durée quotidienne de 8 heures. Aussi, les heures supplémentaires éventuelles, ainsi que leurs majorations, donnent lieu à un repos compensateur équivalent.

La loi « Avenir professionnel » vient également assouplir les conditions d’emploi des jeunes dans les débits de boissons.

Il est interdit d'employer ou d'affecter des mineurs en stage au service du bar dans les débits de boissons à consommer sur place. 

Toutefois, dans les débits de boissons agréés, cette interdiction ne s'applique pas aux mineurs de plus de seize ans s'ils bénéficient d'une formation comportant une ou plusieurs périodes accomplies en entreprise leur permettant d'acquérir une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou un titre à finalité professionnelle enregistré dans le répertoire national des certifications professionnelles (article L. 4153-6 du Code du travail).

II. La réforme de l’apprentissage

Le contrat d’apprentissage a été réformé tant dans l’accès, la conclusion la durée que dans sa rupture. Elus découvrez les points essentiels.

  • L'accès à l'apprentissage

La création d’une classe intitulée “ troisième prépa-métiers ”, qui a pour objectif de créer une porte d’entrée vers la voie professionnelle et l’apprentissage (article L337-3-1 du Code de l’éducation).

L’âge maximal d’entrée en apprentissage est porté à 29 révolu au début de l’apprentissage, excepté certains cas comme candidat ayant la qualité de travailleur handicapé ou encore un sportif de haut niveau (article L. 6222-1 du Code du travail). 

L’âge minimum est toujours de 16 ans.

L'apprenti âgé de 16 à 29 ans révolus, ou ayant au moins 15 ans et justifiant avoir accompli la scolarité du premier cycle de l'enseignement secondaire, peut, à sa demande, si elle n'a pas été engagée par un employeur, débuter un cycle de formation en apprentissage dans la limite d'une durée de trois mois (article L. 6222-12-1 du Code du travail). Le centre de formation d'apprentis aura l'obligation d'assister l'apprenti dans la recherche d'employeur (article L. 6231-2 du Code du travail).

Par principe, l'apprenti suit sa formation pratique au sein d'une seule entreprise. Mais, la loi prévoit la possibilité - à titre expérimental - d'effectuer l'apprentissage au sein d'un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification pour y suivre une formation pratique auprès de trois membres du groupement (article 11 de la loi).

Enfin, la mobilité des apprentis s'établit à l'échelle de l'Union européenne et hors Union européenne (article L. 6222-42 du Code du travail).  

  • La conclusion du contrat d'apprentissage

En principe, il faut que le contrat d'apprentissage soit enregistré auprès de la chambre consulaire du lieu d'exécution du contrat en l'adressant à cette dernière avant le début de son exécution, ou, au plus tard, dans les 5 jours ouvrables. Elle a 15 jours pour l'enregistrer. Au 1er janvier 2020, cette procédure d'enregistrement cédera la place à une procédure de dépôt auprès d'un opérateur de compétences qui pourra confier aux chambres consulaires la mission d'examiner les contrats d'apprentissage déposés (article 11 de la loi).

apprentissage

L'apprenti devra passer lors de son embauche une visite médicale d'information et de prévention par le médecin du travail ou un professionnel du service santé au travail ou auprès d'un médecin de ville / médecin traitant si les services santé au travail n'ont pas pu donner de rendez-vous dans un délai de 2 mois. 

La formation en entreprise et la formation en CFA doivent débuter à peu près au même moment en prenant appui sur la date de début d'exécution du contrat (article L. 6222-12 du Code du travail) : la date de début de la formation pratique chez l'employeur ne peut être postérieure de plus de 3 mois au début d'exécution du contrat et la date de début de la période de formation en centre de formation d'apprentis ne peut être postérieure de plus de 3 mois au début d'exécution du contrat.

  • La durée du contrat d'apprentissage : entre 6 mois et 3 ans

Contre entre 1 et 3 ans, la loi "Avenir professionnel", revoit la durée du contrat d'apprentissage. Pour tout les contrats conclus à compter du 1er janvier 2019, la durée sera de 6 mois à 3 ans (article L 6222-7-1 du Code du travail). 

  • La rupture du contrat d'apprentissage

La rupture du contrat d'apprentissage diffère selon qu'elle est au cours des 45 premiers jours ou après les 45 premiers jours.

1) Au cours des 45 premiers jours, consécutifs ou non, l'employeur comme l'apprenti ont toute la liberté pour rompre unilatéralement le contrat de travail (article L. 6222-18 du Code du travail).

Dans cette situation, sauf stipulation contractuelle contraire, l'apprenti n'a droit à aucune indemnité (article L. 6222-21 du Code du travail). 

2) Après les 45 premiers jours, l'employeur et l'apprenti ont la possibilité de rompre le contrat de travail par un accord écrit. 

Concernant la rupture de l'employeur, ce dernier n'a pas à saisir le conseil de prud'hommes (article L. 6222-18 du Code du travail). Ainsi, l'employeur pourra rompre le contrat de travail pour faute grave, à la suite d'une inaptitude de l'apprenti, en cas de décès d'un employeur maître d'apprentissage dans le cadre d'une entreprise unipersonnelle ou en cas de force majeure. La rupture s'inscrira dans la procédure de licenciement pour motif personnel et, en cas de faute grave, la procédure disciplinaire devra être respectée. 

  • Si la rupture est consécutive à l'exclusion de l'apprenti par le CFA alors des règles spécifiques doivent être respectées (article L. 6222-18-1 du Code du travail). Une telle sanction prononcée par le CFA aura pour conséquence pour l'employeur d'être autoriser à effectuer un licenciement pour cause réelle et sérieuse. 
  • Si la rupture est à l'initiative de l'apprenti, ce dernier peut rompre son contrat de travail sous réserve de respecter un préavis (article L. 6222-18 du Code du travail). Toutefois, l'apprenti dispose de l'obligation de saisir le médiateur consulaire.
  • Si la rupture est à l'initiative du liquidateur judiciaire, ce dernier pourra mettre fin au contrat d'apprentissage en cas de liquidation judiciaire sans maintien d'activité ou lorsqu'il est mis fin à la période de maintien d'activité. Dans cette situation, l'apprenti doit percevoir des dommages et intérêts d'un montant au moins égal aux rémunérations qu'il aurait perçues jusqu'au terme du contrat. 

Enfin, l'administration est en droit de mettre fin au contrat d'apprentissage lorsque l'entreprise méconnaît ses obligations. Dans cette situation, d'une part, l'employeur a l'obligation de verser à l'apprenti la rémunération qu'il aurait perçue si le contrat était allé jusqu'à son terme et, d'autre part, le CFA devra faire en sorte que l'apprenti puisse suivre sa formation théorique pendant 6 mois et l'aider à trouver un nouvel employeur (article L. 6225-3-1 du Code du travail). 

III. L’aménagement du contrat de professionnalisation

Le contrat de professionnalisation est un contrat pendant lequel une personne acquiert une expérience en visant l'obtention d'un diplôme ou d'un titre à finalité professionnelle enregistré au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), d'un Certificat de qualification professionnelle (CQP) ou d'une qualification reconnue dans les classifications d'une convention collective de branche. 

Pour rappel

La durée du contrat de professionnalisation est portée à 36 mois pour les publics prioritaires, c'est-à-dire les bénéficiaires des minimas sociaux, les personnes ayant bénéficié d'un contrat unique d'insertion, les jeunes de 26 à 25 ans n'ayant pas validé un second cycle de l'enseignement secondaire et n'ayant pas de diplôme de l'enseignement technique et professionnel et, enfin, les jeunes de 16 à 25 ans et les demandeurs d'emploi de 26 ans et plus dès lors qu'ils sont inscrits depuis plus d'un an sur la liste de demandeurs d'emploi.

La nouvelle législation offre la possibilité, à titre expérimental, de signer des contrats permettant d'acquérir des compétences définies par l'employeur et l'opérateur de compétence en accord avec le salarié. 

Enfin, la loi "Avenir professionnel, offre des possibilités de mobilité à l'étranger en renforçant le cadre légal (article L. 6325-25 du Code du travail).

IV. La période « Pro A » ou de promotion par alternance

La période de professionnalisation disparaît au 31 décembre 2018. Un nouveau dispositif de reconversion ou de promotion par alternance "Pro-A" est créé au 1er janvier 2019 pour faciliter l'évolution ou la réorientation professionnelle par des formations en alternance visant une qualification méconnue (article L. 6324-1 à L. 6324-8 du Code du travail). 

L'objectif de ce dispositif est de permettre au salarié de changer de métier ou de profession, ou de bénéficier d'une promotion sociale ou professionnelle par des actions de formation.

Sont concernés, trois catégories de salariés (article L. 6324-1 du Code du travail) : ceux en CDI, ceux en contrat unique d'insertion (CUI) conclu à durée indéterminée et les sportifs ou entraîneurs professionnels en CDD relevant du Code du sport. 

La mise en oeuvre s'effectue à l'initiative du salarié ou de l'entreprise par une formation organisée au titre de la Pro-A en se reposant sur le principe de l'alternance (article L. 6324-5 du Code du travail).

alternance

Partie 2. CSE, quelles sont les questions que peuvent-vous poser un alternant ? Soyez préparé.

Elus, de nombreuses questions peuvent interpeller les alternants. Découvrez 10 questions sur lesquels vous pouvez être interrogés par l'alternant. 

Question 1. Que comporte un contrat en alternance ?

Un contrat en alternance est obligatoirement établi par écrit et doit comporter les mentions suivantes :

  • l'identité et l'adresse de l'employeur, ainsi que celle de l'apprenti ou de son représentant légal ;
  • le nom du diplôme qui sanctionne la formation suivie ;
  • le nom du CFA dans lequel le jeune alternant est inscrit ;
  • la date de début du contrat et sa durée ;
  • le salaire dû à l'apprenti, voire des avantages en nature ;
  • le nom du ou des maîtres d'apprentissage, des titres ou diplômes dont ils sont titulaires et la durée de leur expérience professionnelle dans l'activité en relation avec la qualification recherchée.


Question 2. Quelle est la durée maximale d'une alternance ?

36 mois, soit 3 ans !


Question 3. Quand rémunérer un alternant ?  

Tous les mois, l'alternant perçoit une rémunération pour le travail effectué. Elle est déterminée dans le contrat de l'alternant. 


Question 4. Un alternant travaille bien, mais il n’y a pas assez de budget pour l'embaucher, peut-on cumuler ses contrats ?

Oui ! C’est possible uniquement dans le cadre d’un contrat d’apprentissage.


Question 5. Alternance et frais de scolarité, comment ça marche ? L’alternant peut-il avoir une bourse ? Comment l'aider ?

Oui, l'alternant peut avoir une bourse s'il remplit les conditions. Il doit s'adresser à l'administration de sa formation.  

Quant aux frais de scolarité, en aucun cas l'alternant ne doit verser une contrepartie financière pour réserver sa place dans l'organisme.


Question 6. Alternance et remboursement de frais de transport, comment ça marche ?

L'alternant doit s'adresser au service comptable de la structure qui la engagé. 


Question 7. Quel type de contrat en alternance ?

Contrat d'apprentissage, contrat de professionnalisation et la Pro-A. Ces trois types de contrats modifiés, voire créés par la loi "Avenir professionnel" sont détaillés dans la première partie.


Question 8. Quel âge pour contrat alternance ?

De 16 à 29 ans révolus pour le contrat d'apprentissage ! S'ajoutent certains publics sans limite d'âge, comme les signataires d'un nouveau contrat visant un diplôme de niveau supérieur au précédant, les signataires d'un nouveau contrat suite à la rupture du précédant pour des causes indépendantes de la volonté de l'apprenti ou inaptitude physique, les travailleurs handicapés, les porteurs de projets de création ou de reprise d'entreprise et les sportifs de haut niveau.

De 16 à 25 ans révolus pour le contrat de professionnalisation ! S'ajoutent les demandeurs d'emplois de 26 ans et plus, ainsi que les bénéficiaires des minimas sociaux. 

Question 9. Quelle différence entre apprentissage et alternance ?

L'alternance est le rythme de la formation, qui est alternée entre d'une part, l'entreprise d'accueil pour des cours pratiques et d'autre part, l'organisme de formation pour des cours théoriques.

L'apprentissage est le fait d'apprendre un métier manuel ou technique. Il se caractérise par un contrat d'apprentissage, de professionnalisation ou Pro-A. 

Question 10. Qu'en est-il de la rupture ?

Tout est expliqué en Partie 1. 

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sanction disciplinaire
Législation et travail

Sanction disciplinaire : comment aider le salarié ?

Le pouvoir disciplinaire appartient à l’employeur, c’est-à-dire qu’il dispose du pouvoir de contrôler le travail de ses salariés et de sanctionner tout comportement qu’il juge fautif.

Elus au CSE, connaissez-vous l’ensemble des sanctions possibles pour protéger et préparer le salarié ? Savez-vous comment aider le salarié ? Toutes les réponses ci-après.

sanction disciplinaire

Dans un arrêt en date du 20 décembre 2017, il a été jugé que des actes de la vie privée ne relèvent pas du droit disciplinaire, sauf si le salarié a manqué à une obligation découlant de son contrat de travail : « […] un fait de vie privée ou personnelle du salarié ne peut en principe justifier un licenciement disciplinaire, il en va autrement lorsque ce fait constitue un manquement du salarié à une des obligations découlant de son contrat de travail » (Cass. soc. 20 décembre 2017, n°16-14179).

Ainsi, certains comportements du salarié ne constituent pas un motif disciplinaire. Outre les faits de la vie privée, ne relèvent pas du droit disciplinaire, l’exercice de ses libertés fondamentales (par exemple, la liberté de témoigner, la liberté d’expression) et de ses droits (par exemple, le droit de vote, droit de grève, le droit d’alerte et de retrait, le droit d’ester en justice).

De ce fait, il convient de définir la sanction disciplinaire comme une mesure individuelle prise par l’employeur dans le but de sanctionner des agissements du salarié qu’il considère comme fautifs.

Avant de sanctionner, l’employeur doit respecter une procédure particulière afin que le salarié puisse être dûment informé de la sanction prise à son encontre et lui permettre d’assurer ses droits de défense. Parfois, la sanction peut être que légère, mais dans le cas contraire, si l’employeur envisage un licenciement, la procédure de licenciement pour motif personnel doit être respectée. Si les parties sont en litige sur la sanction adoptée ou la procédure, alors il appartient au Conseil de prud’hommes de statuer sur la régularité de la procédure et sur les faits reprochés.

Quelles sont les différentes sanctions disciplinaires ?

Pour aller plus loin : Quels sont les types de convocation possibles ? Qu'est-ce qu'une mise à pied disciplinaire ? Est-elle différente de la mise à pied conservatoire ?

Il existe une échelle des sanctions, de l’avertissement au licenciement pour faute lourde. Découvrez cette hiérarchie. 

Avertissement

Sanction mineure, l’avertissement ne vient affecter la présence du salarié dans l’entreprise, sa fonction, sa carrière ou sa rémunération. L’objectif est de rappeler à l’ordre le salarié par une lettre ou un message électronique afin que le salarié cesse son comportement que l’employeur juge comme une faute légère.

Attention : Il ne faut pas la confondre avec le rappel à l'ordre, qui n'est pas une sanction disciplinaire, mais un rappel d'une future sanction disciplinaire en cas de réitération d'un comportement que l'employeur juge fautif. Récemment, la Cour de cassation a retenu "qu'un rappel à l'ordre ne constitue pas une sanction disciplinaire" (Cass. soc. 19 septembre 2018, n°17-20193).

Blâme au travail

Le blâme au travail est une sorte de dernier avertissement en représentant une sanction disciplinaire légère.

Mise à pied disciplinaire

La mise à pied disciplinaire est une suspension du contrat de travail par laquelle le salarié ne percevra aucune rémunération. Souvent confondue avec la mise à pied conservatoire, cette dernière est une mesure provisoire dans l’attente d’un licenciement suite à une faute grave ou lourde avec une durée indéterminée et une fin dès que la sanction est prononcée.

Mutation disciplinaire

La mutation disciplinaire est un changement d’affectation ou de lieu de travail à la suite d’une faute du salarié. Cette mutation doit être justifiée et proportionnée à la faute. 

Rétrogradation

La rétrogradation est un déclassement du salarié dans la grille hiérarchique dans l’entreprise. Les conséquences sont une baisse de la rémunération et une perte de responsabilité. Elle doit obligatoirement être justifiée, à défaut, elle est assimilée à une sanction pécuniaire interdite par le Code du travail à l’article L. 1331-2 et passible d’une amende de 3750 euros pour l’employeur (article L. 1334-1 du Code du travail).

Licenciement pour faute simple

La faute simple est une négligence ou malveillance conduisant à la violation d’une obligation professionnelle découlant du contrat de travail.

Licenciement pour faute grave

La faute grave est une faute qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise. Elle est privative de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement et de l’indemnité compensatrice de préavis.

Licenciement pour faute lourde

La faute lourde est une faute commise par le salarié dans l’intention de nuire à l’employeur. A la différence de la faute grave, il faut une intention et nuire et elle engage la responsabilité civile du salarié. Elle est privative de l’indemnité légale ou conventionnelle de licenciement et de l’indemnité compensatrice de préavis.

Blâme au travail

Quelle procédure adopter ?

La procédure peut être d'ordre conventionnel, c'est-à-dire qu'elle est prévue par la convention collective ou un accord collectif.

A défaut de procédure conventionnelle, une procédure légale doit être respectée. Ainsi, l'employeur ne peut engager la procédure que dans les 2 mois de la connaissance de la faute par la personne disposant d'un pouvoir hiérarchique sur le salarié concerné.

La procédure commence par une convocation écrite à un entretien préalable envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge (articles L. 1232-2 et L. 1332-2 du Code du travail). La convocation doit préciser son objet, la date et l'heure de l'entretien, la possibilité pour le salarié de se faire assister par une personne de son choix appartenant à l'entreprise ou, en l'absence de représentant du personnel, par une personne extérieure à l'entreprise choisie sur une liste disponible sur le site de l'inspection du travail ou à la mairie (un conseiller du salarié). 

Bon à savoir 

Il convient de vérifier que la convention collective ou un accord collectif ne pose pas un cadre à l'exercice du pouvoir disciplinaire. Par exemple, il peut s'agir de l'obligation de recueillir l'avis d'une commission avant de décider d'une sanction.


Dans ce cas, si le cadre n'est pas respecté, la sanction est annulée. 

L'entretien préalable doit avoir lieu au moins 5 jours ouvrables après la présentation de la convocation ou de sa remise en main propre (articles L. 1232-2 et L. 1332-2 du Code du travail) et se déroule au lieu de travail ou à siège social de l'entreprise. 

Attention : Dans le cadre d'une faute grave ou lourde, l'employeur est autorisé à éloigner le salarié de l'entreprise par une mise à pied à titre conservatoire (Cass. soc. 27 septembre 2007, n°06-43867).

La notification de la sanction doit se faire dans un certain délai, sans être expédiée moins de 2 jours ouvrables après la date fixée pour l'entretien préalable à la sanction, ni plus d'un mois après (articles L. 1232-6 et L. 1332-2 du Code du travail). Elle doit être écrite et motivée.

RAPPEL

Le règlement intérieur définit les différentes sanctions qui peuvent être prises à l’encontre du salarié et les classe selon l’importance. En conséquence, l’employeur ne peut prendre d’autres sanctions que celle prévue par le règlement intérieur (Cass. soc. 26 octobre 2010, n°09-42740).

Comment contester une sanction disciplinaire ?

Pour chaque sanction disciplinaire dans l’échelle des sanctions ci-dessus, le salarié a intérêt à présenter ses explications à l’employeur, par écrit, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par l’intermédiaire des représentants du personnel. Ainsi, élus au CSE, il vous appartient de guider le salarié qui fait l’objet d’une sanction disciplinaire.

Si le salarié s’estime injustement ou trop lourdement sanctionné, il peut saisir le conseil de prud’hommes (CPH), qui est le seul compétent pour apprécier la régularité de la procédure disciplinaire et pour décider si les faits reprochés au salarié justifient la sanction infligée. En conséquence, il peut annuler la sanction.

Bon à savoir

Si un doute subsiste, il profite au salarié.

Sanction disciplinaire dans le public VS privé ?

Jusqu’à présent, il a été étudié la sanction disciplinaire dans le privé. Il faut savoir que la sanction disciplinaire est différente dans la fonction publique avec une distinction entre la fonction publique d’Etat, territoriale et hospitalière, mais également si le fonctionnaire est titulaire, stagiaire ou contractuel.

  • Fonction publique d'état
  • Fonction publique territoriale
  • Fonction publique hospitalière

Fonctionnaire titulaire

Sanctions disciplinaires classées en 4 groupes :

  • Groupe 1 : l’avertissement et le blâme
  • Groupe 2 : la radiation du tableau d'avancement, l’abaissement d'échelon et l’exclusion temporaire de fonctions de 1 à 15 jours
  • Groupe 3 : la rétrogradation et l’exclusion temporaire de fonctions de 3 mois à 2 ans.
  • Groupe 4 : la mise à la retraite d’office et la révocation.  

Délai et procédure pour engager une sanction disciplinaire : Cf. Fonctionnaire titulaire

Fonctionnaire stagiaire

Les sanctions disciplinaires applicables au fonctionnaire stagiaire sont l'avertissement, le blâme, l'exclusion temporaire de fonctions de 1 jour à 2 mois et l'exclusion définitive du service.

Délai et procédure pour engager une sanction disciplinaire : Cf. Fonctionnaire titulaire

Contractuel

Les sanctions disciplinaires applicables au contractuel sont l'avertissement, le blâme, l'exclusion temporaire de fonctions de 1 jour à 6 mois si l'agent est en CDD, de 1 jour à 1 an si l'agent est en CDI et le licenciement, sans préavis ni indemnité de licenciement.

La procédure est similaire à celle du fonctionnaire titulaire.

Pour aller plus loin : consulter le site Service-Public.fr 

Comment aider le salarié face à une sanction disciplinaire ?

Elus du CSE, vous devez aider, voire soutenir le salarié qui fait l’objet d’une sanction disciplinaire. Voici 3 étapes pour aider le salarié face à une sanction disciplinaire.

- Etape 1 : Soutenez le salarié auquel une sanction disciplinaire a été attribuée.

Rassurez-le en lui disant que cela peut arriver, que la sanction prise n’est que l’avis de l’employeur et, en conséquence, il a un droit de défense.

- Etape 2 : Étudiez avec lui les griefs formulés dans la sanction disciplinaire et le respect de la procédure conventionnelle ou légale.

La sanction disciplinaire est obligatoirement motivée par des griefs. La sanction doit être individualisée, proportionnée et justifiée et mise en oeuvre dans le respect de la procédure légale ou conventionnelle.

- Etape 3 : Préparez avec lui sa défense.

 S’il conteste la sanction disciplinaire ou les griefs pris à son encontre, dites-lui qu’il a tout intérêt à répondre par lettre recommandée avec accusé de réception.
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Législation et travail

Droit des stagiaires : toutes vos réponses ici

Le stagiaire n’est pas un salarié de l’entreprise. Toutefois, il dispose de droits au sein de l’entreprise.

Intégré au cursus pédagogique, le stage représente une période temporaire de mise en situation en milieu professionnel où l’élève ou l’étudiant stagiaire acquiert des compétences professionnelles et met en œuvre les acquis de sa formation en vue d’obtenir un diplôme ou une certification et de favoriser son insertion professionnelle.

Découvrez ce qu’il faut savoir sur les modalités de la convention de stage, le statut du stagiaire et l’aide qui peut lui être accordée.

droit du stagiaire

Les modalités de la convention de stage

L’entreprise qui accueille un stagiaire doit conclure une convention de stage dont le rôle est de déterminer les engagements entre les parties. En contrepartie, l’entreprise verse une gratification si le stage dépasse les deux mois.

Attention : on parle de gratification et non de rémunération ou de salaire pour parler de la contrepartie pécuniaire d’un stage.

Quelle est la durée maximale d'un stage ?

Réponse : 6 mois !

Quand rémunérer un stagiaire ? Quand un stage est-il rémunéré ? Gratification de stage, quel montant ?

A partir de 2 mois de travail, l’employeur doit obligatoirement rémunérer le stagiaire.

La gratification de stage est fonction du plafond horaire de la sécurité sociale, qui est de 25 € de l’heure au 1er janvier 2019, mais également du nombre de jours ouvrables dans chaque mois de présence en entreprise et sur un minimum de 154 heures en application de l’article D 124-6 du Code de l’éducation.

L’entreprise doit verser une gratification lorsque la durée du stage est supérieure à 2 mois consécutifs ou 2 mois, consécutifs ou non, au  cours d’une même année scolaire et dont le montant s’établit au minimum à 15% du plafond horaire de la sécurité sociale.

L’entreprise et le stagiaire sont exonérés de cotisations et contributions sociales pour la fraction de la gratification qui n’excède pas, au titre d’un mois civil, le montant légal de la gratification. Aussi, la gratification du stagiaire est exonérée d’impôt sur le revenu dans la limite du montant annuel du SMIC.

Tableau de la gratification de stage pour l’année 2019 pour un stagiaire à temps plein

Durée du stage

Montant de la gratification

Par heure

Par mois pour un temps plein sur 154 H variables selon le nombre de jours ouvrables

< 2 mois

A la discrétion de l’entreprise

> 2 mois

5% du plafond horaire de la Sécurité Sociale soit 25€ de l’heure pour l’année 2019

3,75

577,50 €

Quels sont les éléments de la convocation de stage ?

La convention de stage est un contrat passé entre l’élève ou l’étudiant stagiaire, la structure d’accueil et l’établissement d’enseignement permettant de définir les modalités d’intégration du stage dans le cursus pédagogique.

Bon à savoir 

Les formations suivantes sont exclues des dispositions sur les stages : les formations professionnelles tout au long de la vie, les visites d’information organisées par les enseignants et périodes d’observation de troisième, quatrième ou durant le lycée et les stages obligatoires des élèves avocats. A contrario, suivent les dispositions relatives aux stages, les formations en milieu professionnel organisées par les établissements scolaires, pendant les deux dernières années de collège ou pendant le lycée.

Le stage doit nécessairement être intégré au cursus pédagogique scolaire ou universitaire avec un enseignant référent en charge de s’assurer du bon déroulement et stage et du respect de la convention de stage, ainsi que d’un référent professionnel dont le rôle est de contrôler la réalisation du travail effectué par le stagiaire.

La convention de stage, élaborée par l’organisme de formation en concertation avec les entreprises sur la base de conventions-types (Arrêté du 29 décembre 2014), doit obéir à des dispositions spécifiques et prévoir les informations suivantes :

  • l’intitulé complet de la formation suivie
  • le nom de l’enseignant référent
  • le nom du référent professionnel
  • les compétences à acquérir ou à développer au cours du stage ainsi que les activités confiées
  • les dates du début et de fin de stage ainsi que la durée totale du stage
  • la durée hebdomadaire de présence effective du stagiaire dans l’entreprise et sa présence, le cas échéant, la nuit, le dimanche ou des jours fériés
  • les conditions dans lesquelles l’enseignant référent et le référent professionnel assurent l’encadrement et le suivi du stagiaire
  • le montant de la gratification versée au stagiaire et les modalités de son versement
  • le régime de protection sociale dont bénéficie le stagiaire, y compris en cas d’accident du travail, ainsi que, le cas échéant, l’obligation faite au stagiaire de justifier d’une assurance couvrant sa responsabilité civile
  • les conditions autorisant le stagiaire à s’absenter
  • les conditions dans lesquelles le stagiaire bénéficie de congés et autorisations d’absence
  • les modalités de suspension de la convention de stage
  • les modalités de résiliation de la convention de stage
  • les modalités de validation du stage en cas d’interruption
  • la liste des avantages offerts par l’entreprise au stagiaire, comme l’accès au restaurant d’entreprise ou aux titres-restaurant et la prise en charge des frais de transport, ainsi que les activités sociales et culturelles
  • les clauses de règlement intérieur applicables au stagiaire
  • les conditions de délivrance de l’attestation de stage

A la fin du stage, l’entreprise doit délivrer au stagiaire une attestation de stage qui doit mentionner la durée effective totale du stage et le montant de la gratification versée.

Les élus ont-ils un droit d'accès aux éléments de la convocation de stage ?

Réponse : Oui !

Les représentants du personnel peuvent avoir un droit d’accès aux conventions de stage avec l’autorisation des stagiaires concernés et du responsable de stage.

Bon à savoir

La convention de stage n’est pas un document devant figurer dans la base de donnée économique et sociale (BDES).

L’entreprise peut-elle recevoir une aide de l’Etat pour l’emploi de stagiaires ?

Réponse : Oui !

L’entreprise peut recevoir une aide de l’Etat pour l’emploi de stagiaires dans deux situations : la Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) et la Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POE I).

La Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP), d’une durée d’un mois maximum renouvelable sous conditions, permet à toute personne morale d’accueillir un demandeur d’emploi, un jeune, un salarié en insertion, un travailleur handicapé afin de lui faire découvrir les métiers ou le secteur d’activité pour le valoriser, répondre à un besoin de recrutement et favoriser l’accès à l’emploi de personnes en insertion ou en reconversion. Plus d’infos sur le site de Pôle Emploi.

La Préparation Opérationnelle à l’Emploi individuelle (POE I) permet de combler l’écart entre les compétences que la personne inscrite à Pôle Emploi détient et celles que requiert l’emploi visé. Mise en place par Pôle emploi ou par l'entreprise qui recrute, cette formation en lien avec l'Organisme Paritaire Collecteur Agréé (OPCA), devenu l’opérateur de compétences (OPCO) au 1er janvier 2019, peut prendre en charge jusqu’à 400 heures de formation et peut se faire à temps plein ou à temps partiel. Plus d’infos sur le site de Pôle Emploi.


Le statut du stagiaire

Le  stagiaire n’est pas un salarié de l’entreprise. Toutefois, il doit être intégré dans le registre unique du personnel dans une partie spécifique réservée aux conventions de stage. Les mentions y sont conservées pendant 5 ans.

Que faire si un stagiaire est absent ?

Le stagiaire, comme le salarié, peut être absent. Il convient de distinguer deux situations :

  • si le stagiaire est absent avec justification préalable (raison de santé, accord avec le tuteur professionnel, etc), l’absence est légitime et le stagiaire ne peut être sanctionné ;
  • si le stagiaire est absent sans autorisation et ne respecte pas les horaires de sa convention de stage, il convient de le convoquer afin de lui demander la raison de son absence et sa justification. La récidive dans l’absence peut donner lieu à prévenir l’enseignant référent afin de convenir d’une sanction commune.  

Est-ce que le CSE peut avoir un stagiaire pour sa gestion ? 

Réponse : Oui sous conditions !

Le stage est toujours intégré à un cursus pédagogique. De ce fait, le stagiaire peut effectuer des missions relatives à la gestion du CSE si cela est prévu dans sa convention de stage.

Exemple : Un stagiaire s’occupe de travaux sous la responsabilité du trésorier du CSE dans le cadre de sa formation en comptabilité.

Il est à noter qu’aucune convention de stage ne peut être conclue pour exécuter une tâche régulière qui correspond à un travail permanent, comme pour faire face à un accroissement temporaire d’activité ou pour occuper un emploi saisonnier.

Les stagiaires peuvent-ils bénéficier des activités sociales et culturelles ?

Réponse : Oui !

Les stagiaires doivent bénéficier des activités sociales et culturelles dans les mêmes conditions que les salariés de l’entreprise.  


L’aide accordée 

Le stagiaire peut, en cas de difficulté, se faire aider en faisant appel à l’inspection du travail.

L’inspecteur du travail peut contrôler le respect de la convention de stage et constater des infractions, comme l’interdiction de conclure une convention de stage pour exécuter une tâche régulière qui correspond à un travail permanent, ou encore les infractions relatives au nombre maximal de stagiaires, à la désignation d’un tuteur et le nombre maximal de stagiaires à sa charge, les congés et autorisations d’absence au titre de la grossesse, de la maternité, de la paternité et de l’adoption, ainsi que les durées de présence dans l’entreprise, les temps de repos et le décompte des heures de présence.

Comment aider un stagiaire en cas d'exclusion ? Quels recours ?

En cas d’exclusion, le stagiaire doit s’adresser à son référent universitaire et à son référent professionnel afin d’expliquer la situation. Si la situation persiste, le stagiaire peut s’adresser à l’inspection du travail qui pourra constater le mal-être du stagiaire. En effet, ce dernier bénéficie d’une protection contre le harcèlement moral et sexuel (article L. 124-12 du Code de l’éducation et articles L. 1121-1, L. 1152-1 et L. 1153-1 du code du travail).

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règlement intérieur CSE
Législation et travail

Règlement intérieur CSE : modèle, astuces et législation (2022)

Le règlement intérieur du CSE est son ADN, car c'est le document qui va recenser toutes ses modalités d'organisation et de fonctionnement, en accord avec ses missions et les règles définies par le Code du Travail. C'est aussi le règlement intérieur du CSE qui va définir comment s'organiseront les rapports de cette instance unique représentative du personnel avec les salariés de l'entreprise.

Il est totalement distinct du règlement intérieur de l'entreprise et indépendant du renouvellement des membres élus du CSE, qui peuvent toutefois le retravailler régulièrement pour qu'il soit le plus complet et le plus clair possible.

Nous vous présentons dans cette fiches toutes les informations nécessaires pour élaborer, rédiger et utiliser un règlement intérieur du CSE, indispensable pour les élus comme pour les salariés. 

Le règlement intérieur du CSE

Qu'est ce que le règlement intérieur du CSE ?

Que dit le Code du Travail ?

Comme pour le CE dont il repris une grande partie des missions, le CSE doit se doter d’un règlement intérieur. Ainsi, c'est l’article L. 2315-24 du Code du travail qui prévoit sa mise en place pour les entreprises d’au moins 50 salariés :

« Le comité social et économique détermine, dans un règlement intérieur, les modalités de son fonctionnement et celles de ses rapports avec les salariés de l'entreprise, pour l'exercice des missions qui lui sont conférées par le chapitre II du présent titre.

Sauf accord de l'employeur, un règlement intérieur ne peut comporter des clauses lui imposant des obligations ne résultant pas de dispositions légales. Cet accord constitue un engagement unilatéral de l'employeur que celui-ci peut dénoncer à l'issue d'un délai raisonnable et après en avoir informé les membres de la délégation du personnel du comité social et économique. »

Pour les CSE des entreprises de moins de 50 salariés sa mise en place n'est pas obligatoire mais fortement recommandé.

Ainsi, document écrit, le règlement intérieur du CSE est obligatoire dans les entreprises ou établissements d'au moins 50 salariés. Toutefois, son absence ne fait l’objet d’aucune sanction particulière. Elle va surtout susciter des problèmes d’organisation et de communication. 

Par contre, le non-respect des dispositions du règlement intérieur du CSE par l’employeur constitue un délit d’entrave aux fonctions du CSE.

Il est important de ne pas confondre le règlement intérieur du CSE avec le règlement intérieur de l’entreprise. Toutefois, le contenu du règlement intérieur du CSE ne doit pas déroger aux règles du règlement intérieur de l'entreprise. 

Définition du règlement intérieur du CSE

Le règlement intérieur du CSE est donc un document recensant les modalités d’organisation et de fonctionnement du comité social et économique pour l'ensemble de l'entreprise et ses salariés. Le règlement intérieur est véritablement l’ADN du CSE. D'ailleurs il est parfaitement distinct du règlement intérieur de l’entreprise, donc aucun besoin de le transmettre à l’inspection du travail.

Le règlement intérieur est indépendant du renouvellement des membres de votre CSE, on l’applique jusqu’à sa modification. Le règlement fixe lui-même la durée de son application et son contenu est voté en réunion plénière du CSE. L'approbation du règlement intérieur du CSE est généralement fixé à l'ordre du jour des premières réunions du CSE. Son contenu est présenté et débattu, puis voté en réunion plénière du CSE à la majorité des membres présents. Au cours de ce vote, l'employeur, en tant que président du CSE participe lui aussi.

À quoi sert le règlement intérieur CSE ?

Le règlement intérieur du CSE sert de socle à la mise en place et au fonctionnement du CSE dans l’entreprise. Il vient déterminer les règles de vie du CSE, notamment entre ses élus, pour une bonne organisation.  Il va aussi définir des règles pour les rapports du CSE avec les salariés. Un certain nombre de règles relatives aux dépenses, au budget, mais aussi à la participation des suppléants aux réunions ou encore les modalités d'organisation des réunions préparatoires du CSE y sont détaillés. On peut aussi y trouver les règles d'attributions de certains activités sociales et culturelles (ASC) comme les offres de voyages à nombre de participants limités, les conditions d'attribution de chèques cadeaux ou chèques vacances, etc. Nous revenons en 2e partie de ce guide sur les éléments que le règlement intérieur du CSE doit obligatoirement contenir.

Comment élaborer, rédiger et appliquer le règlement intérieur du CSE ?

La mise en place du règlement intérieur suppose de détailler son élaboration : il est d'abord rédigé (ou mis à jour), ensuite il doit contenir un certain nombre d'éléments pour qu'il puisse remplir sa mission, puis il doit être approuvé et mis à la disposition de tous dans l'entreprise.

Qui rédige le règlement intérieur du CSE ?

Le règlement intérieur est rédigé (ou mis à jour) en français généralement par le secrétaire du CSE ou son adjoint, ou par la contribution de plusieurs élus, dans ce cas lors d’une réunion préparatoire au CSE, prévue à cet effet. Le projet de règlement intérieur une fois intégralement rédigé et devant contenir la date de sa mise en oeuvre sera ensuite présenté en réunion plénière du CSE, pour être discuté puis adopté par le vote du CSE, auquel l'employeur peut participer.

L’employeur, président du CSE, peut décider d’adjoindre des traductions en une ou plusieurs langues étrangères si des salariés ne parlent pas ou parlent mal le français.

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Quel est le contenu du règlement intérieur du CSE ?

Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, dans lequel il est obligatoire, le CSE a pour mission, en lien avec sa compétence relative à la marche générale de l’entreprise, d'assurer une expression collective des salariés permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l'évolution économique et financière de l'entreprise, à l'organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production (article L. 2312-8 du Code du travail).

Le règlement intérieur du CSE a pour objet de déterminer les modalités de fonctionnement, de gestion, d’organisation du CSE et les rapports du CSE avec les salariés de l’entreprise pour l’exercice de ses missions.

Dans les entreprises de moins de 50 salariés, le règlement intérieur est facultatif mais est fortement recommandé afin de faciliter la gestion du CSE.

Ainsi le règlement intérieur doit contenir d'abord l'organisation des modalités de fonctionnement en présentant :

  • la composition du bureau, 
  • la possibilité de réunions préparatoires,
  • les modalités de convocation aux réunions,
  • les modalités de vote (vote sur place, par correspondance, ou encore le vote électronique).

Il vient ensuite déterminer les modalités concernant les rapports avec les salariés de l'entreprise, c'est-à-dire les modalités et fréquence des permanences, ou encore les conditions générales d'accès aux prestations du CSE.

Enfin, il détermine les modalités d'affichage et de diffusion du procès-verbal des réunions et des différents supports de communication.

Quelles sont les mentions obligatoires ?

Il est primordial et obligatoire de faire figurer dans le règlement intérieur un certain nombre d'éléments.

  • Les obligations comptables du CSE, c’est-à-dire les modalités d’arrêté des comptes annuels et les modalités d’établissement du rapport d’activité et de gestion, c’est obligatoire depuis 2015.
  • En ce qui concerne les gros CSE, il est obligatoire d’y inscrire les modalités d’établissement du compte-rendu annuel ou de la commission des marchés ainsi que les modalités de fonctionnement de la commission des marchés.
  • Le fonctionnement du bureau, du secrétaire, du trésorier et des adjoints.
  • Les modalités d’accès aux ASC par les salairés.
  • L’organisation des réunions du CSE ainsi que les différentes modalités de vote adaptées.
  • La temporalité et l'existence des commissions obligatoires ou facultatives du CSE.

Attention

Le règlement intérieur du CSE ne doit surtout pas être contraire au fonctionnement légal du CSE, bien évidemment ni aux dispositions d’ordre public, et il ne doit pas non plus imposer à l’employeur des obligations supérieures à celles qui sont déjà prévues par la loi.

Quand et comment mettre en place le règlement intérieur du CSE ?

Le contenu du règlement intérieur, ainsi que ses modifications ultérieures, font l'objet d'un vote à la majorité des votants. L'employeur ne peut être mis à l'écart et participe à ce vote du CSE s'il le souhaite.

En effet, le règlement intérieur ne peut imposer, sans l'accord de l'employeur, des obligations supplémentaires. Tel est le cas de la tenue d'une réunion à une date périodique fixe  (Cass. soc. 15 janvier 2013, n°11-28324).

Comme il constitue l'ensemble des règles de fonctionnement et des modalité d'organisation du CSE, le règlement intérieur doit être à la disposition de tous les salariés de l'entreprise. Cela leur permettra de mieux comprendre comme fonctionne leur instance représentative, mais aussi leur mission et pourra répondre à différentes questions q'u'ils se posent auprès du CSE. Concernant les ASC et les permanences c'est une ressource importante pour les salariés par ailleurs.

Faire contrôler le règlement intérieur du CSE


Il est fortement recommandé de faire contrôler la validité et la conformité du règlement intérieur. Si une disposition de votre règlement intérieur vous pose problème, et surtout si vous ne souhaitez pas obtenir de procès, nous vous conseillons grandement de faire vérifier et contrôler votre document, soit par votre avocat d’entreprise, soit par un juriste spécialisé. Tous deux pourront vous aider dans la rédaction et la validation de votre document.


C'est un réel gain de temps, car pour supprimer ou modifier une modalité du règlement, un vote à la majorité est nécessaire.  Faire contrôler la conformité du contenu de son règlement intérieur du CSE c'est se protéger autant que se faciliter la tâche.

Exemple de modèles de règlement intérieur du CSE

Le modèle du règlement intérieur du CSE ne change pas par rapport au CE. Vous pouvez trouvez ici un exemple en PDF @2.liaisons-sociales.fr. 

Attention ce document n'a qu'une valeur indicative, chaque Comité Social et Economique doit réaliser ses propres règles et obligations.

Exemple règlement intérieur du CSE

Vous pouvez télécharger ce modèle PDF via ce bouton:

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Grille de salaire
Législation et travail

Grille de salaire : aidez le salarié sur l’égalité salariale !

Elus CSE, votre rôle est d'accompagner le salarié et vous pouvez avoir des questions dans la gestion de son salaire : est-il correctement payé par rapport à ses fonctions, son statut, son ancienneté, ses compétences et qualités professionnelles ? Dispose-t-il des primes comme les autres salariés ? A-t-il eu une augmentation depuis son embauche ? Comment le salarié peut-il savoir s'il est bien payé ou s'il est payé pareil que ses collègues ? Réponses ici.

Grille de salaire

La grille de salaire ou grille de rémunération est un document essentiel qui permet de s'assurer de l'équité salariale en fonction du poste, de l'ancienneté et des compétences en application de la règle "A salaire égal, travail égal" à laquelle les entreprises sont tenues. 

Le salaire, ou encore la rémunération, est un élément central pour tout salarié. En effet, il représente l'investissement du salarié pour les fonctions pour lesquelles il a été recruté dans le cadre de son contrat de travail avec son employeur.

Selon l'INSEE, le salaire moyen en France en 2018 s'élève à 2.250 € brut mensuel, toute catégorie socio-professionnelles confondues, augmentant de 1,4 % depuis 2014. Au niveau annuel, il est estimé à 26.327 € net. Ces statistiques révèlent des discriminations concernant l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, qui est malheureusement toujours aussi important. En effet, l'écart est de plus de 18% en moyenne et même 20% chez les cadres, soit 1.986 € pour une femme et 2.438 € pour un homme.

Toutefois, la loi n°2018-771 du 5 septembre 2018, complétée par le décret n°2019-15 du 8 janvier 2019 va changer la donne en imposant aux entreprises de mettre en place un dispositif d'évaluation des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.

Ainsi, en fonction des indicateurs retenus précisés dans le décret, l'entreprise devra vérifier si sa pratique est satisfaisante en matière d'égalité salariale entre les femmes et les hommes et elle se verra attribuer une note par référence à un objectif calculé sur 100 points. Cette note fera l'objet d'une publication annuelle.

La première publication du niveau de résultat obtenu après application des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération doit donc intervenir en 2019 selon le calendrier suivant :

  • jusqu'au 1er mars 2019 pour les entreprises de plus de 1000 salariés ; 
  • jusqu'au 1er septembre 2019 pour les entreprises de plus de 250 salariés et de moins de 1000 salariés ;
  • jusqu'au 1er mars 2020 pour les entreprises de 50 à 250 salariés. 

Pour aider les employeurs à calculer leurs indicateurs d’écart de rémunération Femmes/Hommes, le ministère du Travail a diffusé et mis à disposition, le 13 février 2018, un premier tableur (celui des entreprises de plus de 250 salariés, qui ont 5 indicateurs à évaluer). Aussi, le ministère du Travail a mis en ligne le lien de télétransmission permettant de transmettre les indicateurs.

En l'absence de publication des indicateurs l'employeur peut se voir appliquer la pénalité prononcée à défaut d'accord ou de plan d'action destiné à assurer l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (article L. 2242-8 du Code du travail). Par ailleurs, les entreprises qui auront une note inférieure à 75 disposeront d'un délai de 3 ans pour se mettre en conformité et pouvoir justifier d'un score suffisant. A défaut, l'entreprise encourt une sanction financière qui peut se porter jusqu'à 1% de la masse salariale de l'entreprise. 

L'objectif du Gouvernement est de faire de l'égalité salariale une obligation de résultats dans les entreprises d’au moins 50 salariés au terme d'une période de 3 ans, assortie d'une pénalité financière de 1% de la masse salariale en cas de non-respect de l'obligation à l'expiration du délai.

Elus CSE, après avoir rappelé la notion de grille de salaire ou de grille de rémunération et la composition du salaire que vous devez connaître afin de bien accompagner le salarié, il vous sera offert un panel de conseils pour vérifier si l'égalité salariale est respectée.

1. Elus au CSE, comment aider le salarié sur les questions relatives à son salaire ?

Elus CSE, le salarié peut se poser différentes questions relatives à son salaire ou encore les primes. Voici quelques éléments pour vous aider.  

Quel prime y-a-t-il dans la boîte et pour quel montant ? Pourquoi n'y-a-t-il pas d'augmentation ?

Il est probable qu'au cours de la relation de travail, les salariés s'interrogent sur les éléments du salaire, comme une prime ou une augmentation. Ces éléments viennent garantir aux salariés que l'employeur est satisfait du travail réalisé et assurer leur motivation à l'avenir.

Ainsi, élus CSE, vous pouvez aider le salarié en le recevant en RDV afin d'échanger sur son travail et son évolution tout en regardant son contrat de travail (son ancienneté, ses fonctions) et la Convention collective et les accords collectifs, qui peuvent prévoir des garanties plus favorables en terme d'ancienneté, de primes ou d'augmentations. Cet échange est un moyen d'aider le salarié à trouver une réponse aux questions qu'il se pose, mais également l'aider à négocier une évolution salariale en trouvant les bons arguments, voire en l'accompagnant en entretien avec son employeur pour une telle demande.  

2. La notion de grille de rémunération 

La rémunération du salarié est encadrée dans une grille de salaire, une grille de rémunération, une grille salariale. Se présentant sous la forme d'un tableau, elle permet de renseigner la rémunération à verser aux salariés pour l'ensemble des métiers d'une structure. Ce document vient établir de manière pertinente la répartition équitable des salaires en fonction du poste occupé, des compétences en fonction de l'ancienneté et de la position hiérarchique.

L'élaboration de la grille de salaire se fait avec plusieurs interlocuteurs, à savoir la Direction générale, la Direction des ressources humaines, mais aussi les représentants du personnel.

Quels sont les objectifs d'une grille salariale ?

Dans le cadre de la politique de rémunération de la structure, la grille salariale a 3 objectifs :

  1. Favoriser une rémunération juste et équitable : éviter les incohérences dans les échelles de salaires, établir une transparence des rémunérations des salariés en fonction des postes, de l'ancienneté pour limiter les conflits.  
  2. Fidéliser les salariés : motiver les salariés à s'impliquer davantage, limiter le turnover en fixant des rémunérations compétitives et en établissant des règles de progression claire de la rémunération.   
  3. Etre un outil de pilotage pertinent : donner une meilleure vision du coût de la masse salariale. 

Comment créer une grille salariale en 6 phases ?  

PHASE 1 : Définir les fiches de postes et les compétences associées de tous les postes existants dans l'entreprise.

PHASE 2 : Établir une classification des métiers en fonction de leur typologie, comme la classification "ouvriers, agents de maîtrise, techniciens, cadres".

PHASE 3 : Affecter un coefficient hiérarchique pour chaque poste permettant de définir les niveaux de salaires des différents métiers en tenant compte de l’ancienneté, des diplômes obtenus, des performances et du niveau de responsabilité.

Comment faire ?

Astuce N°1 : N'oubliez pas la convention collective du secteur d'activité de l'entreprise, qui détermine le salaire brut minimum par position et par coefficient. C'est le salaire minimum conventionnel. 

Astuce n°2 : Afin d'attribuer les rémunérations en adéquation avec le secteur d'activité de l'entreprise, il est recommandé d'aller sur les sites institutionnels suivants, qui détaillent les principaux coefficients et salaires : l’INSEE,  l’APEC, Pôle emploi, la CCI de la région de l'entreprise.

Rappel

Le coefficient doit apparaître dans les contrats de travail des salariés comme sur leurs fiches de paie.

PHASE 4 : Créer la grille salariale en organisant l'ensemble des informations dans une grille facile de compréhension.

Exemple de grille salariale ?

La grille salariale est le fruit des renseignements précédents. Donc, chaque structure dispose de sa propre grille salariale. Afin de montrer ce que peut être une grille salariale, voici un exemple : 

Classification

Métiers

Ancienneté

Coeff 1

Coeff 2

Coeff 3

Cadres

Métier 1

Effectif/Salaire...

Métier 2

Effectif/ Salaire...

Métier 3

Agents de maîtrise

Métier 1

Métier 2

Métier 3

Ouvriers

Métier 1

Métier 2

Métier 3

PHASE 5 : Communiquer l'outil dans l'entreprise permettant de montrer la transparence dans la politique de rémunération. 

PHASE 6 : Evaluer à posteriori l'impact de la grille salariale communiquée : le référentiel salarial est-il pertinent et compréhensible ? Les salariés sont-ils satisfaits ?  

Qu'est-ce-que la grille indiciaire ?

La grille indiciaire est la notion en droit de la Fonction publique pour établir la grille de rémunération.

Il existe 4 grilles indiciaires concernant tous les agents en poste, les responsables des ressources humaines, et plus généralement toute personne souhaitant connaître la rémunération des agents de la Fonction publique : Fonction publique d'Etat, Fonction publique hospitalière, Fonction publique territoriale, Ville de Paris.

3. La composition du salaire 

Le salaire, du latin salarium, dérivé de sal, le sel, signifie d'après le Dictionnaire de la langue française, communément appelé le Littré : "Payement pour travail ou service rendu". Initialement, le salaire désignait la ration de sel fournie aux soldats romains, puis l’indemnité en argent versée pour acheter le sel et autres vivres. 

En droit, selon Serge Braudo, Conseiller honoraire à la Cour d'appel de Versailles :

"le salaire est l'ensemble des rémunérations ou des prestations fournies par un employeur à chacun de ses salariés en rétribution de leurs services. Il constitue la contrepartie nécessaire de la relation de travail."

Quelle est la composition du salaire ? 

Le salaire de base est la rémunération stable du salarié correspondant à sa durée du travail, qui peut être la durée légale de 35h, la durée de présence considérée comme équivalente, la durée conventionnelle ou la durée prévue au contrat de travail. A ce salaire de base, s'ajoutent éventuellement des avantages (primes, gratifications, avantages en nature, etc) et des heures supplémentaires.

Fixé par l'employeur, parfois négocié avec le salarié, souvent mensualisé, le salaire de base est fixé à 151,67 heures par mois pour 35 heures de travail par semaine, la durée légale de travail.

Calcul et montant ?

35 heures X 52 semaines / 12 mois = 151,67 heures par mois

Salaire brut et net ?

Le salaire brut est la somme des montants perçus par un salarié pour rémunérer son travail, avant déduction des charges sociales obligatoires (cotisations sociales, CSG-CRDS, etc.) et des cotisations à la mutuelle d’entreprise.

Salaire brut = salaire de base + éventuellement les commissions + les heures supplémentaires majorées + les primes (prime d’ancienneté, prime de 13ème mois, prime d’objectifs...) + les avantages en nature (voiture de fonction ou d'un logement).

A la différence, le salaire net est le salaire perçu par le salarié. Autrement dit, le salaire net représente le salaire après déduction de toutes les cotisations sociales obligatoires, de tous les prélèvements sociaux, dont la CSG et la CRDS, et de la quote-part due par le salarié sur ses titres restaurant ou sa complémentaire santé d’entreprise. Sur le bulletin de paie, le salaire net est représenté par la mention « net à payer ».

Primes et commissions ?

Les primes sont des compléments du salaire prévus, soit par le contrat de travail, soit par les conventions collectives. Il s'agit d'un mode de rémunération variable, indexé à la performance du salarié, dont le versement est indexé à des objectifs qualitatifs et quantitatifs définis sur une période donné.

Toutefois, il convient de distinguer les primes et les gratifications qui sont des éléments du salaire, et celles qui sont des libéralités, comme le cas lorsque l'employeur peut décider en toute liberté de l'opportunité de leur versement et de leur montant. Par exemple, une gratification, même versée régulièrement, n'est pas un élément de salaire lorsque son montant est fixé discrétionnairement par l'employeur, et qu'il varie d'une année à l'autre ou d'un salarié à l'autre, sans que cette variation découle d'une règle préétablie.  

Mais, quelle que soit leur dénomination (prime d'ancienneté, de rendement, de productivité, de résultats, de 13è mois, de vacances, de présence ou d'assiduité, de pénibilité...), le versement des primes est obligatoire pour l'employeur lorsqu'elles résultent d'un accord collectif, du contrat de travail, d'un usage ou d'un engagement unilatéral de l'employeur.

Quant aux commissions, il s'agit d'un mode de rémunération sur le chiffre d'affaires réalisé pour les VRP ou d'autres salariés disposant d'une activité commerciale ou non. Les commissions ont le caractère de salaire mais elles peuvent inclure des éléments autres que salariaux.

Avantages rémunération ?

La rémunération du salarié peut se constituer pour tout ou partie par des avantages en nature. Si le salaire peut être intégralement constitué par des avantages en nature, leur valeur doit au moins être égale au SMIC ou au salaire minimum conventionnel. 

Il s'agit de prestations fournies par l'employeur (nourriture, logement de fonction…). Généralement à titre gratuit, ils sont inclus dans le salaire brut pour être soumis aux cotisations sociales, puis déduits lors du calcul du salaire net à payer.

Heures supplémentaires ?

Les heures supplémentaires sont les heures effectuées à la demande de l'employeur au-delà de la durée légale du travail (35 heures par semaine ou 1 607 heures par an), quelle que soit la durée conventionnelle du travail.

Elles se calculent par semaine civile (du lundi à 0 heure au dimanche à 24 heure), bénéficient obligatoirement d’une majoration et peuvent donner droit à une contrepartie obligatoire en repos, à l'exception des heures d'équivalence et de prolongations permanentes et des heures de récupération. 

Les majorations sont de (article L. 3121-36 du Code du travail) :

  • 25% pour chacune des 8 premières heures supplémentaires (de la 36è à 43è heure incluse) ;
  • 50% à partir de la 44è heure.

Et le bulletin de paie  ?

Le bulletin de paie est un document obligatoire que l'employeur doit remettre au salarié, peu importe le montant et la nature du travail, afin de constater le paiement de la rémunération. La remise peut se faire en main propre, par voie postale au domicile du salarié, ou encore par courrier électronique sauf opposition du salarié.

4. Les 4 étapes pour vérifier si l'égalité salariale est respectée

Souvent, les salariés se posent les questions suivantes : "suis-je payé pareil que mes collègues ?" "Suis-je bien payé ?" 

Or, il n'est pas si aisé pour un salarié de savoir si réellement l'égalité salariale est respectée par l'employeur car la rémunération de chacun est confidentielle.

Ainsi, élus CSE (ou les anciennes instances représentatives du personnel, en particulier les DP), vous avez la capacité d'aider les salariés dans leurs connaissances sur la rémunération au regard du contrat du travail et de la convention collective. 

Comment faire ?

ETAPE 1 : Recevez le salarié qui s'interroge sur l'évaluation de sa rémunération afin d'échanger.

ETAPE 2 : Vérifiez la politique de rémunération de l'entreprise et notamment s'il existe une grille salariale (secteur privé) ou une grille indiciaire (Fonction publique). Certes, elle n'est pas obligatoire dans le secteur privé, mais l'employeur doit respecter la loi (le Code du travail), notamment le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) ou le salaire minimal conventionnel. Cf. Partie 2 sur la grille salariale

ETAPE 3 : Vérifiez la convention collective applicable à l'entreprise car l'objectif est de compléter et d'améliorer les dispositions du Code du travail relatives aux conditions d'emploi des salariés et aux garanties qui leur sont accordées. En effet, la convention collective contient toujours une grille de salaire en charge de définir les règles de la rémunération des salariés et la classification. 

La convention collective applicable au secteur de l'entreprise est mentionnée sur le contrat de travail et le bulletin de paie. Elle est consultable sur le site Legifrance.

Il se peut également que l'entreprise ait conclu un accord d'entreprise sur la politique de rémunération : les accords d'entreprise conclus depuis le 1er septembre 2017 sont consultable sur le site Legifrance

ETAPE 4 : Vérifiez l'adéquation de la rémunération du salarié avec ses fonctions et responsabilités en analysant son contrat de travail, la politique de rémunération de l'entreprise, notamment la grille salariale si elle existe, ainsi que la convention collective. 

Au-delà de cette vérification "papier", il peut être utile de se rapprocher des comparateurs de salaire numérique pour se faire une idée de l'évaluation de la rémunération du salarié. En effet, il existe des simulateurs de salaire permettant de vérifier si la rémunération versée par l'employeur est correcte au regard du poste, des fonctions, de la classification, des responsabilités.

Pour les salariés cadres, l'APEC prévoit une évaluation de salaire fiable et personnalisée en sélectionnant 11 critères permettant ainsi de situer la rémunération du salarié par rapport au salaire de la fonction souhaitée et identifier les critères déterminants pour une négociation du salaire.

Accès simulateur APEC

Le site JURITRAVAIL dispose également d'un simulateur de salaire gratuit et plus approfondi pour les salariés et les employeurs :

  • Les salariés, pour apprécier le salaire d'une offre d'emploi, se situer sur le marché du travail et négocier une augmentation.  
  • Les employeurs, pour déterminer la rémunération d'un candidat, calculer les augmentation et comparer les salaires des salariés.

Accès simulateur JURITRAVAIL

Ainsi, élus CSE, vous disposez des clés pour accompagner au mieux le salarié dans ses interrogations sur son salaire, primes et augmentations, mais également comment il peut savoir s'il est bien payé et de la même façon que ses collègues.

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Législation et travail

Visite médicale du travail oubliée par l’employeur, quelles sanctions?

Par arrêt en date du 13 février 2019 (n°17-17492), les juges de la Cour de cassation ont décidé qu'un salarié ne pouvait pas se voir reprocher un abandon de poste à la suite d'un arrêt de travail si son employeur n'avait pas organisé de visite de reprise.

Ainsi, la la visite médicale qu'elle ait lieu à l'embauche, lors d'un suivi médical ou après un arrêt de travail est importante. En effet, la visite médicale du travail est une obligation incombant à tous les employeurs pour tous leurs salariés, y compris les apprentis, dans le cadre de la santé au travail. Mais, que se passe-t-il si elle est oubliée par l'employeur ?

Elus au CSE, vous pouvez aider les salariés à faire valoir leurs droits et à demander des explications. On vous explique comment. 

visite médical en entreprise

1. Absence de visite médicale : comment le représentant peut aider ?

L'employeur peut oublier la visite médicale en n'ayant pas pris soin d'y penser. De ce fait, élus du CSE (ou les anciennes instances représentatives du personnel), vous avez la capacité de faire aboutir à cette visite. Ainsi, après avoir détaillé les sanctions de l'absence de visite médicale, il sera offert un panel de conseils aux élus du CSE pour remédier à l'oubli de la visite médicale par l'employeur.

Quelles sanctions ?

Sanction employeur défaut de visite médicale ? Quelles sanctions pour visite médicale périodique non effectuée ?

Le non-respect par l'employeur des règles relatives à la médecine du travail, en particulier du défaut de visite médicale qui lui incombe au regard de son obligation de sécurité de résultat, est sanctionné pénalement. Ainsi, l'employeur est passible d'une amende de cinquième classe (article R. 4745-1 du Code du travail), voire d'une peine de prison en cas de récidive dans les 3 ans d'un emprisonnement de 4 mois et d'une amende de 3.750,00 euros (L. 4745-1 du Code du travail). 

La visite médicale a lieu, mais le salarié est déclaré inapte par le médecin du travail : que faire ?

L'avis des délégués du personnel ou du CSE doit être recueilli avant que la procédure de licenciement ne soit engagée. Lorsque le salarié inapte est le seul délégué du personnel de l'entreprise ou le seul membre du CSE,  il doit être consulté sur son propre reclassement avant d'être convoqué à l'entretien préalable au licenciement (Cass. soc. 10 avril 2019, n°18-11930).

Aussi, un arrêt vient montrer l'importance d'un PV de carence des élections professionnelles. En effet, le PV de carence établi par l'ancien employeur reste valable en cas de modification de sa situation juridique et le nouvel employeur peut valablement s'en servir pour s'exonérer de l'obligation de consulter les délégués du personnel ou le CSE lors d'un licenciement pour inaptitude (Cass. soc. 6 mars 2019, n°17-28478).  

Recours salarié pour défaut de visite médicale ?

Elus CSE, sachez prévenir le salarié de ses voies de recours !

Le salarié peut agir en justice contre son employeur en cas de préjudice du fait du manquement des visites médicales obligatoires. Toutefois, les tribunaux sont sévères pour une telle action en obligeant le salarié à prouver le préjudice causé par le défaut d'organisation d'une visite médicale obligatoire. A défaut de prouver un préjudice, il n'aura droit à aucune indemnité (Cass. soc. 27 juin 2018, n°17-15438 F-D). 

Comment prévenir la visite médicale oubliée par l'employeur ?

Elus CSE, vous êtes l'interlocuteur entre les salariés et l'employeur. De ce fait, vous avez la capacité de remédier à l'oubli par l'employeur de la visite d'information et de prévention, des visites périodiques tous les 5 ans ou celles des salariés en suivi médical personnalisé ou renforcé, ainsi que celles pour les salariés en arrêt de travail.

Les conseils pour remédier à l'oubli de la visite médicale

Sachez qu'un recours pour manquement à une telle visite n'engagera rien de bon pour le salarié, ni pour l'employeur, tant dans les relations professionnelles que dans l'aboutissement positif de la procédure avec le préjudice à prouver.

  • Rappelez les règles ci-dessus à l'employeur, notamment les délais, les différentes visites médicales, et surtout prévenez-le qu'il est tenu d'une obligation de sécurité de résultat.
  • Tenez-vous au courant des nouveaux entrants, informez l'employeur de la visite d'information et de prévention dans les 3 mois à compter de l'embauche et informez le nouvel arrivant de cette visite en lui demandant de vous tenir informé de sa tenue.
  • Prévenez le salarié des sanctions du refus de se soumettre aux examens médicaux s'il s'avère qu'il refuse les convocations par l'employeur à la visite d'information et de prévention, à la visite périodique ou à la visite de reprise et de pré-reprise. 
  • Anticipez le futur manquement de l'employeur en détaillant dans un tableau la liste des salariés sous suivi médical personnalisé et sous suivi médical renforcé avec les délais pour la mise en oeuvre de la visite périodique.
  • Relevez les salariés en arrêt de travail et notez les visites de reprise et de pré-reprise à effectuer dans les délais.

2. Bref historique de la santé au travail 

La santé au travail est une notion apparue dans les années 1980 avec l'OIT, qui définit la santé en lien avec le travail, non seulement l'absence de maladie ou d'infirmité, mais également les éléments physiques et mentaux affectant la santé directement liés à la sécurité et à l'hygiène du travail (Convention n°155 de l'OIT de 1981). 

Elle représente un enjeu crucial pour les entreprises. Un manquement peut coûter cher à l'employeur par un arrêt de travail, soit pour maladie professionnelle ou non, soit pour un accident du travail. Il s'agit d'un objectif de prévention des risques professionnels incombant à l'employeur.

La santé au travail est une démarche qui vient associer à la fois les employés et les employeurs afin de créer un lieu de travail favorable à la santé et de lutter contre la discrimination salariale selon l'état de santé.

Ainsi, la visite médicale est essentielle dans le rôle de prévention de la santé au travail incombant à l'employeur vis-à-vis de ses salariés. Toutefois, elle peut être oubliée par l'employeur avec les différentes nouveautés dans le Code du travail, les différents délais selon les travailleurs et les différentes visites (la visite d'information et de prévention, la visite périodique, le suivi médical renforcé des postes à risques, la visite médicale après un arrêt de travail).

Les représentants du personnel peuvent remédier à cet oubli en connaissant les règles qui régissent la visite médicale. En effet, en tant que répresentant du personnel vous avez la capacité de faire aboutir cette visite en étant l'interlocuteur privilégié entre l'employeur et les salariés. 

Quel rôle de la visite médicale du travail ? Comment se déroule-t-elle ? Quels sont les changements dans la visite médicale obligatoire ? Quelles sont les conséquences de l'absence de visite médicale et comment prévenir l'oubli ?

Que sont les services santé au travail ?

3. La visite médicale du travail : obligation et intérêt

Visite médicale : à quoi sert-elle concrètement ?

De manière générale, la visite médicale est un examen médical que passe un individu afin de vérifier son état de santé ou son aptitude à tel ou tel sport. Rattaché au travail, la visite médicale est une surveillance médicale du ressort des services santé au travail pour tous les salariés, sans exceptions, y compris les apprentis.

Différence entre la visite d'information et suivi médical

La visite médicale est différente selon la situation du salarié (nouvellement recruté ou pas), les caractéristiques spécifiques des salariés et des postes et selon si le salarié est en arrêt de travail.

  • Visite d'information et de prévention

La visite d'information et de prévention, créé par la loi n°2016-1088 du 8 août 2016, vient remplacer la visite médicale d'embauche depuis le 1er janvier 2017.

Ainsi, tout salarié nouvellement recruté doit bénéficier d'une visite d'information et de prévention dans les 3 mois suivant la prise effective du poste de travail. Elle peut être effectuée par le médecin du travail, un médecin collaborateur, un interne en médecine du travail ou un infirmier (article L. 4624-1 du Code du travail).

Quelle Périodicité ? 

Cette visite est renouvelée tous les 5 ans : c'est la visite périodique. Toutefois, elle peut être réduite au regard des conditions de travail, de l'âge, de l'état de santé, des risques si le salarié a besoin d'un suivi médical personnalisé ou renforcé.

  • Suivi médical personnalisé

Le suivi médical personnalisé concerne une catégorie de salarié dont l'état de santé, l'âge, les conditions de travail, les risques professionnels nécessitent un suivi adapté à leur état de santé. Il peut s'agir des travailleurs handicapés, des travailleurs déclarant être titulaires d'une pension d'invalidité et des travailleurs de nuit. 

Pour ces travailleurs, la visite est réduite à tous les 3 ans.

  • Suivi médical renforcé des postes à risques

Les salariés, affectés à des postes comportant des risques particuliers pour sa santé ou sa sécurité ou celles de ses collègues ou des tiers évoluant dans l'environnement immédiat de travail, bénéficient d'un suivi médical renforcé. 

Sont concernés les salariés exposés à l'amiante, au plomb au-delà d'un certain seuil, aux agents cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, aux agents biologiques ds groupes 3 et 4, aux rayonnements ionisants et au risque hyperbare ou à un risque de chute de hauteur lors des opérations de montage ou démontage d'échafaudages.

Quelle Périodicité ? 

La périodicité de la visite médicale est définie par le médecin du travail et ne peut être supérieure à 4 ans. Toutefois, le travailleur doit bénéficier d'une visite intermédiaire par un professionnel de santé au plus tard 2 ans après la visite par le médecin du travail.

  • Visite médicale après un arrêt de travail

Un salarié peut être en arrêt de travail pour maladie d'origine professionnelle ou non, ou un accident du travail. La reprise de son poste de travail donne lieu à une visite de reprise et une visite de pré-reprise.  

  1. Une visite de reprise est obligatoire 8 jours après la reprise du travail par le salarié suite à un congé maternité, une absence pour cause de maladie professionnelle, une absence d'au moins 30 jours pour cause d'accident du travail, de maladie ou d'accident non professionnel (article R. 4624-31 du Code du travail)
  2. Une visite de pré-reprise est organisé par le médecin du travail à l'initiative du médecin traitant, du médecin conseil des organismes de sécurité sociale ou du travailleur pour favoriser le maintien dans l'emploi des travailleurs en arrêt de travail d'une durée de plus de 3 mois (article R. 4624-29 du Code du travail).

La visite médicale du travail est-elle obligatoire ?

L'employeur est tenu à une obligation de sécurité de résultat. Il donc tenu de s'assurer de l'effectivité de la visite médicale en soumettant les salariés aux examens médicaux d'embauche (visite d'information et de prévention), périodique, de reprise ou de pré-reprise, ou encore pour les postes à risques nécessitant un suivi renforcé. 


Obligation employeur visite médicale ? Visite médicale à la demande de l'employeur ? Réponse : OUI !


Visite médicale du travail tous les combien ?

Réponse : tous les 5 ans, voire 3 ans pour le suivi médical personnalisé ou 4 ans avec visite intermédiaire pour le suivi médical des postes à risques. Outre ces situations, une visite médicale de reprise ou de pré-reprise doit être systématiquement effectuée par le salarié avant qu'il reprenne le travail afin de vérifier son aptitude. 

4. Visite médicale du travail : déroulement ? 

La visite médicale est du ressort des services santé au travail. 

Que sont les services santé au travail ?

Selon la Convention n°161 de l'OIT de 1985, les services santé au travail sont investis de fonctions préventives en charge de conseiller l'employeur, les travailleurs et leurs représentants dans l'entreprise concernant d'une part, les exigences requises pour établir et maintenir un milieu de travail sûr et salubre, propre à favoriser une santé physique et mentale optimale en relation avec le travail et, d'autre part, l'adaptation du travail aux capacités des travailleurs compte tenu de leur état de santé physique et mentale.

Comment se déroule une visite médicale du travail ?

Connaître le déroulement des visites et des examens médicaux, c'est savoir répondre aux questions suivantes :

Visite médicale du travail déroulement ? Visite médicale du travail pendant les heures de travail ? Choisir son médecin du travail possible ? Pièce à fournir visite médicale d'embauche ? Charte de la visite médicale ?

Le temps passé aux examens médicaux est pris sur le temps de travail sans retenue de salaire, ou alors rémunéré comme du temps de travail normal si les examens ne peuvent avoir lieu pendant les heures de travail. Le temps et les frais de transports relatifs aux examens sont à la charge de l'employeur (article R. 4624-39 du Code du travail). Dans les établissements d'au moins 200 salariés, le suivi individuel peut être réalisé dans l'établissement (article R. 4624-40 du Code du travail). 

Qu'en est-il du refus du salarié de se soumettre aux examens médicaux obligatoires ?

Elus CSE, prévenez le salarié des conséquences du refus de se soumettre aux examens médicaux obligatoires !

Le salarié qui refuse de se soumettre aux examens médicaux obligatoires commet une faute qui justifie son licenciement (Cass. soc. 29 mai 1986, n°83-45409). Toutefois, le salarié peut refuser de se soumettre à un test qui n'a pas de lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé, ni avec sa santé ou celle des autres salariés. 

Préalablement à la visite, le salarié doit apporter son carnet de santé, ses lunettes et tout autre document utile relatif à sa santé.  

Une visite médicale a lieu généralement au regard des trois étapes suivantes :

  1. L'accueil du salarié et la constitution de son dossier médical : une assistante médicale reçoit le salarié et prépare son dossier médical administratif (nom, prénom, adresse, date de naissance...). En fonction du poste de travail, elle procède à des tests de dépistage à la demande du médecin : test urinaire, test de vision, etc.
  2. L'attente de la consultation
  3. La consultation médicale : elle s'effectue par le médecin du travail, un médecin collaborateur, un interne en médecine du travail ou un infirmier (article L. 4624-1 du Code du travail). Son objectif est de vérifier la santé et l'aptitude du salarié au poste de travail en 2 étapes : 
  • d'une part, un entretien médico-professionnel sur les antécédents du salarié professionnels, personnels, médicaux, chirurgicaux, familiaux, sa couverture vaccinale, son poste de travail actuel et ses expositions et les examens réalisés par l’assistante médicale
  • d'autre part, un examen clinique sur sa morphologie, son état cardio-pulmonaire et tensionnel, ainsi que l'état de ses organes.

Le professionnel de santé peut prescrire des examens complémentaires en lien avec le poste du travail, voire l'orienter vers d'autres professionnels de santé, comme le médecin traitant. S'il prescrit de tels examens, il les commentera sur l'avis qu'il rend tout en complétant l'information sur les risques professionnels. Il commentera les examens complémentaires prescrits et il complétera l’information sur les risques professionnels. La fin de la visite donne lieu à un avis sur l'aptitude au poste de travail.

Valeur de la visite médicale ? 

Le rôle de la visite médicale est défini par la Charte de la visite médicale du 22 décembre 2004, dont l'objectif est de "renforcer le rôle de la visite médicale dans le bon usage du médicament et la qualité de l’information", selon le Ministère des Solidarité et de la Santé

5. Visite médicale  : des nouveautés ?

La visite médicale a été impacté par la loi n° 2016-1088 du 8 août 2016, dite "Loi Travail" ou "Loi El Khomri" et les ordonnances du 22 septembre 2017 réformant le Code du travail et qui ont fait l'objet de la loi de ratification n°2018-217 du 29 mars 2018.

Visite médicale 2018 , des changements à connaître

Quelles nouveautés avec la loi Travail ?

- remplacement de la visite médicale d'embauche par la visite d'information et de prévention depuis le 1er janvier 2017 ;

- visite d'information et de prévention obligatoire dans les 3 mois après la prise de poste par le salarié ;

-  la visite médicale n'est plus de la compétence exclusive du médecin du travail ; elle peut être diligentée par tous professionnels de santé, comme un interne en médecine du travail ou un infirmier.

Quelles nouveautés avec les ordonnances Macron ?

- le périmètre de l'obligation de reclassement est clarifié : le périmètre est constitué de l'entreprise ou du groupe limité au territoire national et la permutabilité s'apprécie au regard d l'organisation, des activités ou du lieu d'exploitation

- la procédure de contestation des avis du médecin du travail : la saisine du Conseil de prud'hommes ne porte plus sur la demande de désignation d'un médecin-expert inscrit sur la liste des experts près la cour d'appel, mais directement sur la contestation des avis, propositions, conclusions écrites ou indications émises par le médecin du travail.

- le suivi médical renforcé des salariés affectés à des postes présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité ou pour celles de leur collègues  ou des tiers évoluant dans l'environnement immédiat de travail (article L. 4624-2 du Code du travail) : ces salariés sont examinés par le médecin du travail au cours d’une visite médicale, avant leur départ en retraite afin d’établir une traçabilité et un état des lieux, à dates, des expositions à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels.

Visite médicale 2019, des changements pour les apprentis

Le décret n°2018-1340 du 28 décembre 2018 vient préciser des nouveautés pour les apprentis.

En effet, la visite d'information et de prévention de ces derniers pourra être réalisée par un médecin exerçant en secteur ambulatoire dans les 2 mois qui suivent la prise de poste dans l’entreprise ou avant celle-ci s’ils sont mineurs.

Il s'agit soit, d'un médecin qui a conclu une convention avec le service de santé au travail dont dépend l’employeur soit, en l’absence de convention ou en cas d’indisponibilité de ce médecin, de tout médecin exerçant dans le secteur ambulatoire, comme le médecin traitant de l’apprenti.

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Législation et travail

Pause déjeuner : que dit la loi et peut-on la négocier ?

La pause déjeuner ou pause repas est un temps de pause au travail, un moment essentiel pour tous les salariés de l'entreprise. Elle leur permet de se restaurer soit dans le restaurant d'entreprise, soit à l'extérieur. Quelles en sont les règles ?

pause déjeuner

En 2018, le groupe EDENRED, leader mondial des solutions transactionnelles au service des entreprises, des salariés et des commerçants, notamment leader du Ticket restaurant, a réalisé une étude "Quel est votre repas idéal ?" révélant que le français est le roi de la "pause déj" en Europe. En effet, sur une population de 2 500 salariés dans 14 pays à travers le monde, dont 9 Etats membres de l'UE, 77% des français consacrent plus de 30 minutes à la pause déjeuner et 23% moins de 30 minutes.

1 Français sur 4 accorde moins de 30 minutes à la pause déjeuner !

Temps accordé à la pause déjeuner

Pays

Moins de 30 minutes

Plus de 30 minutes

France

23%

77%

Italie

32%

68%

Allemagne

43%

57%

Belgique

46%

54%

Roumanie

56%

44%

République-Tchèque

60%

40%

Royaume-Uni

73%

27%

Pologne

77%

23%

Grèce

91%

9%

Sur le plan des habitudes alimentaires, la majorité des européens préfèrent le repas à emporter. Mais, les français, les italiens et les allemands sont plus tentés par le restaurant au moins une fois par semaine. Néanmoins, les français, pour 93%, accordent le plus d'importance à la proximité entre le lieu de travail et le restaurant qu'à l'importance du prix.

76% des français préfèrent le repas au restaurant au moins 1 fois par semaine !

Le temps de la pause déjeuner peut être source de conflits entre l'employeur et le salarié si ce dernier prend trop de temps. 

Ainsi, en juin 2018, un scandale s'est révélé au Japon avec la sanction d'une retenue sur salaire d'un salarié de 64 ans (source). En effet, ce dernier avait quitté 26 fois son bureau entre septembre 2017 et mars 2018 pendant 3 minutes pour acheter son repas. L'employeur, qui reprochait une perte de temps, a du s'excuser publiquement.

Ainsi, la pause repas est essentielle pour les français, voire pour tous les pays, même si elle n'est pas utilisée selon le même temps. Cette pause est un arrêt du travail par le salarié et n'est donc plus considéré comme du temps de travail effectif.

De ce fait, la question cruciale est : quelle est sa durée ? En effet, si la durée n'est pas expressément déterminée, le salarié peut la prolonger à sa guise. La pause déjeuner est donc réglementée dans les relations de travail.

Besoin d'un prestataire pour vos tickets restaurants / carte déjeuner ? 

Pause déjeuner ou pause repas : quelle définition ?

La pause déjeuner est la suspension, l'interruption momentanée du travail du salarié pour aller se restaurer, soit au restaurant d'entreprise s'il existe, soit à l'extérieur dans une brasserie, un restaurant, une boulangerie par l'intermédiaire de tickets restaurants s'il en dispose. 

Pause déjeuner ou pause repas : à quoi sert-elle ?

La  pause déjeuner est un moment de détente auquel les salariés ont droit pour se sustenter. Elle fait partie du bien-être du salarié, de la protection de sa santé et de sa sécurité, qui est une obligation incombant à l'employeur. Une telle privation de la pause repas ne pourra qu'engendrer un manquement à l'obligation de prévention de la santé et de la sécurité des salariés par l'employeur. 

La pause déjeuner est prévue légalement en étant assimilée au temps de pause, mais elle doit obéir à certains impératifs en matière de santé et sécurité des travailleurs. Toutefois, elle peut être négociée par les élus du CSE ou les anciennes instances du personnel. 

Elus, quel est votre rôle ? Connaissez-vous les règles légales de la pause déjeuner ? Pouvez-vous la négocier pour l'augmenter et faire plaisir aux salariés ?

1. Que dit la loi ?

La pause déjeuner est-elle assimilable au temps de pause composé de 20 minutes consécutives après 6 heures de travail, et, dans l'affirmative, le temps de 20 minutes est-il suffisant au regard des obligations en matière de santé et sécurité ? Pause déjeuner obligatoire ? Temps de pause déjeuner code du travail ? Pause déjeuner minimum légal ?

A) Le principe : pause déjeuner assimilable au temps de pause

Le Code du travail parle de temps de pause, et non de pause déjeuner ou pause repas.

Selon l'article L. 3121-16 du Code du travail, dès que le temps de travail quotidien atteint 6 heures, le salarié bénéficie d'un temps de pause d'une durée minimale de 20 minutes consécutives. Il est à noter que le fractionnement des 20 minutes est impossible. 

Toutefois, des dispositions conventionnelles, par la convention collective ou l'accord collectif, peuvent prévoir un temps de pause supérieur (L. 3121-17 du Code du travail), mais jamais inférieur à 20 minutes.

La pause déjeuner peut être de 20 minutes. Toutefois, de nombreuses entreprises encadrent les pauses par des règles conventionnelles, par une convention collective ou un accord collectif. 

En pratique, la pause déjeuner varie entre 30 minutes et 2 heures.

Il a été jugé que le temps de déjeuner, qui s’intercale entre deux périodes de travail effectif est un temps de pause (Cass. soc., 20 juin 2013, n°12–10127).

La pratique des petites pauses : quelle gestion ?

La prise du temps de pause est réglementée par l'article L. 3121-8 du Code du travail. Ainsi, la loi renvoie au contrat de travail ou à la négociation collective.

Pause café ? Réponse Oui !

En pratique, le salarié n'a aucune obligation à prendre sa pause sur 20 minutes consécutives. Il peut la fractionner, comme 10 minutes le matin et 10 minutes le soir, ou encore, pour les fumeurs, 4 pauses de 5 minutes. 

Salle de repos code du travail ? Réponse : Oui !

L'employeur peut prévoir une salle de repos, dédié à la pause déjeuner des salariésL'article R. 4228-22 du Code du travail prévoit que dans les établissements dans lesquels le nombre de travailleurs souhaitant prendre habituellement leur repas sur les lieux de travail est au moins égal à 25, l'employeur, après avis du CHSCT ou à défaut des DP, met à leur disposition un local de restauration.

Cas particulier : les salariés mineurs !

L'octroi d'une pause est obligatoire dès 4h30 de travail effectif avec une durée fixée à au moins 30 minutes.

B) Les impératifs : l'obligation de sécurité de résultat

Par principe, la pause déjeuner est de 20 minutes

Néanmoins, l'employeur a une obligation de respect de la santé et de la sécurité de ses salariés : l'obligation de sécurité de résultat. De ce fait, une pause déjeuner de 20 minutes peut être insuffisante. Aussi, dans certaines conditions de travail pénibles pour le salarié en raison par exemple des conditions climatiques rencontrées sur les chantiers (BTP), la pause déjeuner de 20 minutes est insuffisante.

Dans ce cadre, toutes les entreprises, quel que soit leur statut juridique, doivent respecter les dispositions de la directive européenne du 23 novembre 1993 revisitée par celle du 4 novembre 2003 relatives au temps de pause. Ces directives constituent des prescriptions minimales impératives justifiées par la protection de la sécurité et de la santé des travailleurs. Ce principe a été rappelé dans une affaire concernant la RATP, dont le personnel est soumis à un régime dérogatoire fixé par la loi du 3 octobre 1940 et ses textes d'application (Cass. soc. 17 février 2010, n°08-43.212). 

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Temps de pause déjeuner 45 minutes ?

Une recommandation ministérielle préconise un temps de pause de 45 minutes dans le cadre d'une journée continue.

C) Quelles nouveautés avec la loi n°2016-1088 du 8 août 2016 ?

La loi El Khomri du 8 août 2016, en son article 8, vient réécrire les règles du Code du travail en matière de temps de pause conformément à la nouvelle architecture à trois niveaux :

  1. Champ de l'ordre public : le temps de pause et celui nécessaire à la restauration des salariés de l'entreprise sont du temps de travail effectif lorsque le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives.  
  2. Champ de la négociation collective : l'accord d'entreprise ou de branche peut prévoir une rémunération des temps de pause même lorsque ceux-ci ne sont pas reconnus comme du temps de travail effectif.
  3. Champ du contrat de travail : à défaut d'accord, le contrat de travail peut fixer la rémunération des temps de restauration et de pause. 

2. Comment négocier pour augmenter le temps de pause déjeuner ? 

Un temps de pause plus long que les 20 minutes légales fait automatiquement plaisir aux salariés afin qu'il se restaure convenablement. 

Négociation pause déjeuner employeur ? Réponse : Oui !

Les élus CSE ou des anciennes IRP peuvent la négocier : c'est le champ de la négociation collective. 

Voici les clés pour savoir négocier le temps de pause déjeuner : connaître les règles légales et conventionnelles, ainsi ce qui se fait en pratique. 

Les étapes :

  1. Notez les règles légales. 
  2. Recherchez ce qui se fait en pratique. 
  3. Notez le tempérament de l'employeur dans son aptitude à recevoir des demandes. 
  4. Étudiez la gestion de vos arguments.
  5. Présentez votre négociation du temps de pause déjeuner : c'est le temps de la négociation collective. 

S'il n'y a pas d'accord applicable, le salarié peut la négocier dans son contrat de travail, notamment si sa vie privée et familiale le requiert. Elus, sachez lui dire.

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mi temps therapeutique élements
Législation et travail

Mi-temps thérapeutique : démarches, indemnisation, horaires…

Avec plus d’un million de sinistres (accident du travail, de trajet et maladies professionnelles) reconnus et pris en charge en 2016 et un nombre d'arrêt maladie en hausse en 2018, le mi-temps thérapeutique ou temps partiel thérapeutique est un mécanisme qui permet de maintenir le salarié dans l'emploi. 

Communément appelé mi-temps thérapeutique, aujourd'hui temps partiel thérapeutique,  ce dispositif est une situation de reprise progressive du travail par le salarié à la suite d'un arrêt pour un accident ou une maladie d'origine professionnelle ou non.

Elus au CSE (ou les anciennes instances si elles existent encore, à savoir les DP, le CHSCT et le CE), voire les représentants syndicaux, connaissez-vous les règles qui régissent le mi-temps thérapeutique ou temps partiel thérapeutique ?

Voici les clés pour bien aider le salarié dans ses démarches !

Qu'est ce qu'un mi-temps thérapeutique ? 

Le mi-temps thérapeutique ou temps partiel thérapeutique n'est pas régi par le Code du travail, mais par le Code de la Sécurité Sociale aux articles L. 323-3, L. 433-1, R. 433-15, qui viennent fixer les conditions médicales de mise en place et les modalités de sa prise en charge financière par les organismes sociaux.

Le mi-temps thérapeutique ou temps partiel thérapeutique est une reprise progressive de l'activité professionnelle si le salarié à fait l'objet d'un arrêt de travail relatif à :

  • une maladie indemnisée par la Sécurité Sociale ;
  • une maladie professionnelle ;
  • un accident du travail.

L'accès au temps partiel thérapeutique n'est possible uniquement si le salarié a préalablement fait l'objet d'un arrêt de travail indemnisé par la Sécurité Sociale.

Cette reprise à temps partiel n'est pas obligatoirement consécutive à la période d'arrêt de travail. En effet, elle peut être consécutive à une reprise temporaire à temps complet faisant suite à l'arrêt initial (Cass. Ass. Plen., 15 juin 1984, n°82-11070 ; article L. 323-3 du Code de la Sécurité Sociale).

L'article L. 323-3 du Code de la Sécurité Sociale dispose que lors de la reprise du travail à temps partiel pour motif thérapeutique, qui fait suite immédiatement à un arrêt de travail indemnisé à temps complet, le salarié a droit au bénéfice d'une indemnité journalière de Sécurité sociale (IJSS) pour tout ou partie :

  • soit, si la reprise du travail et si le travail effectué sont reconnus comme étant de nature à favoriser l'amélioration de l'état de santé de l'assuré ;
  • soit, si l'assuré doit faire l'objet d'une rééducation ou d'une réadaptation professionnelle pour recouvrer un emploi compatible avec son état de santé.

Cette indemnité est également versée lorsque la reprise à temps partiel fait suite à une période de travail à temps complet si le salarié est atteint d'une affection longue durée (ALD) ou victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.

Récemment, un arrêt est venu fixer les conditions de bénéfice des IJSS en mi-temps thérapeutique : Cass. civ., 2e 14 février 2019, n°18-10899.

Ainsi, selon les articles L. 323-1 et R. 323-1 du code de la sécurité sociale, l’indemnité journalière de l’assurance maladie est accordée à l’expiration d’un délai fixé au quatrième jour de l’incapacité de travail ; l'article L. 323-3, en cas de reprise du travail à temps partiel pour motif thérapeutique faisant immédiatement suite à un arrêt de travail indemnisé à temps complet, une indemnité journalière est servie en tout ou partie à l’assuré dans les conditions et limites qu’il détermine. Dès lors que la reprise du travail à temps partiel avait été prescrite à a salariée à effet du deuxième jour de l'incapacité de travail, elle ne pouvait pas prétendre au bénéfice de l'indemnisation.

salarié a droit au bénéfice d'une indemnité journalière

Les démarches pour accéder au mi-temps thérapeutique 

La mise en place du mi-temps thérapeutique s'effectue par 3 étapes essentielles que le salarié doit respecter.

Elus, les connaissez-vous pour informer le salarié de la mise en place du dispositif ? 

  1. Prendre rendez-vous avec le médecin traitant : une prescription par le médecin traitant avec la détermination du pourcentage d'activité par rapport au travail à temps complet. A la suite, le salarié doit adresser les volet 1 et 2 à la CPAM (sauf, prescription faite en ligne par le médecin) et le volet 3 à son employeur dans les 48 heures suivant la prescription papier établie par le médecin. 
  2. Prendre rendez-vous avec l'employeur : le salarié doit obtenir une attestation de son employeur dans laquelle il autorise le mi-temps thérapeutique pour l'emploi occupé avec le montant de la rémunération versée au salarié. Il donne son accord de principe, sous réserve de l'avis favorable du médecin du travail par une visite médicale de reprise et dans le respect des préconisations émises.  
  3. Transmettre le dossier à la CPAM : le salarié doit envoyer la prescription d'arrêt de travail et l'attestation de l'employeur à la CPAM qui, en fonction des éléments du dossier, déterminera la durée et le montant du versement des indemnités journalières.

Le temps partiel thérapeutique est une reprise du travail progressive. Dès lors, le contrat n'est pas suspendu, mais le contrat fait l'objet d'un avenant.

Temps partiel thérapeutique ou mi temps thérapeutique, rémunération / salaire ?

Par principe, la rémunération est versée au prorata du temps de travail effectué à laquelle s'ajoute l'indemnité journalière de Sécurité Sociale (IJSS), mais le tout ne doit pas dépasser le salaire à temps plein. Ainsi, lors d'un mi-temps thérapeutique, le salaire apparaît diminué et compensé avec les IJSS. Néanmoins, certaines conventions collectives peuvent prévoir le maintien de salaire à 100%. Donc, pensez à vérifier les dispositions de la convention applicable au salarié pour l'aider au mieux dans ses démarches !

A l'issue de ces trois étapes, élus savez-vous la durée maximale d'indemnisation du mi-temps thérapeutique ?  

La durée maximale de perception des indemnités journalières est de 3 ans (article R. 323-1 du Code de de la Sécurité Sociale), voire plus par prolongation exceptionnelle de la CPAM d'une durée maximum d'un an (article L. 323-3 du Code de la Sécurité Sociale).

La rédaction du bulletin de paie d'un salarié en mi-temps thérapeutique 

Le mi-temps thérapeutique obéi à des conditions spécifiques, qui ont des impacts sur le traitement de la paie. Elus, sachez-les pour en informer le salarié et vérifier en conséquence le respect des règles qui régissent le temps partiel thérapeutique.

Ainsi, chaque mois, l'employeur rempli une attestation de salaire sur laquelle il vient renseigner le montant du salaire concerné par le mi-temps thérapeutique, ainsi que le salaire mensuel lorsque le travail est réalisé à temps plein.

Il transmet cette attestation à la CPAM, qui calcule le montant des indemnités journalières de sécurité sociale du fait de la perte de salaire qui résulte du mi-temps thérapeutique. 

Le salarié doit toujours continuer à percevoir les primes liées à sa présence, à la participation, ainsi qu'au calcul de son ancienneté dans l’entreprise et bénéficie également des droit à congés payés au même titre qu'un salarié à temps plein.

bulletin de paie d'un salarié en mi-temps thérapeutique

Les dispositions du mi-temps thérapeutique dans la fonction publique 

Le temps partiel thérapeutique dans la fonction publique est régi par la loi n°84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'Etat.

Quelles conditions du temps partiel thérapeutique fonction publique ?

Sur les conditions, il est accordé pour deux raisons non cumulatives : 

  • la reprise des fonctions à temps partiel est reconnue comme étant de nature à favoriser l’amélioration de l’état de santé de l’intéressé ;
  • l’intéressé doit faire l’objet d’une rééducation ou d’une réadaptation professionnelle.

Toutefois, le mi-temps thérapeutique n'est pas illimité ! Le fonctionnaire est autorisé à accomplir son service à temps partiel pour raison thérapeutique pour :

  • une durée de 3 mois renouvelable au maximum 1 an après un congé maladie, un congé de longue maladie ou un congé de longue durée ;
  • une durée de 6 mois maximum renouvelable une fois après un congé pour accident de service ou maladie contractée dans l’exercice ses fonctions.

Sur le plan procédural, le fonctionnaire doit effectuer une demande d'autorisation au médecin agréé par l'administration par courrier recommandé avec accusé de réception accompagné d'un certificat médical établi par son médecin traitant. 

La demande est accordée après un avis favorable concordant du médecin agréé par l'administration. Toutefois, si les avis du médecin traitant et du médecin agréé ne sont pas concordants, alors un comité spécifique est saisi pour statuer sur la demande.

Temps partiel thérapeutique ou mi temps thérapeutique :

rémunération / salaire ?

En cas d'autorisation du temps partiel thérapeutique, le fonctionnaire perçoit l’intégralité de son salaire, soit son traitement. Il est a noté que ce temps partiel ne peut, en aucun cas, être inférieur au mi-temps.

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suspension du contrat de travail
Législation et travail

Accident du travail d’un salarié : comment l’aider en tant qu’élu ?

Les risques professionnels sont importants chaque année. Dans son rapport public rendu en 2016, l’Assurance Maladie recense plus d’un million de sinistres (accident du travail, accident de trajet et maladies professionnelles) reconnus et pris en charge.

« Le travail, c’est la santé », titre de la célèbre chanson de l'artiste Henri Salvador sortie en 1965, ne perd pas sa pertinence aujourd'hui.

Ainsi, le salarié victime d'un accident du travail doit respecter une procédure particulière. Représentants du personnel au sein du comité d’entreprise, des délégués du personnel, du comité d’hygiène, de santé et des conditions de travail, ou encore élus au comité social économique s’il est déjà institué dans l’entreprise, vous pouvez l’aider. Quelles sont les démarches

accident du travail

 Qu’est-ce qu’un accident du travail exactement ?

Il est important de distinguer l’accident du travail de l’accident de trajet ou encore de la maladie professionnelle. Il s’agit de risques professionnels, mais avec une signification différente.

Un accident du travail est un évènement ou une série d’évènements survenus à des dates certaines par le fait ou à l’occasion du travail, quelle qu’en soit la cause, à toute personne salariée ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise, et dont il est résulté une lésion (article L. 411-1 du Code de la Sécurité Sociale).

Trois éléments cumulatifs permettent d’établir un accident du travail :

  • un évènement ou une série d’évènements ayant une date certaine ;
  • un lien avec le travail ;
  • une survenance par le fait du travail

A la différence, l’accident de trajet est un accident survenu à un travailleur pendant le trajet aller retour :

  • entre sa résidence principale, une résidence secondaire présentant le caractère de stabilité ou tout autre lieu où le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d’ordre familial, et le lieu de travail ;
  • entre le lieu de travail et le restaurant, la cantine ou d’une manière plus générale le lieu où le travailleur prend habituellement ses repas.

Quant à la maladie professionnelle, elle est présumée d’origine professionnelle dès lors qu’elle est désignée dans un des tableaux de maladies professionnelles annexés au Code de la Sécurité Sociale et contractée selon les conditions dudit tableau. Toutefois, si une de ces conditions ne sont pas remplies, la maladie peut être reconnue d’origine professionnelle s’il est prouvé qu’elle est directement causée par le travail habituel de la victime.

La survenance de tels risques professionnels obéit à une procédure particulière avec des délais à respecter. Elus du personnel, dès que vous avez connaissance d’un accident du travail, aidez le salarié dans ses démarches, notamment dans le respect des délais.

La déclaration d’accident du travail : les démarches ?

La déclaration d’accident du travail doit se faire tant auprès de l’employeur que de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).

Informer l’employeur

Le salarié victime d’un accident du travail doit obligatoirement informer l’employeur le plus rapidement possible, au plus tard dans les 24h.

Il est émis un tempérament à ce principe en cas de force majeure, d’impossibilités absolues ou de motifs légitimes.

Informer la Caisse primaire d’assurance maladie

Une fois informé, l’employeur doit déclarer à la CPAM l’accident dont est victime le salarié dans les 48h, jours ouvrés. Toutefois, il a la possibilité d’émettre des réserves motivées sur le caractère professionnel de l’accident.

L’absence de démarches par l’employeur donne la possibilité au salarié de déclarer lui-même l’accident à la CPAM dans les 2 ans.

Il est possible que l’accident entraîne un arrêt de travail. Dans ce cas, l’employeur adresse à la CPAM une attestation de salaire pour le calcul des indemnités journalières dues au salarié.

Faire constater les blessures à un médecin

L'accident, dont est victime le salarié, doit être constaté par un médecin de son libre choix, qui est généralement le médecin traitant. Ce dernier établit un certificat médical, qui constate les lésions, la localisation, les symptômes et les séquelles éventuelles. Eventuellement, il peut remettre au salarié un certificat d’arrêt de travail et, si l’arrêt de travail se prolonge, il délivre un certificat médical de prolongation.

Reconnaître le caractère professionnel de l’accident 

Quant un salarié est victime d’un accident sur son lieu de travail, en lien avec le travail, par le fait du travail, ce dernier n’est que présumé professionnel. La décision de reconnaître le caractère professionnel appartient à la CPAM, qui dispose d’un délai de 30 jours à compter de la réception de la déclaration d'accident et du certificat médical initial.

Parfois, pour rendre sa décision, la CPAM peut demander un examen sous la forme d’un questionnaire, mais également une enquête complémentaire (notamment, en cas de décès du salarié), ou encore soumettre le salarié à un examen médical par le médecin conseil. Dans ces cas, le délai d'instruction est prolongé de 2 mois. Cela se produit si l’employeur émet des réserves motivées sur le caractère professionnel de l’accident ou si la CPAM le juge nécessaire.

La CPAM informe les parties de ses démarches avant l’expiration du délai et notifie sa décision au salarié, à l’employeur et au médecin traitant. L’accident est reconnu comme ayant un caractère professionnel, soit explicitement par sa décision, soit implicitement en cas d’absence de décision dans le délai de 1 mois. Il arrive qu’elle refuse de reconnaître le caractère professionnel et, dans ce cas, elle précise alors les délais des voies de recours en cas de contestation.

L’indemnisation de l’accident du travail : le fonctionnement ?  

Dès lors qu’un salarié est victime d’un accident du travail, il bénéficie d’indemnités journalières de sécurité sociale à partir du premier jour qui suit l’arrêt de travail sans délai de carence. Ces indemnités sont dues pendant toute la durée d’incapacité de travail du salarié jusqu’à la guérison totale, la consolidation des blessures ou le décès.

Les indemnités journalières de sécurité sociale sont calculées par la CPAM à partir de l’attestation de salaire donnée par l’employeur qui lui permet de déterminer le salaire journalier de base.

Représentant du personnel : qu’en est-il du mandat ?  

Un arrêt de travail ne suspend pas le mandat de représentant du personnel.

Toutefois, pour faire valoir l'indemnisation des heures qui y sont consacrées pendant la période d'arrêt de travail, il faut que le médecin traitant autorise cette activité de représentation. A défaut d'une telle autorisation par le médecin du travail, vous vous exposez à la perte du bénéfice des indemnités journalières et à l'impossibilité de pouvoir prétendre au paiement par l'employeur des heures de délégation déposées (Cass. ch. mixte, 21 mars 2014, n°12-20002 et n°12-20003, P+B+R+I).

Virginie Morgand

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Législation et travail

Gouvernance d’entreprise : les salariés peuvent-ils jouer un rôle ?

La Gouvernance est un outil de réussite transposable à l’entreprise. Ce terme, apparu dans les années 1990 en France, représente la façon dont est organisé et exercé le pouvoir dans une organisation pour se généraliser en entreprise par le terme gouvernement : on parle alors de gouvernance d’entreprise. De meilleures pratiques de Gouvernances pour une bonne Gouvernance sont indispensables pour le développement économique et la lutte contre la pauvreté car plus de démocratie donne de la stabilité pour la réussite économique.

« Good governance is the single most important way to end poverty and support development », phrase de Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies de 1997 à 2006

La Gouvernance d’entreprise est un sujet actuel qui préoccupe les entreprises depuis les scandales américains du début des années 2000, comme Enron ou Worldcom, qui a donné lieu à la loi Sarbanes-Oxley en 2002 avec l’objectif d’accroître la responsabilité des entreprises, de rendre la communication de l’information financière plus fiable et de lutter contre les comportements déviants et frauduleux des entreprises.

Avec un terme financier qui désigne l’articulation entre la direction de l’entreprise et les actionnaires, et donc le fonctionnement du conseil d’administration ou du directoire et du conseil de surveillance, les autres acteurs de l’entreprise, notamment les salariés peuvent-ils jouer un rôle ?

principe de la gouvernance d’entreprise 

Le principe de la gouvernance d’entreprise ?

La norme ISO 26000 donne la définition de la gouvernance d’entreprise de la façon suivante :

« La gouvernance de l’organisation est le système par lequel une organisation prend des décisions et les applique en vue d’atteindre ses objectifs. La gouvernance de l’organisation peut comprendre à la fois des mécanismes formels de gouvernance, reposant sur des processus et des structures définis, et des mécanismes informels, émergeant en fonction des valeurs et de la culture de l’organisation, souvent sous l’influence des personnes qui dirigent l’organisation. […] Ces systèmes sont dirigés par une personne ou par un groupe de personnes (propriétaires, membres, mandataires sociaux ou autres) détenant le pouvoir et ayant la responsabilité d’atteindre les objectifs de l’organisation ».

Il s’agit d’un ensemble de règles que l‘entreprise s’engage à respecter afin de cadrer la façon dont l’entreprise est dirigée, administrée et contrôlée. L’objectif est d’équilibrer les pouvoirs au sein de la direction, de son management et de toutes les parties prenantes pour garantir d’une transparence et une intégrité financière.

Le principe de la gouvernance d’entreprise repose sur quatre règles :

  • La transparence
  • La mise en place d’un processus décisionnel efficace.
  • La mise en place d’un système d’évaluation de la performance complet.
  • Le pilotage propre à la gouvernance elle-même afin d’en assurer un fonctionnement conforme et durable, accompagné d’audit d’efficacité garantissant la création de valeur dans la durée.

Il existe deux modes de gouvernances au choix des dirigeants et qui influe sur le partage de la valeur ajoutée :

  • La Gouvernance actionnariale, modèle le plus ancien, qui consiste à privilégier les intérêts des actionnaires en leur permettant d’avoir une vision précise des actions des managers et de valider leur activité. L’objectif est la maximisation des richesses des actionnaires.
  • La Gouvernance partenariale, modèle plus récent, vient prendre en compte l’ensemble des parties prenantes avec une attention sur leurs intérêts légitimes dans les prises de décisions. L’objectif est que les dirigeants prennent des décisions conformes à l’intérêt des parties prenantes afin de veiller à son impact sur son environnement, en plus de la rentabilité de l’entreprise. C’est la prise en compte de la responsabilité sociétale de l’entreprise, un développement d’une vision citoyenne.

Aujourd’hui, indissociable du développement durable, la gouvernance d’entreprise doit permettre aux sociétés d’assurer leur développement dans le cadre d’un développement durable en prenant en compte la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise.

rôle des salariés dans la gouvernance d’entreprise

Le rôle des salariés dans la gouvernance d’entreprise : une place centrale ?

Les salariés apportent leur force de travail à l’entreprise en échange d’une rémunération. Le mode de gouvernance partenariale vient prendre en compte les intérêts de toutes les parties prenantes de l’entreprise, et donc des salariés, mais il résulte d’un choix des dirigeants dans la politique managériale.

Toutefois, les salariés vont jouer un rôle essentiel par le pouvoir dont ils disposent au sein de l’entreprise, soit par l’intermédiaire des représentants du personnel, soit par l’existence de droits : le droit de grève, le droit de retrait et le droit d’alerte.

Ce sont ces droits qui sont importants. En effet, le droit d’alerte est défini par l’article L. 4131-1 du Code du travail de la façon suivante : « Le travailleur alerte immédiatement l’employeur de toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que de toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection ». A la différence, le droit de retrait c’est la possibilité pour le salarié de se retirer d’une situation de travail dans laquelle persiste un danger grave et imminent.

En outre, l’évolution majeure du rôle des salariés dans la gouvernance d’entreprise passe par la procédure de lanceur d’alerte.

Au départ, l’alerte professionnelle était réservée en matière financière, comptable et bancaire. Depuis, la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite loi Sapin 2, a élargi le champ d’intervention. Ainsi, depuis le 1er janvier 2018, toutes les entreprises d’au moins 50 salariés ont l’obligation de mettre en place une procédure de recueil des alertes émises par les salariés ou les collaborateurs extérieurs et occasionnels, dans le respect de la protection des données personnelles afin de lutter contre une menace ou un préjudice grave pour l’intérêt général, un crime ou un délit.

Le lanceur d’alerte est une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi un crime ou délit, des manquements graves à la loi ou au règlement, des faits présentant des risques ou des préjudices graves pour l’intérêt général. Dès lors, le salarié peut être à l’initiative du signalement par la connaissance de faits concernant par exemple la gestion de l’entreprise. Mais, il ne doit pas pour autant être sanctionné ou licencié car l’identité de l’émetteur doit être traitée de manière confidentielle.

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Licenciement via Facebook : comment protéger les salariés ?

L’employeur a l’obligation d’assurer et protéger la santé de ses salariés. Les salariés ont également l’obligation de veiller à leur santé et sécurité. Toutefois, est-il possible de sanctionner un salarié qui ne respecte pas ses obligations ? 

Zoom sur la jurisprudence du licenciement Facebook.

Si l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé physique et mentale des salariés et assurer leur sécurité au sein de l’entreprise, quand est-il de ses collaborateurs ?

En réalité, le salarié a lui aussi des obligations en matière de santé et sécurité au travail. En cas de non-respect de celles-ci, il peut faire l’objet d’une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement.

Les obligations du salarié en matière de santé et de sécurité au travail

 

jurisprudence du licenciement Facebook

Le Code du travail précise que chaque salarié doit prendre soin de sa santé, de sa sécurité et veiller à celles de ses collègues ainsi que des autres personnes présentes sur le lieu de travail. Cette obligation de moyens qui incombe aux salariés doit être respectée sous trois conditions

  • Être prudent et ne pas se mettre en danger ;
  • Ne pas nuire aux autres personnes présentes au sein de l’entreprise ;
  • Obéir aux consignes de sécurité émises par l’employeur et figurant dans le règlement intérieur.

Que peut faire l’employeur face à un salarié qui met sa santé ou sa sécurité en jeu ? La loi prévoit une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’à une procédure de licenciement.

Les sanctions à l’encontre du salarié qui manque à ses obligations

Dernièrement, la Cour de cassation a rappelé qu’un salarié qui ne veille pas à sa propre sécurité peut faire l’objet d’une sanction disciplinaire ou d’une mise à pied conservatoire. Cela constitue par ailleurs un motif de licenciement. Dans le cadre de cet arrêt, il s’agissait d’un collaborateur qui continuait de se rendre au travail alors qu’il n’était plus en mesure de le faire.

Ce cariste, qui conduisait des chariots élévateurs, avait renversé plusieurs palettes suscitant l’interrogation de son supérieur. Pour ne pas mettre en danger ses collègues, ce dernier lui a demandé de rentrer chez lui. Cependant, le salarié a refusé de consulter son médecin et se mettre en arrêt maladie prétextant des raisons financières. L’employeur a immédiatement réagi en suspendant l’autorisation de conduire du salarié et en prononçant un licenciement pour faute. La Cour de cassation a considéré que le licenciement était fondé sur une cause réelle et sérieuse. Le salarié a donc été convoqué à un entretien préalable au licenciement pour insuffisance professionnelle.

Facebook et droit du travail : quels sont les droits des salariés sur Internet ?

L’utilisation d’Internet et notamment des réseaux sociaux est un réflexe pour la majorité des Français. Il est possible d’y accéder en permanence depuis son smartphone, sa tablette ou encore son poste de travail. Il faut savoir que les écrits et photos du web publiés sur les réseaux sociaux relèvent de la vie privée du salarié.

Cette protection impose en principe à l’employeur de ne prendre aucune sanction disciplinaire Facebook contre un salarié pour une cause tirée de sa vie privée. Cette protection prend fin lorsque les propos d’un salarié causent un trouble manifeste à l’entreprise ou lorsque la correspondance n’est plus privée suite à sa diffusion.

Jurisprudence du licenciement Facebook : aucun jugement définitif en France

 

jurisprudence du licenciement Facebook

Facebook et droit du travail : la jurisprudence fixe les règles à respecter

En France, il n’existe pas de jugement définitif pour les réseaux sociaux car le phénomène Facebook est relativement récent. Il n’y a pas de texte spécifique qui encadre la surveillance des salariés en matière de droit du travail.

La jurisprudence détermine les règles à respecter en rappelant à l’employeur que son droit de surveillance des salariés dans l’entreprise ne doit jamais porter atteinte à leur vie personnelle.

Exemple de jurisprudence du licenciement Facebook

Insultes sur le mur d’un utilisateur, commentaires diffamants… Les tribunaux jugent de plus en plus d’affaires en lien avec l’utilisation de Facebook. En 2010, un utilisateur a été condamné à 3 mois de prison et 1.200 euros d’amende pour avoir insulté sur son mur des gendarmes qui venaient de le contrôler.

Autre exemple : le 10 avril 2013, la Cour de cassation a considéré que les injures publiées sur un mur par une salariée à l’encontre d’un employeur uniquement accessibles aux personnes agréées ne constituaient pas des injures publiques.

Veillez ainsi à bien configurer les paramètres de confidentialité de votre profil Facebook. Plus récemment, en 2016, la cour d’appel de Reims a jugé valable le licenciement pour faute grave d’une aide-soignante qui a réalisé un défi sur son lieu de travail et publié sur Facebook. Les juges ont estimé que la vidéo portait atteinte à l’image de l’entreprise.

Ainsi, la jurisprudence du licenciement Facebook évolue progressivement. Il est important pour les salariés de protéger les informations qui les concernent et pouvant être utilisées à leur insu.

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Quelle convention collective s’applique à mon entreprise ?

Vous avez créé une entreprise, mais ne savez pas quelle convention collective appliquer a vos salariés ? Vous vous demandez si choisir une convention collective est obligatoire. Vous êtes salariés et souhaitez comprendre les implications de la convention collective de votre entreprise sur vos conditions de travail ? Vous êtes élus au CSE et souhaitez comprendre quelles sources du droit du travail priment ? On vous dit tout ce qu'il faut savoir sur la convention collective dans cet article.

liste convention collective

Qu’est-ce qu’une convention collective ?

À quoi sert une convention collective ?

Avant toute chose, il est important de rappeler sa définition, qui résume parfaitement à quoi elle sert dans le cadre des relations de travail entre salariés et employeur d'un secteur donné. 

La convention collective est un accord écrit conclu entre les organisations syndicales représentatives des salariés et les organisations ou groupement d'employeurs.

Elle est issue et encadre, à la fois, les possibilités de négociation collective. Elle définit les relations collectives de travail particulières et applicables à un secteur donné. Elle porte notamment sur les conditions d'emploi et les garanties sociales des salariés (contrat de travail, congés, salaires, la classification, etc.).

Leur champ d’application est variable. Il est défini dans la convention elle-même et peut concerner une zone géographique (champ national, régional ou départemental) en même temps qu'un niveau professionnel (niveau interprofessionnel, de branche ou d'entreprise). Sauf cas particulier, l'employeur est dans l'obligation de l'appliquer.

Elle est donc conçue pour compléter les dispositions prévues par le Code du travail en raison des spécificités d’une activité professionnelle donnée.

Il ne faut pas la confondre avec l'accord collectif, dont le champ d'application est moins vaste. La convention traite de l'ensemble des matières de négociations, elle donne lieu à des négociations et des discussions. L'accord collectif, au niveau interprofessionnel, de branche ou de l'entreprise, traite un ou plusieurs sujets précis dans cet ensemble. Ces deux types d'accords sont régis par le Code du travail au même chapitre.

Quelles sont les différentes conventions collectives ?

La grande majorité des conventions sont nationales (CCN). Mais, selon les secteurs, elles peuvent être complétées par des conventions au niveau régional ou même départemental.

Le principe même de ce type d’accord est qu’il couvre un certain type d’activité, selon les différents codes d’activités, appelé code APE ou code NAF, délivré par l’INSEE pour l’immatriculation de toute entreprise en France. Ce code, composé de 4 chiffres et d’une lettre permet d’identifier, à des fins statistiques notamment, la branche d’activité principale de l’entreprise (ou du travailleur indépendant).

Beaucoup de conventions sont « étendues », à toutes les activités semblables, à tous les employés et employeurs des activités citées. Ces conventions étendues sont alors publiées au Journal officiel et sont donc dans le Bulletin officiel des conventions collectives (BOCC). Elles sont également disponibles sur le site Légifrance.

Il y a des conventions collectives pour presque tous les types d’activité. Il est donc essentiel de connaitre l’activité principale de l’entreprise pour déterminer la convention collective à laquelle elle peut être rattachée.  

Qui détermine la convention collective ?

Le chef d'entreprise doit déterminer quelle convention collective est applicable à son entreprise selon son code APE ou NAF qui indique quelle est son activité principale. Ce n’est cependant pas toujorus lui qui détermine entièrement si une convention doit s’applique et laquelle. La convention d’une branche d’activité s’applique différemment selon 2 situations : 

  • s’il existe un arrêté ministériel d'extension : dans ce cas, c’est le ministère du Travail qui détermine l’application de la convention pour l’entreprise concernée par l’arrêté ;
  • en l’absence d’un arrêté ministériel d’extension : la convention s’applique si le chef d’entreprise est adhérent d'une organisation patronale signataire de la convention.

Un dernier cas possible est qu’en l’absence d’un arrêté ministériel d’extension et si l’employeur n’est pas adhérent d’une organisation patronale signataire, il peut décider de son propre chef d'adhérer à une convention.

Est-ce que toutes les entreprises ont une convention collective ?

L’adhésion à une convention collective pour une entreprise n’étant pas obligatoire selon les cas, toutes les entreprises n’ont pas forcément une convention collective. Toutefois, la très grande majorité des secteurs d'activités et les entreprises qui s'y rattachent, ont leur convention.

Le ministère du Travail peut décider d’étendre une convention à une zone géographique ou un secteur professionnel précis, par un arrêté ministériel d’extension. Dans ce cas toutes les entreprises qui entrent dans ce nouveau champ d’application doivent obligatoirement appliquer la convention concernée.  En dehors de ce cas précis, adhérer à une convention reste une décision libre de l’employeur.

Quels sont les liens avec le droit du travail ?

Est-ce que la convention collective est obligatoire ?

Non une convention collective n’est pas obligatoire, sauf si l’entreprise rentre dans le champ d’application d’un arrêté ministériel d’extension. Dans ce cas seulement, l’employeur aura l’obligation d’adhérer à la convention concernée.

Ce qui est en revanche obligatoire, si une convention est applicable à l’entreprise, c’est d’en informer tous les salariés ainsi que le CSE et les délégués syndicaux. Le salarié doit notamment recevoir une notice d’information sur la convention à son embauche

Enfin lorsqu’une convention collective s’applique à une entreprise, tous les salariés qui disposent d’un contrat de travail (CDD, CDI, personnes en période d’essais) sont concernés par son application.

Quelles sont les différentes sources du droit du travail ?

Il faut distinguer les sources internationales du droit du travail, composée des textes de l’OIT, des textes européens et des règles communautaires (issus de l’Union européenne) et les sources nationales du droit du travail (constitué des sources applicables seulement à la France). Dans les sources du droit du travail français on trouve plusieurs textes : 

  • la constitution et le bloc de constitutionnalité ;
  • les lois et règlements, compilés dans le Code du Travail, qui évolue régulièrement ;
  • la jurisprudence, à savoir les décisions de justice rendues ;
  • les conventions et accords collectifs ;
  • les normes patronales ;
  • les usages ;
  • le contrat de travail.

La convention collective est donc une des sources du droit du travail.

Qui prime entre le Code du Travail et la convention collective ?

Dans la hiérarchie des normes du droit social, le Code du Travail prime sur la Convention collective. Toutefois, les dispositions de la convention priment sur celles du Code du Travail dans l’application aux conditions de travail des salariés

En effet, la convention, qui adapte les règles du droit du travail aux situations spécifiques d’un secteur d’activité en particulier, peut prévoir des dispositions plus favorables pour les salariés que le Code du Travail. Cela peut être sur la durée du travail, les indemnités de licenciement. Elle peut aussi prévoir des dispositions qui ne sont pas prévues par le Code du Travail comme des primes ou des congés payés supplémentaires. Dans ce cas la loi ne s’applique plus que de façon supplétive, c’est-à-dire en l’absence d’accord.

quelle convention collective

Comment définir la convention collective de son entreprise ?

Comment trouver la convention collective d'une entreprise ?

Plusieurs solutions existent pour trouver la convention collective d'une entreprise. Si l'entreprise a adhéré à une convention, elle dispose obligatoirement d'un code IDCC, IDentifiant de la Convention Collective. C'est un code unique attribué par le ministère ou l'inspection du travail, permettant l'identification d'une convention. Par ailleurs la mention de ce code IDCC est obligatoire sur la fiche de paie du salarié. Avec cette information, il est ensuite possible de consulter facilement le contenu de cette convention sur le site Légifrance

Si l'entreprise vient d'être créé et cherche à savoir quelle convention appliquer, alors il faudra déterminer son activité principale avant de définir la convention applicable. Il convient également de vérifier que l'entreprise n'est pas concernée, par sa zone géographique ou son secteur d'activité, par un arrêté ministériel d'extension, qui définira alors quelle convention choisir obligatoirement.

Déterminer son activité principale

Plusieurs éléments permettent d’identifier la convention collective dont relève l'entreprise. Le code APE ou code NAF qui a été attribué par l’INSEE au moment de l’immatriculation de la société au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) indique l'activité principale exercée par l'entreprise.

Ce code composé de 4 chiffres et d’une lettre peut se trouver en effectuant une recherche dans la nomenclature d’activités française (NAF). 

Il faut noter que le code APE a simplement une valeur indicative. C'est sur l’extrait du RCS que figure l’activité principale exercée par votre entreprise.

Quelle convention appliquer en cas d’activités multiples ?

En dehors d'un arrêté ministériel d'extension, c'est bien l'employeur qui doit déterminer la convention applicable au sein de l'entreprise. Cela nécessite d’identifier l’activité principale de la société. Si l'on a des activités multiples, il faut impérativement définir l'activité principale en fonction de la part du chiffre d'affaires réalisé grâce aux différentes activités sur le chiffre d'affaires total.  

Concrètement comment déterminer l'activité principale, lorsqu'on en a plusieurs ?

  • Une activité industrielle sera considérée comme principale lorsqu’elle occupe le plus grand nombre de salariés.
  • Une activité commerciale sera considérée comme principale dès lors qu’elle génère le chiffre d’affaires le plus élevé. 
  • Dans le cas d'une activité industrielle et commerciale, l'activité industrielle sera considérée comme activité principale uniquement si le chiffre d’affaires de l'activité est égal ou supérieur à 25 % du chiffre d’affaires total réalisé.

Toutefois, si l'entreprise exerce des activités indépendantes et dans des locaux distincts, il peut y avoir autant de conventions que d’activités qui s’appliquent.

Où se trouve le code IDCC ?

L’identifiant IDCC est attribué par le ministère du Travail lors de la création d’une convention collective et est rattaché à l’intitulé de cette convention. C’est un numéro composé de 4 chiffres compris entre 0001 et 9999. Lorsque l’employeur décide ou se trouve dans l'obligation d’adhérer à une convention collective, il en connait alors le numéro IDCC. L’employeur a l’obligation de mentionner la convention applicable sur la fiche de paie du salarié et utilise alors généralement le numéro IDCC.

Comment appliquer la convention collective ?

Règles et obligations

La convention collective applicable à l'entreprise concerne l’ensemble des salariés, y compris ceux affectés à des activités secondaires. Cependant, si l'établissement exerce une activité autonome, elle relèvera d’un champ professionnel distinct et donc d’une convention collective différente.

La convention s’applique obligatoirement si l'employeur adhère à l’organisation patronale signataire d’une convention, s'il décide de l’appliquer volontairement ou si l'entreprise entre dans le champ de l'extension d'un arrêté du ministère du Travail.

Est-il possible d’appliquer une autre convention ?

Dans certaines conventions collectives sont insérées des clauses de départages de champ conventionnel également appelées clauses d’option. Celles-ci permettent d’opter pour une convention collective différente de celle adaptée à l'activité principale. Cette possibilité nécessite le respect de conditions strictes :

  • Les conventions collectives auxquelles la société pourrait être rattachée doivent prévoir la possibilité de recourir au droit d’option, dans des termes identiques.
  • Un cumul d’activités doit rendre incertaine la détermination de l’activité principale exercée par l’entreprise.

Obligations d'affichage et possibilités de changement

La convention collective applicable doit apparaître sur le bulletin de paie des salariés.

L’intitulé de la convention collective et des accords collectifs doit également figurer sur les lieux de travail. Attention cependant, il se peut qu’aucune convention de travail ne s’applique à la société. Cela peut être vérifié auprès de l’inspecteur du travail. 

Enfin, il est possible de changer de convention collective suite à un changement d’immatriculation, une erreur lors de l’immatriculation, la fusion, scission ou cession de l’entreprise dans un autre département.

En définitive, il est essentiel de savoir quelle convention collective s’applique à son entreprise, que l'on soit employeur, salarié ou élus du CSE, puisque cet accord écrit précise les règles et conditions de travail pour un territoire et un secteur donnés.

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Législation et travail

Délai de préavis de démission en CDI : comment le réduire ?

Actuellement, près de la moitié des changements d’entreprise correspondent à une démission. Il faut dire qu’il s’agit d’une solution simple pour mettre fin à un CDI. Zoom sur le délai de préavis de démission en 2019.

délai de préavis de démission

La démission est une volonté libre, claire et non équivoque de quitter son emploi.

Elle n'est ni libre, ni claire, ni non équivoque lorsque l'acte de démission est rédigé par la salariée en même temps qu'un écrit de reconnaissance des faits de vol qui lui étaient reprochés, en présence du directeur, dans un contexte de grande fatigue, et cela après que le directeur ait indiqué qu'il allait appeler les gendarmes et porter plainte et que la salariée s'est rétractée quelques jours après (Cass. soc. 23 janvier 2019, n°17-26794)

Le salarié qui pose sa démission est tenu de respecter la durée du préavis de démission avant de quitter l’entreprise de manière définitive.

Le délai de préavis en cas de démission varie selon plusieurs critères importants à connaître. Il faut également savoir que certains cas dispensent le salarié démissionnaire de préavis.

Quelle est la durée du préavis ?

Les salariés en CDI ont la possibilité de démissionner sous réserve de respecter certaines conditions et notamment le préavis.

Pendant cette période, le salarié doit continuer à assurer ses fonctions habituelles au sein de la société. 

Le Code du travail ne fixe la durée du préavis de démission que pour certaines professions, à savoir les journalistes et les VRP. 

La durée de préavis dépend de l’ancienneté du salarié.

  • Les journalistes : 1 mois de préavis pour un maximum de 3 ans d'ancienneté et 2 de préavis pour plus de 3 ans d'ancienneté. 
  • Les VRP : 1 mois de préavis pour moins d'un an d'ancienneté, de 2 mois entre 1 et 2 ans et 3 mois pour plus de 2 ans d'ancienneté. 

Pour les autres, celle-ci est déterminée par un accord collectif ou par la convention collective applicable dans l’entreprise. La période de préavis varie d’une semaine à trois mois. Elle démarre dès que l’employeur a pris connaissance du départ du salarié par voie de lettre de démission.

Si le contrat de travail est rompu pendant la période d’essai du salarié, un préavis doit être respecté. Celui-ci dépend de la date de démission.

Enfin, les travailleurs en contrat à durée déterminée (CDD) sont dispensés de préavis de démission puisque le contrat prend fin à l’échéance initialement prévue. 

Le salarié peut toutefois mettre fin à son CDD de manière anticipée s’il a trouvé un CDI et peut le justifier, ou si les deux parties se mettent d’accord sur cette rupture anticipée.

Les cas prévoyant la dispense de délai

Comme c’est le cas pour le préavis de licenciement, l’employeur peut dispenser le salarié démissionnaire de préavis. En contrepartie, il devra lui verser indemnité compensatrice de préavis dont le montant équivaut à la somme que le salarié aurait perçue en assurant ses fonctions jusqu’à la fin de ce délai.

Inversement, le salarié peut indiquer dans sa lettre de démission qu’il ne souhaite pas accomplir tout ou partie de son délai de préavis. L’employeur peut accepter et fixer en accord avec le salarié la date de fin de son contrat de travail.

Il peut également refuser la dispense du préavis de démission.


Dans ce cas, le salarié devra rester dans l’entreprise jusqu’à la fin du délai de préavis de démission. S’il ne le fait pas, une indemnité compensatrice peut lui être réclamée par l’entreprise.

Parfois, le salarié va non pas démissionner, mais prendre acte de la rupture, c'est-à-dire qu'il va imputer la rupture à l'employeur et demander la requalification devant le juge en licenciement sans cause réelle et sérieuse. 

Toutefois, la prise d'acte n'est pas toujours requalifiée en licenciement sans cause réelle et sérieuse et devient une démission. Dans le cas d'une requalification en démission, le salarié est redevable de l'indemnité compensatrice de préavis (Cass. soc. 23 janvier 2019, n°17-22394).

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Comment réduire son délai de démission ?

Pour réduire son délai de démission, il peut être judicieux de ne pas poser de congés car, sauf accord tacite de l’employeur, ceux-ci prolongent la période de préavis.

Ensuite, n’hésitez pas à attendre quelques jours avant de tenter de négocier ce délai. Votre employeur sera peut-être plus conciliant si vous avez quelques années d’ancienneté. 

Par ailleurs, il faut savoir que beaucoup d’entreprises autorisent le salarié démissionnaire à s’absenter deux heures par jour pour se consacrer à la recherche d’un nouvel emploi. Ainsi, si l’employeur refuse de réduire votre préavis, vous pouvez essayer de cumuler ces heures pour partir quelques jours plus tôt.

Les salariés peuvent être tentés par un départ anticipé sans accord formel de l’employeur.

Attention dans ce cas, l’employeur peut réclamer un dédommagement aux prud’hommes voire même des dommages et intérêts pour rupture abusive. Surtout, il est important pour le salarié de vérifier la présence ou non d’une clause de non concurrence dans son contrat de travail. 


Si celui-ci part du jour au lendemain de son entreprise sans respecter de préavis, il risque de lourdes sanctions.

Bien évaluer les conséquences de la démission

En cas de rupture du contrat de travail, l’employeur doit remettre au salarié différents documents :  

  • un certificat de travail
  • son reçu pour solde de tout compte
  • une attestation Pôle Emploi

Le salarié qui décide de démissionner ne doit pas prendre cette décision à la légère. Effectivement, pour le moment et contrairement au licenciement, la démission n’ouvre pas le droit aux allocations chômage.

La meilleure solution est d’opter pour une rupture conventionnelle. Le salarié démissionnaire doit également prendre en compte la clause de non concurrence. 

Si l’employeur y renonce, le salarié pourra travailler où il le souhaite mais dans le cas contraire, ce premier devra verser une indemnité financière à l’employé pour compenser la restriction que cela représente dans sa recherche d’emploi.

Dernièrement, le Président de la République, Emmanuel Macron, a fait part de son intention d’instaurer un droit aux allocations une fois tous les 5 ans pour les salariés démissionnaires.

Cette mesure devrait selon l’exécutif favoriser la mobilité des salariés qui désireraient changer d’activité ou créer leur entreprise. Cette indemnisation représenterait toutefois un coût important pour le système d’assurance chômage.

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